La Force de l'Amitié (by Yamarus)

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H@n Solo
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La Force de l'Amitié

De loin, le Centre Impérial ressemblait à une énorme ampoule flottant dans l’espace, presque plus brillant que son soleil distant et froid. D’après les brochures touristiques procurées par les services des douanes de l’Empire Galactique, c’était sur cette planète qu’était née la race humaine, qui comptait aujourd’hui parmi les plus répandues dans toute la galaxie. Peuplé par un nombre astronomique d’habitants, ce qui était le cœur de la galaxie avait depuis quelques temps perdu de sa splendeur. Du moins c’était l’avis d’un des passagers de l’élégant paquebot corellien Fantaisie Stellaire. Debout devant l’une des grandes baies vitrées, qui donnaient une vue époustouflante sur l’immensité de l’espace, Mon Mothma, Sénatrice de Chandrila, se remémorait avec une certaine nostalgie son adolescence passée sur sa planète natale, un havre de paix et de calme où avaient depuis des temps immémoriaux régnés la démocratie et la liberté. Depuis la fin de la Guerre des Clones et l’extermination des Jedi, il semblait à la jeune femme que c’était l’univers tout entier qui avait pris une teinte plus maussade.
- Mesdames et messieurs, ici le commandant de bord. Nous amorçons notre dernière phase d’approche vers le Centre Impérial avant l’amarrage à la station de transit dans une petite dizaine de minutes. Je vous invite à observer le spectacle époustouflant que propose l’orbite de la capitale dans les salons panoramiques réservés à cet effet pendant que nous terminons nos manoeuvres. Je vous remercie, au nom de l’équipage et du personnel commandant, d’avoir choisi la Compagnie Spatiale du Noyau pour votre voyage et espère vous revoir bientôt à bord de l’un de nos navires.
Etant un délégué officiel du congrès galactique, Mon Mothma pouvait se soustraire aux formalités mises en place dans la station de transit (un des rares reliquats de privilèges autrefois accordés aux Sénateurs de la République). Elle quitta donc le poste d’observation et se dirigea vers une baie-hangar VIP où était posée sa petite navette personnelle, pilotée par un fidèle droïde répondant à la désignation très impersonnelle de R2-N9. Un instant plus tard, le véhicule quitta le mastodonte corellien et prit la direction de l’orbite planétaire. Les moments vécus par les habitants de la galaxie et du Centre Impérial en particulier étaient depuis quelques mois devenus un peu irréels. Après une guerre à l’ampleur sans précédent qui avait vu l’annihilation de milliers de mondes et de dizaines de trillions de vies, voilà que la République intemporelle n’existait plus, ses gardiens Jedi réduits au rang de traîtres corrompus et complètement éradiqués de la face de l’univers. Maintenant, un Empire Galactique se tenait à sa place, mené par un homme vénéré par tous pour sa droiture et son sens de la justice. Palpatine. Pas un jour ne passait sans que l’Empereur ne fasse passer de nouvelles lois ou modifie le budget pour grossir encore l’énorme Marine Impériale, à tel point qu’on venait à se demander si l’espace était assez grand pour contenir tous ses vaisseaux. « Contrer la menace extragalactique » était l’argument de la cour. Et tout le monde semblait s’en contenter, alors que les fonds normalement alloués à l’amélioration des conditions de vies des réfugiés non-humains des secteurs détruits par la Guerre des Clones s’engouffraient dans le chantier titanesque de ce qui devait devenir, dans une petite année, le Palais Impérial. La navette de Mothma passa à proximité des échafaudages de l’une des pyramides presque achevée de la « résidence » impériale, donnant l’occasion à la Sénatrice de voir un énorme droïde de construction placer avec une précision et une rapidité extrêmes des plaques de transpacier sur son sommet.
