Purge (by yoyo2)

[H@n Solo]

PROLOGUE

Dark Vador pénétra dans le bureau de l'Empereur et, sans un bruit, vint s’agenouiller devant celui-ci.
« Vous m’avez fait appeler, mon Maître ?, demanda-t-il.
_ Seigneur Vador, répondit Palpatine en se levant de son fauteuil. La paix récemment établie dans la galaxie est de nouveau mise en péril. »
Le Sith contourna son bureau d'un pas lent, et se mit à observer l'horizon de Coruscant par une baie vitrée. Il poursuivit d'une voix rauque :
« Certains Jedi ont survécu.
_ Je ne le sais que trop bien, approuva l'apprenti en serrant les poings.
_Il ne s'agit pas d'Obi-Wan Kenobi, rétorqua le Seigneur Noir en sentant bouillir la haine derrière l’armure, mais d'un autre tout aussi dangereux. »
L’apprenti Sith ne répondit pas, frustré de ne pas avoir pour mission la traque de son ancien maître.
« Non, reprit Sidious en se retournant. Il est question ici d'Eslie Kolar, la sœur d'un puissant Jedi. Elle a réussi, par un coup du sort, à mettre la main sur les plans de notre nouvelle arme, l’Etoile Noire. Fort heureusement, nous avions pris la précaution de placer un émetteur sur ces plans, et nous pouvons donc la suivre à la trace. Elle s’est réfugiée sur Nar Shada, et je vous avertis qu’il ne sera pas aisé de la retrouver dans la foule. C’est également une guerrière émérite, vous devrez faire preuve de beaucoup de force pour en venir à bout. »
Dark Vador redressa la tête :
« Elle ne fera pas le poids face à la puissance du côté Obscur, et comme tous les jedi, elle mourra !
_Allez maintenant, ordonna l’Empereur en se rasseyant sur son siège, et ramenez-là. Vivante si possible… »
Son visage ridé se tordit en un affreux sourire, puis il poursuivit :
« …Morte si besoin ! »

Sur ces paroles, le Seigneur Vador sortit d’un pas lourd de la pièce. Une fois dehors, il activa un comlink :
« Amenez ma navette ! »

[H@n Solo]

Chapitre I : Courte traque.

Deux heures à peine qu’il était parti, et Dark Vador s’impatientait déjà. En Il avait hâte de prouver à nouveau sa supériorité face aux jedi. Et ici, pas n’importe quelle jedi, mais la sœur d’un puissant maître qui fut réputé pour sa grande maîtrise du sabre laser. Le sombre seigneur interpella le capitaine de sa navette, un jeune humain fier d’avoir enfin obtenu ce poste :
« Capitaine Losty, a-t-on bien embarqué une escouade comme je l’avais ordonné ?
_Oui, Seigneur, s’empressa de répondre l’homme, un vaisseau de transport nous suit, avec une vingtaine de clones à l’intérieur. Je dois cependant avouer que je suis surpris que vous n’en emmeniez que si peu. La guerre étant finie, il me semble que…
_Les questions, coupa Vador, c’est moi qui les pose ! Et mes raisons ne regardent que moi.
_Bien sûr, bien sûr, Monseigneur…
_Je ne tolérerai plus le moindre écart de votre part, est-ce clair ?
_B…bien sûr, Seigneur Vador.
_Parfait. Prévenez-moi dès que nous serons sortis d’hyperespace.
Sur ce, le Sith sortit de la cabine de pilotage en laissant Losty à son travail, se demandant si c’était ou non une bonne idée d’avoir emmené si peu de clones pour éviter d’attirer l’attention. Le pauvre capitaine fut soudain moins ravi d’avoir accéder à sa fonction. Il se rappela les dernières paroles que lui lança son prédécesseur, lorsqu’il montait dans un transport en direction de Balmorra, peu après avoir déposé sa démission : « Bonne chance, vieux ! Crois-moi, t'en auras besoin ».

Le reste du voyage se passa sans perturbation, et les deux vaisseaux atterrirent comme prévu à Nar Shadaa. Dark Vador, grâce à un petit écran de la taille d’une main, pouvait suivre à la trace la Jedi qu’il traquait, Eslie Kolar. Il fit venir le chef d’escouade, et lui expliqua son plan en tapotant du doigt le radar à plusieurs reprises :
« Elle n’est qu’à une centaine de kilomètres d’ici, et grâce aux cinq motos jets que contiennent les transports, nous l’aurons vite rattrapée. Je prends avec moi quatre de vos hommes, je pars dès maintenant. Quant à vous, informez-vous, et tâchez de découvrir si elle a eu le temps de communiquer les plans à une quelconque personne.
_Ce sera fait, monseigneur », répondit le clone avant de désigner quatre de ses semblables. Vador enjamba un des motos jets, imité par ces soldats. La sinistre équipe disparut rapidement dans l’aube naissante de Nar Shadaa.

L'atmosphère putride n'affectait ni les clones, ni Vador, tous étaient équipés d'un système de filtration de l'air. Ils voyaient néanmoins ce qu'ils ne sentaient pas.
De nombreuses ruelles s'entrelaçaient, partout autour d'eux, longeant et reliant d'immenses immeubles insalubres. Ici, la racaille grouillait, les Hutts étaient aux commandes. Contrefaçon, extorsion, esclavage, racket, étaient autant de lois qui régissaient la planète. Les seigneurs du crime méprisaient la population terrorisée, et tiraient profit du malheur des pauvres gens. Et toute cette misère s'agglutinait là, au fin fond de la Lune des Contrebandiers.

