Tel'Ay Mi-Nag (by Minos)

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H@n Solo
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Tel'Ay Mi-Nag (by Minos)

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prologue

La Galaxie est immense. En son sein, beaucoup de monde connaît l’existence de l’Ordre Jedi, qui s’est mis au service de la République, dans un rôle de défenseur et de protecteur. Mais au vu de la taille incommensurable de l’espace républicain, peu de gens peuvent se vanter d’avoir vu des Chevaliers Jedi, encore moins d’en avoir vu à l’œuvre. Et ils sont pourtant les utilisateurs les plus connus de l’énergie mystique qu’ils appellent la Force.
Bien sûr, l’Ordre Jedi n’est pas le seul à agir sur le fondement de la vie qu’est la Force. L’Ordre, il y a des millénaires déjà, a été déchiré par le Grand Schisme, qui a vu l’émergence d’une nouvelle sorte d’utilisateurs de la Force, qui se sont donnés le nom de Seigneurs Noirs des Sith. Alors que les Chevaliers sont désintéressés et au service du bien commun, aussi vague que puisse paraître cette notion, les Sith, eux, choisissent de se tourner vers eux même : à quoi bon tenter d’aider et de tirer vers le haut une République toujours prompte à tomber dans les travers de la corruption, de la trahison et de l’égoïsme ?
Les premiers Sith justifièrent leur approche de la Force en arguant qu’ils étaient comme tout un chacun, à savoir des êtres voulant s’élever, qui par la force, qui par l’ambition et les intrigues. Bref, ils refusèrent d’être différents des êtres n’ayant pas conscience de la Force.
C’est ainsi qu’ils choisirent de mettre leurs pouvoirs à leur propre service. Mais ils rendirent vite compte que suivre le chemin du Côté Obscur, comme l’appelaient les Jedi, était semé d’embûches, la plus grave d’entre elles étant qu’en embrassant la passion de la Force comme ils le faisaient, ils perdaient très souvent le contrôle d’eux-mêmes et de leurs actions, laissant leurs émotions s’exacerber à un tel point qu’elles finissaient par les diriger. Comme le Côté Obscur faisait appel à des émotions extrêmes et violentes, ils eurent beaucoup de mal à les canaliser et perdirent souvent le contrôle.
C’est ce manque de discernement qui scella leur perte, ce manque de recul par rapport à leurs actions. Lorsque Dark Bane comprit que les Sith allaient disparaître s’ils ne changeaient pas leur philosophie, il ne fut pas le seul Sith à en prendre conscience : d’autres seigneurs Sith subalternes, tel que Maal Taniet, arrivèrent à la même conclusion. Tout comme Bane, il choisit de créer un nouveau courant de pensées lié à la Force, et décida lui aussi de suivre une voie clandestine.
Bane n’avait qu’une obsession en tête : détruire l’Ordre Jedi, même si cela devait lui prendre toute sa vie, voire même plus longtemps. Il apprit la patience, ce qui lui permit de canaliser le Côté Obscur : contrairement à beaucoup de ses pairs, il ne devint pas une marionnette, simple incarnation du désir irrépressible de faire souffrir autrui et de s’imposer par la violence. Il fut l’un des rares Sith à être réellement capable de plier le Côté Obscur à ses désirs, ce qui lui permit d’en apprendre bien des secrets.
Il fallut mille ans pour que son Ordre, qu’il décida composé de deux adeptes de la Force seulement, un Maître et son Apprenti, parvienne enfin à accomplir la tâche qu’il s’était fixé : la Guerre des Clones vit l’éradication de l’Ordre Jedi. Elle ne fut même créée que dans ce but.
Néanmoins, cet investissement, ces mille ans d’intrigues et d’apprentissage des potentialités offertes par le Côté Obscur de la Force, représentèrent à terme un échec cuisant, au vu des résultats obtenus : non seulement tous les Jedi ne furent pas éliminés, mais le nouveau règne des Sith sur la Galaxie, par le biais de l’empire, ne dura que vingt-cinq ans à peine.

De son côté, Maal Taniet sut développer le même talent que Dark Bane, à savoir domestiquer le Côté Obscur de la Force sans être dévoré par lui. Tout comme Bane, il estimait idiot de n’étudier qu’une partie de la Force : tout être portant la lumière et les ténèbres en lui, refuser d’exploiter les deux facettes revenaient à diviser sa puissance par deux, et renoncer à exploiter son potentiel.
Le dernier point commun que Taniet eut avec Bane est que lui aussi décida que son courant de pensée allait entrer dans la clandestinité : si d’autres Sith avaient survécu, comme Taniet le soupçonnait, ils risquaient de retomber dans leurs vieux travers et de se massacrer les uns les autres. Et d’un autre côté, les Jedi tueraient sans se poser de question toute personne révélant une affiliation aux réseaux Sith.
La différence fondamentale entre les deux seigneurs Sith fut le but de leurs mouvements respectifs. Le puissant Ordre Jedi était une entité politique importante, en tant que défenseur de la République et Dark Bane, se voulant l’égal des Jedi, ne pouvait viser moins que la mainmise sur la République. C’est à cette tâche titanesque qu’il s’attaqua.
Maal Taniet avait un but bien moins ambitieux. Il se moquait éperdument de la politique et n’était pas animé par un quelconque désir de vengeance. Il souhaitait simplement perpétuer les traditions Sith, qu’il estimait aussi nobles que celles de ses ennemis séculaires, les Jedi. Plus pragmatique que ses pairs, il était parvenu à dépasser le stade de vouloir incarner à tout prix le Mal dans toute sa splendeur.
Les Jedi étaient obsédés par le Bien, les Sith par le Mal. Les Tanietiens seraient obsédés seulement par eux-mêmes. Ils mettraient leurs pouvoirs à leur propre service et chacun d’entre eux se forgerait son propre idéal, qu’il suivrait à sa convenance.
De par cette philosophie originale, les Tanietiens n’eurent pas accès à certains pouvoirs spécifiques aux Jedi, ni à d’autres réservés aux anciens Sith. En revanche, ils en développèrent de nouveaux, inconnus de ces deux grands pôles d’utilisateurs de la Force.
Six cent ans après la création du nouvel Ordre Sith par Dark Bane, et quatre cent ans avant la Guerre des Clones, un Tanietien fit le choix de révéler son existence à la Galaxie, porté par des circonstances qui le firent sortir de la réserve habituelle des membres de la Confrérie Sith Tanietienne.
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H@n Solo
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I/ L’attaque (première partie)

Les quatre cent colons de Velinia III avaient débarqué sur la planète plus d’un an auparavant dans le but de s’y installer définitivement, dans le cadre d’une opération financée en grande partie par la République.
Ils étaient tous des exilés et s’étaient rencontrés sur Coruscant. En ces temps d’expansion de la République, celle-ci mettait sur pied beaucoup d’opérations de colonisation un peu partout dans la bordure médiane, avec même quelques tentatives dans la bordure extérieure. Des appels en direction des esprits aventureux avaient été lancés dans tout l’espace républicain, et ces quatre cent là avaient fait parti de ceux qui y avaient répondu.
Les colons de Velinia III étaient en majorité Rodiens car les guerres esclavagistes battaient alors leur plein sur Rodia, leur planète-mère, contraignant beaucoup d’entre eux à fuir les combats. Les autorités républicaines s’arrangeaient pour regrouper ensemble les membres de mêmes espèces, estimant que c’était un gage important pour la réussite des expéditions.
Ils avaient été déposés sur la planète par un vaisseau-cargo de classe Porteur, avec tout le matériel et les vivres nécessaires pour survivre le temps d’accéder à l’auto-suffisance. Pour faire face aux impondérables, Ils disposaient d’un système de communication spatiale pour contacter la République en cas de catastrophe ou de problème insurmontable. Cela leur permettait également de demander éventuellement du matériel supplémentaire, sachant que les vaisseaux-cargos revenaient tous les six mois rendre visite aux colonies pour évaluer leurs progrès.
Velinia III était une rude planète essentiellement aride, aux journées chaudes et aux nuits glaciales la moitié de l’année ; l’hiver, les températures restaient douces mais une fois la nuit tombée elles dégringolaient jusqu’à –50 degrés. En à peine un an, les colons s’étaient bâtis un village sur un flanc de montagne, et avaient entrepris d’ensemencer les terres à son pied. Ils disposaient de collecteurs d’humidité pour arracher à l’atmosphère sèche les indispensables molécules d’eau nécessaires à leur survie et à l’irrigation de leurs pauvres terres. Ils avaient pu alors semer les plants et les graines que leur avait donné le Corps Agricole républicain, génétiquement modifiés pour s’adapter aux conditions de la planète.