Quelques minutes plus tard, le véhicule se posa sur le toit de l’ambassade de Chandrila, un gratte-ciel aux dimensions modestes, surtout en comparaison avec ses voisins, qui abritait également les offices d’une centaine d’autres planètes membres et de colonies. Après s’être fait souhaitée la bienvenue par ses collègues de travail, Mon Mothma pénétra dans son grand bureau, dont la fenêtre donnait directement sur le Sénat Impérial. Elle s’installa dans son fauteuil et lu le journal du jour. En information principale, on pouvait y lire que « la rébellion Jedi était prévue depuis bien avant que la Guerre des Clones débute ». La propagande impériale est partout, se dit Mothma. Il lui arrivait parfois d’avoir une montée de larmes en observant les ruines du Temple Jedi, saccagé et pillé par les troupes de l’Empereur cinq mois auparavant. Un autre article attira son attention, et celui-ci fit parcourir un frisson dans son échine. « Les signataires de la Pétition des Deux milles dans le collimateur de la justice pour haute trahison envers l’Empire ». Le document, émit peu avant la fin des hostilités, enjoignait le Chancelier Suprême Palpatine à retourner au Sénat les pouvoirs d’urgences qui lui avaient été conférés au début de la crise séparatiste, trois ans plus tôt. Il contenait, entre autres, la signature de la Sénatrice Mon Mothma. Depuis le jour où elle avait consenti à adhérer à la pétition, elle se savait épiée par les services secrets de Palpatine. Cependant, il semblait qu'elle n'était pas surveillée de manière systématique, si bien qu’elle avait été en mesure de poursuivre ses réunions hebdomadaires avec Bail Organa, à la Maison Cantham, sans attirer les soupçons du Bureau de la Sécurité Impériale. D’ailleurs, c’était ce soir qu’elle revoyait son estimé collègue d’Alderaan. Sur son terminal informatique, elle vit qu’elle avait un message en attente.
- Chère Mon Mothma, nous faisons face à un problème délicat. Je pense ne pas pouvoir vous inviter ce soir à la Maison Cantham, comme il a été prévu. Des circonstances inattendues me forcent à vous donner rendez-vous au 19 025 Avenue des Pionniers. (La Sénatrice prit consciencieusement note de l’adresse sur un bout de papier.) J’ai en ma possession un nouvel élément qui risque bien de nous donner ce que nous recherchons depuis des mois. A ce soir, signé Bail Organa.
Pensive, Mothma éteignit l’écran et se retourna vers le superbe tableau floral aldéranien qu’Organa lui avait offert pour la féliciter de son investiture au Sénat Galactique. Les deux politiciens avaient, depuis qu’ils s’étaient rencontré, entretenus une relation très cordiale qui s’était révélée à plusieurs reprises être à l’épreuve des pressions les plus extrêmes. De fil en aiguille, dans l’adversité qui s’était élevée à leur encontre lorsque Palpatine avait pris de force le pouvoir, ils étaient devenus plus que des collègues aux vues similaires. Ils étaient devenus des amis. La Maison Cantham, résidence de Bail Organa sur Coruscant, était devenue leur lieu de rencontre favori, où ils passaient en général la nuit entière à discuter en long et en large de l’actualité politique on ne peut plus mouvementée. Ces réflexions étaient souvent entrecoupées de discussions à caractère plus privé, lors desquelles Bail confiait fréquemment ses doutes et ses peurs en ce qui concernait sa fille adoptive, Leia. Mon Mothma ne savait pas exactement dans quelles circonstances Leia avait été choisie par Bail, mais elle était sûre qu’elles étaient la raison des crises d’angoisses passagères qui prenaient le Sénateur d’Alderaan par surprise, parfois en public.
Une voix métallique fit sortir Mothma de ses songes.
- Votre Excellence, je me permets de vous déranger pour vous rappeler votre entrevue avec le délégué Garm Bel Iblis de Corellia, dans dix minutes.
Après avoir remercié son droïde de protocole et l’avoir observé se retirer d’une démarche maladroite de l’anti-chambre qui menait à son bureau, Mon Mothma tenta de reprendre le cours de ses pensées, qui lui avaient procurées un sentiment de bien-être inattendu. Elle réalisait en effet à quel point sa vie en tant que politicienne avait bouleversé tout le reste. Son mari et leur jeune fils étaient restés sur Chandrila après son départ définitif de son monde natal huit mois auparavant, et elle s’avouait à elle-même qu’ils ne lui manquaient pas énormément. Son tour du Secteur de Borméa à bord du Fantaisie Stellaire, qu’elle venait d’achever, aurait pu lui permettre de reprendre des nouvelles et de revoir sa famille. Mais elle ne l’avait pas fait, son travail passait avant tout. Et dans cette vie faite de négociations, de pressions et de menaces voilées, Bail Organa lui faisait l’effet d’un matelas relaxant, dans lequel elle se lovait pour évacuer son anxiété.