Le Seigneur Sith consultait régulièrement le radar. Ils étaient tout près. A une centaine de mètre environ de la cible, Vador et ses quatre clones durent descendre de leur véhicule, les passages devenant trop étroits. C’était dans les bas-fonds de la planète, aussi ne croisèrent-ils aucun individu. Vador murmura quelque chose à ses hommes, puis prit une direction différente, après avoir remis le radar à un des quatre soldats ARC de l’équipe.

Ceux-là continuaient d’avancer, lentement mais sûrement, en formation serrée.
Ils n’étaient plus qu’à 50 mètres. Ils avaient déjà vu les Jedi à l'œuvre, lorsqu'ils servaient sous leurs ordres. Ils avaient constaté leurs pouvoirs surnaturels, entre autre leur aptitude à se dissimuler aux yeux de l'ennemi.
40 mètres. Le stress se faisait ressentir, la pression augmentait. Ils se rappelaient ce qu'on leur avait raconté sur un Jedi Kiffar, qui avait assassiné un à un tous les membres d'une escouade sur Kashyyk. Même le commandant Fayne y était passé, mais il avait disait-on réussi à emporter Vos avec lui.
30 mètres. « Toujours aucune trace de cette fichue Jedi ! », lança un clone.
10 mètres. L’un deux poussa un juron, et fit feu sur un éboulis de pierre qui, déformé par la brume, lui semblait être un wampa. « Effet de surprise : Annulé ! », railla un autre.
5 mètres. « Mais bordel, commença un ARC, qu’est-ce que c’est que ce b…
VIIUUUN ! ! ! !
La tête du malheureux roulait à terre, inerte. Les trois autres, peinant à se dominer, scrutaient les environs afin d’y découvrir la Jedi qui avait sans aucun doute tué leur compagnon.
« Allez, montre-toi, hurla l’un d’eux, on sait que tu es là ! »
_Exact ! »
Eslie sortit de l’obscurité, aveuglant ses ennemis de son sabre laser vert. Après un double saut périlleux, elle faucha l’un de ses poursuivants, puis fit face aux deux autres. Ceux-ci, l’arme au poing, tirèrent plusieurs salves de laser que la Jedi eut du mal à parer, tant elles étaient bien placées. Kolar parvint finalement à en renvoyer une sur l’un des deux clones qui s’écroula, puis elle exécuta un saut de force et se plaça juste derrière le dernier qui, pris au dépourvu, fut coupé net en deux. La jeune Jedi, contemplant la scène macabre, éteignit sa lame. Elle détourna la tête, écœurée de constater que les clones, qui avaient vaillamment servi la République, étaient désormais devenus des sbires à la solde de l’Empire.

Soudain, une respiration rauque et angoissante se fit entendre. Lentement, très lentement, Eslie tourna la tête , ruisselante de sueur. La peur l’envahit.

Il était là !

[H@n Solo]

Chapitre II : victime secourue

Engoncé dans une imposante armure noire, sa cape ondulant légèrement avec la brise du matin, Dark Vador, Seigneur Sith, se tenait là, à quelques mètres à peine de la Jedi terrifiée. Il savourait cet instant, et la peur de son ennemie l’enivrait. Après un silence qui sembla durer à Eslie une éternité, il prit la parole :
« Eslie Kolar… Ni vos talents ni votre nom ne vous permettront d’échapper à l’Empire. »
Il marqua une pause, dans le but de stresser d’avantage encore son adversaire, avant de reprendre :
« La galaxie a besoin d’être purger des Jedi. Ils menacent la paix. Toutefois, l’Empereur et moi savons reconnaître parmi vous les bons éléments. Rendez-vous, et vous serez épargnée.
_Jamais, répondit la jeune zabrak, je ne trahirai pas l'Ordre !
_L'Ordre, répliqua Vador en s'approchant de sa victime, a été balayé par la puissance des Sith. »
Eslie reculait, alors que son ennemi s'avançait dangereusement.
« _Vous n'êtes qu'un pion, balbutia-t-elle en fixant le casque noir, entre les mains du côté obscur...
_... que les Jedi craignent par dessus tout, acheva le Sith. Ils en ont peur car ils ne le connaissent pas. Mais en fin de compte, ce ne serait qu'un moyen différent, et ô combien plus rapide et efficace que les leçons de vos anciens maîtres, de parvenir à vos fins. Et si le bien en fait partie, qu'il en soit ainsi. La face sombre de la Force ne l'est que parce que les Jedi l'ont décidé. A l'évidence, tout est une question de point de vue...
_C’est faux, objecta Kolar dans un réflexe hésitant. Les Sith ne pensent qu’à servir leurs propres intérêts, le pouvoir seul motive leur vie macabre.
_Tout ça, poursuivit Vador, c’est ce que vos supérieurs vous ont enseigné, afin que vous n’échappiez pas à leur contrôle. Mais les faits ne tranchent pas en leur faveur. Indéniablement, La sagesse Sith a permis de faire des miracles. Certains pouvaient, lorsque leur pouvoirs étaient suffisamment puissants, ramener leurs proches à la vie…
_Ce…ce n’est pas vrai. »
Eslie Kolar était désormais acculée contre une paroi graisseuse. Elle tremblait de terreur et de frustration. Elle y songeait.
« _Tu y penses, continua Vador, conscient qu’il venait de faire germer le doute dans son esprit. N’est-ce pas ? Tu pourrais le ramener… Ton frère Agen Kolar pourrait revenir à la vie, si seulement tu…
_NOOOOOOOOOON, TAISEZ-VOUS ! »