Ce jour-là, les travaux des champs battaient leur plein : ils avaient laissé la saison froide derrière eux depuis quelques jours seulement, et s’étaient dès lors attaqués à agrandir la surface de leurs terres cultivées. Heureusement, la plupart de leurs plants avaient bien résistés aux températures extrêmes auxquelles elles avaient été confrontées, aussi les colons avaient-ils décidé de mettre en terre les plants qu’ils avaient gardé en réserve, bien à l’abri dans une maison du village qu’ils avaient pris soin d’isoler du mieux possible par sécurité.
Ils ne disposaient que de quatre engins agricoles motorisés lors de leur arrivée, mais l’hiver en avait mis trois hors service. Même si l’ingénieur de la colonie ne désespérait pas de pouvoir en remettre une deuxième en état de marche, en prélevant des pièces sur les autres, les colons n’avaient pas attendu pour improviser une solution. Ils avaient bricolé des araires rudimentaires à partir du matériel dont ils disposaient : à l’arrière, un colon s’appuyait sur les mangerons afin que le sep pénètre dans la terre tandis qu’un autre était relié à l’araire par un joug grossier et avançait en ligne droite. Un troisième colon les suivait et lançait les graines dans les sillons ainsi créés, et deux autres enfin venaient ensuite recouvrir les graines avec la terre sablonneuse, avec l’aide d’outils eux aussi bricolés à partir de tout et n’importe quoi.
La matinée était bien avancée quand des grondements se firent entendre du ciel, au grand étonnement des colons : ils n’avaient jamais connu d’orages sur Velinia III. Les météorologues qui les avaient briefé avant leur départ de Coruscant leur avait assuré que c’était chose impossible d’après leurs études et projections du climat.
Si certains crurent en entendant ces bruits venant du ciel et qui semblaient se rapprocher qu’il s’agissait bien d’orages et que les météorologues s’étaient trompés, d’autres en revanche eurent peur de voir surgir des prédateurs aériens qui avaient échappé aux investigations républicaines. D’autres enfin identifièrent les grondements pour ce qu’ils étaient, à savoir les moteurs atmosphériques de vaisseaux, ce qui ne manqua là encore pas de les surprendre : le vaisseau-cargo républicain qui était venu leur rendre visite était reparti depuis deux bons mois et il s’en passerait encore quatre avant qu’il ne revienne, selon le planning établi.
Tel’Ay Mi-Nag avait comme tout le monde levé ses yeux entièrement noirs vers le ciel, son joug toujours passé autour de son cou et posé sur ses larges épaules, mais l’étonnement qu’il ressentait, comme tout le monde, se mua très rapidement en inquiétude, tandis qu’un sentiment d’urgence, de danger, envahissait tout son être reptilien. Il connaissait très bien cette sensation et savait qu’il ne fallait jamais la négliger : elle lui avait sauvé la vie plus d’une fois par le passé.
Il se débarrassa rapidement de son joug et se mit à courir vers le flanc de la montagne proche où ils avaient construit leurs abris. Les premiers tirs de laser se firent entendre alors qu’il arrivait au pied de l’échelle métallique qui menait au premier niveau des habitations. Il ne se retourna même pas : peu lui importait à ce moment précis l’identité de ceux qui attaquaient la colonie. Le seul objectif qu’il avait en tête était de rallier le deuxième niveau du village, où se trouvaient sa compagne et leur premier-né Ro’Lay, né trois semaines auparavant, afin de les mettre à l’abri si cela était possible.
Les vaisseaux étaient au nombre de trois. Ils étaient de forme sphérique et équipés sur le devant d’un cockpit en transpacier. Sous celui-ci, il y avait une sorte de bec triangulaire composé de trois tubes métalliques, et un canon-laser prolongeait le point où ils se rejoignaient.
Ils ouvrirent le feu sans avertissement et concentrèrent leurs tirs sur le village. L’apocalypse se déchaîna autour de Tel’Ay Mi-Nag sans qu’il ralentisse sa progression, indifférent aux explosions assourdissantes qui vaporisaient et faisaient fondre des tonnes de roches autour de lui, et ne faisant pas plus cas des éclats de pierre qui fusaient de partout, autant de projectiles mortels chauffés à blanc. Chance incroyable, pas un ne l’atteignit. Dès qu’il eut atteint le premier niveau, et malgré les nuages de poussière qui se soulevaient de partout, il se précipita sur l’échelle qui le mènerait au deuxième, vers sa famille, et commença à la gravir.
Il y arriva presque quand les chasseurs revinrent pour un deuxième passage : l’un des tirs pulvérisa une maison au-dessus de sa tête et quand il releva la tête pour voir les dégâts, il vit des tonnes de pierres arriver sur lui. Un roc aussi gros que son torse percuta violemment sa tête et il lâcha prise en grognant. Les yeux tournés vers le haut, il serra les dents. Il s’écrasa au sol après avoir chuté de près de dix mètres, et fut enseveli moins d’une seconde plus tard par les gravats qui le suivaient de près.
Pendant ce temps, les trois chasseurs stellaires atterrirent entre le village et les champs, et les pilotes en sortirent blaster au poing, engoncés dans leurs combinaisons spatiales et portant encore leurs casques. Un vaisseau de transport léger ne tarda pas à les rejoindre et une vingtaine d’immenses Togoriens armés jusqu’aux dents jaillirent dès que la soute eut baissé sa rampe. Ils rassemblèrent les colons survivants au milieu des champs. Ils n’émirent pas de résistance, encore sous le choc d’un tel déchaînement de violence.
– Au rapport, fit l’un des Togoriens, haut d’au moins deux mètres cinquantaine, le chef à en juger par le ton autoritaire qu’il employa.
– Ils sont à peu près trois cent cinquante, chef. Comme prévu, la plupart étaient dans les champs, prêts à être cueillis.
– Parfait. Appelle la barge de transport, qu’elle atterrisse et embarque tout ce bétail. Assure-toi que leur système de communication a été détruit : si des survivants ont eu le temps de se cacher, il ne pourront pas appeler de secours et resteront livrés à eux-mêmes jusqu’au retour du vaisseau de ravitaillement, dans quatre mois. Et ne traîne pas : on a encore trois colonies à visiter avant de livrer notre cargaison aux Hutts.
Ainsi fut fait : les colons furent embarqués, impuissants. Ceux qui voulurent résister ne furent pas tués mais simplement paralysés : hors de question d’abîmer la marchandise. Les plus gravement blessés furent abandonnés sur place, et les Togoriens firent le tour des ruines du village à la recherche d’éventuels survivants. Ils en trouvèrent une petite dizaine, miraculeusement épargnés par les tirs. Parmi eux se trouvait une femelle Skelor, aux yeux intégralement noirs, à la silhouette trapue et au corps recouvert d’écailles blanches. Elle serrait dans ses bras une couverture, dans laquelle son tout jeune fils criait de colère, tiré de son sommeil par l’attaque.
Une heure après le début de l’attaque, les pirates redécollaient, laissant derrière eux les ruines de l’ex-colonie de Velinia III. Ne restaient que quatre colons Rodiens indemnes, qui avaient réussi à se cacher des Togoriens, et six autres grièvement blessés. Parmi ces derniers se trouvait Tel’Ay Mi-Nag, enseveli sous des tonnes de rochers.
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Message par H@n Solo »

Dès que la pierre l’avait violemment heurté et fait tomber de son échelle, il avait vu la suite des événements. Faisant fi de la douleur qui lui vrillait le crâne, il n’avait pas hésité une seconde et pour la première fois depuis trois ans, il s’était ouvert à la Force, faisant de son corps un réceptacle pour cette énergie presque mystique mais tellement puissante. La sensation qu’il avait éprouvé lorsqu’il l’avait touché et qu’il l’avait laissé l’envelopper avait été incroyable, et il s’était demandé comment il avait réussi à vivre tant de temps en la reniant comme il l’avait fait. A ce moment, il fut un aveugle recouvrant subitement la vue, un sourd qui se remettait à entendre, un mort qui revenait à la vie. Tout cela et plus encore.
La Force était là, elle était partout, en lui, dans l’air à travers lequel il tombait, dans les rochers qui lui tombaient dessus. Alors qu’il chutait vers la mort, il avait été à nouveau lui-même, entier, et ses perceptions s’étaient étendues bien au-delà du champ de ses cinq sens. Tout son être avait été envahi de joie, pure et sauvage. La porte de la prison dans laquelle il s’était enfermé de lui-même était à nouveau ouverte. Et elle n’est pas prête de se refermer ! avait-il décrété farouchement.
Ce déferlement de sensations n’avait duré qu’une fraction de seconde, et il s’était aussitôt attelé à assurer sa survie, si cela s’avérait possible. Il avait érigé un champ de protection autour de son corps et avait tenté de créer une bulle de Force d’un champ d’action de plusieurs mètres et dont il occupait le centre. Poussant avec son esprit, il avait tenté de freiner par télékinésie tout ce qui se trouvait à l’intérieur de la bulle de Force. Dès qu’il avait violemment percuté le sol, sa concentration avait été brièvement brisée. Le temps qu’il renforce dans un dernier réflexe instinctif son champ de protection, les rochers s’étaient abattus sur lui. Certains avaient glissé sur sa protection invisible, mais les plus gros avaient balayé ses défenses et l’avaient cloués au sol, lui occasionnant de multiples blessures superficielles et écrasant son bras gauche.
Contre toute attente, il avait survécu ! En plus de son bras écrasé, il souffrait d’un traumatisme crânien sévère, et des ondes de souffrance terrible traversaient son corps par vagues atroces qui menaçaient de l’emporter dans un océan de douleur. Il réussit à faire légèrement refluer la douleur par le truchement de la Force, et se mit à réfléchir furieusement.
Il refusa de repenser à l’attaque, et ne s’attarda même pas sur le sort de sa compagne et de leur premier-né. De toute manière, ils avaient survécu à l’attaque : il l’aurait su sinon. Penser à eux en ce moment précis ne pouvait être qu’une distraction, et il ne pouvait pas se le permettre. Son premier devoir était de se sortir de là. Ensuite et ensuite seulement, il pourrait se préoccuper d’eux.
Sa situation n’était pas brillante : s’il avait été indemne, il aurait peut-être réussi à déplacer tous ces rochers au-dessus de sa tête, par la force de son esprit, mais il ne l’était pas. De toute manière, il aurait risqué, en déplaçant un rocher, d’en voir un autre prendre l’espace vacant dans la foulée et peut-être l’écraser. Non, cela n’était pas la solution.
Il décida de lancer un appel au secours dans la Force, de telle manière à ce que les colons qui avaient survécu à l’attaque sachent qu’il était là. Si tant est qu’il ne croient pas être victimes d’hallucinations : après tout, aucun d’entre eux, à l’exception de sa compagne, ne connaissait ses affinités avec la Force. Mais quand il élargit son champ de perception dans la Force, des émotions contradictoires jaillirent dans son esprit : il perçut de la peur, de la douleur, de la colère, mais aussi une froide détermination, l’excitation du chasseur, et la satisfaction du devoir accompli. Il toucha l’esprit d’un des êtres qui éprouvaient ces émotions inadéquates, et comprit que les assaillants ne s’étaient pas contentés de mitrailler la colonie mais s’étaient posés.
Bien qu’il sente ses forces commencer à décliner, il attendit d’en savoir plus avant d’agir. Il tendit son esprit pour continuer à lutter contre la douleur et pour percevoir ce qui se passait au-delà de son tombeau de pierres. Au bout d’une heure, alors qu’il maintenait ses efforts harassants, il sentit que tous, colons comme assaillants, s’éloignaient. Les vrombissements des vaisseaux parvenaient jusqu’à lui et il comprit que les colons avaient été évacués…ou plutôt enlevés. Il avait même perçu la présence de Dibidel et de Ro’Lay, ne s’était pas attardé sur eux. La distraction pouvait avoir raison de lui. Il se permit juste de retenir le fait que sa femme et son fils étaient indemnes.
Mais la donne avait changé, désormais. Les colons restés sur place, et il sentait effectivement quelques présences quelque part autour de lui, pourraient certes le libérer, mais ils n’avaient aucun moyen de quitter la planète. Le vaisseau-cargo qui les ravitaillait ne serait pas de retour avant des mois et leur système de communication avait sûrement été détruit. Ne lui restait qu’une seule solution, qui ne lui plaisait guère mais il n’avait pas le choix.
Il monopolisa toutes ses forces pour lancer un appel au secours dans la Force, en direction d’esprits bien précis. Ils avaient le pouvoir de le sauver, aucun doute là-dessus, mais la question qui se posait était : le voudraient-ils ? Après tout, il les avait abandonné depuis trois ans, et ils n’avaient pas à se sentir obligés de le secourir, surtout qu’il était parti en les reniant presque. Il lança tout de même son appel, car ils étaient les plus à même de l’aider. S’ils ne répondaient pas, il en serait quitte pour contacter les derniers colons et pourrait se soigner en attendant le vaisseau-cargo. Cela lui ferait certes perdre des mois précieux avant qu’il ne puisse se lancer à la recherche de sa famille, mais cette solution avait le mérite d’exister.
Dès qu’il aurait un moyen de quitter Velinia III, il se mettrait en chasse. Pas de chance pour les ravisseurs, il avait survécu. Il allait les retrouver un à un et leur faire connaître mille tourments avant de les achever…à moins qu’il ne les achève pas, justement, et qu’il les laisse plongés dans les affres de la douleur jusqu’à la fin de leur vie.
Ensuite, il remettrait la main sur les siens, et ils recommenceraient leur vie ailleurs. Etrangement, il se promit à ce moment de sauver également les autres colons enlevés. Il avait vécu un an parmi eux et certains étaient même devenus des amis. Oui, c’était dit, il allait les sauver tous et traquer tous leurs ravisseurs.
Il se prépara à entrer dans une transe Jedi : dans sa position claustrophobique, il risquait de manquer d’air à plus ou moins long terme, et se devait de l’économiser, et la transe était le moyen le plus commode pour cela. Puis il attendit. Il lui fallait la réponse à l’appel au secours qu’il avait lancé avant de se plonger dans la transe ; si elle était positive, il s’y plongerait, si elle était négative il contacterait les colons au-dessus de sa tête.
Il sentit un picotement dans son cerveau au bout d’un temps plus court que ce qu’il avait espéré : une présence cherchait à entrer en contact avec lui. L’impression mentale qui s’en dégageait, traduite par des mots, aurait donné quelque chose comme : nous arrivons. Pleinement satisfait, Tel’Ay Mi-Nag plongea dans sa transe Jedi. Ses dernières pensées furent pour les ravisseurs des colons et de sa famille : les fous ! Ils avaient osé s’attaquer à lui mais contre toute attente, il avait survécu. Ils allaient vite comprendre à qui ils avaient affaire et là, ils regretteraient amèrement de s’en être pris à un Seigneur Sith !
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Re: Tel'Ay Mi-Nag (by Minos)