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H@n Solo
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Re: La Force de l'Amitié (by Yamarus)

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La nuit était tombée sur cette partie de la Cité Impériale lorsque Mon Mothma, vêtue d’une combinaison de sport confortable, mais quelque peu inhabituelle pour une personne de son rang, monta dans la limousine volante qui l’attendait à l’un des quais de l’ambassade. Prenant une lente ascension, le véhicule atteignit finalement une altitude suffisante pour éviter les plus imposants gratte-ciels et prit de la vitesse. Après une dizaine de minutes de voyage à haute vélocité, Mon Mothma commença à s’interroger. Pourquoi m’inviter si loin des quartiers diplomatiques ? Un frisson lui parcourut l’échine. Et si tout ceci était une ruse pour m’éliminer ? La semaine passée, Bail lui avait confié qu’il était intimement persuadé que l’ex-Chancelier Finis Valorum, tué lorsque son navire explosa devant une foule ébahie, avait été éliminé par Palpatine. Les opinions de Valorum, à l’époque considérées comme séditieuses même par Mothma et Organa, avaient sans doute eues raison de lui. A l’heure actuelle, c’était elle qui était dans le collimateur de ce qu’on osait appeler la « justice » Impériale. Sentant un autre éclair glacial dévaler son épine dorsale, elle se lança d’un bon vif sur un tiroir camouflé dans un des fauteuils en cuir. Elle en extirpa un petit blaster de sport dréarien, offert par son mari peu après leur mariage, pour aller chasser dans la réserve de Hanna. Les mains tremblantes, elle s’assura qu’il était chargé et l’introduisit dans son holster, qu’elle accrocha à sa ceinture dorée. Elle ne s’en sentit pas mieux pour autant, sa respiration était toujours irrégulière et un coup d’œil dans un des miroirs de la limousine lui permit de voir à quel point elle était pâle. Elle ferma les yeux et tenta de se calmer. Je me fais du souci pour rien. Sois forte bon sang ! Les battements de son cœur revinrent peu à peu à la normale et Mon Mothma sentit son souffle devenir plus contrôlé. A cet instant, la limousine amorça une descente rapide qui, si les compensateurs d’inertie de luxe des fauteuils n’avaient pas été activés à temps, aurait écrasé la Sénatrice contre la carrosserie avec une force faramineuse. Son visage trahissant inquiétude et anxiété, Mon Mothma observa le canyon lugubre qui, d’après l’ordinateur de bord, était l’Avenue des Pionniers, où Bail lui avait donné rendez-vous. Lentement, le véhicule se posa sur une plate-forme où s’amoncelaient détritus et déchets en tous genres. Enjoignant d’une voix hésitante le droïde chauffeur à se préparer à décoller en vitesse, Mon Mothma descendit lentement la rampe de débarquement, située à l’avant.
Elle pénétra dans une grande salle qui, au vu de la disposition de ses meubles, devait avoir servi jadis de salon panoramique donnant une vue sur un paysage depuis longtemps recouvert par des millions de tonnes de duracier. Un calme inquiétant régnait sur la pièce plongée dans une semi-obscurité, et les phares à pleine puissance de la limousine parquée au dehors ne diminuèrent en rien l’angoissante atmosphère qui semblait envelopper Mon Mothma comme un étau invisible mais mortel. Chacun de ses pas à travers la vaste pièce émettait des bruits insoutenables et raviva en la jeune femme les mêmes sentiments de peur qui l’avaient envahis quelques minutes plus tôt.
- Lumières, dit-elle d’une voix sèche et saccadée.