Pleine de rage et de désespoir à la fois, Eslie se jeta sur Vador en activant son sabre. Elle attaqua si violemment et si subitement, que le Sith fut surpris et dut reculer quelque secondes, avant de redevenir à nouveau maître de la situation. Les sabres lasers s’entrechoquaient rapidement, faisant jaillir des gerbes d’étincelles. De lueurs violentes elles illuminaient le visage tourmenté d’Eslie, et le masque effrayant de son redoutable adversaire.
Celui-ci asséna un coup visant la hanche droite de la zabrak, qui le para tant bien que mal, avant de la projeter contre un des murs de la sombre ruelle grâce à la force. La jeune Jedi s’écroula, alors que le sombre seigneur s’approchait d’elle.
« C’est fini. Renonces, ou je……OOUURGH ! ! ! »
Eslie s’était relevée, et avait donné à Vador un coup de pied dans l’estomac qui le fit tomber à la renverse.
Il se releva rapidement, et Eslie sentit toute sa fureur exploser.

Le combat décuplait d’ardeur au fil du temps, mais la confusion de la Jedi permit au Sith d‘affirmer sa supériorité, et ce qui devait arriver arriva. Eslie, épuisée par tant d’efforts physiques et mentaux, fut plaqué contre une grille de métal par Vador qui, grâce à un coup de pied bien placé, envoya voltiger son sabre…

« Joins-toi à moi ou meurs, déclara Vador, en pointant sa lame sous la gorge de la vaillante femme.
_Soit, je mourrai !
_Je vais mettre fin à ta misérable vie, acheva Vador, surpris par le courage d'Eslie... Exactement comme mon Maître a mis fin à celle de ton frère ! Tu vas le rejoindre dans les limbes de la Force… pour toujours ! »
Le Sith abattit son arme.

SCHHHRRKKK !

Le coup de grâce fut intercepté par un sabre laser vert, qui vint s’interposer entre les deux duellistes.
Les deux combattants levèrent les yeux et, stupéfaits, ils reconnurent tout de suite l’inespéré sauveur de la jeune zabrak...

[H@n Solo]

Chapitre 3 : Tel est pris qui croyait prendre…

Le regard triomphant, bloquant de son sabre laser vert celui du seigneur Sith, se tenait le zabrak.
_Agen, s’exclama Eslie, d’une voix étranglée par la surprise.
Le fameux Jedi était bien là. Cependant, Jedi est bien le dernier mot dont on l’aurait qualifié. Sa toge, sombre, était maculée de tache de sang, tout comme son visage foncé. Ses cheveux noirs, auparavant propres et bien coiffés, étaient ici gras et en bataille. Ses cornes avaient poussé, et à leur bout elles semblaient usées et jaunies. Mais ce qui contrastait le plus avec le terme Jedi, c’était sans nul doute l’expression de son visage. Ses yeux, injectés de sang, fixaient Vador avec une telle haine qu’ils en tremblaient. Un affreux sourire lui barrait la face, lui donnait un air victorieux et incroyablement vicieux. Après un silence gênant, il se mit à rire, d’un rire démentiel qui fit frémir Eslie de la tête aux pieds. Il se convulsa, ses yeux roulèrent dans leur orbite, et quand enfin sa folie sembla avoir atteint son paroxysme il s’adressa à Vador, d’une voix qui lui était méconnaissable :
« Enfin, je te retrouve »., murmura t-il , à peine audible.
Le Sith, déconcerté, mis quelque instants avant de répondre, s’efforçant de ne pas paraître surpris :
« Ce cher Agen… Par quel miracle, ou plutôt par quel maléfice te voici ?
_Mais, grâce à toi, grinça l’autre, grâce à toi…. Ou plutôt grâce à la haine que j’éprouve pour toi et ton Empereur. »
Vador se méfiait désormais. Il avait déjà vu Agen à l’action, il était jadis un des meilleurs maîtres d’arme du Temple.
« La haine, répéta-t-il. Seul un Jedi qui s’est ouvert au côté obscur peut se l’autoriser. Et quand j’ai pénétré dans le bureau de mon maître juste après qu’il t’ai terrassé, je n’ai pas senti le moindre signe de vie en toi. Je répète ma question : Comment as-tu fait pour survivre? »

