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daRinze
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Message par daRinze »

Hello.
Ceci n'est pas une fanfic... enfin, pas au sens traditionnel. C'est un simple texte. Laissez-vous emporter et ne cherchez pas à savoir trop vite ce qu'il raconte ;) même si à un moment, de toutes façons, vous n'aurez plus aucun doute.
Il n'y aura pas de suite, c'est du one shot...

Enjoy :roll:




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Nuit. Douleur. Chaos. Confusion. Sensations atroces.
J'étouffe.
Je cuis, je brûle, je me consume. Je ne suis qu'une plaie, un concentré à vif de nerfs déchirés, laminés, sauvagement arrachés, effilochés, broyés, puis réunis en une boule inextricable d'où suinte lentement, comme du pus, un mal absolu, terrifiant et oppressant. Je suffoque. Une effroyable sensation de mort s’est répandue dans tout mon être. Je suis devenu douleur, je suis le pleur, je suis la plainte, je suis la souffrance personnifiée. Ce que j'endure me rend fou - mais ai-je un jour été sain ?
Que suis-je devenu ?
Où suis-je ?
Arrêtez, bordel ! Arrêtez ça ! Un droïde obstiné et sadique triture mes chairs, de ses outils insensibles à mes pleurs. Ses dents, affûtées comme des aiguilles et brûlantes comme de la lave, pénètrent et violent mes tissus, se referment, happent, serrent, tirent en arrière, déchirent des lambeaux de chair que je vois, que je sens partir, m'abandonner et me quitter à jamais. MAIS PUTAIN ARRETEZ-LE ! Arrêtez ce droïde ! Que m’enfonce-t-il dans le bras ? Une seringue ? C’est un droïde-seringue ? De quelle compagnie vient-il, je ne connais pas de droïde-sering… putain ! merde, je souffre ! Arrêtez, mais arrêtez ça, bon sang ! Je voudrais hurler, mais rien ne sort. Est-ce que je suis seulement vivant ? Un râle me comprime violemment la poitrine, il voudrait prendre son envol, mais rien ne sort ! RIEN NE SORT !!!
On dirait que mes tortionnaires, réunis en confrérie macabre et silencieuse tout autour de moi, cherchent sciemment, sadiquement, à faire s’éterniser le supplice que j’endure. Mes jambes, mes bras, mon torse, ma tête… toute ma viande leur a servi de terrain de jeu, et il s’en sont donnés à cœur joie pour me lacérer et me réduire en charpie. Mon corps se rebelle contre cette agression, par de violents spasmes qui le font se tordre nerveusement sur la table froide sur laquelle il est allongé.
A bout de forces, vidé par cette lutte obsessionnelle contre mes bourreaux, j’ai un dernier sursaut. Je dois absolument m’en sortir, échapper à cet enfer. Ma bouche ne répond pas, mes bras sont inertes, mes jambes entravées… mais il me reste mes yeux. Dans un terrible effort, je commande mes paupières collées. Rien ne bouge. Mais lentement, alors que tout mon être tremble, je les sens vaciller, se séparer, s’entrouvrir, puis s’ouvrir pour de bon et offrir de nouveau l’accès au monde extérieur et à ce qui m’entoure. Une lumière aveuglante entre à flots et brûle mes rétines, alors que mes pupilles s’agrandissent. Mais pourtant, je n’y vois rien. Mes globes sont encore opaques, mes cristallins n’arrivent pas à accommoder, mes rétines n’impriment pas. Si... un peu... doucement, le brouillard s’estompe et les contrastes se précisent. Des ombres bougent dans cet océan blanc. Quelque chose danse au-dessus de moi, s’approche, s’affirme, en même temps que mes yeux réapprennent à y voir clair. Il y a encore quelques secondes de flottement, une ou deux, pas plus, puis tout prend tout-à-coup une nouvelle dimension. Les traits extérieurs se précisent. Je reviens à la vie, à moi, au présent, et je distingue mieux cette chose au-dessus de ma tête. Dans un dernier effort, j’ouvre complètement les paupières et je vois… J’éprouve alors une immense, une terrifiante peur, un effroi indicible. Pas de doute, on va m’enfermer. Me mettre dans un cercueil, m’enterrer vivant, que sais-je ! La forme menaçante s’approche encore, plane un instant au dessus de mon visage, puis brusquement, s’abat et vient me couvrir entièrement la face.
A jamais.
J’ai alors un mouvement de surprise.
Non, pas un. Deux.
D’abord, j’y vois. Etonnamment bien. J’ai cru qu’on allait me condamner à l’obscurité, mais juste en face de mes yeux, deux ouvertures judicieusement placées, comme des œillères, me permettent d’apercevoir le monde au travers de cette carapace.
