Kerdan Majoline

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Minos
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Kerdan Majoline

Message par Minos »

Ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit un texte Star Wars, en voici donc un inédit.

À vrai dire, je le commence sans le moindre à priori, sans le moindre plan, et sans savoir dans quel format j'écris, que ce soit nouvelle, novella ou roman. J'ai une vague idée du caractère de mon héros, ce qui me suffit amplement pour débuter l'histoire et voir où elle va me conduire.

Bonne lecture !


Kerdan Majoline


– Vous comprenez bien qu’au vu de la situation, je vais bientôt devoir fermer mon établissement.
– C’est évident. Une cantina établie dans un quartier malfamé de Coruscant attire fatalement les ennuis.
– Mais je ne peux pas me résoudre à vendre, ni à abandonner ! Cet établissement fait partie intégrante de ma vie, depuis son ouverture par mon arrière-grand-père !
– Il est vrai que le quartier a beaucoup évolué depuis l’époque de votre vénérable aïeul.
– C’est peu de le dire ! Le quartier tombe en ruines ! Ses habitants le désertent les uns après les autres. Il faut dire que depuis la fermeture des usines de transparacier, le taux de chômage a grimpé en flèche !
– Les grandes firmes industrielles trouvent en effet que la main-d’œuvre coruscantaise coûte trop chère, d’où leur volonté de délocaliser dans la Bordure Médiane.
– Ils ne se rendent pas compte du mal qu’ils font ! La misère s’est installée et la criminalité est partout ! J’ai longtemps espéré une amélioration, que les autorités nous ont laissé miroiter. Mais elles n’ont rien fait, absolument fait !
– Coruscant est une planète au mode de fonctionnement très complexe. Il est ardu de s’occuper d’une manière convenable de tous les problèmes qu’elle engendre.
– Cela va vous paraître égoïste, et ça l’est, mais j’avoue que je me fiche des problèmes des autres ! Ce sont les miens qui m’intéressent !
– On ne peut vous blâmer de tenir une telle position. D’autant plus que tout le monde ou presque vit sur cette même ligne de conduite.
– Donc, je fais quoi, moi, maintenant ? Je vends pour une bouchée de pain et me retrouve sur la paille ? Ce serait une trahison envers mes ancêtres qui se sont battus pour faire vivre cette cantina, et envers moi-même !
– Certes, mais il faut savoir reconnaître quand une situation devient intenable. Et la vôtre me semble l’être. J’ai parcouru les rapports de police, et ils ne sont guère flatteurs pour votre établissement. Les rixes y sont monnaie courante. Par chance, les meurtres y étaient rares… jusqu’à hier soir.
– Mais que croient donc ces crétins de l’administration ? Que je choisis ma clientèle ? Que j’ai le pouvoir de dire aux gens qui franchissent le seuil « Toi, tu portes des tatouages de gang, donc tu ne rentres pas ! » ? Ce serait le meilleur moyen de mourir prématurément !
– Je comprends.
– On ne peut tout de même pas me tenir responsable si un membre de gang vient se réfugier dans ma cantina et échange des tirs avec les rivaux qui le poursuivent ?
– Sept de vos clients y ont laissé la vie, c’est important.
– Bien sûr que c’est important ! Mais je suis révolté quand j’entends les forces de sécurité dire que comme les événements se sont produits dans mon établissement, je vais devoir payer les pots cassés ! Les familles des victimes veulent me poursuivre en justice !
– Il est vrai que la démarche est plutôt… incongrue.
– C’est pourtant le rôle des forces de sécurité de veiller sur les habitants et leurs biens. Or de nos jours, ils ne prennent plus le risque de s’interposer lors d’une querelle de gang, ils ne pointent le bout de leur nez qu’après les événements tragiques, pour faire le ménage, et par-dessus le marché, ils se permettent de sermonner les habitants, comme si nous avions quelque chose à voir avec le fait que le quartier soit aujourd’hui noyauté par le crime organisé !
– C’est effectivement une drôle d’attitude de leur part.
– Alors, qu’est-ce que vous dites de tout cela ? Vous pouvez m’aider ? Vous pouvez aider ce quartier à survivre à la guerre des gangs ?
– Je ne sais pas. J’ai entendu parler de ces gangs, ils sont dangereux.
– Auriez-vous peur, Kerdan Majoline ?
– Bien sûr que j’ai peur, quelle question !
– Alors je ne me suis visiblement pas adressé à la bonne personne. Je croyais que les gens comme vous n’aviez peur de rien !
– C’est une légende. Tout être pensant est sujet à des émotions, y compris les négatives comme la peur. Et je suis un être pensant comme un autre.
– Pas tout à fait comme un autre, non ?
– Certes. Mais accepter d’intervenir dans ce quartier fera peser une lourde responsabilité sur mes épaules. Ce serait comme une déclaration de guerre envers les gangs, et toute guerre provoque des dommages collatéraux. Alors oui, j’ai peur. Peur pour les habitants du quartier. Peur pour ces pauvres gens qui, comme vous, tentent de survivre avec leurs moyens, abandonnés des autorités ou prou. Peur des souffrances qu’un face-à-face risque d’engendrer. Peur de voir des enfants mourir, victimes de balles perdues. Vous voulez sauver votre cantina familiale, et par-là même vos biens, votre argent, votre investissement. Pour ma part, si j’interviens, ce sont de vies dont j’aurais à me préoccuper.
– Ce n’est pas mon problème ! J’en ai marre de tous les officiels qui tentent de me culpabiliser avec leurs bons sentiments ! Oui, je défends mon bout de gras, et je le défendrai jusqu’au bout ! Après les événements d’hier soir, j’étais prêt à acheter une arme et les autres commerçants du quartier aussi ! Et nous comptions bien embaucher les services d’une milice privée pour assainir le quartier ! Alors, de deux choses l’une : soit vous nous aidez, puisque votre cousine Nevella, qui vous tient en si haute estime, nous a conseillés de faire appel à vous, soit nous nous défendrons par nous-même ! Et je peux vous garantir que nous n’aurons aucun remord à déclencher un bain de sang parmi les criminels qui rôdent en permanence dans le coin ! La situation est très simple aujourd’hui : c’est eux ou nous !
– Vous ne devez pas agir ainsi. Pensez aux conséquences.
– Vous croyez que nous n’y avons pas pensé, depuis les mois, que dis-je, les années que les choses empirent ? Les gangs tuent, volent, intimident, rackettent en toute impunité. Tandis que nous, les citoyens honnêtes habitant le quartier, seront impitoyablement poursuivis et emprisonnés si nous nous défendons par nos propres moyens ! Vous trouvez ça juste, vous ?
– Certes non.
– Et c’est pourtant ce qui va arriver si vous ne nous aidez pas. Alors choisissez votre camp, Majoline !
– Je n’ai pas de camp à choisir. Je sers la justice, depuis toujours. Il n’en sera pas autrement aujourd’hui.
– Ce qui veut dire ?
– Que j’accepte de vous aider.
– Vraiment ? Alors merci, mille fois merci ! Finissez votre verre, je vous en sers un autre : c’est la maison qui régale !
– Voilà qui est hors de question. Je paye mon verre, ainsi que le vôtre. Cette conversation était très intéressante.
– Vous êtes mon invité ! Je refuse votre argent !
– Vous violez la loi en refusant qu’un client paye son verre. Tenez-vous vraiment à ce que je vous dénonce aux autorités ?
– Vous êtes sérieux ?
– Plus que jamais. Ceci dit, si vous me resservez un verre, que vous trinquez avec moi et que vous payez cette deuxième tournée, nous serons quittes.