Le zabrak semblait visiblement s’être préparé à cette question, car il y répondit avec une passion théâtrale :
« Je n’eus pas le temps de me défendre que Palpatine était déjà sur moi. Il me transperça le poumon gauche, puis poursuivit le combat contre Mace et Kit, me laissant pour mort au sol. Je compris à ce moment là toutes les machinations de Sidious pour arriver au pouvoir, et je réalisais enfin qu’il était l’instigateur de cette guerre des clones. Je revis alors ma famille, tuée lors d’un raid de la Fédération sur Iridonia. Je revis tous les padawans morts pendant cette guerre, morts pour une république qu’ils croyaient juste. La colère était alors la dernière arme qu’il me restait. J’essayais de la contrôler, en vain. Et alors que Mace et Sidious continuaient de plus bel, ils tranchèrent un meuble étrange de couleur ambre lors de leur combat. Un petit objet sur lequel étaient gravées d’étranges inscriptions roula alors vers moi. Bien qu’agonisant, je pus parfaitement le reconnaître. Il s’agissait d’un holocron Sith. Sans doute ma fureur réveilla l’esprit de Marka Ragnos qui y était enfermé, car je vis son spectre apparaître. Il s’adressa à moi, m’offrant la Vie contre mon corps. Je refusais, ne me rappelant que trop bien du mythe d’Exar Kun. Cependant, je te vis, toi, dans toute ta faiblesse et ta lâcheté, assassiné froidement mon frère Jedi.
Je voulus me jeter sur toi, je n’en eu pas la capacité. Alors, rien ne compta plus pour moi, que ta mort, la tienne et celle de ton maître. »
Agen s’arrêta un instant, haletant de rage. Il revivait son histoire, à chaque instant il semblait sur le point de se ruer sur Vador. Celui-ci écoutait, immobile, insondable derrière son masque de mort.
« - et je saisis alors l’artefact, et je le serrai de toute mes forces, et je fis saigner mes mains par mon étreinte, et je murmurais enfin : « j’accepte, oui, j’accepte ». Aussitôt, je vis l’image de Ragnos afficher un sourire effroyable. Il prononça quelques incantations, puis je ressentis une douleur incommensurable dans tous mes membres. Le fantôme se glissa à l’intérieur même de mon âme, et je recouvris aussitôt une force, une puissance… extraordinaires ! »
Agen poursuivait son récit, en se tordant de jubilations folles.
«-je sentais le Seigneur sombre en moi, qui prenait racine, qui commençait à s’accaparer chaque parelle de mon être. Je résistais, mais je savais -et je sais toujours- que je ne faisais que freiner sa prise de contrôle.
Je n’eus pas de mal à me faire passer pour mort grâce à la Force, tandis que Palpatine cherchait à faire disparaître nos corps discrètement. Il chargea une petite équipe de mercenaires de les emmener dans les bas-fonds de Coruscant pour qu’ils y pourrissent. Là-bas, une fois ces vaux rien disparus, j’entrepris d’enterrer modestement mes frères avant de partir, afin de…
_Afin de mourir, comme tous les Jedi, acheva Vador. Il n’avait pas bougé, et étendait son bras en avant. Je te tuerai, sois-en sûr, et peu importe la puissance de ce Marka Ragnos dont tu sembles avoir hérité. »
Eslie, bouche bée, demeura interdite.
«_Tu n’as apparemment rien compris, repris son frère. Si je suis venu ici, c’est pour te tuer. C’est moi qui suis venu à toi, et non l’inverse. »
Le Sith ne se laissait pas impressionné, il demanda simplement :
« _Comment m’as-tu retrouvé ?
_Oh, ce ne fut pas simple, déclara Agen avec satisfaction. Je savais que je ne pourrai pas te défier sur Coruscant, tu étais bien protégé. J’ai donc concocté un plan pour t’attirer jusqu’ici, et comme tu peux le constater, il a brillamment fonctionné !. »
Comme s’il devinait les pensées de Vador, Agen poursuivit :
« Comment ? Tout simplement en faisant en sorte que ma sœur mette la main sur les plans de votre Etoile Noire. Je savais ce qu’ils représentaient pour l’Empereur, aussi étais-je sûr qu’il enverrait son fidèle serviteur les chercher. »
Eslie porta une main à sa bouche, et étouffa un petit cri. Elle répondit à son frère sur un ton chargé de tristesse :
« Pourquoi moi ?
_Oh, ricana Agen avec indifférence, tout simplement parce que je ne connaissais la position d’aucun autre
Jedi… »
A ce moment, Vador comprit qu’il devait jouer serré si il voulais tirer son épingle du jeu. Il éteignit son sabre et recula de quelques mètres.
« Ainsi donc, commença t-il, tu t’es abandonné au côté obscur. Que comptes-tu faire après m’avoir vaincu ?
_Une fois que tu seras mort, annonça Agen, ce sera le tour de l’Empereur, et alors je serai vengé. » Il débita ces paroles avec monotonie, comme s’il eût s’agit d’une formalité que de tuer Sidious et son apprenti.
« Qui parle, intervint Eslie, plus calme. Toi, ou Marka Ragnos ?
_La ferme, cria Agen. Les pouvoirs que j’ai obtenus me permettront de mettre fin à de terribles choses, le monde ne devra plus craindre les Sith.
_Les Sith, ironisa Eslie avec un sourire sans joie. Et celui que tu portes en toi, que deviendra-t-il ?
_Je le domine, affirma Agen, je le maîtrise. Je canalise sa haine, et elle alimente ma puissance.
_jusqu’à ce que la tendance s’inverse, et qu’il prenne le dessus sur toi. A moins que… »
La zabrak s’était arrêtée, paralysée par ses paroles :
« A moins que ce ne soit déjà fait »
Un sourire ignoble et étranger passa un instant sur le visage du Jedi déchu.
« Tu n’es plus Agen Kolar, s’épouvanta sa sœur en reculant. Tu n’es qu’une abomination du côté obscur ! »