A sa surprise, l’ordinateur de la résidence semblait fonctionner et soudain l’entierté de la chambre, dont les dix mètres sur dix paraissaient désormais beaucoup moins gigantesques, prit un aspect chaleureux. Le parquet avait été récemment poli et les armoires et fauteuils étaient tous propres, comme si ils venaient d’être mis en vente. Un instant plus tard, Mon Mothma entendit des pas de derrière l’une des portes en bois massif qui ornaient le mur arrière. Instinctivement, elle porta la main à son blaster et se posta près de la baie-vitrée, qu’elle avait préféré laisser ouverte malgré le froid glacial qui s’y engouffrait, qui menait sur la plate-forme où était posée son véhicule.
En un éclair, la porte vitrée derrière la Sénatrice se ferma. Les lumières s’éteignirent et de gros rideaux opaques lui coupèrent la vue du canyon lumineux. Paniquée, Mothma laissa échapper un cri de frayeur et tira un salve de son blaster dans la direction générale de la porte, qu’elle avait entendu s’ouvrir à l’instant même où l’obscurité s’était abattue à nouveau, avant de plonger, ou plutôt de se laisser tomber, derrière une armoire métallique. Le faisceau illumina pendant une fraction de seconde le visage d’un homme bourru, paré de l’uniforme du BSI. Il portait devant ses yeux des lunettes infrarouges, mais il n’avait apparemment pas d’arme.
- Calmez-vous, madame la Sénatrice, dit-il d’une voix autoritaire.
- Qu’est-ce que vous me voulez ? Demanda Mon Mothma entre deux quintes de toux incontrôlées. Son corps ne lui répondait plus, elle était allongée sur le parquet froid, son blaster plaqué contre sa poitrine. Elle entendit l’officier Impérial s’asseoir dans un des fauteuils et se servir un verre. Son silence, combiné à l’obscurité totale, ne fit qu’empirer l’état second dans lequel se trouvait la Sénatrice. Après un instant qui lui parut avoir duré une éternité, elle entendit l’officier Impérial s’éclaircir la gorge avant de parler.
- L’Empereur sait que vous êtes une traîtresse. Vous avez fomenté contre lui en signant ce document diffamatoire qu’est la Pétition des Deux milles. Il est cependant prêt à être conciliant. Ses conditions sont les suivantes : vous expliquerez dans une entrevue publique que vous avez signé ce document séditieux dans le seul but de vous attirer une publicité personnelle. Vous indiquerez également que votre soutien pour l’Empereur ne doit pas être remis en cause et qu’il a votre totale collaboration. J’espère que je me suis bien fait comprendre.
La voix rauque s’évanouit une nouvelle fois. La tirade, articulée soigneusement, n’avait pas eu pour effet de remettre Mon Mothma en bon état. Son esprit refusait de fonctionner correctement et, par conséquent, sa bouche refusa de formuler la moindre réponse. Un long silence s’instaura à nouveau. Il fut brisé par les pas lents et mesurés de l’agent, qui se dirigeait vers la porte.
- Une dernière chose. Sa Majesté n’apprécierait pas de vous voir continuer à vous opposer à lui. Sa réaction pourrait être bien plus sévère qu’aujourd’hui si tel était le cas. Maintenant que vous êtes prévenue, j’espère ne jamais avoir à vous… rencontrer à nouveau, Madame.
La porte claqua dans un insoutenable vacarme. En un instant, les rideaux remontèrent dans leurs alcôves situées dans le plafond et les lumières se rallumèrent. Fixant de ses yeux embués de larmes le plafond gris, Mon Mothma resta presque immobile pendant une demi-douzaine de minute, n’effectuant que de subtils mouvements de paupières. L’expérience qu’elle venait de vivre était irréelle, à la limite du traumatisme. Elle n’arrivait pas à fixer son esprit sur quelque chose, sa bouche était plus sèche que le désert de Tatooine et son corps tout entier semblait pris d’une paralysie irréversible. Finalement, elle leva sa main gauche et la posa sur la droite, elle-même enveloppée solidement autour du blaster d’autodéfense, qui n’avait servi à rien. Prenant une inspiration profonde, Mon se mit à plat ventre et commença à ramper en direction de la limousine. Elle voulut appeler son droïde à l’aide, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Trouvant une soudaine impulsion de force, la Sénatrice se leva et courut à l’intérieur du véhicule. S’affalant sur l’un des divans, elle ferma la porte d’accès par le biais d’un panneau de commandes et activa le petit générateur de bouclier embarqué. Le chauffeur robotique avait enfin compris l’urgence de la situation et la limousine prit délicatement son envol. La chaleur et le bourdonnement régulier du moteur rassurèrent quelque peu la Sénatrice terrifiée, qui se servit un grand verre d’eau dans le minibar.
