Ahah! Je tiens ma promesse!!! (je suis trop fière de moi, pour le coup, je commençais à avoir des doutes ^^)
Et daRinze, j'ai 3 heures d'avances sur l'heure limite!
Chapitre 1
Akaan (dernière partie)
Comme je m’y attendais, nous n’avons pas trouvé de survivants. Tous ont péris.
Je suis rentrée au camp, tout ce que je peux dire c’est que cette journée a été la pire de ma vie. J’ai vu plus d’horreurs en une journée que je ne peux en supporter. En me dirigeant vers le réfectoire, je passe à côté d’une vitre où je peux voir mon reflet. Mes cheveux, couleur de jais, brillants au soleil, retombants gracieusement sur ma poitrine sont maintenant emmêlés, sales, cassants. Ma peau est pâle, blême, couverte de terre et de sang, mes joues sont anormalement creuses, et mes yeux, brillant habituellement d’un doré éclatant, faisant contraste avec mes cheveux noirs, sont pâles, livides et entourés de cernes. Ma petite cicatrice sur la pommette gauche, trace d’une griffure d’un petit animal, et toujours là, mais presque invisible face à la noirceur de mon visage.
Au réfectoire, je suis attablée avec les autres survivants de mon régiment.
-Les autres ne sont pas en retard, j’imagine. Dis-je, sachant très bien qu’ils ne reviendront jamais.
-Morts! Répond Kian d’un ton amer. Au bord des larmes. Ils nous ont envoyés à la mort, Meysa! Ils nous ont envoyés à un endroit… Il n’y avait que des Jedis! On peut pas lutter contre des Jedis!
-Alors comment t’as survécu, toi? Demande un autre soldat d’un ton accusateur.
-Quand les autres sont tous morts et qu’il ne restait que moi… Quand j’ai vu que les Jedis ne m’avaient pas encore vu… Je me suis enfui, j’ai couru aussi vite que j’ai pu et j’ai rejoint une autre ligne de front.
-Alors c’est comme ça, que t’as survécu? En abandonnant tes
vode? Ils sont morts et toi, au lieu de les venger tu les laisses tomber et tu te casses? T’as pas honte!
-Ils… Ils étaient quatre! Je n’avais aucune chance!
-T’aurais du mourir comme tes amis plutôt que de fuir comme un lâche! C’est ce que fait un vrai
Mando’ad!
Je décide d’intervenir :
-Lâches le! Il a fait la seule chose qu’il a pu! Si il avait essayé de les affronter, il serait mort et leur sacrifice aurait été vain!
-Il aurait pu en tuer un avant de mourir! Venger ses
vode avant de périr à son tour! C’est la plus belle mort qui soit!
-En abattre un dans le dos pendant qu’il ne regarde pas, tu veux dire? C’est ça un vrai mando’ad pour toi? Un lâche qui tire dans le dos d’un Jedi, plutôt que de l’affronter de front? T’as fait ce qu’il fallait, Kian. De toute façon, c’est pas les Jedis qui vont te montrer de la pitié.
-Ce qui est fait est fait. Intervient Aden, un ami de longue date. Pas besoin d’épiloguer, Meysa. Dans des guerres comme celle là, on doit essayer d’arrêter de se demander si ce qu’on a fait est bien ou pas. On se contente d’obéir aux ordres et de rester en vie.
-Ben je sais, moi ce qui est mal. La République! Ils sont prêts à aller jusqu’au bout, pour nous arrêter, même jusqu’à perdre tout sens moral! Ils ont assassiné des centaines d’innocents sans même avoir le courage de les regarder dans les yeux! Ils se sont contentés des les bombarder! Tous! Sans distinction!
-Attends, Meysa, tu parles de la mission que tu es allé faire avec l’artilleur Carter?
-Ouais! Ils ont tué des familles entières! Des pères, des mères, des enfants! Ils se sont juste contentés de larguer des bombes et de regarder le spectacle, tous ces corps calcinés, ces foyers détruits…
-Meysa…
Je le coupe :
-Et le pire, Aden, c’est qu’ils ne doivent même pas ressentir de culpabilité, après tout, quelques centaines, à côté de tous les mandos qu’ils tuent, c’est pas bien grave!
-Meysa, c’est…
-Tout ça car “ce quartier est soupçonné d’abriter des résistants!” Et s’ils veulent vraiment devenir des
mando’ade, je croyais que la liberté était l’un des principes de la République!
Aden finit par me couper la parole :
-Meysa, c’est pas la République qui a bombardé ce quartier, c’est nous!