Vador restait en retrait, ravi d’avoir réussi à les monter si facilement l’un contre l’autre…
Agen se tourna et se dirigea vers lui, pointant son sabre laser dans sa direction.
« Cette imbécile n’a pas d’importance, sa VIE n’a pas d’importance »
Le sombre Jedi s’immobilisa un instant, baissa légèrement sa tête, et acheva dans un souffle glacé :
« …seul ta mort a de l’importance… »
Eslie ne savait si elle devait ou non aider son frère, elle restait tétanisée.

« C’est la fin ! ! ! », vociféra Agen, qui se jeta sur le Seigneur Sith…

[H@n Solo]

Chapitre 4 : Frère et sœur

Le duel qui eut lieu dans les sombres ruelles de Nar Shada fut d’une violence inouïe. Agen Kolar frappait Vador
avec une grande brutalité, alors que le Sith ne faisait que parer, espérant épuiser rapidement son adversaire. Eslie ne savait que faire, tout se bousculait dans son esprit. Devait-elle aider son frère ? De toute façon, s’il tuait Vador, Agen Kolar franchirait à jamais le point de non-retour, elle en était certaine. Elle savait aussi, que ce n’était pas dans le but de détruire les ténèbres que son frère désirait terrasser Sidious, mais pour étancher la soif de pouvoir de Ragnos… Elle ne voyait aucune issue heureuse possible, et finalement elle tenta une nouvelle fois de ramener Agen vers la lumière :
« Agen, ouvres les yeux ! Même si tu parviens à vaincre Vador, tu ne pourras pas te vaincre toi-même si tu persistes
dans cette voie, et tu te détruiras ! »
Elle n’obtint pas de réponse, le bruit seul des crépitements des sabres lui parvint. Elle regretta alors amèrement son manque de sagesse et d’éloquence, elle aurait tellement aimé donner plus de consistance à ses idées.
« Et si cela ne t’importes pas de te détruire, reprit-elle désespérée, pense que tu ne seras pas le seul à
subir les conséquences de tes actes !
_Tu ne comprendras donc jamais rien, petite sœur, répondit le Jedi déchu sans s’arrêter de combattre. J’ai acquis la
puissance de Marka Ragnos et plus de pouvoir que n’importe quel Jedi !
_Ce n’est pas toi qui détient le pouvoir de Ragnos, lui cria la zabrak, c’est LUI qui te possède !
_Assez !, rugit Agen en projetant son adversaire contre un mur. Je n’écouterai plus tes sornettes puériles.
Tandis que Vador était sonné, il se dirigea vers sa sœur. Pour appuyer ses paroles, il fit mine de l’attaquer. Poussant un cri d’effroi, Eslie bloqua de sa lame celle de son frère, et ils se retrouvèrent chacun à forcer sur leur arme. Le frère gagnait du terrain, et rapprochait dangereusement le sabre de sa sœur sur son visage. La jeune femme put sentir la chaleur incandescente, et se mit à pousser des gémissement pitoyables. Agen, lui, émit un rictus nerveux et peu assuré. Bursquement, il dégagea son arme, et saisit Eslie à la gorge. Il tremblait, le doute se lisait dans son regard.
« Agen, balbutia Eslie en train d’étouffer. Regardes-moi bien. »
Il plongea ses yeux dans les siens, et les ondes de lumière d’Eslie se mirent à lutter contre les ténèbres de Ragnos.
Malgré son amour pour son frère, elle se sentit bientôt submergée par la noirceur de l’âme du Sith, et dû battre en retraite.Elle baissa la tête, et tremblota en versant une larme.
« Ne me reconnais-tu donc pas ? »
Le zabrak relâcha progressivement son étreinte, comme s’il luttait pour chacun de ses gestes. Il finit par abandonner son emprise, puis tourna le dos.
« Va t-en, je t’en supplie , entendit Eslie de la bouche de son frère, d’un ton brisé et terrorisé.
_Je en t’abandonnerai pas », cria-t-elle en le rattrapant. Elle le saisit à l’épaule et le força à se retourner. Elle poussa un souffle d’effroi, et eut un mouvement de recul lorsqu’un visage méconnaissable se tourna vers elle. Un sourire affreux lui barrait la face, et une voix glacée lui déclara :
« Tu n’as plus le choix ! »
Sur ces mots, le frère invoqua la Force, et projeta sa sœur contre une des parois crasseuses de la ruelle, contre laquelle elle s’affaissa, étourdie.