- Chauffeur, balbutia-t-elle entre deux gorgées, emmène-moi à la Maison Cantham, au plus vite.
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La nuit était tombée sur cette partie de la Cité Impériale lorsque Mon Mothma, vêtue d’une combinaison de sport confortable, mais quelque peu inhabituelle pour une personne de son rang, monta dans la limousine volante qui l’attendait à l’un des quais de l’ambassade. Prenant une lente ascension, le véhicule atteignit finalement une altitude suffisante pour éviter les plus imposants gratte-ciels et prit de la vitesse. Après une dizaine de minutes de voyage à haute vélocité, Mon Mothma commença à s’interroger. Pourquoi m’inviter si loin des quartiers diplomatiques ? Un frisson lui parcourut l’échine. Et si tout ceci était une ruse pour m’éliminer ? La semaine passée, Bail lui avait confié qu’il était intimement persuadé que l’ex-Chancelier Finis Valorum, tué lorsque son navire explosa devant une foule ébahie, avait été éliminé par Palpatine. Les opinions de Valorum, à l’époque considérées comme séditieuses même par Mothma et Organa, avaient sans doute eues raison de lui. A l’heure actuelle, c’était elle qui était dans le collimateur de ce qu’on osait appeler la « justice » Impériale. Sentant un autre éclair glacial dévaler son épine dorsale, elle se lança d’un bon vif sur un tiroir camouflé dans un des fauteuils en cuir. Elle en extirpa un petit blaster de sport dréarien, offert par son mari peu après leur mariage, pour aller chasser dans la réserve de Hanna. Les mains tremblantes, elle s’assura qu’il était chargé et l’introduisit dans son holster, qu’elle accrocha à sa ceinture dorée. Elle ne s’en sentit pas mieux pour autant, sa respiration était toujours irrégulière et un coup d’œil dans un des miroirs de la limousine lui permit de voir à quel point elle était pâle. Elle ferma les yeux et tenta de se calmer. Je me fais du souci pour rien. Sois forte bon sang ! Les battements de son cœur revinrent peu à peu à la normale et Mon Mothma sentit son souffle devenir plus contrôlé. A cet instant, la limousine amorça une descente rapide qui, si les compensateurs d’inertie de luxe des fauteuils n’avaient pas été activés à temps, aurait écrasé la Sénatrice contre la carrosserie avec une force faramineuse. Son visage trahissant inquiétude et anxiété, Mon Mothma observa le canyon lugubre qui, d’après l’ordinateur de bord, était l’Avenue des Pionniers, où Bail lui avait donné rendez-vous. Lentement, le véhicule se posa sur une plate-forme où s’amoncelaient détritus et déchets en tous genres. Enjoignant d’une voix hésitante le droïde chauffeur à se préparer à décoller en vitesse, Mon Mothma descendit lentement la rampe de débarquement, située à l’avant.
Elle pénétra dans une grande salle qui, au vu de la disposition de ses meubles, devait avoir servi jadis de salon panoramique donnant une vue sur un paysage depuis longtemps recouvert par des millions de tonnes de duracier. Un calme inquiétant régnait sur la pièce plongée dans une semi-obscurité, et les phares à pleine puissance de la limousine parquée au dehors ne diminuèrent en rien l’angoissante atmosphère qui semblait envelopper Mon Mothma comme un étau invisible mais mortel. Chacun de ses pas à travers la vaste pièce émettait des bruits insoutenables et raviva en la jeune femme les mêmes sentiments de peur qui l’avaient envahis quelques minutes plus tôt.
- Lumières, dit-elle d’une voix sèche et saccadée.