Ainsi fut fait. Énanchor Phileas resservit Kerdan Majoline. Le toast qu’ils portèrent en entrechoquant leurs verres scella leur alliance. Majoline but le sien cul-sec et prit congé de son hôte.
Une fois dans la rue, il s’arrêta devant la devanture d’une vitrine et observa son reflet. Il y vit un humain ridé et dégarni, d’une cinquantaine d’années. Il semblait si malingre, engoncé dans son impeccable costume qui avait été à la mode il y a quelques décennies.
Avec son mètre soixante, sa petite barbiche et ses fines lunettes rondes – il était obligé de les porter car une déficience génétique empêchait toute opération chirurgicale pour pallier à ses problèmes de vue –, il eut l’impression de voir un comptable. Ou un rat de bibliothèque.
Quelqu’un de très ordinaire. D’anodin. D’insignifiant.

Comme les apparences pouvaient être trompeuses…
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Owex Goard
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Re: Kerdan Majoline

Message par Owex Goard »

Vraiment bon ce texte, Minos! ;)

Vivement une suite :D ...ou pas?
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Minos
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Re: Kerdan Majoline

Message par Minos »

Merci pour l'avis ! Et pas de souci, il va y avoir une suite, j'y travaille !

Après cette introduction, je vous donne rendez-vous pour le premier chapitre demain. ;)
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Re: Kerdan Majoline

Message par Owex Goard »

L'impatience de le lire m'envahit :D
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Re: Kerdan Majoline

Message par Minos »

Voilà la suite, déjà en retard sur ce que j'avais annoncé !