Vador avait observé la scène avec attention, assez surpris par la tournure des évènements. Il fit à nouveau face à son ennemi, lequel se tourna vers lui avec un visage déformé par la haine et la souffrance :
« Vois ce que tu m’obliges à faire, hurla le zabrak en reprenant le combat.
_En effet, continua Vado en parant, je vois que tu as enfin découvert tout le potentiel de la Force. Je vois ta puissance décuplée par les pouvoirs du Côté Obscur. Désormais il coule dans tes veines, rien ne pourra t’arrêter.
_Et certainement pas toi, acheva Kolar! ! »

Le féroce duel continua longtemps, les deux guerriers possédant chacun une grande maîtrise du sabre laser. La tactique de Vador ne portait visiblement pas ses fruits, Agen semblant disposer d’une énergie illimitée, énergie sans doute procurée par l’holocron Sith qu’il portait autour du cou… Le zabrak sentait un pouvoir, une présence morbide s’insinuer partout en lui, dans ses membres, son esprit… dans son cœur. Une sensation de satisfaction vicieuse et malsaine lui insufflait une force extraordinaire, et plus il s’abandonnait à cette rage, à cette influence, plus il se sentait porté par cette ardeur mystique. Au fur et à mesure que le combat s’intensifiait, il se sentait aussi se dénaturer. Il avait commencé à accepter l’aide du Sith, désormais il ne pouvait plus faire marche arrière. Il avait conscience qu’il se perdait, et pouvait presque toucher la plaie de son désespoir. Il n’avait aucune chance, sa pathétique volonté était écrasée par cette domination ancestrale. Ce qu’il gagnait en puissance, il le perdait en humanité : plus ses coups étaient violents, moins il en était maître et, bientôt, il ne fut presque plus qu’un témoin de ses propres actions.

Les sabres s’entrechoquaient, tournoyaient, s’abattaient et frappaient avec une rapidité et une précision sans égale.
Kolar se battait avec une férocité hors du commun, son visage creusé par la colère Sa bouche cendrée s’étirait en un affreux sourire, dénué de joie. Ses yeux, virant aux jaunes, lançaient à Vador des éclairs, chargés de haine, de folie et de tourments.
Mais Dark Vador ne faiblissait pas. Il libérait aussi toute sa rage mais, à l’inverse de son adversaire, il la canalisait en une arme meurtrière et dévastatrice.
Il finit par prendre un avantage apparemment décisif. Il accula son adversaire au-dessus d’un conduit à ordure, véritable égout à ciel ouvert, puis lui asséna un coup de pied qui le fit tomber la tête la première dans le répugnant flot verdâtre. Le sombre seigneur fut forcé de l’y rejoindre, et le combat reprit. Les deux combattants ne firent pas attention aux remous et aux tentacules qui s’agitaient autour d’eux, trop occupé à s’entre-déchirer. Soudain, faisant tomber à la renverse les deux guerriers, un gros œil hideux et couvert d’ordures apparut.
« Maudite créature ! ! ! », hurla Agen, emporté par une des nombreuses tentacules émergeantes du monstre.
Ils avaient en effet effrayé l’animal, et se croyant menacé celui-ci ripostait.
Voyant Vador affronter sans réfléchir la créature, le Jedi déchu entreprit, après s’être libérer de l’étreinte du dianoga, d’utiliser la Force pour contrôler les pensées primitives de ce dernier. Il projeta son esprit dans le sien mais, au lieu de lui suggérer des actions avec ferveur, comme on lui avait toujours appris à faire en respectant la vie, il employa une toute autre méthode…. Il insuffla à l’être ses propres sentiments, et déchaîna ses tendances les plus bestiales et les plus sanguinaires. Il sema la douleur dans son corps, pour apeurer encore plus le monstre, il brisa ses instincts de survie, et le soumit complètement à sa volonté. La créature resta immobile, tel un zombie, en attendant ses ordres. Kolar n’hésita pas, et envoya le monstre se ruer sur Vador, dans le seul et unique but de le de le tuer.

L’eau s’était infiltré dans l’armure de Vador, et elle avait brouillé sa vision. Il eut donc beaucoup de mal à discerner correctement le démon qui lui fonçait dessus. Toutes tentacules en avant, la gueule du dianoga émergea du liquide putride, et ouvrit sa gueule circulaire. Vador ne bougea pas et, constatant la diminution des capacités de sa visière à lui retransmettre une image correcte, il ne se fia plus qu’à la Force. Il ne perçut rien, rien d’autre que la haine de Marka Ragnos. Cela paraissait incroyable, mais sa nature était tellement étendue qu’elle masquait aux yeux de la Force les simples formes de vie de l’égout, et Vador dut intensifier sa concentration pour ressentir le dianoga. Il le localisa enfin qui, d’un élan, étendait tous ses membres flasques pour plonger sur lui. Le Sith réagit juste à temps : confiant dans sa compréhension de la Force, il exécuta un gracieux saut dans les airs. Ce faisant, il surpris la créature, qui ne put qu’élever son œil immonde pour le suivre…. Bien mal lui en prit. Dans sa chute, Vador frappa au bon moment, et décrivit un large arc de cercle avec son sabre laser, avant de retomber à côté du monstre. Celui-ci émit un cri strident, et son globe oculaire tranché tomba dans l’eau méphitique. Enfin, dans un dernier soubresaut, son corps sombra lentement dans le flux écœurant dont il avait émergé…
Le Jedi corrompu profita de la diversion qu’il avait obtenu, pour plaquer avec véhémence Vador, de toute sa rancœur, contre une grille bloquant un conduit. Conscient mais à bout de souffle, le Sith ne se releva pas. Kolar, triomphant, s’avança lentement vers Dark Vador.