Message par H@n Solo »

Chapitre II : la Confrérie Sith

Meros V se trouvait dans la Bordure Extérieure. Planète recouverte de volcans en perpétuelle activité, elle n’en avait pas moins une atmosphère respirable. Les éclaireurs républicains qui l’avaient découverte, quelques deux cent ans auparavant, l’avaient cataloguée dans la catégorie des planètes inexploitables. Bien qu’elle regorgea de minerais, l’investissement pour son exploitation aurait été hors de prix, et son éloignement des routes hyperspatiales n’arrangeait pas les choses.
C’était la planète idéale pour la Confrérie Sith qui s’y était installée cent cinquante ans auparavant, après que leur leader d’alors, Maal Eddun, ait pris soin d’en effacer toute trace dans les archives de la République. Elle était suffisamment isolée pour garantir la sécurité du groupe, et assez hostile pour y entraîner de futurs Sith.

L’un d’entre eux s’entraînait justement, et se nommait Kuun Hadgard. Il était Corellien de naissance, et avait été repéré dès son plus jeune âge pour son potentiel dans la Force par des membres de la Confrérie. Ils recrutaient de la même manière que les Jedi, en testant les taux de midi-chloriens de nouveau-nés, mais seulement dans la Bordure Extérieure, dans un perpétuel souci de discrétion, et à une échelle beaucoup plus réduite. Leur Ordre comptait tout le temps une trentaine de membres seulement : plus nombreux, les Jedi auraient pu les repérer. Ils l’étaient suffisamment pour développer divers talents variés.
Kuun Hadgard voulait affiner son contrôle sur son corps, aussi était-il descendu à l’intérieur d’un volcan à l’activité réduite. La température et les vapeurs toxiques qui émanaient du fond bouillonnant étaient mortelles pour les êtres de son espèce, mais il s’en moquait éperdument. Il était un Sith, et n’avait pour but que de dépasser ses limites. Par le biais de la Force, il était capable de dissiper la chaleur avant qu’elle ne le brûle, et pouvait manipuler les molécules des émanations gazeuses afin de les rendre inoffensives pour son organisme.
Il avait décidé de s’entraîner jusqu’à épuisement, mais quelque chose vint mettre à mal sa concentration. Il ressentit brièvement un trouble, un cri dans la Force, sans pouvoir l’identifier plus avant. L’événement était trop inhabituel pour qu’il l’ignore, aussi décida-t-il d’aller en parler sur le champ au maître de la Confrérie, Maal Gami.

Au fond de sa grotte, en pleine méditation, Maal Gami ressentit la même chose que Kuun, mais ses perceptions étaient plus affinées : il eut la vision d’un autre présent, où Tel’Ay Mi-Nag était grièvement blessé. Un sourire fugace apparut sur son visage parcheminée par les ans. Ça y est, pensa-t-il, voilà enfin l’événement déclencheur…
Vingt-cinq ans plus tôt, quand ses séides lui avaient apporté le bébé Skelor qui, d’après eux, possédait un potentiel de Force intéressant, il s’était figé sur place : ce petit aura un destin particulier, pensa-t-il sans en savoir plus. Mais cette réflexion revint souvent par la suite. En grandissant, le jeune Skelor devint l’un des meilleurs apprentis, mais sans être pour autant au-dessus du lot.
Maal Gami connaissait la valeur de la patience : il attendit, et confia souvent à Tel’Ay des missions confidentielles loin de Meros V. En revenant de la dernière, trois ans auparavant, après avoir fait son rapport à son maître, il avait exprimé son désir de quitter la Confrérie. Maal Gami était resté longtemps songeur : normalement, il aurait du exécuter Tel’Ay sur le champ, pour protéger la Confrérie, et son apprenti le savait. Si les Jedi venaient à en apprendre l’existence, ils mettraient tout en œuvre pour l’exterminer sans se poser de question, simplement parce que ses membres revendiquaient le statut de Sith et que celui-ci avait toujours été par le passé synonyme de déstabilisation pour la République, guerres et autres tueries innombrables.
Dans de très rares cas, qui se comptaient sur les doigts d’une main, ces Sith rebelles avaient été autorisés à aller mener leur propre vie, mais au prix de leur mémoire et de leur capacité à maîtriser la Force, oblitérées par leurs pairs.
A la grande stupéfaction de Tel’Ay Mi-Nag, Maal Gami lui donna son accord, sous condition : son départ passerait auprès des autres pour une mission de longue durée, et il le tiendrait informé de tous ses déplacements. Bien entendu, Maal Gami insista lourdement sur le fait que Tel’Ay venait de contracter une dette immense envers l’Ordre, et qu’il faudrait la rembourser un jour, avec les intérêts.
Quand Tel’Ay s’enquit de ce qui lui valait un tel traitement de faveur, Maal Gami ne daigna pas répondre. Pour que leurs communications restent secrètes, elles devaient se faire uniquement via la Force. Tel’Ay se savait incapable de communiquer sur de telles distances, mais Maal Gami le rassura sur ce point : un simple pas mental dans sa direction suffirait, et lui ferait le reste du « chemin ».
C’est ainsi que Tel’Ay Mi-Nag avait pu quitter ses pairs et rejoindre la femelle Skelor qu’il avait rencontré lors de sa dernière mission pour l’Ordre. Elle répondait au doux nom de Dibidel et tous deux s’étaient pris d’une affection certaine l’un pour l’autre.

Maal Gami revint au présent. Il devait agir rapidement, conscient de la situation précaire de son ancien élève. Il déploya des trilles de Force aux alentours pour toucher tous ses adeptes, et sentit de l’agitation dans l’esprit de Kuun Hadgard.
Un nouveau sourire germa sur son visage aux traits sévères. Kuun avait le même âge que Tel’Ay, soit vingt-cinq ans standards, et quand il avait été amené devant Maal Gami pour la première fois, une semaine après l’arrivée du bébé Skelor, le maître Sith avait été pris des mêmes frissons que pour Tel’Ay. Le jeune Skelor ne sera qu’une partie de l’équation de l’avenir de la Confrérie, avait-il pensé, l’humain en représentera l’autre facette.
Il convoqua tous ses adeptes via la Force, tandis que Kuun entrait dans sa grotte. Le jeune Corellien s’inclina avec révérence.
– Mon maître, j’aimerais vous parler, fit-il d’une voix assurée.
– Je t’écoute, mon garçon, répondit Maal Gami d’une voix lente et rocailleuse.
– J’ai senti …une perturbation dans la Force, et je ne me l’explique pas.
– J’ai senti la même, mon garçon, mais moi je me l’explique. Tu as encore beaucoup à apprendre des arcanes de la Force.
– Oui, mon maître, fit-il d’un ton où perçait sa déception.
– Néanmoins, reprit-il, tes perceptions sont plus développées que celles des autres : nous sommes les seuls à avoir ressenti cette perturbation.
Kuun ne répondit rien : cette réponse ne le satisfaisait pas. Il n’éprouvait nul orgueil à être meilleur que ses camarades, qu’il jugeaient si…ordinaires. Ce n’était pas à eux qu’il souhaitait être comparé mais à Maal Gami, dont il enviait la puissance.
Une fois ses adeptes arrivés, le maître Sith ordonna de préparer trois de leurs cinq vaisseaux. Leur « flotte » se composait d’un chasseur, de trois vaisseaux de transport légers et d’un petit cargo qui leur permettrait de quitter tous Meros V en cas de danger. Les vaisseaux choisis furent les transports légers, et cinq adeptes furent désignés pour cette mission, en plus de Kuun et Maal Gami lui-même.
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Re: Tel'Ay Mi-Nag (by Minos)

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Chapitre III : le sauvetage

Les Sith mirent trois jours à rallier Velinia III. Dès qu’ils entrèrent en orbite de la planète ocre, Maal Gami indiqua le cap à suivre, sans prendre la peine de consulter les senseurs. Cela irrita Kuun : le maître semblait parfaitement savoir où trouver Tel’Ay, alors que lui-même, bien qu’ils fussent proches amis, n’arrivait même pas à détecter sa présence.
Son irritation redoubla quand Maal Gami planta son regard dans le sien, un mince sourire aux lèvres. Un sourire qui voulait dire, comme d’habitude : et oui, je suis plus en phase avec la Force que toi, et même tes pensées ne me sont pas étrangères.