Chapitre I : Prise de contact

Les dés sont jetés, pensa Kerdan Majoline.
Il inspira profondément en fermant les yeux, la tête levée vers le ciel. L’air était loin d’être pur, ce qui n’avait rien d’étonnant. Si près du niveau du sol, il ne pouvait en être autrement. Comme les beaux quartiers lui semblèrent loin à cet instant…
Il ouvrit les yeux. Les griffe-ciels montaient si haut que le sommet des plus grands se perdaient dans les nuages. Les multiples couloirs de circulation saturés d’airspeeders jouaient leur ballet endiablé habituel, une frénésie quotidienne. Étrangement, cette vue de suractivité intense avait toujours eu le don de l’apaiser.
C’était un monde dans lequel il était habitué à évoluer. En acceptant d’aider Énanchor Phileas, il lui tournait désormais le dos.
Il reporta son attention vers l’avenue. Rien à voir avec les beaux quartiers. Des ordures s’amoncelaient ça et là à même les trottoirs, dans l’attente d’un hypothétique ramassage par les éboueurs du secteur. Depuis combien de temps étaient-ils maintenant en grève ? Sept ? Huit semaines ? Kerdan dut s’avouer qu’il ne s’en souvenait plus, et se promit d’être plus attentif à l’avenir. Il était très important que son esprit soit déployé au maximum de ses capacités. Toute information pouvait s’avérer utile voire primordiale.
Peu de speeders passaient dans l’avenue, ce qui était étonnant au premier abord : on était à l’heure de pointe. Mais prendre en compte l’insécurité régnant dans le secteur remettait les choses en perspective. Qui a envie de prendre le risque de recevoir un morceau de permabéton sur son pare-brise, jeté d’un griffe-ciel squatté par des marginaux ? Ou de se faire voler son véhicule après qu’un passant ait été jeté sur le speeder par des voleurs aux aguets, prompts à dérober le véhicule une fois le conducteur sorti pour s’enquérir de la santé du malheureux percuté ?
Les piétons arpentant les larges trottoirs étaient plus nombreux. Les dégradations et destruction des speeders étaient monnaie courante, assez pour inciter les autochtones à se servir de leurs jambes. Plus ils avaient l’air pauvre, moins ils avaient de chances d’être importunés. Mais Kerdan Majoline savait que leur apparence cachait une sombre réalité : ils ne faisaient pas semblant. Ils étaient au bord du gouffre. Espérant s’en sortir en multipliant de petits boulots. Priant pour ne pas être pris à partie par des membres de gangs.
L’équilibre était précaire. Kerdan laissa la compassion l’envahir. Oui, il voulait aider ces gens. Oui, il les aimait. Tous méritaient mieux. Tous méritaient d’être sauvés.

Il se fraya un chemin parmi les sacs de détritus jonchant le sol, direction le commissariat central du secteur. Il refusa poliment toutes les offres de service qui lui furent proposées tour à tour par le chapelet d’êtres vivant de la prostitution, alignés le long de l’avenue, qu’ils soient femmes ou hommes humains, ou appartenant à des espèces plus exotiques.
De même, il déclina les nombreuses sollicitations des vendeurs ambulants. Non merci, des vêtements de grande marque vendus quatre fois moins cher que le prix du marché ne l’intéressait pas. Il fut surpris du nombre de vendeurs qui voulut faire affaire avec lui pour des blasters et des armes blanches, vibro-lames ou non. Tous essuyèrent un refus poli de sa part. Vous avez tort, monsieur ! Votre sécurité, que dis-je votre vie en dépend peut-être ! Il ne s’arrêta que lorsqu’on lui proposa un sabrelaser… presque en état de marche, lui assura le petit vendeur Ryn avec aplomb. Un rapide examen et Kerdan décela la supercherie : l’assortiment de pièces métalliques soudées entre elles n’avait jamais été l’arme de prédilection des utilisateurs de la Force. Juste une habile contrefaçon, du moins au premier abord. Il lui fut également proposé des drogues, dans des proportions très variées. Tellement variées qu’il ignorait l’existence de certaines. L’imagination des êtres pensants s’avérait parfois sans limites. Mais pourquoi diable était-elle mise si souvent au service de sujets si mesquins, si triviaux ?
Le reste des gens croisés dans la rue avaient une propension marquée à fixer le sol, désireux de ne pas attirer l’attention sur eux. Leurs regards nerveux et furtifs trahissaient leur malaise, leur peur de voir leur vie basculer en un instant. L’insécurité était presque palpable. Depuis les quelques minutes qu’il marchait dans la rue, Kerdan Majoline avait eu le temps de s’imprégner de l’atmosphère des lieux. Tout était calme, mais il sentait ce calme trompeur. Tout semblait pouvoir dégénérer à la moindre étincelle. Un sentiment fort désagréable pour Kerdan.