Certain de sa victoire, Agen n’en était pas moins effarée : il savait que c’était Ragnos, et non lui, qui l’avait remportée. Il se sentait emportée dans ses mouvements, il ne se dirigeait plus.
« Tu ne m’arrives pas à la cheville.. »
Ses mots sortirent sa bouche à son insu, et il fut stupéfait du mépris et de la froideur qu’ils reflétaient.
« Toi et ton Empereur n’êtes qu’un pâle souvenir de mon ancien Empire. »
Agen n’osait ne serait-ce que tenter de reprendre les rennes de son corps, une peur insurmontable de son hôte l’en empêchait.
« J’ai des plans pour les Sith, reprit Ragnos, et à ton grand regret…. »
Kolar se vit pointer de son sabre d’un air menaçant Vador affaissé.
«Tu n’en fais pas partie ».
Et, levant son sabre au dessus de sa tête, le zabrak regarda Vador pour ce qu’il pensait être la dernière fois.

WHHAAMM !

[H@n Solo]

Eslie Kolar venait d’envoyer son frère face contre terre, d’un ferme coup de pied. Elle avait vu le déroulement du combat, à l’écart, et attendait le moment fatidique pour intervenir. Elle prit une profonde inspiration et, dans le ventre d’Agen qui se relevait en titubant, elle enfonça violemment son genou. Il s’écroula à nouveau, la respiration coupée quelques secondes.

« Si tu ne reviens pas vers la lumière de ton plein gré, déclara Eslie, alors j’utiliserai la Force. Je ne te perdrai pas une seconde fois. »
Agen Kolar, le souffle court, sentit un besoin de tuer bouillir en lui, contre sa propre sœur. D’une pensée propre à l’amour fraternel, il se détermina. Jusqu’à maintenant, il n’avait pas osé s’opposer à la persuasion perfide du Sith, et peut-être ne l’avait-il même pas souhaité. Mais là, c’était différent. Il s’agissait du dernier membre de sa famille, et il comptait bien conserver sa dernière source de bonheur. Avec un effort surhumain, il arracha sa volonté à ses chaînes, et entreprit de chasser celle de Marka. Une douleur, à la limite du supportable, l’agita alors tout entier de spasmes très brusques, et il sentait la colère de Ragnos le lancer dans toutes ses veines. La rage du démon s’était profondément enracinée dans son esprit, et -il en avait le sentiment- sous sa peau . Il lui semblait que, lorsqu’il s tiraient sur ses liens avec le monstre pour les briser, c’était autant de tissus membraneux qu’il s’arrachait. Il accentua sa résistance, et sa souffrance se fit plus grande encore.
Soudain, à bout, il plaqua ses mains sur sa tête, vain réflexe pour canaliser la bataille qu’il livrait à l’intérieur, et poussa un hurlement terrible. Un rire mauvais et méprisant résonna alors dans sa tête, et le zabrak tomba à genoux, vaincu, désespéré, brisé.

Eslie, pétrifiée par la scène qui s’était déroulée devant elle, se précipita vers Agen, à terre, dos à lui. Elle lui releva le menton pour le forcer à la regarder. Elle découvrit alors la plus pitoyable des expressions qu’elle avait jamais vu sur ce visage. Deux yeux vides se tournèrent vers elle, résignés. Ceux de la pauvre jeune femme s’embuèrent quand ils découvrirent ce regard hagard, empreint d’une vague tristesse, mais qui avait cessé de la supplier. Elle se mit à sangloter en secouant frénétiquement cette enveloppe vide puis, forcée d’admettre qu’Agen ne se relèverait pas, elle se jeta dans ses bras. Elle ne sentit pas de réponse chez lui, il l’encerclait sans joie de ses membres mous. Elle s’abandonna alors à sa propre peine, et enfoui profondément son visage dans le chevelure noir de son frère. Elle se mit à pleurer sans s’arrêter, en massant machinalement le dos ambrée avec ses mains tremblotantes. « Agen, reviens-moi ». Elle ne cessait de murmurer ; un silence effrayant lui répondait. Elle projeta doucement les ondes de la Force pour réconforter ce corps exsangue de vie, mais elle sentait seule la plaie béante du désespoir. Après quelques instants, elle retira sa tête de l’épaule massive. Elle voulut retenir le flot de ses pleurs, mais elle ne réussit pas : la douleur était trop grande et, quelques secondes, elle ferma les yeux pour se maîtriser… En vain. Elle les rouvrit lentement, et les plongea à nouveau dans ceux d’Agen, pour y trouver le même néant. Sa tristesse s’accentua encore, lorsqu’elle découvrit que, progressivement, un voile de culpabilité se tissait dans l’expression de son frère. Imperceptible au début, cette nuance s’intensifia. Les lèvres de la jeune femme se mirent à trembler, quand celles d’Agen commencèrent à remuer.
« Je suis désolé », déclara-t-il dans un souffle. Eslie sursauta, et un frisson parcourut son échine. Elle avait bien reconnu la voix de son frère, mais elle était celle de quelqu’un qui a renoncé au bonheur. Avant que le torrent dans ses yeux ne reprennent, elle éprouva soudain une forme d’incrédulité. Pourquoi avait-il dit ça, et comment devait-elle interpréter le fait qu’il soit désolé ? Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, elle ressentit une pression beaucoup plus prononcée des bras d’Agen. Il la serrait maintenant très fort, et elle, reprises par l’espoir, répondit à cet appel muet. Il… il revenait ! Agen Kolar n’avait pas été totalement abandonné par la Force, et ses membres jusqu’ici sir roides étaient chauds à nouveau ! Quel soulagement éprouva Eslie à cet instant, quand elle comprit que tout n’était pas perdu… Ils restèrent ainsi, enlacés, pendant une durée qui lui échappa totalement. Puis, elle voulut prendre la parole, pour prononcer quelques mots réconfortants. Elle commença à se dégager légèrement des bras d’Agen pour lui faire face, mais… Mais ils la retinrent. Surprise au début, un petit sourire s’étira sur son visage. « L’émotion doit être trop forte », pensa-t-elle. Elle releva la tête, mais son frère avait la sienne tournée, et elle ne pouvait le voir. Elle ne bougeait plus, mais pourtant elle était étreinte avec de plus en plus de vigueur. « Agen, dit-elle, le souffle court, tu me fais mal ». Un cri lui échappa lorsque, très lentement, le zabrak tourna son visage vers elle.
Tous ses traits étaient tirés à l’extrême, et son expression totalement dénaturée, reflétait une haine viscérale et méprisante. Un sourire démoniaque lui barrait la face, dévoilant toutes ses dents, un sourire horriblement cruel. Mais toutes ces monstruosités apparaissaient comme des détails à Eslie, qui ne pouvait décrocher son attention des deux yeux noirs qui l’observaient. Ils n’avaient plus rien d’humain, c’était deux véritables gouffres emplis de ténèbres, de ténèbres millénaires plus sombres que la mort. Et ces ténèbres envahissaient la petite Jedi, dont la terreur l’empêchait de pousser même un gémissement. Elle ne reconnaissait pas son frère, la rage qu’elle lisait sur ce visage métamorphosé lui était inconnue. Quand elle sentit le noir obscurcir son esprit elle tenta de se dégager… sans succès.