Ensuite, je respire. Jusque là, je ne ressentais qu’un brasier confus quelque part dans ma poitrine, où chaque nouvelle inspiration était une boule de feu, et chaque expiration un râle. Maintenant tout va mieux. J’inspire presque normalement, et j’expire de même. Seul un étrange bruit de succion accompagne chacun de mes mouvements ; je suppose que des machines m’aident encore à vivre, temporairement, et que c'est leur mouvement obstiné et régulier que j'entends.
A vrai dire, depuis que l’oxygène semble revenu dans ma carcasse, tout semble aller beaucoup mieux. Mes idées se précisent. C’est encore confus, des voix, des éclairs sporadiques résonnent partout dans ma tête, mais je tiens le bon bout. J’ai quitté le cloaque mental dans lequel je baignais encore il y a quelques minutes, et tout comme mes yeux sont revenus à la maîtrise des images, mon esprit revient peu à peu à la maîtrise de lui-même… la douleur s’estompe, et même si je ne suis encore qu’un être rempli de souffrance, celle-ci s’atténue doucement.
C’est alors que la table sur laquelle j'étais allongé bascule et que je reviens brutalement à la réalité, une drôle de réalité, il faut dire. Mes jambes sont faibles, je le sens bien, pourtant, j’arrive sans peine à rester debout et droit. Je ne vacille étrangement pas. Je bouge un peu la tête : ça fonctionne. J’apprend doucement à reprendre le contrôle de chacun de mes membres, je teste un à un mes doigts, mes orteils, mes…
Soudain, elle résonne. D'abord à mes oreilles, puis dans mon crâne.
Cette voix…
Ce timbre honni, détesté, abhorré, qui me donne envie de gerber dès que mes tympans le perçoivent. J’ai un violent haut-le-cœur, je croyais que mon cauchemar touchait à sa fin, mais le voilà qui vient de prendre un nouveau virage, encore plus détestable que tout ce que j’avais pu endurer et imaginer jusque là…
- Seigneur Vador… est-ce que vous m’entendez ?
Les mots explosent dans ma tête, et font brutalement s’écrouler les murs qui voilaient encore à ma conscience ravagée les souvenirs horribles qui l’habitent. Ce nom, que la Voix vient de prononcer…
Tout me revient d’un coup.
Les souvenirs et les émotions associées.
Mon geste de démence…
Ma soumission, à genoux devant l’Ignominie…
Pourquoi en suis-je arrivé là ? Péniblement j’essaie de remonter les événements, m’efforçant d’aller plus vite que le fil de ma mémoire. Et ma fuite éperdue débouche sur un océan de terreur, d'où Elle émerge soudain, dans toute sa beauté, auréolée de toute sa gloire. Mais des torrents de larmes coulent sur son beau visage…
Mon amour.
Mon amour, qu’ai-je fait ?
La boule d’immondices qui a peu à peu enflé mon estomac remonte soudain jusqu’à ma gorge, et vient sauvagement l’oppresser. Elle est là, aux portes de ma bouche, je vais tout vomir dans un peu moins qu’un instant. Ce n’est pas possible. Ce dont je me rappelle, en ce moment précis, toutes ces images d’horreur qui remontent soudainement à ma mémoire, tout cela n’est tout simplement PAS POSSIBLE. Ce n'est pas vrai! C'est pas moi! Je n'ai pas fait ça!
Padme, mon amour, où es-tu ?
Je me tourne lentement vers cet être répugnant, ce monstre de désolation et de dégoût qui se tient à ma gauche. Je voudrais l’anéantir, l’écraser, mais avant ça, il doit me répondre, immédiatement, avant que je ne le détruise, me dire où est ma femme, ma vie, mon fils. Je vais aller la chercher et puis je le quitte, je quitte tout, on part elle et moi sur une planète de la Bordure Extérieure, bien cachée, ailleurs, n’importe où… peut-être même sur Tatooine... Tatooine. Maman. Maman, je reviendrai finir ma vie près de l’endroit où tu reposes, avec ma femme et le fils qu’elle porte. Mon fils ! Maman, Padme attend un enfant de moi !
Réponds-moi, ordure… où est Padme ?
Et la réponse de l'ordure tombe.
Glaciale.
Laissant s’abattre sur tout mon être une nuit sans nom, sans lune et sans étoiles, une nuit infinie, froide comme la glace et noire comme le rocher. Qu’ai-je fait ? L’effroyable vérité vient enfin d’atteindre les parties vitales de ma conscience, dans toute son horreur, me laissant entrapercevoir un futur qui n’a plus rien à voir avec mon passé, un futur de mort et de désolation, un futur de souffrance éternelle, un futur que je refuse immédiatement… cependant qu’une détresse absolue explose au-dedans de moi, enfle et grandit démesurément, dévastatrice, démentielle, une peine qui ravage mes tripes et monte lentement m’enserrer la gorge, avant d’éclater en un long, un terrible, un immense cri de désespoir, par lequel je cesse totalement d’être celui que j’ai été.
Un hurlement qui n’a plus rien d’humain, non…
Dernière modification par daRinze le 30 déc. 2014, 16:03, modifié 2 fois.
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Hellshing
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Re: The Toggle