Il avait espéré passer inaperçu dans son costume désutet. Il se rendait désormais compte qu’il s’était trompé du tout au tout. Les habitants de ce quartier populaire faisaient profil bas, y compris jusque dans leurs vêtements, simples, ternes et passe-partout pour les mieux lotis. Les autres portaient des guenilles, des haillons. Kerdan avait entendu parler de la misère qui sévissait dans certains quartiers de Coruscant, mais être à son contact direct lui fit un choc. Le contraste entre l’élite de la République, qui vivait à à peine quelques kilomètres de là, et les Coruscanti qu’il croisait dans cette rue, était saisissant.
À cause de son costume, Kerdan Majoline attirait l’attention. Quand il avait décidé de le mettre, il avait pensé passer pour un habitant relativement aisé du quartier, sans trop en faire tout de même. Malheureusement pour lui, il avait négligé un détail essentiel : il n’existait aucune classe sociale aisée dans les environs. Juste lui. Centre des regards furtifs.
Imbécile que je suis. J’aurais pu tout aussi bien me peindre une cible dans le dos ! se morigéna le cinquantenaire. Il en eut la confirmation quand il vit trois êtres converger vers lui. Le genre louche. Avec des gilets de cuir sans manches, certains ornementés de clous. Ou d’épaulettes d’armures. Et avec de superbes tatouages stylisés sur le front, représentant des Ng’Ok, ces fameux fauves de garde aux griffes tranchantes, aux mâchoires puissantes et au caractère exécrable.
Un humain, un Nikto et un Zabrak. Montagnes de muscles qui devaient sûrement beaucoup aux anabolisants. Holsters garnis de blasters de taille plus que respectable. La démarche assurée des conquérants, de ceux qui n’ont de comptes à rendre à personne. Dans leur sillage, une promesse de souffrances, peut-être même de mort. Tout le monde le percevait clairement aux alentours : la rue se vidait à vitesse grand V. Les marchands fermaient précipitamment leurs échoppes, les mères pressaient leurs enfants contre leur cœur et les faisaient accélérer. Un tir perdu était si vite arrivé…
Une seule personne ne bougeait pas. Kerdan, attendant calmement de se faire accoster. Il se demandait d’où venait cette attirance des criminels pour les tatouages, et sourit en songeant que cela faisait presque partie de la panoplie. C’était assez caricatural, de son point de vue. Mais bon… lui-même ne faisait pas exception.
Les trois armoires à glace qui s’arrêtèrent devant Kerdan lui rendaient facilement deux têtes. Quand il leva les yeux pour soutenir leur regard cruel et goguenard, il sentit quelque chose craquer au niveau de sa nuque. Où était donc passée la santé de fer de sa jeunesse ?
– Alors, mon poussin, on s’est perdu ? fit le Nikto avec un sourire torve.
– Poussin ? demanda Kerdan. Qu’est-ce que c’est ?
– C’est un… non, on s’en fiche, en fait. Tu m’as l’air d’avoir de l’oseille, mon pouss… mon gars. Aboule le fric et t’auras une toute petite chance qu’on ne te dégomme pas la gueule. Sauf si on a envie de te transformer en viande hochée, bien sûr !
Imperméable aux ricanements des trois êtres, Kerdan ne résista pas au plaisir de lancer une pique :
– On dit viande hachée, pas hochée, espèce d’analphabète mal dégrossi.
– De quoi ? Il me cherche, le gnome ? rugit le Nikto avant de s’emparer d’une barre de fer attachée dans son dos. Je vais t’exploser !
– Je ne crois pas, non, murmura Kerdan.
Les deux séides du Nikto reculèrent pour lui laisser de la place, et bien leur en prit : leur compagnon fit de grands moulinets avec son arme, avant de l’abattre violemment en direction du crâne de l’importun.
Kerdan se contenta de lever l’avant-bras pour se protéger, et ne céda pas un pouce de terrain quand le choc eut lieu. Son bras, pourtant de chair et de sang, résista, même si une vive douleur se propagea instantanément dans le corps de Kerdan. Il l’ignora et resta impassible.
La violence du choc se répercuta également jusqu’aux épaules du Nikto éberlué. Profitant de l’avantage psychologique, Kerdan Majoline retroussa légèrement sa manche et montra son poignet à ses assaillants, tout en déclarant sèchement :
– Vous êtes sûrs de vouloir vous battre, les gars ?
Le tatouage au bras de Kerdan ne laissait aucune place au doute. Le Nikto déglutit nerveusement, avant de se confondre en excuses, comme ses comparses.
– Ça ira pour cette fois, lança Kerdan, magnanime. J’ai à faire dans ce quartier. Une opération qui va durer quelques semaines. En attendant, je veux que vous et votre bande fassiez profil bas. Aucune activité criminelle jusqu’à nouvel ordre. Est-ce clair ?
– Pour moi, oui, bredouilla le Nikto. Mais pour ce qui est du chef, c’est moins sûr… sauf si vous allez le lui dire vous-même.
– Alors allez le voir et ramenez-le. Je lui parlerai.
– Oui, monsieur, répondit le Nikto en s’inclinant.
Kerdan Majoline congédia les trois criminels d’un geste négligent, et ils firent prestement demi-tour sans demander leur reste.
– Bon sang, on l’a échappé belle, dit le Nikto.
– Clair, j’ai cru qu’on allait mourir ! renchérit le Zabrak.
– Je ne sais pas ce que va décider le chef, mais une chose est sûre : s’il veut tenir tête à ce type, moi je quitte le gang. Je tiens à ma peau ! conclut l’humain.
Ses compagnons ne purent qu’approuver.
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Re: Kerdan Majoline

Message par Owex Goard »

Digne d'un roman de Star Wars! :)
J'adore ton style d'écriture.

J'ai hâte d'en savoir plus sur ce personnage, je le trouve intéressant ;)
Intriguant ce tatouage!!! :shock:
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Minos
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Re: Kerdan Majoline

Message par Minos »

Merci les gars !

Suite mercredi ou jeudi, je pense... avec un nouveau chapitre vous faisant voir Kerdan sous un tout autre jour... mais tout en restant dans le mystère le plus complet !
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Notsil
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Re: Kerdan Majoline

Message par Notsil »

Nan mais ne donne pas de dates, tu nous fais saliver pour rien ^^

J'suis sûre qu'il appartient à un gang hyper méga balèze, raison pour laquelle les 2 zigotos auraient détalé...
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Re: Kerdan Majoline

Message par Minos »

Je vais me faire un grand plaisir d'envoyer tes certitudes aux orties... demain !
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Re: Kerdan Majoline

Message par Notsil »

Hâte de voir ça ;)
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Re: Kerdan Majoline

Message par Minos »

Hop, la suite, et dans les temps annoncés, en plus !