A sa surprise, l’ordinateur de la résidence semblait fonctionner et soudain l’entierté de la chambre, dont les dix mètres sur dix paraissaient désormais beaucoup moins gigantesques, prit un aspect chaleureux. Le parquet avait été récemment poli et les armoires et fauteuils étaient tous propres, comme si ils venaient d’être mis en vente. Un instant plus tard, Mon Mothma entendit des pas de derrière l’une des portes en bois massif qui ornaient le mur arrière. Instinctivement, elle porta la main à son blaster et se posta près de la baie-vitrée, qu’elle avait préféré laisser ouverte malgré le froid glacial qui s’y engouffrait, qui menait sur la plate-forme où était posée son véhicule.
En un éclair, la porte vitrée derrière la Sénatrice se ferma. Les lumières s’éteignirent et de gros rideaux opaques lui coupèrent la vue du canyon lumineux. Paniquée, Mothma laissa échapper un cri de frayeur et tira un salve de son blaster dans la direction générale de la porte, qu’elle avait entendu s’ouvrir à l’instant même où l’obscurité s’était abattue à nouveau, avant de plonger, ou plutôt de se laisser tomber, derrière une armoire métallique. Le faisceau illumina pendant une fraction de seconde le visage d’un homme bourru, paré de l’uniforme du BSI. Il portait devant ses yeux des lunettes infrarouges, mais il n’avait apparemment pas d’arme.
- Calmez-vous, madame la Sénatrice, dit-il d’une voix autoritaire.
- Qu’est-ce que vous me voulez ? Demanda Mon Mothma entre deux quintes de toux incontrôlées. Son corps ne lui répondait plus, elle était allongée sur le parquet froid, son blaster plaqué contre sa poitrine. Elle entendit l’officier Impérial s’asseoir dans un des fauteuils et se servir un verre. Son silence, combiné à l’obscurité totale, ne fit qu’empirer l’état second dans lequel se trouvait la Sénatrice. Après un instant qui lui parut avoir duré une éternité, elle entendit l’officier Impérial s’éclaircir la gorge avant de parler.
- L’Empereur sait que vous êtes une traîtresse. Vous avez fomenté contre lui en signant ce document diffamatoire qu’est la Pétition des Deux milles. Il est cependant prêt à être conciliant. Ses conditions sont les suivantes : vous expliquerez dans une entrevue publique que vous avez signé ce document séditieux dans le seul but de vous attirer une publicité personnelle. Vous indiquerez également que votre soutien pour l’Empereur ne doit pas être remis en cause et qu’il a votre totale collaboration. J’espère que je me suis bien fait comprendre.
La voix rauque s’évanouit une nouvelle fois. La tirade, articulée soigneusement, n’avait pas eu pour effet de remettre Mon Mothma en bon état. Son esprit refusait de fonctionner correctement et, par conséquent, sa bouche refusa de formuler la moindre réponse. Un long silence s’instaura à nouveau. Il fut brisé par les pas lents et mesurés de l’agent, qui se dirigeait vers la porte.
- Une dernière chose. Sa Majesté n’apprécierait pas de vous voir continuer à vous opposer à lui. Sa réaction pourrait être bien plus sévère qu’aujourd’hui si tel était le cas. Maintenant que vous êtes prévenue, j’espère ne jamais avoir à vous… rencontrer à nouveau, Madame.
La porte claqua dans un insoutenable vacarme. En un instant, les rideaux remontèrent dans leurs alcôves situées dans le plafond et les lumières se rallumèrent. Fixant de ses yeux embués de larmes le plafond gris, Mon Mothma resta presque immobile pendant une demi-douzaine de minute, n’effectuant que de subtils mouvements de paupières. L’expérience qu’elle venait de vivre était irréelle, à la limite du traumatisme. Elle n’arrivait pas à fixer son esprit sur quelque chose, sa bouche était plus sèche que le désert de Tatooine et son corps tout entier semblait pris d’une paralysie irréversible. Finalement, elle leva sa main gauche et la posa sur la droite, elle-même enveloppée solidement autour du blaster d’autodéfense, qui n’avait servi à rien. Prenant une inspiration profonde, Mon se mit à plat ventre et commença à ramper en direction de la limousine. Elle voulut appeler son droïde à l’aide, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Trouvant une soudaine impulsion de force, la Sénatrice se leva et courut à l’intérieur du véhicule. S’affalant sur l’un des divans, elle ferma la porte d’accès par le biais d’un panneau de commandes et activa le petit générateur de bouclier embarqué. Le chauffeur robotique avait enfin compris l’urgence de la situation et la limousine prit délicatement son envol. La chaleur et le bourdonnement régulier du moteur rassurèrent quelque peu la Sénatrice terrifiée, qui se servit un grand verre d’eau dans le minibar.
