Testament (by Minos)

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H@n Solo
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Testament (by Minos)

Message par H@n Solo »

Testament

Je me sens vieux. Très vieux. Biologiquement, il n’y a pas de quoi. Ce ne sont pas mes quarante-cinq ans d’existence qui me donnent l’impression d’être pluricentenaire. Mais cette lassitude mentale, contre laquelle je me débats en vain depuis longtemps…si longtemps. Presque vingt ans, déjà. Une éternité.
Eternité à regretter mes actes. A regretter les manipulations dont j’ai fait l’objet. A avoir envie de vomir sur ma bêtise et ma crédulité, qui ont plongé la galaxie dans le chaos qu’on lui connaît.
J’ai été le pire des imbéciles. Toute ma vie a été une farce. Pourquoi a-t-il fallu que je croise Obi-Wan et Qui-Gon, et qu’ils m’emmènent avec eux ? Qui-Gon avait raison dès ce moment : ce n’était pas parce que je parlais que j’étais intelligent.
Certes, je fus rapidement considéré comme un héros. Mieux encore, je devins général de la Grande Armée Gungan, malgré mon incommensurable maladresse. Avec le recul, je ne peux que désespérer en repensant à ce que j’étais alors.
Comme j’étais fier de moi, à cette époque ! Certains me diront que mon intervention dans les méandres de l’Histoire aura été déterminante, et que mes actes ont toujours été empreints de bonté. Ils ont raison, et je l’admets. Mais qui se satisferait de répandre le mal, alors que tous ses efforts tendent à promouvoir le bien ?

Par la suite, mon ascension fut encore plus fulgurante, quand je devins le suppléant de la sénatrice et ex-reine Amidala de Naboo, depuis longtemps devenue une amie proche. J’obtins le titre de Délégué, et me lançais dans une carrière intègre au Sénat Galactique. L’intégrité. Qui la respectait encore à part moi, à cette époque ? Les autres sénateurs m’ont toujours traité avec déférence. Tout cela n’était que poudre aux yeux, je m’en suis rendu compte par la suite. Ils n’avaient de cesse de se gausser de moi dans mon dos, et d’exploiter ma crédulité pour en retirer avantages et surcroît d’influence.
Dès le début de la crise séparatiste, je fus manipulé comme jamais, par quelqu’un envers qui j’avais pourtant le plus grand respect. Mon compatriote de Naboo, le Chancelier Palpatine. Il était la voix de la raison pendant cette période de déliquescence. L’un des rares à tout tenter pour préserver l’intégrité de la République, et y maintenir la paix.
Tout cela n’était que façade. Alors que la tension montait, il parvint à écarter ma chère Amidala, dont je repris tout naturellement les attributions, désireux d’apporter ma contribution à l’effort de paix. Je me souviens, comme si c’était hier, du dialogue entre Mas Amedda et lui. Aujourd’hui, je sais que leur tirade n’était qu’une mascarade à mon intention, orchestrée par Palpatine lui-même. C’est d’entendre cette conversation qui fit de moi le pire criminel que la galaxie ait jamais connu.
Plusieurs fois par jour, ce dialogue tourne en boucle dans ma tête :
– C’est une situation de crise, il faut que le Sénat vote les pleins pouvoirs au Chancelier. Ce sera alors à lui de décréter la création d’une armée.
– Mais dans ce cas, quel sénateur aura le courage de proposer l’adoption d’une telle mesure d’exception ? Dommage que la sénatrice Amidala soit si loin…

C’est alors que je me suis senti investi d’une mission. Celle de représenter dignement ma reine, contrainte de fuir Coruscant. J’ai pris sur moi de parler en son nom, et j’ai moi-même demandé aux sénateurs de céder les pleins pouvoirs au Chancelier.
Je me sentais tellement important ce jour-là, c’était incroyable. Mes jeunes et folles années étaient loin derrière moi. J’étais un magnifique sénateur, pondéré, noble, dévoué à la cause de la paix. Je croyais en moi et en la cause que je défendais. J’étais devenu bien autre chose que le triste pitre d’antan. Ce jour-là, je fus le point central, le pivot qui allait décider du sort de la galaxie. Je fus le déclencheur de la guerre des clones.
Lors de la première bataille, sur Géonosis, je fus fier de voir que les clones sauvèrent les quelques Jedi qui avaient survécu. Je le fus encore quand, dans les mois qui suivirent, ils se battirent pour défendre notre cause, la liberté et la justice.
Bien sûr, il y eut des dizaines de millions de morts pendant le conflit, et à mes yeux j’en étais le principal responsable, mais nous étions dans le « bon » camp, j’en étais persuadé, je le savais !

C’est alors que la galaxie a sombré dans l’apocalypse. Le chancelier Palpatine, l’homme à qui j’avais fait remettre les pleins pouvoirs, s’est avéré être un monstre malfaisant, le seigneur Sith que cherchaient les Jedi depuis une décennie. Il s’est servi des clones, qu’il avait obtenu grâce à moi, pour exterminer les Jedi. Il a corrompu le cœur du petit Ani, déchiré entre des options impossibles, que j’avais contribué à mettre en place ! Ma chère reine Amidala en est morte, et la République aussi, de facto.

Alors que la xénophobie montait au sein de l’Empire, y compris au Sénat, occasionnant des purges parmi les non-Humains, je fus invité par Bail Organa, ce si grand homme, à venir me réfugier sur sa planète natale, Alderaan. Je le suivis.
J’y suis encore. Mais depuis le jour où j’ai posé le pied sur la planète, je me suis juré de vivre à l’écart, de ne plus jamais rien dire, plus jamais rien faire. Le danger est trop grand. Même avec les meilleures intentions de la galaxie, on peut faire basculer des civilisations entières dans les ténèbres.
Certains appelleront cela de la lâcheté. Ils auront raison. Mais rien de ce que je pourrais accomplir, dussé-je vivre mille ans, ne pourrait rattraper ce fait : je suis l’être qui a fait donner les pleins pouvoirs au Chancelier de la République, grâce auxquels il l’a détruite.

Ce fut ma dernière erreur. Depuis, je vis assailli en permanence par des démons surgis de mon passé. Ils ne me laisseront jamais en paix, je le sais. Mais ce n’est qu’un modeste châtiment au regard de mon crime. J’ai toujours été un inutile. Aujourd’hui plus que jamais, mais au moins je sais pourquoi. Je l’assume, le revendique même. Plus jamais je ne ferais le mal. Missa se l’est promis il y a vingt ans.
Réalisateur à ses heures perdues...
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