Chapitre II : Au commissariat

Satisfait de ce premier contact, Kerdan Majoline reprit sa route. Son objectif apparut vite dans son champ de vision : le commissariat de quartier des Forces de Sécurité de Coruscant. Deux policiers lourdement armés en gardaient l’entrée. Ils braquaient des scanners portatifs en direction de tous les passants et véhicules convergeant vers eux. Dans ce genre de quartier, mieux valait pouvoir détecter à temps les dangers, surtout quand on appartenait aux forces de l’ordre : c’était ni plus ni moins une question de vie ou de mort.
Kerdan subit cette inquisition à distance avec détachement. Il se savait blanc comme neige. Mais comme il marchait droit vers les deux policiers, ces derniers crispèrent leurs doigts sur la détente des blasters-mitrailleurs qu’ils portaient en bandoulière.
– Bien le bonjour, messieurs, fit Kerdan. Pourrais-je entrer, je vous prie ?
Après l’avoir jaugé en silence, les deux gardes lui firent signe de passer.

Kerdan se retrouva dans un sas sécurisé comptant deux portes en transparacier, outre celle qu’il venait de franchir. La première menait à la partie publique du commissariat, celle où les victimes comme les délinquants défilaient jour et nuit. Présentement, Kerdan vit que le comptoir derrière lequel plusieurs policiers officiaient était pris d’assaut par une foule bigarrée de plaignants de tous âges et de toutes espèces. Derrière la deuxième porte, une atmosphère bien plus calme se dessinait, sous forme de boxes occupés par des fonctionnaires des FSC en plein travail, concentrés sur leurs consoles informatiques.
Seul le personnel autorisé pouvait franchir cette deuxième porte. Voilà qui tombait bien, Kerdan n’était pas le premier quidam venu, et ne souhaitait pas perdre plus de temps qu’il n’en était nécessaire. Plus vite il se serait acquitté de sa tâche, plus vite il pourrait retourner à ses activités habituelles.
Il sortit une identoplaque de son portefeuille et la fit passer devant le scanner contrôlant l’ouverture de la porte. Celle-ci s’ouvrit dans un chuintement discret. Kerdan Majoline entra.

Les murs de la vaste pièce sans fenêtres étaient embellis par des holos de paysages enchanteurs, et se divisait en quinze boxes dont les murets de séparation n’excédaient pas un mètre cinquante. Presque tous étaient occupés par des policiers.
De l’autre côté de la pièce, des holos-panneaux surmontant deux entrées de couloirs indiquaient où se trouvaient les différents services, bureaux et fonctionnaires des FSC. Il eut tôt fait de trouver la localisation du bureau qui l’intéressait, et en prit la direction.
Kerdan salua de la tête le secrétaire de l’homme qu’il venait rencontrer. L’employé ouvrit la bouche, avant de la refermer sans avoir prononcé un mot. Kerdan rajusta sa cravate devant la porte du bureau, avant de la franchir.

L’humain assis à son bureau était gras et dégarni. Il transpirait à grosses gouttes, malgré sa chemise largement ouverte sur son torse velu. Il martelait tant sa console informatique que Kerdan se demanda ce qu’elle avait bien pu lui faire pour mériter une telle vengeance.
Quand Kerdan se racla la gorge pour signaler sa présence, l’humain sursauta et bondit de son fauteuil, avant de s’attaquer bille en tête à son visiteur impromptu :
– Espèce de crétin, ça vous amuse de faire peur aux gens comme ça ? Et puis comment vous êtes entré ? C’est bien la peine qu’on me colle un secrétaire si ce fils de Hutt laisse passer n’importe qui ! Heureusement qu’il est payé pour filtrer mes visites ! Vous êtes qui, d’abord ?
Kerdan se retint de sourire en écoutant la diatribe de l’homme. Quand il eut enfin la parole, il tendit la main à l’humain :
– Bien le bonjour, capitaine. Je m’appelle Kerdan Majoline, et j’ose espérer que vous avez été mis au courant de ma visite.
Le capitaine des FSC écarquilla les yeux de surprise :
– Si je m’attendais… Vous ne ressemblez pas du tout à vos pairs. C’est un honneur de rencontrer un…
– À vrai dire, l’interrompit Kerdan, je suis ici à titre privé. Ma hiérarchie n’est pas au courant de ma présence.
– Que voulez-vous dire ? demanda l’humain, méfiant.
– Je suis ici suite à l’agression qui a eu lieu il y a trois jours.
- L’agression ? Vous plaisantez ?
– Pas le moins du monde, capitaine. Vous en avez entendu parler ?
– Ce n’est pas ce que je veux dire, messire Majoline. De quelle agression parlez-vous ? Il y a trois jours, il y a eu… voyons voir ça…
Le capitaine se pencha sur sa console et appuya sur quelques touches, comme s’il voulait les enfoncer profondément dans le clavier.
– J’y suis ! Il y a onze agressions il y a trois jours. De laquelle s’agit-il ?
Onze ? La situation était pire que Kerdan l’avait imaginé.
– En fait, peu importe, répondit-il. Suite à cet événement, j’ai décidé de vous aider à arracher ce quartier aux gangs.
Le capitaine éclata de rire et mit longtemps à se calmer, sous le regard impassible de Kerdan.
– Je savais que les gens comme vous vivaient dans leur petit monde, mais là, vous y allez fort ! Vous êtes tout seul et vous voulez lutter contre trois gangs ? Soyons sérieux ! Revenez avec une petite armée et vous pourrez avoir un minimum d’efficacité ! Et encore, il vous faudra protéger longtemps vos arrières, les gangs sont rancuniers !
– Je suis très sérieux, capitaine, rétorqua froidement Kerdan. Effectivement, je suis seul. Et mon temps est compté : je quitte le quartier dans quatre jours.
– Quatre… ? Vous voulez vous débarrasser des gangs en quatre jours ? C’est impossible !
– Il faudra pourtant que ça le devienne, capitaine. J’ai d’autres engagements à honorer ensuite, et ils concernent la paix de tout un secteur galactique.
– De quoi avez-vous besoin ? demanda le capitaine sur un ton dubitatif.
– D’une ligne directe avec vous, au cas où des mesures d’urgence devaient être prises.
– Quel genre de mesures d’urgences ?
– Je l’ignore, capitaine. J’envisage juste le pire.
– Le pire serait que le quartier tout entier subisse les effets d’une guerre des gangs ! Les morts se compteraient par centaines !
– Il n’y en aura aucun, assura Kerdan, péremptoire. Ni parmi les habitants, ni parmi les membres des gangs.
– Et comment comptez-vous vous y prendre ?
– Je vais reprendre à mon compte plusieurs méthodes qui ont fait leurs preuves par le passé. Mais je ne saurais vous en dire plus pour l’heure : j’ignore lesquelles me seront nécessaires.
– Et finalement, je ne suis même pas sûr d’avoir envie de les entendre, bougonna le capitaine. Bon, agissez à votre guise, vous avez mon soutien… au moins tacite. Par contre, si la situation dégénère et que le quartier devient le théâtre d’une guerre ouverte entre les gangs, soyez certain que je demanderai votre tête à vos supérieurs !
– Vous n’aurez pas à le faire, capitaine.je vous remercie de votre écoute et vous souhaite une agréable fin de journée, répondit poliment Kerdan avant de prendre congé de son hôte.
Dès qu’il fut sorti, le capitaine cogna de nouveau sa console.
Agressions… Il y a trois jours… Voyons les dossiers… Pas celui-là… Ici, je ne vois pas… Rien d’intéressant là non plus… Mais que… ? Bon sang, c’était donc ça !