Ils se posèrent aux abords des restes du village colonial et descendirent des transporteurs, sombres silhouettes inquiétantes, drapés comme ils l’étaient dans leurs capes noirs, capuchons rabattus sur leurs visages afin de cacher leurs traits.
Les quelques Rodiens survivants n’en eurent cure : ils étaient trop heureux de voir arriver des secours pour s’inquiéter de l’allure de leurs sauveteurs.
– Kuun, avec moi. Que les autres s’occupent des Rodiens. Amenez-les sur l’un des vaisseaux, soignez-les et effacez leurs souvenirs : notre intervention doit rester secrète.

Kuun sur les talons, il se dirigea vers un amoncellement de débris, si haut qu’il atteignait presque le premier niveau du campement.
– Il est là, et il encore en vie, dit-il.
– Je le sens aussi, maître, répliqua Kuun pour ne pas être en reste. Je le dégage de là ?
Si tu t’en sens capable, ne te gêne pas, répondit Maal Gami.
Kuun ne parvint pas à deviner si le ton employé par son maître était ironique ou pas. Il se plongea profondément dans la Force, visualisant tout ce qui l’entourait. Il devint son environnement, devint chaque pierre composant le cercueil de Tel’Ay Mi-Nag. Il vit dans quel ordre il devait enlever les pierres sans provoquer un nouvel éboulement qui pourrait être fatal à son ami, et se mit à la tâche, sourcils froncés, yeux fermés et le front barré d’une expression d’intense concentration.
Il était fermement déterminé à se débrouiller seul, car cela constituait à ses yeux un très bon exercice, d’autant qu’il excellait dans l’art de la télékinésie. Les pierres, mues par la force de son esprit, s’extirpèrent les unes après les autres et allèrent former petit à petit un nouveau tas un peu plus loin.
Il finit par perdre la notion du temps, ne sachant plus si il avait commencé quelques minutes auparavant ou quelques heures. Quand ses forces commencèrent à vaciller, il estima être venu à bout de plus de la moitié des gravats. Il serra les dents et continua, avant de finir par s’écrouler une demi-heure plus tard.

Maal Gami n’avait pas bougé pendant ce temps, impassible. Il était impressionné par son élève, et en ce domaine en tout cas, n’était pas certain d’être aussi efficace que lui. Evidemment, jamais il ne le lui avouerait. Et après tout, Kuun avait encore beaucoup d’efforts et de travail devant lui pour espérer égaler voire surpasser son maître dans tellement de domaines.
La matinée s’était enfuie depuis que Kuun avait commencé son action, et les autres Sith, après avoir endormis les Rodiens, étaient venus les rejoindre. Maal Gami fit signe à deux d’entre eux de le rejoindre. Quand il posa les mains sur eux, ils surent ce qui allait suivre : ils se connectèrent à la Force et ils sentirent leur puissance être aspirée vers leur maître.
Ce n’était pas la première fois qu’il se servait de cette technique : elle lui permettait de préserver ses propres forces. Avec le surcroît de puissance dont il se servait, il ne lui fallu qu’une heure pour terminer de dégager Tel’Ay. Quand il eut terminé, il relâcha son emprise sur ses élèves, qui s’écroulèrent, vidés de toute force. Maal Gami scruta pensivement Tel’Ay Mi-Nag.

Nonobstant ses blessures, il n’avait guère changé depuis la dernière fois qu’il l’avait vu. Longiligne mais musculeux, le corps et le visage recouverts d’écailles de couleur blanc mat, dépourvu de la moindre pilosité, y compris au-dessus de son front haut. Du sang verdâtre avait coulé et séché sur de nombreuses plaies superficielles, et deux blessures étaient bien plus sérieuses. La crête sourcilière qui courait au-dessus de ses yeux n’était plus symétrique. Fracture du crâne, qui remontait le long du front jusqu’au sommet du crâne, sentit Maal Gami. Son bras gauche, lui, n’était plus que plaie sanguinolente.
Certains y auraient vu un miracle. Pour le maître, ce n’était que l’expression de la Force : les événements qui allaient changer la Confrérie à tout jamais commençaient là. Il soupira, s’assit devant le corps de son ancien élève et posa la main sur sa poitrine.

Cela n’est guère brillant, se dit-il. Quelques heures de plus et il aurait été frapper aux Portes de la Mort.
Il fit signe aux quatre acolytes qui restaient de le rejoindre, et leur enjoignit de former une chaîne humaine autour de lui. Là encore, il allait puiser dans leurs forces, pour les mêmes raisons qu’il avait pillé celles de Kuun. Mais également parce qu’il ne maîtrisait que très peu de techniques de guérison : les Sith avaient toujours privilégié les techniques donnant accès au pouvoir, avant de se rabattre sur celles liées à la dissimulation et à la manipulation, quand les Jedi s’étaient avérés déterminés à les éliminer.
Mais il se devait d’agir. Le bras de Tel’Ay pouvait attendre, mais pas sa tête. Maal Gami visualisa les blessures intra-crâniennes, sentit les milliards de molécules désorganisées fuser dans tous les sens, et entreprit de remettre chacune d’entre elles à sa place. Tâche titanesque dont il ne savait même pas s’il était capable de l’accomplir. Mais il avait vu un moyen de « réparer » et comptait bien le mettre en pratique.
Il « opéra » toute le reste de la journée, ses acolytes tombant d’épuisement les uns après les autres. Quand le dernier d’entre eux tomba, et alors qu’il se préparait à faire appel à ses propres forces, considérables, il sentit un nouvel esprit se joindre au sien et lui insuffler une puissance inespérée. Kuun qui, après avoir pris quelques heures de repos, était à nouveau à même de l’aider.
Conscient que cela ne suffirait pas, il y puisa tout de même sans vergogne, et continua seul jusqu’à l’aube suivante après que Kuun se fut à nouveau écroulé.

Quand le soleil se leva, Tel’Ay Mi-Nag ouvrit les yeux, au grand soulagement de Maal Gami, qui n’avait jamais été sûr de lui en utilisant la Force de cette manière, nouvelle pour lui.
– Maître…, fit Tel’Ay d’une voix hésitante, ses yeux entièrement noirs voilés par la fatigue.
– Le suis-je encore à tes yeux, traître ? rétorqua froidement Maal Gami.
– Je ne suis pas…un traître, mon maître. Vous m’aviez…autorisé à me retirer de la Confrérie.
– En effet, et peut-être cela était-il une erreur. Quels sont tes projets ?
– Retrouver ma femme et mon fils, maître.
– Je t’ai remis sur pied, alors que tu nous a renié, et tu voudrais partir dans une quête improbable à bord d’un de mes navires ? C’est bien cela ?
Tel’Ay réfléchit un long moment, après s’être concentré pour retrouver toute la lucidité de son esprit. Son avenir, sa vie en dépendaient.
– L’idée est là, maître. Mais si vous m’avez soigné, c’est que vous avez des plans me concernant. Et je serais bien ingrat si je n’y adhérais pas. Que voulez-vous que je fasse pour vous, après que j’aurais retrouvé ma famille ?
Maal Gami avait eu bien du temps pour réfléchir à cette question depuis trois ans que Tel’Ay avait quitté la Confrérie. Aussi la réponse ne se fit pas attendre :
– Je veux deux holocrons. Un Sith, un Jedi. Les plus anciens possibles. Les anciens Sith se sont fait consumer par le Côté Obscur, et le fondateur de notre Confrérie, Maal Taniet, a alors prononcé le plus grand de nos interdits : nous ne devons jamais nous laisser entièrement dominer par le Côté Obscur, nous devons toujours avoir le contrôle. Le Côté Obscur est à notre service, pas l’inverse. Mais en suivant cette voie, nous nous sommes coupés de certaines sources de pouvoir d’antan. Je veux les retrouver et voir si on peut les réutiliser en harmonie avec notre philosophie.
– Je comprends, maître. Maal Taniet a posé des limites, et de ce fait limité nos pouvoirs.
– Exactement, mon garçon. Les Jedi font la même chose de leur côté, c’est pourquoi certains pouvoirs leurs seront à jamais inconnus.
– Les anciens Sith ne s’imposaient pas ses limitations.
– Et c’est ce qui les a détruit ! tonna Maal Gami. Mais je reste persuadé que si nous redécouvrons d’anciens pouvoirs, nous saurons les adapter à notre philosophie.
– Je comprends, maître. Comptez sur moi, vous aurez votre holocron.
– Mes holocrons ! Je veux également un holocron Jedi, je te l’ai dit. Pour la même raison. Nous avons mésestimé l’utilisation de certains pouvoirs, et il est grand temps de combler nos lacunes. Je m’intéresse particulièrement aux techniques de guérison, que nous avons perdu, ainsi que celles liées aux distorsions des machines. La technologie est partout, omniprésente, et Maal Taniet, malgré tous ses mérites, ne s’y est pas intéressé. Cette faiblesse doit être corrigée.
– Mais pourquoi n’entreprenez-vous pas vous-même des recherches sur ces sujets, maître ? Je suis certain que vous arriveriez au même résultat en fin de compte ?
– Au bout de combien de temps, Tel’Ay ? demanda d’une voix radoucie Maal Gami. Au bout de combien de temps ? Même si j’étais capable de retrouver les pouvoirs que nous avons perdu, il faudrait des siècles de tâtonnements pour les remettre au point, hors ses essais et efforts ont déjà été accomplis par d’autres. Il n’est donc nul besoin de tout recommencer.
– Je comprends, maître, répondit Tel’Ay avant de se plonger dans un long mutisme.