Message par Hellshing »

Le texte déchire sa race. J'ai toujours adoré cette partie là du film.
Fais-en d'autres !
Par contre le titre, je vois pas le rapport.
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daRinze
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Re: The Toggle

Message par daRinze »

Merci Hellshing
"the toggle" = "la bascule" : le moment où Anakin l'homme cesse d'être homme et devient une machine du nom de Dark Vador.
J'aime aussi beaucoup cette partie, c'est en quelque sorte le pivot central des deux trilogies.
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daRinze
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Re: The Toggle

Message par daRinze »

Hellshing, dis-moi (par curiosité) à quel moment as-tu reconnu ce dont parlait le texte ? quel est le mot ou la phrase qui t'a fait dire "ah putain, mais en fait c'est ce moment-là..." ?
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Hellshing
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Re: The Toggle

Message par Hellshing »

Dans un dernier effort, j’ouvre complètement les paupières et je vois… J’éprouve alors une immense, une terrifiante peur, un effroi indicible. Pas de doute, on va m’enfermer. Me mettre dans un cercueil, m’enterrer vivant, que sais-je ! La forme menaçante s’approche encore, plane un instant au dessus de mon visage, puis brusquement, s’abat et vient me couvrir entièrement la face.
A jamais.
J’ai alors un mouvement de surprise.
Non, pas un. Deux.
D’abord, j’y vois. Etonnamment bien. J’ai cru qu’on allait me condamner à l’obscurité, mais juste en face de mes yeux, deux ouvertures judicieusement placées, comme des œillères, me permettent d’apercevoir le monde au travers de cette carapace.
En lisant ce passage, juste après avoir regardé l'Episode III, j'ai compris. Comme un déclic. Au début, j'ai cru à une opération, j'ai pensé à Grievious.
Et puis le droïde seringue u_u
Regarde la fiche du Centre de Reconstruction Cellulaire de Coruscant (tu y accèdes depuis la fiche V-Wing) pour voir les droïdes présents.
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daRinze
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Re: The Toggle

Message par daRinze »

OK j'ai lu ton spoiler. Si javé lu cette fiche plus tôt, le texte aurait été un peu modifié du coup :shock:

le coup du droide seringue: la première version du texte était... un peu trop terrestre. Le "supplicié" pensait que ce qui le déchiquetait était... un chien. Et d'autre part, il proférait un certain nombre de jurons (nom de Dieu, putain de Dieu, Seigneur!, etc).
Du coup, je viens de voir que 2-1B est effectivement un droide seringue. Mais Anakin ne le connaissait pas, na!
Jsus pas encore au point pour devenir romancier SW, moi ;)
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Hellshing
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Re: The Toggle

Message par Hellshing »

Tu peux encore t'améliorer et sache que moi non plus.
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Re: The Toggle

Message par Meysa »

Super texte!
Je reconnais que c'est quand même un cran au dessus de ce que j'écris moi même (ou plutôt vingt crans au dessus :D )
Je me suis douté assez vite que ça parlais de Vador, mais j'ai été fixée avec le coup du casque, comme l'a dit Hellshing.
Bravo ;)
Les emmerdes c'est comme l'alcool, quand t'en as, autant en faire profiter les autres.
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daRinze
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Re: The Toggle

Message par daRinze »

Merci Meysa Image
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Re: The Toggle

Message par daRinze »

Qui a pensé à mon texte hier soir sur W9, vers 23h et des ? ;) ;) ;)


moi ! Image
D'ailleurs j'ai remarqué que Vader répond "oui maître" à l'Ignoble, quand celui-ci lui demande s'il l'entend, et que cela n'apparaît pas dans mon texte.
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