Bon voilà, terminé
Dynasty of Evil ! C'était plutôt sympa... mieux que
Rule of Two... mais moins bien que
Path of Destruction. Je pourrais m'en contenter si le premier tome n'avait pas été aussi excellent. Hélas difficile de ne pas se dire que ça aurait pu être "mieux" si la série avait maintenu son niveau tout du long. Donc vraiment sympa... avec un "mais".
L'histoire d'abord. Faut dire ce qui est, c'est mieux construit que
Rule of Two. Chaque "sous-intrigue" finit par rejoindre les autres et former un truc cohérent. Et elle réserve quelques surprises plutôt bienvenues. Jusqu'à la fin, tout est possible, difficile de prédire comment ça va finir. On se doute de certaines choses, mais on s'aperçoit parfois que ça ne se déroule pas comme on pourrait s'y attendre. Bon point pour Karpyshyn, qui a su ménager son suspense et même prendre le lecteur à contrepied à deux ou trois reprises. Mon seul reproche serait que la première partie est un peu plate... avec parfois le sentiment d'assister à un remake de scènes du deuxième tome. Évidemment au final c'est différent, mais certains éléments y font fortement penser (
Bane visite un temple à la recherche d’un holocron, Zannah découvre par hasard un manoir contenant des artéfacts Sith…). On pourrait penser que l’auteur cède à une certaine facilité. Finalement, il faut attendre la seconde moitié du bouquin voire presque le dernier tiers, pour que ça devienne vraiment prenant. Avant, c’est sympa, mais juste sympa, sans réel enjeu palpable. Ceci dit, sur la fin, Karpyshyn a voulu semer le doute dans l’esprit du lecteur de manière assez maladroite, je trouve qu’il a plutôt foiré son coup par rapport à ce qu’il entendait faire (il avait même du poster un article sur son blog pour éclaircir ses intentions tant l’ambigüité peut mener à des interprétations à l’opposé de ce qu’il en est réellement, cf.
ICI, spoiler sur la fin du roman bien sûr).
Pour les personnages, on a du bon et du moins bon. Ils sont en nombre limité déjà, ce qui n’est pas forcément un mal, ça permet de ne pas trop s'éparpiller. Si on commence par le principal intéressé, Bane… enfin débarrassé de ses orbalisks, il montre un certain regain d’intérêt, après un deuxième tome où il était vraiment amoindri. Ses doutes sur Zannah sont plutôt bien amenés, ainsi que sa quête d’une solution. On est tout de même loin du Bane du premier tome et de ses manigances. Quant à Zannah, elle est toujours aussi bof, c’est le cas de le dire. Décidément plus opportuniste que jamais, elle ne se crée pas ses propres occasions et attend toujours qu’une ouverture se présente d’elle-même… du coup elle est modérément crédible dans son rôle. Ses aptitudes sont sympas mais elle est loin d’avoir la carrure de son maître. La Chasseresse est déjà plus originale et bien amenée. Set Harth est en ce qui le concerne assez « classique », sans réelle envergure, mais je le préfère encore à Zannah, au moins sa désinvolture est assez amusante. On va dire qu'il est bien dans son rôle. Lucia est le seul personnage non sensible à la Force du roman, et donc apporte un peu un contrepoids aux considérations des autres, avec une vision plus terre à terre en quelque sorte. Un bon développement du personnage, déjà aperçu dans le premier tome. Enfin, Serra est plutôt pas mal, son traitement sur le dernier tiers est particulièrement bien fait.
Voilà, donc au final c’est un bon bouquin, pas de soucis là-dessus… mais non sans défauts. Il faut attendre le dernier tiers pour qu’enfin l’histoire décolle, la première partie manquant de réel enjeu, voire même de réelle ambition de la part de Karpyshyn. Les personnages sont quant à eux plutôt bons dans l’ensemble, si on excepte une Zannah décidément fade. La dernière partie, très bonne, avec son lot de retournements inattendus, rattrape heureusement le bouquin, qui sans ça serait vraiment tombé dans la facilité. Une bonne lecture, meilleure que le deuxième tome, mais bien en deçà du premier donc, qui lui était très bon de bout en bout.