En tant que Sith, Tel’Ay Mi-Nag était en parfait accord avec les conclusions de son maître. Mais était-il encore un Sith ? Quand il avait rencontré la Skelor Dibidel, lors de la dernière mission qu’il avait accompli pour Maal Gami, elle lui avait fait entrevoir un avenir avec elle. Dans cette voie, il aurait certes abandonné la quête du pouvoir, mais aurait obtenu une forme de bonheur beaucoup plus simple.
Maal Gami ne l’avait jamais su, mais lors de leur première rencontre, il s’était présenté à elle en tant que Sith. Cela ne l’avait pas dérangé à l’époque, bien qu’un tel aveu fut formellement interdit par la Confrérie : il avait de toute manière décidé que Dibidel mourrait à la fin de leur conversation. Mais de fil en aiguille, il s’était mis à éprouver des sentiments envers elle, avant de décider de lier son avenir au sien.
Il lui avait dit adieu quand il était retourné voir son maître, persuadé que celui-ci l’éliminerait quand il lui ferait part de son désir de quitter la Confrérie. Contre toute attente, il en était ressorti vivant et intact.
D’un autre côté, Dibidel l’avait vu œuvrer sur les forces du Côté Obscur, et connaissait quelques-uns des sinistres exploits qu’il était capable d’accomplir. Lors des échanges de leurs vœux nuptiaux, elle lui avait fait solennellement promettre de renoncer à ses pouvoirs. A ce prix et à ce prix seulement, ils auraient un avenir en commun. Il avait cédé.
Mais aujourd’hui, il avait rompu cette promesse. Une partie de son être en éprouvait de la honte, tandis qu’une autre, qui n’était pas ce qu’il y avait de plus sage en lui, lui susurrait que sans la Force, il serait mort à l’heure qu’il était…et que donc il n’aurait rien pu pour sa famille.
Elle comprendra que je n’avais pas le choix, tenta-t-il de se rassurer. Je la sauve, je me mets au service de mon maître encore pour quelques mois, et tout rentrera dans l’ordre.
– C’est entendu, mon maître. Vous aurez vos holocrons, je m’y engage.
– Bien. Je mets un transporteur à ta disposition, et tu ne seras pas seul dans ta quête : Kuun Hadgard t’accompagnera.
– Très bien, mon maître, répondit Tel’Ay en dissimulant un sourire.
Lui et Kuun ? S’il y avait bien un être au sein de la Confrérie qui pouvait se targuer d’être l’ami de Tel’Ay, c’était bien le Corellien. N’était la présence de leur maître, ils auraient été intenables pendant leurs années d’apprentissage sur Meros V. Et voilà que pour la première fois de leur vie, ils étaient autorisés à accomplir une mission ensemble ! Pour Tel’Ay, il ne faisait aucun doute que rien ne serait capable de leur résister : c’était comme si Dibidel et Ro’Lay étaient déjà retrouvés, et que les holocrons étaient en leur possession !
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Chapitre IV : préparations

Tel’Ay Mi-Nag décréta qu’il n’avait pas de temps à perdre. Son maître l’ayant autorisé à partir à la recherche de sa famille, il voulut partir le plus vite possible, ce qui fut fait une heure plus tard, le temps de réveiller Kuun et de le mettre au fait des décisions qui avaient été prises.
Ensuite et ensuite seulement, il se préoccupa de l’état de son bras gauche. Une attelle métallique avait été bricolée autour, et fermement accrochée à son torse afin que ce point mort ne l’empêche pas de bouger. Ses bandages dégageaient de fortes effluves de bacta. Il avait sifflé de dépit en visualisant dans la Force les centaines de fragments d’os brisés. Voilà qui dépassait de loin ses pouvoirs de guérison, mais il était hors de question de remplacer son membre mort par un bras cybernétique. Les Skelor se méfiaient de la technologie, et apprendre à vivre avec ses tares et ses faiblesses faisait partie de leurs traditions ancestrales.
Il aurait mieux valu l’amputer, ce qui ne dérangeait pas outre mesure Tel’Ay : qu’était la perte d’un bras à côté de la maîtrise de la Force ? Mais il préféra différer ce choix : grâce au bacta, cette blessure pourrait rester en l’état un certain temps. Sans oublier que si il parvenait, ou plutôt quand il parviendrait à mettre la main sur un holocron Jedi, celui-ci lui indiquerait peut-être un moyen de se soigner.

A peine réveillé, Kuun avait retrouvé leur complicité d’antan, quand ils étaient tous deux les meilleurs apprentis de Maal Gami. Nulle jalousie entre eux, juste le désir d’être les meilleurs. De ce fait, ils avaient été les meilleurs amis du monde jusqu’au départ de Tel’Ay.
Ce dernier fut ravi de voir que Kuun était resté le même que dans son souvenir, malgré quelques changements, surtout physiques. Le Corellien mesurait un bon mètre quatre-vingt-dix, mais sa musculature s’était bien étoffée en trois ans. Adieu son visage poupin encadré de longues boucles rousses : aujourd’hui, il avait les cheveux très courts et ses traits avaient mûris. Ses yeux d’un bleu presque transparent étaient toujours aussi rieurs et il n’avait pas perdu son affabilité habituelle. Tel’Ay avait de tout temps eu l’impression qu’il existait deux Kuun : l’ami, prompt à sourire, et le disciple Sith, très sérieux, et perfectionniste.
Dès qu’il fut mis au courant de la situation, il lança à Tel’Ay :
– Tu pilotes ?
La grimace du Skelor, allergique à tout ce qui touchait à la technologie, le fit ricaner d’aise, et il s’installa au poste de pilotage.
Quant à Maal Gami, il conserva un visage fermé jusqu’à ce que ses deux apprentis ne soient partis. Ça y est, songea-t-il, les événements qui changeront à jamais notre Confrérie ont commencé.
Il éprouva un pincement au cœur quand Kuun Hadgard entra dans le transporteur. La Force lui appris que c’était la dernière fois qu’il le voyait. Mais pour quelle funeste raison ? se demanda-t-il. Qui de lui ou de moi va mourir ? Il n’avait pas la réponse à cette question, et cela l’inquiétait énormément. Kuun Hadgard et Tel’Ay Mi-Nag étaient ses deux seuls apprentis dignes de lui succéder, et le temps où il passerait la main se rapprochait à grands pas. Après tout, n’avait-il pas vécu déjà cent vingt-trois ans ?

– Tel’Ay, qu’est-ce qui se passe ? Toi et le maître êtes en froid ?
Kuun posa cette question peu après leur décollage, avec aussi peu de tact que dans le souvenir de Tel’Ay.
– En effet, mon ami, répondit le Skelor en arborant un mince sourire. La soi-disant mission dont m’a chargé Maal Gami il y a trois ans n’en étais pas une. J’ai rencontré l’amour et décidé de quitter la Confrérie.
– L’amour ? Quitté la Confrérie ? Qu’est-ce que c’est que ces salades ?
– C’est quelque chose que tu ne comprendras jamais tant que tu ne l’auras pas expérimenté, répondit simplement Tel’Ay.
– Mouais, rétorqua Kuun sur un ton dubitatif. N’empêche que tu as beau faire le malin, le maître a eu raison de m’ordonner de t’accompagner : tu sembles plus mort que vif.
– Je suis assez vivant pour te mettre une raclée, au sabrolaser ou à mains nues.
– C’est ça, fit Kuun après avoir éclaté de rire. Dans tes rêves, reptile !

Dès qu’ils eurent quitté l’atmosphère de Velinia III, le Corellien s’enquit de la direction à suivre.
– J’y ai réfléchi, répondit posément Tel’Ay. En voulant m’assurer que ma famille était sauve, je me suis rendu compte que nos assaillants étaient des Togoriens, ça ne te dit rien ?
– Hum…il n’y a pas eu une histoire de Togoriens bannis de leur planète pour avoir vendu certains de leurs congénères à des esclavagistes Hutt, où quelque chose comme ça ?
– Exactement. Ils étaient une centaine, et cela s’est passé il y a dix ans à peu près. Beaucoup sont morts depuis, mais aux dernières nouvelles, ceux qui restent exercent toujours cette activité.
– Et tu sais où les trouver ?
– Essayons TiionSee. Cette boule de fange se trouve entre les territoires Hutt et Kessel, où le besoin d’esclaves est toujours criant. Il s’y trouve un marché d’esclaves florissant.
– Et comment on procède, si les tiens sont là ? On se la joue subtil ou violent ?
– Je veux récupérer tous les membres de la colonie.
– Tous ? Et combien ils étaient ? Quatre cent, c’est ça ? Hum. J’ai ma réponse, alors. Ce sera violent.

Le trajet en hyperespace dura une semaine, pendant laquelle ils passèrent beaucoup de temps à essayer de soigner le bras de Tel’Ay. Exercice harassant s’il en fut : ils s’aperçurent qu’ils étaient capables, via la Force, de réassembler les os, mais ils comprirent rapidement que cela leur demanderait énormément de temps. C’était comme de faire un puzzle en 3D composé de milliers de pièces. Au bout d’une semaine d’efforts, ils étaient incapables d’estimer leurs progrès même si, du point de vue de Tel’Ay, il y en avait.

Ils ne négligèrent pas pour autant leur entraînement, et s’affrontèrent plus d’une fois au sabrolaser. Kuun remporta leur premier combat, de justesse, et s’exclama :
– Et bien, mon vieux, joli combat ! Et avec une seule main, qui plus est. Heureusement que tu es droitier.
– Désolé, vieux, fit Tel’Ay avec son mince sourire habituel au coin des lèvres, mais je suis gaucher.
La réponse vexa profondément Kuun, qui ne revint jamais sur le sujet.


Quand ils arrivèrent en vue de TiionSee, petite planète blanc-bleue suspendue telle une lanterne dans la voûte étoilée, ils se sentaient prêts à tout. L’entraînement avait aiguisé leurs réflexes comme jamais, ils n’avaient pas négligé de se reposer pour autant, et ils avaient acquis la certitude de pouvoir guérir le bras de Tel’Ay, même si cela allait leur prendre des mois.

TiionSee était une planète qui se voulait neutre. De fait, la planète était un carrefour de trafics en tous genres, plaque tournante de tous les crimes possibles et imaginables. Les autorités prélevaient une dîme sur tout navire se posant, ainsi qu’une taxe par tête. La milice locale se contentait de veiller sur le siège gouvernemental, également centre des impôts. Tant que l’impôt rentrait, la milice se moquait éperdument des questions de maintien de l’ordre. Si la situation dégénérait trop – règlements de comptes à grande échelle entre gangs, ou véritables batailles rangées dans les rues de Kil’lian, la milice sortait ses vieux canons-laser Arton-Blaydex MSP-2 et se contentait de tirer dans le tas. Les esprits ainsi calmés, les activités reprenaient progressivement…jusqu’aux troubles suivants.