Eslie sentit les bras du monstrueux zabrak se resserrer avec une force inouïe, et elle fut bientôt complètement paralysée. L’air commençait à lui manquer et, résolue, elle pleurait doucement. Le visage qui la regardait souffrir était rongé par le mal, et prenait visiblement un véritable plaisir à la voir ainsi. Puis, une dernière fois, Eslie le vit. Elle vit un éclair de lumière traverser le visage du zabrak, et reconnut le temps d’une infime fraction Agen Kolar. Elle le vit, horrifié, et révulsé par ce qu’il faisait.

« Je n’ai plus la force », gémit-il d’une voix pathétique. Cependant Eslie ne l’écoutait pas, elle ne cessait de répéter le nom de celui qu’elle avait aimé, comme si elle cherchait à s’en rappeler dans la mort. Des grosses larmes se mirent à couler sur les joues d’Agen.
« Pitié, arrêtes, Eslie, arrêtes ». Mais elle n’arrêtait pas et, sans comprendre, comme si la raison l’abandonnait, elle continuer de dire « Agen ». Celui-ci n’arrivait plus à résister, il ne pouvait qu’assister, impuissant, à son meurtre fratricide. Il se mit à haïr Ragnos et, avec plus de violence encore, à sa haïr lui-même…. Et pourtant, loin de l’affaiblir, cette rage renforçait l’emprise du Sith sur ce corps mortel. Le zabrak se voyait assassiner Eslie, et la torture que lui infligeait son regard, plein de pitié, était insoutenable. Dans sa colère, il ne rendait même plus compte qu’il la serrait encore plus fort et, instinctivement, il sut que la fin approchait. Il sentit les os de la chair de sa chair craquer, il vit la poitrine cesser de soulever et, dans une dernière lueur de détresse, la lumière s’éteindre au fond des yeux de sa sœur. Sans un bruit, pas même un soupir, le corps fin et souple d’Eslie Kolar retomba doucement sur le torse d’Agen. Il se répugnait, il avait envie de transpercer son cœur pourri de son sabre… mais il n’en avait pas le courage, et sentait l’influence des ténèbres qui ne cessaient de croître. Brusquement, il redirigea sa rancœur vers celui qui l’avait poussé à ce meurtre fratricide. Il tourna la tête d’un geste vif et ralluma sa lame d’énergie, mais constata que Vador s’était enfui. Il étouffa un cri de rage. Il ferait payer ce monstre qui l’avait brisé, dusse-t-il pour cela livrer son corps et son âme au Sith. Il abattit lui-même ses derniers bastions de résistance mentales, et se laissa envahir complètement par l’esprit de Marka Ragnos. Il caressa en tremblant, une dernière fois, le visage déjà glacé de sa sœur. Oui, il le ferait payer ! . Mais tandis qu’il jurait sa vengeance, une vérité cruelle le submergea tout entier. Vador n’avait rien changé, c’était lui le seul assassin d’Eslie. Elle avait tout fait pour le sauver, et lui s’était condamnée en même temps qu’elle. Il tenta en vain de refluer cette pensée dont l’éclairait le Sith, et ne put cette fois contenir son désespoir, qui éclata en un hurlement déchirant.

« NOOOOOOOOOOON ! »

Le cri inhumain résonna jusqu’aux entrailles de la planète…