A ces mots j’ai l’impression que mon cœur s’arrête, que tout autour de moi s’arrête. Je ne peux pas le croire. Je ne peux tout simplement pas. Je balbutie :
-Quoi?
-Les résistants ne luttaient pas contre la République, ils luttaient contre nous. Comme on les soupçonnait de se terrer dans ce quartier, on l’a détruit.
-Non… Ce… Ce n’est pas possible.
J’ai actuellement l’impression qu’il vient de planter sa main dans ma poitrine et de m’arracher le cœur.
-Vous… Vous avez détruit un quartier entier, un quartier résidentiel, juste sur des supposition? Vous avez tués des familles entières, arrachés des vies, juste parce que vous
pensiez que des résistants, qui ne savaient probablement même pas se battre, se cachaient ici?!
-La décision a été prise par
Mand’alor lui même. Personne n’a essayé de le contredire!
Maintenant j’ai l’impression que
Mand’alor lui même est en train de m’arracher le cœur.
-Tous ces conseillers de guerre, tous ces hauts commandants, ils voient ça comme un jeu, comme une simple partie d’échecs! Ils nous prennent pour de simples pions à sacrifier! Ils nous envoient combattre des jedis alors qu’on est que des bleus! On a vingt ans!
-Baisses d’un ton! Si un officier t’entends ça risque de mal finir! Et puis on a accepté d’être considérés comme des pions le jour où on a accepté de faire la guerre. Et on a accepté de faire la guerre le jour où on a accepté de devenir mandaloriens.
J’ai à nouveau l’impression que je vais vomir. Il faut que je sorte.
Une fois dehors, ça ne va pas beaucoup mieux. J’ai la gorge nouée et l’impression que quelqu’un est en train de m’étrangler. J’essaie d’inspirer le plus fort possible, mais l’odeur de chair brûlée me revient. J’ai l’impression que ma tête est prise dans un étau, mes jambes manquent de se dérober sous mon poids. Ma culture, que je pensais noble, majestueuse, juste, s’avère être un mensonge,
Mand’alor, en qui je faisais un confiance aveugle, n’est plus qu’un stratège sans cœur ni âme à mes yeux. Tout ce en quoi je croyais est remis en cause. Ceux qui m’on sauvée, adoptée, considérée dès mon arrivée comme l’une des leurs, ceux qui protégeaient les enfants innocents tels que moi, ont oublié tous leurs principes et sont devenus des machines de guerre, avides de conquête et de pouvoir.
Je refuse de servir des gens qui ont perdu tout sens moral. J’ai dédié ma vie aux mandaloriens, j’y ai dédié mon corps, mes armes, mon âme. C’est mon devoir d’obéir à
Mand’alor, de respecter le
Resol’Nare. Mais je ne peux pas aider des brutes à massacrer des innocents.
Je n’ai donc plus qu’une chose à faire. Une chose qui me paraissait inimaginable il y a quelques temps. Une chose impardonnable, un acte de traîtrise digne d’être exécutée; quelque chose qui va probablement gâcher ma vie et celle de ma famille : la désertion.
Je suis seule dans le dortoir, tous les autres sont au réfectoire. Je prends un sac le moins encombrant possible, et y fourre tout ce qui peut m’être utile : des vêtements, de l’argent, mon datapad, des cellules à énergie, des petits pains (j’en garde toujours dans ma cantine)...
Je pose mon armure sur ma couchette, j’hésite à laisser un mot, à écrire les raisons de mon départ, faire mes adieux à Jeng, mon père, Shaya (ma meilleure amie). Mais j’abandonne vite l’idée, sachant qu’elle ne leur parviendra jamais, probablement brûlée afin d’éviter de mettre des idées dans la tête des soldats. En jetant un dernier regard à mon casque, plein de souvenirs me reviennent. Le jour où j’ai forgé ma
beskar’gam, le jour où je l’ai peinte, ma première mission… Je me rappelle d’où viennent chaque rayure, chaque bosse, chaque fissure, de ce casque, cela me rappellent toutes mes missions, toute l’adrénaline du combat.
Je pose ma main sur le pendentif qui pend à mon cou, je m’apprête à l'arracher, mais je n’en fais rien. Ce pendentif en
beskar, représentant le crâne de mythosaure, le symbole mandalorien; mon père me l’a donné le jour du
gai bal manda, la cérémonie d’adoption. Ça, je ne suis pas encore prête à y renoncer. Je ne le serai probablement jamais. Après avoir jeté un dernier regard à la salle, je tourne les talons et me dirige vers la sortie.