Après avoir obtenu sans mal un cap d’atterrissage auprès des autorités, Kuun dirigea le transporteur vers l’un des minables astroports de Kil’lian, la capitale. Ils attachèrent peu d’importance au paysage qu’ils survolaient, ils n’étaient pas là pour faire du tourisme. Tout au plus notèrent-ils du coin de l’œil qu’il devait y faire froid, au vu des banquises qui recouvraient les deux pôles et remontaient jusqu’au tiers de chaque hémisphère. Entre les deux s’étendait un continent unique, ceinturé d’un océan bleu. Le relief était assez plat, parfois parcouru par des collines boisées.
Quant à Kil’lian, son architecture simpliste semblait suivre la géographie : pas ou peu de bâtiments hauts. Elle s’étirait surtout en longueur et se composait essentiellement d’immeubles à un voire deux étages, en permabéton grisâtre. L’ensemble, terne, était coupé par de longues rues rectilignes en simple terre battue de couleur ocre. Rues poussiéreuses par temps sec, bourbier dès que la neige et la pluie se mettaient à tomber.
Ils suivirent les coordonnées de la balise d’atterrissage et ils se posèrent dans ce qui n’était rien d’autre qu’un petit cercle de terre battue délimité par quelques lumières clignotantes, en périphérie de la ville. Une bonne moitié de ces cercles, composant l’astroport, étaient occupés par des navires. Les quatre plus grands d’entre eux, de deux cent mètres de diamètre, étaient présentement vides.

Ils s’encapuchonnèrent soigneusement et, sabrolaser à la ceinture, et mirent le pied sur TiionSee.
– J’ai un mauvais pressentiment, murmura Tel’Ay.
– Je le partage, vieux. Je sens de la violence et la mort qui rôde. Le tout en rapport direct avec nous.
– Tu as toujours été plus doué que moi pour sentir ce genre de choses, admit Tel’Ay. La mort, tu la vois pour nous ou pour d’autres ?
– Pour d’autres, fit Kuun en souriant. Mais ce n’est pas une raison pour faire preuve d’imprudence ou d’arrogance. Soyons discrets le plus longtemps possible.
Ils verrouillèrent le navire et se dirigèrent à pied vers les faubourgs, drapés dans le Côté Obscur de la Force.
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Chapitre V : TionSee (première partie)

Il se mit à neiger quand Tel’Ay et Kuun dépassèrent les faubourgs. Plus ils se rapprochaient du centre, plus ils croisaient de landspeeders et de camions sur répulseurs. La Force leur apprit qu’ils étaient remplis d’esclaves, dont la peur était presque palpable.
Ils finirent par débouler sur une place immense, cercle de plusieurs centaines de mètres de diamètre. Un capharnaüm monstrueux y régnait. Des centaines de cages grillagées et pleines d’esclaves parsemaient la place, chacune reliée par un tunnel grillagé à une estrade protégée par un champ de force. Ces podiums permettaient d’exhiber la marchandise, comme les deux Sith s’en aperçurent.
Les bonimenteurs étaient légions et criaient à qui mieux mieux pour attirer le client, vantant le mérite et la robustesse de leurs esclaves. Les tractations allaient bon train, sous l’œil aiguisé de gardes de corps, prêts à en découdre en cas de souci.
Dans leurs cages, les esclaves étaient parfois recroquevillés, mais il était difficile de dire si c’était de peur ou de froid.
Les deux Sith fermèrent leur esprit, face à toutes les émotions contradictoires qui saturaient la Force : peur, excitation, appât du gain, misère, tristesse. Par ailleurs, ils mirent le Côté Obscur de la Force à contribution pour ne pas être importunés. Il irradiait de leurs corps, provoquant une sensation de malaise lancinant chez qui les regardait avec trop d’insistance, et dissuadait les importuns de les aborder.

Tel’Ay dut presque crier à l’oreille de Kuun pour se faire entendre, tellement le brouhaha était important.
– La colonie de Velinia III était surtout composée de Rodiens, mais impossible d’en repérer dans ce bazar. Séparons-nous.
Kuun acquiesça d’un signe de tête. Quand ils se retrouvèrent, une demi-heure plus tard, leurs recherches n’avaient rien données : ils n’avaient vu ni Togorien ni Rodien. La neige, qui n’avait pas cessée de tomber, commençait à transformer la place de terre battue en bourbier. La température continuait à chuter mais cela ne les dérangeait pas outre mesure : il leur suffisait de réguler leur propre chaleur corporelle pour ne pas souffrir du froid.
A plusieurs reprises, ils virent des promeneurs isolés être pris à parti, sans raison apparente.
Une fois réunis, Kuun montra à Tel’Ay les bâtiments bordant la place : la plupart arboraient une enseigne lumineuse indiquant des débits de boisson. Après s’être consultés du regard, ils entrèrent dans le plus imposant.

La cantina était imposante mais miteuse, et noire d’une foule hétéroclite issue des quatre coins de la Galaxie. Ils prirent vite la mesure de la mentalité locale quand Kuun fut pris à partie à son tour.
– Tu m’as regardé, fils de chienne, tu as un problème ? l’agressa un Trandoshéen à la peau cuivrée qui le dépassait d’une bonne tête.
Sa tenue le désignait comme étant un chasseur de primes, et pendant qu’il parlait, ses mains s’étaient aussitôt rapprochées de son blaster et de sa vibro-lame, tous deux accrochés à sa ceinture.
– Je ne t’ai pas regardé, répondit placidement Kuun, le regardant droit dans les yeux pendant qu’il agissait sur la Force pour apaiser son interlocuteur.
– Et en plus tu oses de parler ? Je vais te faire la peau, crevure ! explosa l’être reptilien en s’emparant de ses armes.
Tout se passa ensuite très vite. Tel’Ay fit un pas en arrière afin de ne pas gêner son condisciple et profiter du spectacle. Kuun empoigna son adversaire au niveau des poignets, bien que la différence de gabarit entre les deux tournait nettement en faveur du Trandoshéen. Celui-ci arbora une expression incrédule quand il se rendit compte que, malgré ses efforts, il ne parvenait pas à relever ses mains armées vers Kuun. Il se pencha brusquement en arrière et lança sa jambe droite vers Kuun, pour lui porter un coup aussi vicieux que puissant au bas-ventre. Le Sith fut surpris et ne parvint pas à éviter totalement l’attaque. Violemment soulevé du sol, il lâcha les mains du Trandoshéen, pivota dans les airs, prit une impulsion des deux pieds en retouchant le sol, et effectua un saut périlleux par-dessus le Trandoshéen. L’œil acéré de Tel’Ay n’en perdit pas une miette. Les clients proches, qui s’étaient éloignés pour ne pas prendre de mauvais coup, ne virent qu’une tache floue trop rapide pour être suivie des yeux. Le Trandoshéen avait de bons réflexes : à peine Kuun avait-il touché le sol qu’il l’eut dans la ligne de mire de son blaster. Il n’eut pas le temps de tirer. Le poing fermé de Kuun jaillit et s’abattit violemment entre les deux yeux du chasseur de primes, accompagné d’un craquement de mauvais augure pour le Trandoshéen. Ses yeux se voilèrent, il tituba puis s’écroula.

Tel’Ay rejoignit Kuun en silence, et tous deux retournèrent à leurs investigations. Les conversations, qui s’étaient tues pendant l’altercation, reprirent comme si rien ne s’était passé. Deux serveurs corpulents s’emparèrent du corps flasque et le jetèrent sans ménagement hors de l’établissement.
– Joli coup, commenta Tel’Ay. Je ne connaissais pas cette technique de renforcer son poing avec la Force.
– J’aime assez, approuva Kuun. C’est plus discret que des éclairs de Force ou qu’un coup de sabrolaser. As-tu senti son horreur quand la dernière étincelle de vie a quitté son corps ?
– Je la savoure encore, répondit Tel’Ay en hochant la tête. Mais à l’avenir, sois plus attentif : il a réussi à te surprendre et cela lui a permis de te porter un coup.
– Tu as raison, j’étais trop sûr de moi, j’ai fait preuve d’arrogance, soupira Kuun. Cela n’arrivera plus, comptes-y. Bon, si nous retournions à nos moutons ? Il y a énormément de monde, ça ne va pas être facile de repérer nos proies.
– Tu crois ça ? rétorqua Tel’Ay en lui désignant le comptoir de l’établissement. Un gigantesque Togorien, à la fourrure noire striée de bandes blanches, s’en éloignait lentement. Bien que la cantina déborda de monde, la route qui le menait à sa table s’ouvrait comme par enchantement. Nul ne semblait vouloir chercher noise à cette imposante créature féline haute de deux mètres cinquante.
Les deux Sith le suivirent tranquillement : au vu de sa taille, ils ne risquaient pas de le perdre de vue. Il s’installa à une table où cinq autres Togoriens étaient déjà assis. Tous étaient bardés d’armes, de la simple vibro-dague au canon-blaster lourd.
– Sacrés bestiaux, commenta Kuun, quelque peu impressionné par le groupe.
– Ouais, bah j’ai deux mots à leur dire, répondit sèchement Tel’Ay en se dirigeant résolument vers eux.
Kuun lui emboîta le pas après avoir pris soin de vérifier que son sabrolaser était à portée de main.