« Dossier AZ-412-IK256. Agression physique à arme blanche. Nom de la victime : Évanie Majoline. »
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Re: Kerdan Majoline

Message par Notsil »

Encore un joli suspens sur la fin, et des réponses qui amènent encore plus de questions :p

Hâte de voir où tu vas nous emmener ^^
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Re: Kerdan Majoline

Message par Minos »

Bah en fin de compte, je suis en train de vous amener dans un récit qui sera mystérieux (du moins je l'espère) jusqu'à l'explication finale, genre dans la dernière phrase.

Ce qui est amusant, c'est que moi non plus je ne savais pas trop où j'allais, guidé par une trame grossière or, à en discuter tout à l'heure ensemble, j'ai eu l'illumination ! Je sais donc désormais tout de la suite de mon histoire... et qu'elle sera plus courte que je ne l'aurais cru en me lançant !

Suite mercredi prochain au pire, j'ai d'autres choses sur le feu en parallèle !
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Minos
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Re: Kerdan Majoline

Message par Minos »

Et on y retourne ! Une courte suite pour se remettre dans le bain !

Chapitre III : Orton Lomil


En sortant du commissariat, Kerdan Majoline balaya la rue du regard. Rien qui sorte de l’ordinaire. Il marcha quelques minutes et s’arrêta devant une tache noirâtre sur le trottoir.

Le cœur serré, il se recueillit. Pour un homme tel que lui, les liens du sang étaient rares et donc précieux. Quand il avait appris que sa cousine, Évanie Majoline, avait été tuée ici trois jours auparavant, une grande tristesse s’était abattue sur lui. Il les avait pourtant prévenues, Évanie et sa sœur Nevella. Le quartier était dangereux. Elles auraient dû déménager depuis longtemps. Peut-être n’avait-il pas insisté assez ?
D’un autre côté, les deux femmes avaient un fort caractère. Elles avaient refusé de quitter les lieux, estimant qu’un tel acte aurait représenté une fuite. Si les Majoline avaient tous un trait de caractère en commun, il semblait bien s’agir du courage.

Après la mort d’Évanie, Nevella l’avait supplié de faire quelque chose pour le quartier. À ce moment, il avait dédaigné sa détresse. Résoudre des affaires de meurtre était le rôle des FSC, pas le sien. Elle l’avait quitté furieuse.
Elle ne l’était pas moins quand elle l’avait appelé la veille au soir, pour lui apprendre la tuerie qui venait d’avoir lieu dans la cantina d’Énanchor Phileas. Après s’être fait traité de tous les noms, Kerdan avait abdiqué et donné son accord pour aider les habitants du quartier.