- Chauffeur, balbutia-t-elle entre deux gorgées, emmène-moi à la Maison Cantham, au plus vite.
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Allongée de tout son long dans un grand relax, installé dans la véranda des appartements personnels de Bail Organa sur Coruscant, Mon Mothma observait l’intense trafic aérien qui allait et venait sans cesse au-dessus d’elle. Ses paupières se refermaient à intervalles lents sur ses yeux, dont la teinte bleutée semblait s’être évaporée avec la tranquillité qui caractérisait habituellement la jeune femme.
- Tenez, je vous ai préparé un thé issu des meilleures plantations autour d’Aldéra.
Bail déposa la tasse sur la tablette incorporée au relax et s’installa sur un fauteuil à côté de celui-ci.
- Je ne le fais pas aussi bien que ma femme, mais je pense qu’il est buvable, dit-il en souriant faiblement.
Sa voix trahit cependant son inquiétude. Mon Mothma lui avait brièvement résumé la terrible entrevue qu’elle avait eu avec l’officier du BSI et s’était ensuite enfermée dans un silence inquiétant. Abasourdi par le récit de sa collègue, il s’était assuré auprès de ses gardes du corps et de ses assistants qu’elle n’avait pas été suivie et que la Maison n’était pas surveillée par des dispositifs d’écoute. Etonnamment, ça n’avait pas été le cas. L’Empereur pensait probablement avoir suffisamment effrayé Mothma pour la faire taire à jamais. Force était d’admettre qu’il avait peut-être raison.
- Bail, dit la Sénatrice chandrilienne d’une voix quasiment inaudible, merci.
Elle redressa le dossier du relax et but une grande gorgée du délicieux breuvage. La tiédeur du thé descendant dans son œsophage lui fit le plus grand bien et son teint, blanc comme la neige, reprit quelques couleurs. Soupirant lentement en redéposant la tasse, elle fixa son regard dans celui de son ami et afficha un sourire presque imperceptible mais sincère. Elle sentit que l’atmosphère qui régnait dans la pièce venait soudainement de s’alléger, et la Sénatrice eut l’impression de prendre pour la première fois depuis des siècles une bouffée d’air frais.
- Je vais vous laisser vous reposer, nous parlerons plus tard, dit Bail Organa en se levant.
Mon Mothma acquiesça et remit le relax en position couchée. Sa dernière pensée avant de tomber vers le monde des rêves fut de remercier le destin de lui avoir présenté un individu aussi intègre et fidèle que le Sénateur Organa.

Enveloppée dans une robe de chambre rose, Mon Mothma observait une grande sculpture trônant au cœur d’une des chambres de la Maison Cantham. Cela faisait des mois qu’elle visitait Bail Organa et elle n’y avait jamais prêté attention, trop préoccupée par les dernières extravagances de Palpatine, ou la nouvelle liste des disparus suspects. Depuis l’incident d’hier, la Sénatrice sentait qu’elle portait un œil totalement nouveau sur tout ce qui l’entourait : l’univers, les objets, les personnes. Elle sentait qu’au fond d’elle s’était opéré un changement radical.
- « Le Sacre de la Reine », dit une voix douce en provenance de l’encablure de la porte d’accès.
Mon Mothma se retourna et gratifia d’un mince sourire celui qui l’avait accueillie.
- Bail. Bonjour.
Le Sénateur s’assit dans un petit fauteuil et posa un regard mêlant soulagement et interpellation sur Mon Mothma :
- Vous semblez en meilleure forme qu’hier, dit-il.