La table des Togoriens se trouvait près d’un mur, et nul ne prenait le risque de s’en approcher à moins de deux mètres. Dès qu’ils virent Tel’Ay, suivi de près par Kuun, se porter vers eux sans hésitation, leurs miaulements, cris et rires se turent comme par enchantement, et ils dégainèrent leurs blasters à l’unisson vers les deux importuns. Toute trace de détente avait déserté leurs yeux aux pupilles fendues, remplacée par une expression de mauvais augure. Les Sith s’arrêtèrent à un mètre de la table, et Tel’Ay prit la parole.
– Salutations, messieurs.
Il n’y eut pas de réponse. Que du silence et des expressions faciales tendues.
– Je suis à la recherche d’esclaves qui ont été mis récemment sur le marché. Des Rodiens. Cela vous dit quelque chose ?
Oui, songèrent les Sith dans le silence pesant, au vu du frémissement dans leurs esprits, perceptible dans la Force.
De son bras valide, Tel’Ay ouvrit lentement son long manteau, offrant à la vue des Togoriens son sabrolaser. S’il espérait les impressionner et les amener à coopérer, il en fut pour ses frais. Il sentit leur excitation, le défi et l’instinct de la chasse prendre le pas sur tout autre considération. Les Togoriens ouvrirent le feu. L’enfer se déchaîna.
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Re: Tel'Ay Mi-Nag (by Minos)

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chapitre V : TionSee (suite et fin)

Les deux Sith surent que les Togoriens allaient tirer une seconde avant qu’ils ne le fassent. Tout parut ralentir autour d’eux. Quand les doigts griffus et poilus des dangereux félins pressèrent la gâchette de leurs armes, Kuun et Tel’Ay étaient prêts, sabrolaser déjà allumés dans la main. Leurs lames irradièrent une lumière intense d’une chaude couleur orange vif.
Leurs lames se mirent à virevolter en tous sens pour parer les tirs de blaster, à une vitesse si rapide qu’elles ne furent rapidement plus que des taches floues dansant devant eux et semblant douées d’une vie propre.
Les deux Sith ne furent guère impressionnés par le déluge de feu déversé sur eux : les Togoriens ne prenaient même pas la peine de les viser, se contentant de tirer dans leur direction. De ce fait, Kuun et Tel’Ay, parfaitement campés sur leurs pieds, n’avaient pas à parer tous les tirs et ignoraient ceux qui ne représentaient pas une menace pour eux.
En revanche, vu la densité de la foule dans la cantina, beaucoup de ces tirs perdus s’abattirent sur la clientèle derrière eux, semant mort, destruction et panique, mais ce n’était pas leur problème. Seuls leurs cibles comptaient.
Au bout de trente secondes sur la défensive, Tel’Ay murmura d’un ton froid :
– Je veux le grand rouquin vivant. On se débarrasse des autres.
– Comme tu veux, répondit Kuun, tendu et concentré.

Ils contre-attaquèrent au même moment : via la Force, Tel’Ay projeta violemment la table des Togoriens sur leurs adversaires, tandis que Kuun renvoyait désormais les traits de blaster sur la tête des tireurs. Trois tombèrent en moins de deux secondes, après quoi le Corellien éteignit son sabrolaser.
Tel’Ay bondit, tel un cobra attaquant ses proies, et abattit d’un double et gracieux moulinet deux autres Togoriens qui s’extirpaient des débris de la table.
Le dernier Togorien, à la fourrure rousse tachetée de noir, et qui allait tirer sur Tel’Ay avec ses blasters, vit avec stupéfaction ses deux armes lui être arrachées des mains par une pression invisible. Les blasters se posèrent aux pieds de Kuun, impassible.
Tel’Ay, par le truchement de la Force, balaya violemment le Togorien, qui alla s’écraser lourdement contre le mur derrière lui. Il s’écroula, le souffle coupé. Tel’Ay s’accroupit sur son adversaire et lui murmura froidement :
– Je réitère ma question : où sont les colons Rodiens de Velinia III ?
– Je…je ne vois pas de quoi tu parles, siffla le Togorien d’une voix rauque.
– Ça, c’est dommage, rétorqua Tel’Ay, en abattant son sabrolaser d’un geste sec sur l’épaule droite du Togorien.
Celui-ci ne cria pas mais écarquilla les yeux en voyant son bras se détacher de son corps. Sa terreur était parfaitement palpable dans la Force.
– On peut continuer à jouer longtemps à ce petit jeu, boule de poils : il te reste un bras, deux jambes, deux yeux et j’en passe. La Force me dit que tu mens, et parmi les crânes que tu arbores en décoration à ta ceinture, il y en a deux qui appartiennent clairement à des Rodiens. Qui plus est, ils sont trop propres pour être anciens. Alors, soit tu parles et tu restes en vie, soit je te découpe en tranches avant de te liquéfier le cerveau.
– Les Jedi n’agissent pas ainsi, miaula piteusement le Togorien, toute trace de bravade évanouie.
– Qui te dit que j’en suis un, crétin ? répliqua Tel’Ay avec un mince sourire torve.
La peur atteignit un nouveau palier dans les yeux du Togorien, et il répondit d’une traite.
– Ils ont été livrés aux Hutts qui les ont envoyés sur la planète Geddino pour extraire l’épice gélium. Leurs yeux à facettes sont très utiles pour traquer cette épice.
– Je vois ce que tu veux dire, fit Tel’Ay en se souvenant brièvement de ce qu’il savait sur l’épice gélium. Il y avait aussi quelques non-Rodiens parmi les colons. Ont-ils été envoyés au même endroit ?
– Non. Arbella la Hutt les a gardé pour son usage personnel.
– Et on peut la trouver où, la limace ?
– Sur Nal Hutta, je pense.
– Parfait. Tu as quelque chose a ajouter avant de mourir ?
– Mais tu avais dit que…
– J’ai menti, coupa Tel’Ay en posant sa main sur le front du Togorien.
Il lança une violente décharge de Force sur la présence psychique du Togorien, et il la regarda se dissoudre. Il se reput de ses dernières pensées, habitées par une terreur sans nom.
– Quel merveilleux spectacle, fit Kuun en souriant largement. On ne s’en lasse jamais…et nos traces sont couvertes.
Tel’Ay se contenta d’opiner du chef.

Nul n’osa s’interposer face à eux quand ils quittèrent les lieux. La pitoyable milice locale attendait sagement dehors et détourna le regard quand ils sortirent. Ce n’est que quand ils furent sûrs qu’ils ne reviendraient pas qu’ils investirent la cantina pour ramasser les morceaux et jouer les bravaches à contretemps.
Ils restèrent silencieux pendant qu’ils rejoignaient l’astroport, et Kuun sentait la fureur qui habitait Tel’Ay. Le Skelor finit par la transformer en forces qui vinrent habiter et renforcer son corps. Toujours domestiquer le Côté Obscur, ne jamais se laisser contrôler par lui. Telle était l’essence des enseignements de la confrérie de Maal Taniet.
Ils furent arrêtés à l’entrée de l’astroport par une troupe dépareillée qui se donnait pompeusement le nom de « douaniers ». Les deux Sith n’avaient pas eu affaire à eux à l’aller car la philosophie locale était de laisser les visiteurs libres mais de les intercepter avant qu’ils ne repartent.
Il arrivait en effet que quelques visiteurs aient les moyens de payer la taxe de l’astroport en arrivant, mais que les circonstances de leur séjour fassent qu’ils soient entièrement ratissés au moment où ils voulaient repartir. Et qui n’était pas capable de payer la taxe était réduit en esclavage sur-le-champ.

A vrai dire, ni Kuun ni Tel’Ay n’étaient au fait de cette charmante coutume, et seul Kuun avait un peu d’argent. Quand les douaniers annoncèrent la somme extravagante qu’ils réclamaient aux deux Sith, ceux-ci échangèrent un regard plus ennuyé qu’autre chose. Ils mirent à contribution le Côté Obscur pour exercer leur spécialité, à savoir la manipulation des esprits faibles.
Les quatre douaniers furent persuadés d’avoir touché leur argent et laissèrent passer les deux amis. Quelques minutes plus tard, alors que les Sith décollaient, les souvenirs de l’heure écoulée s’évanouirent de l’esprit des miliciens.

– Alors, mon frère, demanda Kuun à Tel’Ay, Geddino ou Nal Hutta ?
– Ma famille a plus de chance de se trouver sur Nal Hutta, mon choix est donc déjà fait.
– Hum…
– Quoi, hum ? C’est un problème ?
– On peut être sur Geddino demain, mais il nous faudra pas loin d’une semaine pour rallier Nal Hutta. Si on va chercher ta famille en premier, nous laissons tes amis Rodiens dans les mines d’épice gélium au moins quinze jours. Tu connais comme moi les conditions de vie dans ces mines : à ton avis, combien seront encore en vie quand nous arriverons ?
Tel’Ay resta longtemps silencieux. Il s’était juré de sauver tous ses compagnons, et il ne faisait jamais de promesses vaines. Maal Gami, en même temps qu’il les avait éduqué sur la voie du Côté Obscur, leur avait inculqué le sens de l’honneur. Tel’Ay soupira bruyamment, comme vaincu par le poids de ses propres pensées. Kuun avait raison : ils devaient d’abord essayer de sauver le plus grand nombre.
– Geddino, dit-il simplement.
– Très bien, Tel-Ay. Je programme le cap.
– Envoie un message sur un canal officiel de la République et annonce que les colons de Velinia III se trouvent sur Geddino. Dès que nous les aurons libéré, nous pourrons repartir l’esprit libre, ils seront pris en charge.
– D’accord. Au fait, tu t’es pas mal débrouillé en bas, avec un seul bras.
– Peuh ! Il aurait pu me manquer mes deux jambes que ça n’en aurait pas été beaucoup plus difficile ! Tous ces minables, aussi nombreux soient-ils, ne peuvent pas rivaliser avec nous, car nous avons la Force.
– Oui, tu as raison. Les seuls qui peuvent éventuellement nous valoir sont les Jedi, mais nous faire connaître d’eux risquerait de sonner le glas de notre Ordre.
– Aussi devons-nous continuer à agir dans l’ombre. TionSee est très éloigné des frontières de la République, il y a donc peu de chances pour que les Jedi apprennent ce qui s’est passé ici. Et de toute manière, ils n’ont aucune autorité ni prérogative en-dehors de la République.
– C’est vrai. Bon, on se le fait, notre deuxième round au sabrolaser ?
– Puisque tu es si impatient de mordre la poussière à nouveau, je ne vais pas te faire attendre plus longtemps !
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Chapitre 6 : Geddino

Sur Meros V, enfoncé dans un large fauteuil garni de coussins, au fond de sa caverne, Maal Gami réfléchissait à l’avenir. Un avenir où les Sith n’auraient pas besoin de se cacher. Il ne faisait aucun doute à ses yeux que ses deux meilleurs élèves, Tel’Ay Mi-Nag et Kuun Hadgard, allaient parvenir à remplir leur mission : ils mettraient la main sur les deux holocrons qu’il leur avait réclamé.
Il y avait néanmoins un problème. Quand ils l’avaient quitté, sur Velinia III, il avait clairement ressenti qu’il ne reverrait jamais Kuun vivant. Mais qui allait mourir ? Son élève ou lui-même ? Les conséquences, selon que ce soit l’un ou l’autre, seraient totalement différentes. Kuun mort, Maal Gami perdait un excellent apprenti, mais la vie continuait. En revanche, si lui-même disparaissait, ce serait la pérennité même de la Confrérie qui serait remise en cause, car il n’avait pas d’héritier désigné.
A vrai dire, au fil des ans, il avait désigné successivement trois de ses élèves comme futurs maîtres. Mais aucun de ces héritiers n’avait survécu plus de trois mois à cette nomination. Morts accidentelles ou meurtres camouflés, Maal Gami n’avait pas réussi à le déterminer, ce qui n’avait pas manqué de l’inquiéter. Il ne croyait pas au hasard, ce qui ne laissait qu’une possibilité : l’un de ses élèves ourdissait dans l’ombre pour prendre le pouvoir. Et Maal Gami, malgré son savoir et son expérience de la Force, était incapable d’identifier ce traître potentiel.
Un membre de la Confrérie œuvrait dans l’ombre de l’ombre, et cette voie était fermée au Maître. Il devait prendre rapidement ses dispositions pour que survive les enseignements de Maal Taniet.