Un changement subtil autour de lui lui apprit qu’il venait d’attirer l’attention de quelqu’un. Il ne fut pas surpris de voir les trois membres du gang rencontrés un peu plus tôt. Cette fois, ils étaient accompagnés d’une dizaine de gros bras supplémentaires, menés par un Twi’lek à l’épiderme bleu.
Le non-humain ruthien était de haute taille. Ses vêtements moulants surlignaient des muscles puissants. Il avait l’air pour le moins mécontent, et marchait d’un pas décidé vers Kerdan.
Hum… Celui-ci sera moins facile à manipuler que ses hommes, se dit Kerdan.
Le Twi’lek, qui se planta mains sur les hanches face à Kerdan, lui rendait au moins deux têtes.
– Alors comme ça, tu essaies d’intimider mes gars, humain ? dit-il d’une voix puissante, à l’avenant de son apparence. Tu crois que tu peux débarquer ici la bouche en cœur et me voler mon territoire ?
– Je n’ai pas l’intention de voler quoi que ce soit.
– Encore heureux ! Je te préviens tout de suite que je n’ai pas l’intention de me laisser faire, et que si tu veux une bonne vieille guerre, tu vas l’avoir !
Ses hommes reculèrent imperceptiblement. Leur chef y allait beaucoup trop fort à leur goût. Si le chétif humain était réellement ce qu’il prétendait, ils risquaient tous d’y laisser la vie.
– Une guerre ferait des victimes, or je veux l’éviter à tout prix.
– Alors qu’est-ce que tu fiches dans mon quartier, humain ?
– Ce quartier appartient à ses habitants, sac à viande, répliqua Kerdan d’un ton sec. Pas à toi.
Le Twi’lek fut décontenancé un court instant. Il n’avait pas l’habitude qu’on lui parle sur ce ton. Mais il se reprit vite.
– Ne pousse pas le bouchon trop loin, humain. Je…
– Majoline.
– Quoi ?
– Je ne m’appelle pas « humain » mais Majoline. Kerdan Majoline. Et toi, Twi’lek ? Portes-tu un nom ?
– Je suis Orton Lomil, rugit l’interpellé. Chef du gang des Saigneurs Noirs !
Kerdan se retint de sourire. Où ces types avaient-ils été pêché un nom aussi ridicule ?
– Il paraît que tu as un joli tatouage, Majoline ?
Ce dernier retroussa sa manche pour le lui montrer, et Lomil se pencha pour l’examiner attentivement. Sur son visage, l’incrédulité initiale le céda à la fureur.
– C’est un faux ! Ton tatouage du Soleil Noir est un faux ! Je vais te faire la peau, charlatan !
C’est maintenant que les choses deviennent intéressantes…, se dit Kerdan.
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yoda2000
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Re: Kerdan Majoline

Message par yoda2000 »

ya t'il une suite
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Minos
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Re: Kerdan Majoline

Message par Minos »

Oui, du moins dès que je l'aurais écrite... dans quelque temps^^
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yoda2000
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Re: Kerdan Majoline

Message par yoda2000 »

et aussi le gang des saigneurs se trouve sur nar shaddaa
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Gauthier
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Re: Kerdan Majoline

Message par Gauthier »

Minos a écrit :Oui, du moins dès que je l'aurais écrite... dans quelque temps^^
Vivement que sa arrive.
;)
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Minos
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Re: Kerdan Majoline

Message par Minos »

Voici enfin la suite !