La chandrilienne se contenta de hocher calmement de la tête, avant de se retourner vers l’œuvre d’art. Elle parcoura le bois sculpté de ses mains, tentant de ressentir l’âme de l’objet. Sans quitter ce dernier des yeux, elle demanda à Bail :
- Parlez-moi plus de cette sculpture.
- Elle date d’avant la création de la République, du temps où Alderaan était peuplée par une race depuis longtemps éteinte : les Killiks. Elle est une des nombreuses reliques que nos archéologues ont découvertes au fil des millénaires, enfouies dans les plus profonds recoins du globe. Elle symbolise l’ordre et la hiérarchie qui régulait leur société de ruche. (L’alderaanien marqua une pause, mais son interlocutrice ne sembla pas bouger.) Les Killiks sont une race fascinante, je pourrais vous prêter certains ouvrages à leur propos.
De longues minutes passèrent, lors desquelles il sembla à Bail et à Mon Mothma que le temps s’était figé. Elle, concentrée sur les étranges formes de la sculpture, et lui, perturbé par l’aura de tranquillité absolue qui se dégageait de son amie. Il la savait imperturbable dans nombre de situations, mais jamais il ne l’avait vue être à ce point calme et reposée.
Soudain, elle se retourna, et vint s’asseoir en face de Bail. Les deux collègues fixèrent leur regard l’un dans l’autre, et s’observèrent un bref instant.
- Pardonnez-moi, mon ami, dit alors Mon Mothma. Je dois vous paraître un peu étrange, mais je vous avoue que j’ai du mal à comprendre ce qui m’arrive moi-même.
Souriant gentiment, Bail Organa se leva et l’invita à l’accompagner dans le salon principal. Sur la table principale l’y attendaient un petit-déjeuner à l’aspect délicieux. Ils s’installèrent et commencèrent à manger. Peu de mots furent échangés, l’atmosphère harmonieuse qui semblait s’être installée dans la Maison enveloppant les deux Sénateurs comme un linceul doux et confortable semblant déterminée à rester.
- Mon ami, dit enfin Mon Mothma, je crois qu’il me faut des vacances.
- Des vacances ? répondit Bail, consterné.
- Les événements récents m’ont complètement bouleversés, il me faut du temps pour réfléchir et me retrouver, dit-elle d’un ton serein et déterminé. Etrangement, elle avait l’impression de se sentir mieux maintenant qu’avant son agression par les services de l’Empereur.
La jeune femme se leva de son siège et, après s’être rhabillée, se fit raccompagner par son ami à l’ascenseur qui menait aux hangars à véhicules. Dans l’antichambre, l’inquiétude de Bail Organa à l’égard de sa collègue se fit sentir dans le ton de sa voix :
- Vous êtes sûre de vouloir partir ? L’Empereur a apparemment peur de s’attaquer à moi directement, il n’oserait pas intervenir dans la Maison Cantham, du moins pas maintenant. Vous êtes en sécurité ici.
- Je crois que nous savons tous les deux que si l’Empereur voulait m’éliminer, il l’aurait fait beaucoup plus tôt, répondit Mothma. (Elle sourit et prit la main de Bail dans la sienne.) Je vais me retirer quelques temps, accepter les conditions de l’Empereur. Mais soyez sûre que je reviendrai.
Ils sourirent tous les deux. Mon Mothma appela l’ascenseur, dont les portes s’ouvrirent quelques secondes plus tard. Lentement, Bail s’approcha de la joue de sa collègue et l’embrassa.
- Au revoir, ma chère amie.
Les battants se refermèrent entre leurs visages sereins et heureux.

Loin de l’avoir détruite, la terrible entrevue avec l’agent du BSI n’avait fait que renforcer Mon Mothma dans ses convictions et dans son être. Son amitié avec Bail Organa venait d’atteindre un nouveau niveau, et cela ne pouvait que signifier que leur unité les mènerait à la victoire.
Regardant l’incandescente planète capitale de la galaxie s’éloigner par le hublot du transport qu’elle empruntait vers Chandrila, Mon Mothma y vit, pour la première fois depuis des mois, une lueur d’espoir.


FIN
Réalisateur à ses heures perdues...
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