Chapitre IV : Je sème les graines…


– Comment va ta famille ? demanda sèchement Kerdan Majoline.
– Qu’est-ce que tu racontes, imbécile ?
– Ta famille. Tu as un frère qui, si je ne m’abuse, était à la tête du gang avant de se faire arrêter. Il purge désormais une très longue peine dans un pénitencier de très haute sécurité. Comment va-t-il ces temps-ci ?
Kerdan se demanda s’il n’avait pas été trop loin. Lomil semblait suffoquer et ses lekkus frémissaient de rage. De là à ce qu’il cède à une violence aveugle…
Lomil papillonna des yeux, comme s’il retrouvait ses esprits.
– Tu m’as l’air bien informé, qui que tu sois. Tu sais dans quel état se trouve mon frère aujourd’hui ?
– En effet. Il est cloîtré dans une cellule individuelle de l’infirmerie du pénitencier depuis que sa maladie s’est déclarée. Il doit subir des traitements très lourds et ses chances d’en réchapper sont très maigres. Correct ?
– Correct.
– Je sais que tu éprouves beaucoup d’affection pour lui. Comment se fait-il que tu n’aies pas essayé de le faire sortir de là. Pourquoi ne pas t’être battu pour qu’il soit libéré pour raisons médicales, sachant qu’il ne lui reste que peu de mois voire de semaines à vivre ? Ce ne serait pas la première fois que l’administration pénitentiaire libérerait en prisonnier dans cet état, afin de le laisser mourir dignement.
– Je suis un criminel recherché, bougre d’âne ! Ici, il ne peut rien m’arriver, je suis sur mon territoire. Si je quitte les lieux, je serais à mon tour fait prisonnier… ou tué car je ne me rendrai pas sans combattre, sois-en certain !
– Et si je t’apprenais qu’il existe un moyen pour toi de faire sortir ton frère de prison et d’être amnistié pour tes crimes passés ?
– C’est impossible !
– Que tu crois…
Kerdan ouvrit tranquillement sa mallette. Il en sortit un datapad qu’il tendit à Lomil. Le Twi’lek décontenancé l’attrapa et lut le document qui y était affiché.
– Mais enfin qui es-tu pour avoir autant de pouvoirs ? finit par demander le chef de gang après un long silence de réflexion.
– Peu importe. Que penses-tu de ce document ?
– Laisse-moi m’assurer que j’ai bien tout compris. C’est un ordre de mission signé par les autorités officielles de Ryloth, visant à recruter une troupe de mercenaires afin de libérer trois cents ressortissants Twi’leks prisonniers d’une organisation d’esclavagistes basée sur la planète TionSee.
– Exact.
– Ils se fichent de connaître l’origine des mercenaires, qui seront payés grassement ou amnistiés pour des crimes passés, selon leur situation.
– Oui.
– Les mercenaires auront un cargo et un armement conséquent à leur disposition pour l’accomplissement de leur mission.
– Encore exact. Ryloth t’offre un nouveau départ, Orton Lomil. Ainsi qu’à tous les hommes de ton gang qui te suivront.
– Mais… pourquoi ?
– TionSee n’est pas un monde républicain. Donc aucun organe de la République ne peut y agir officiellement. En revanche, les prisonniers étant Twi’leks, la planète Ryloth peut monter sur pied une expédition de secours si cela lui chante. Et en tant que monde républicain, elle a négocié avec la Chancellerie une amnistie pour les éventuels criminels recrutés pour cette tâche dangereuse.
– Je ne vois pas pourquoi j’irais risquer ma peau à l’autre bout de la galaxie ! Et puis jamais mes hommes ne me suivraient dans une telle expédition !
– Si tu le fais, tu pourras sortir ton frère de prison. Toi et tes hommes pourrez démarrer une nouvelle vie.
– Et pourquoi est-ce qu’on voudrait changer de vie ? Nous sommes les maîtres de ce quartier ! Nous avons la belle vie !
– Vraiment ? D’après mes renseignements, depuis que vous êtes trois gangs à vous partager ce territoire, la criminalité a augmenté de façon insupportable. Je me suis livré à quelques statistiques, qui m’ont appris que l’espérance de vie d’un membre de gang est de six virgule sept ans standards. Et d’après mes sources, tu diriges ce gang depuis plus de huit ans. Ça donne à réfléchir, n’est-ce pas ?
– Je suis aussi hermétique aux statistiques qu’un Corellien, ricana Lomil.
Mais le cœur du Twi’lek n’y était pas. Majoline le perçut immédiatement. Lomil était ébranlé par la proposition. Majoline porta l’estocade finale :
– En tant que membre de gang, tu n’as que deux options : mourir violemment du jour au lendemain, ou finir tes jours en prison. Est-ce donc là un destin si intéressant à tes yeux ?
– Je… certes, tout cela demande réflexion.
– Si vous faites du bon boulot, il est probable que Ryloth aura d’autres missions pour vous. Vous pourriez ainsi entrer dans la légalité, avoir du travail honnêtement payé – du moins aussi honnêtement que puissent être tes compatriotes, et vous pourriez même être considérés comme des héros par les esclaves que vous aurez sauvés, sans parler de leurs familles.
– C’est… tentant.
– La majorité de ton gang est constituée de Twi’leks, cette proposition devrait intéresser du monde, du moins je l’espère.
– Je pense que oui, concéda Lomil.
– Et qu’en sera-t-il des membres du gang non-twi’leks, à ton avis ?
– Comment cela ?
– Sont-ils susceptibles de t’accompagner où vont-ils décider de rester ici continuer leurs activités criminelles ?
– Hum… Tu as raison sur un point : les Twi’leks du gang sont nombreux. Si nous décidons de quitter les lieux, le gang n’y survivra pas. Ceux qui resteront seront obligés d’intégrer l’un des deux autres du quartier. Pourquoi cette question ?
– Afin de définir mes prochaines actions.
– Tes prochaines… ? Je ne comprends rien. Ni qui tu es, ni quel est ton but.
– Je suis venu pour assainir le quartier. Les gangs auront tous disparu avant la fin de la semaine. Je plante les graines de la paix et de la sécurité.

Orton Lomil hoqueta de surprise. Je plante les graines de la paix et de la sécurité. Il connaissait ces mots ! Il les avait déjà entendus. Un certain nombre de fois. Je plante les graines de la paix et de la sécurité. Comment avait-il pu oublier ? Il n’avait même pas réagi en entendant ce nom de « Kerdan Majoline », alors qu’il l’avait entendu des dizaines de fois auparavant !

Un nom qui suscitait admiration et respect chez les gens qu’il protégeait, peur et effroi chez ses ennemis. Les hésitations de Lomil furent aussitôt balayées : il accepterait la proposition de Ryloth. Et sut que tous les membres des Saigneurs Noirs le suivraient quand ils seraient mis au courant de l’ennemi qu’ils s’étaient faits.
Il jeta un coup d’œil craintif à Kerdan Majoline et se remémora les paroles qui résumaient sa philosophie devenue célèbre à travers toute la République :

Je plante les graines de la paix et de la sécurité. Mais pour les faire pousser, il faut avant toute chose se débarrasser des mauvaises herbes.

Alors que Lomil quittait Kerdan après l’avoir salué d’un bref hochement de tête, ce dernier esquissa un sourire. Un gang de moins. Plus que deux !
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yoda2000
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Re: Kerdan Majoline

Message par yoda2000 »

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