Kuun était assis sur le sol de la soute du navire. Haletant, il cherchait son souffle et transpirait abondamment. Près de lui, Tel-Ay était allongé sur le dos, également épuisé. Les Skelor ne transpiraient pas, mais toutes les écailles blanches de son corps s’étaient légèrement entrouvertes afin de lui apporter un peu de fraîcheur. Kuun avait l’air aussi ravi que son compagnon renfrogné, et il lui lança :
– Un partout, monsieur le Skelor ! Cette fois-ci, j’ai gagné !
– Un coup de chance, monsieur le Corellien, maugréa Tel-Ay sur un ton faussement bougon.
Au fond, Tel-Ay était réellement irrité : il s’était battu aussi bien que d’habitude, en phase avec la Force, mais Kuun avait de son côté accru sa concentration et était parvenu à le vaincre. De justesse, certes, mais tout de même.
Les deux amis s’adoraient car leurs puissances se valaient, provoquant une saine émulation qui les poussaient à toujours devoir se dépasser pour apprendre et être les meilleurs. Et cela depuis toujours. A chaque fois que l’un surpassait l’autre dans un domaine, le vaincu n’avait de cesse de s’entraîner pour combler son retard : Tel’Ay devait donc ajouter une nouvelle ligne à la longue liste des choses qu’il devait accomplir.

– Que sais-tu de Geddino ? reprit Kuun.
– Rien du tout, et toi ?
– Je n’en avais jamais entendu parler avant hier, avoua le Corellien. Dommage qu’on ne puisse pas contacter le Maître. Ce qui m’a toujours impressionné, au cours de toutes les missions que j’ai accompli pour lui, c’est que nos navordinateurs sont extrêmement complets : je n’ai qu’à rentrer un nom de planète pour que ses coordonnées s’affichent. Jamais je ne suis tombé sur une planète inconnue.
– Je me déjà fait la même réflexion par le passé, avoua Tel-Ay. Il est étonnant de voir que nous n’y connaissons pas grand-chose en technologie, y compris dans des calculs de voyage à travers l’hyperespace, mais que nos navordinateurs soient capables de faire ces calculs eux-mêmes. Heureusement pour nous, d’ailleurs.
– C’est vrai. Bon, on aura la surprise en arrivant là-bas. Nous avons encore quelques heures devant nous : on s’occupe de ton bras ?
Tel-Ay acquiesça, tout en baissant le regard sur son membre qui semblait mort, attaché comme il l’était contre sa poitrine, pour ne pas le déranger en cas de mouvement. Il s’en faudrait bien plus que de quelques heures pour parvenir à le soigner définitivement, mais chaque seconde qui y serait consacrée les rapprocherait du but. En attendant, les pansements au bacta stabilisait son état et stoppait la souffrance.

Ils quittèrent l’hyperespace sept heures plus tard, et purent contempler leur objectif par le cockpit. Geddino était une petite planète, plus ovoïde que sphérique, et qui semblait de prime abord assez désolée. Elle était d’une couleur mauve zébrée de noir, peut-être causé par la présence de montagnes et de canyons. Nulle trace de végétation ni d’eau de prime abord.
– Je vais voir si je peux repérer des êtres vivants, malgré la distance, fit Tel-Ay qui ferma les yeux et appela la Force.
Une dizaine de secondes plus tard, ce fut Kuun qui s’exclama :
– Ça y est, je sais où ils sont !
– Je suis impressionné, répondit Tel-Ay, vexé. Pour ma part, je n’ai pas réussi à ressentir la moindre présence d’êtres vivants.
– Moi non plus, répondit Kuun en riant, mais cette chose – et il désigna un écran sur lequel clignotaient quelques points de couleur – s’appelle un senseur et vient de m’indiquer le seul endroit de la planète où se trouvent concentrés des êtres vivants et du métal manufacturé. Je mets le cap dessus. La Force n’est qu’un outil, Tel-Ay, n’oublie pas qu’il en existe bien d’autres, conclut-il en tapotant l’épaule de son compagnon.
– Oui, maître, grinça Tel-Ay ironiquement.

Il ne fallut que quelques minutes pour que la console de communications ne se mette à biper.
– On les ignore, répondit Tel-Ay au regard interrogatif de Kuun. La causette, ça va un temps, et ce temps est passé. On rentre dans le tas.
– Ça me va. Prend la tourelle de tir, au cas où. Tu as beau tirer comme un pied, dans le pire des cas tu leur feras peur.
Tel’Ay opina du chef et s’installa à la console de tir, sans répondre à la remarque somme toute judicieuse de Kuun : il n’aimait pas ce qui touchait à la technologie et ne s’en servait que par nécessité…et avec peu d’efficacité.

Des échos ne tardèrent pas à clignoter sur l’écran du senseur.
– Gaffe, Tel-Ay, on a de la visite ! Quatre vaisseaux se dirigent sur nous.
Kuun était loin d’être un pilote exceptionnel et en avait bien conscience, aussi fit-il basculer leur navire vers le sol tortueux de Geddino. Il estimait qu’ils auraient plus de chances de s’en sortir en se cachant et en louvoyant parmi les montagnes qui tapissaient la région que dans un combat dans l’atmosphère.
Bien que prévenus, ils furent surpris par l’apparition soudaine des chasseurs ennemis, très véloces. Tel’Ay les vit à travers le cockpit juste avant qu’ils n’ouvrent le feu : longs et effilés, ils ressemblaient à des tridents, dont les pointes se trouvaient à l’avant. La pointe du milieu abritait le cockpit et les deux latérales les canons-blasters, qui ne tardèrent pas à cracher leurs traits de feu mortel en rafale.
Kuun fit se cabrer le navire avec toute l’aide de sa science du pilotage, à savoir pas grand-chose de bon, et deux des tridents firent mouche. Les impacts firent trembler le navire des Sith et Tel’Ay fut éjecté de son poste. Plusieurs alarmes se mirent à mugir en même temps, une console se mit à fondre en dégageant une odeur nauséabonde. Un sifflement de mauvais augure se fit entendre, montant en crescendo.
– Qu’est-ce que tu fous ? se beuglèrent dessus les Sith, simultanément. Leur regard se croisa une seule seconde, et ce fut suffisant pour qu’ils se rendent compte qu’ils étaient dans la mouise de Rancor jusqu’au cou, ce qui n’était pas peu dire.
Kuun s’arc-bouta sur les commandes qui ne répondaient presque plus, essayant d’empêcher le navire de partir en vrille. Tel’Ay s’adossa à la paroi et colla fermement ses pieds contre une console pour ne pas être déséquilibré. Dans cette position précaire, il alluma son sabrolaser et commença à découper la paroi juste à côté de lui.
– Dirige-nous le plus près possible du sol ! beugla Tel’Ay. Il faut qu’on sorte de cette boîte de conserve au plus vite !
– Ça tombe bien, répliqua Kuun les dents serrées, on est en train de s’écraser ! Dépêche-toi de terminer ton trou, qu’on puisse dégager de là !
Le navire trembla à nouveau violemment, quand les chasseurs ennemis firent un deuxième passage. Les deux Sith entendirent une explosion latérale qui leur fit craindre le pire. Mais le navire semblait vouloir tenir encore un peu, même si une plainte lancinante, comme un cri d’agonie, se mit à vriller leurs tympans.
Tel’Ay termina tant bien que mal le découpage d’une ouverture et poussa violemment avec la Force. Il n’eut pas même pas le temps de se préparer à sauter quand le « bouchon » ainsi créé se détacha, car il fut aussitôt aspiré à l’extérieur, dans un maëlstrom de tourbillon venteux.

Kuun vit la scène du coin de l’œil et ôta prestement son harnais de sécurité. Il n’eut qu’à se redresser pour être aspiré à son tour : sa tête heurta le bord de l’ouverture et lui coupa le souffle, avant qu’il ne se mette à tourbillonner dans le vide.
Il lui fallu quelques secondes pour reprendre ses esprits. Il s’aida de la Force pour stabiliser sa descente. Il eut juste le temps de tourner la tête vers leur navire, avant de le voir s’écraser dans les montagnes arides, puis exploser.
Les chasseurs ennemis ne s’attardèrent pas, leur mission accomplie.
Kuun replongea dans la Force et entreprit de ralentir sa chute. Trente secondes plus tard, il posa le pied sur Geddino, comme une plume, mais épuisé par l’effort.
– T’en as mis du temps ! lui siffla Tel’Ay en sortant d’un renfoncement rocheux.
– Oui…moi aussi…je suis ravi de voir que tu t’en es sorti, vieux frère, haleta Kuun, recherchant son second souffle.
– Bon, assez perdu de temps, on a une mission à accomplir. On devrait trouver la mine en suivant la direction qu’ont pris les chasseurs en partout, reprit Tel’Ay en se mettant en route.
– J’arrive, soupira Kuun. Reste juste à espérer que la mine ne se trouve pas à cinq cent kilomètres, sinon on est pas rendu.
– Nous ne disposons que de trois ou quatre jours d’ici à ce que la République n’envoie un navire récupérer les Rodiens. Nous devons être partis avant leur arrivée.
– Tout simplement, murmura Kuun en secouant la tête. Hey, attend ! J’ai une idée !

Le camion-speeder progressait vite, et sa cible n’était pas difficile à voir : une colonne de fumée le guidait vers elle.
– Contact visuel dans deux minutes, chef, annonça Efey Ker’Arfa, le pilote Bothan.
– Parfait, Efey, répondit son supérieur, un Rodien du nom de Gargado.
Contrairement à ses frères de race, plus petit, il mesurait pas loin d’un mètre quatre-vingt, et sa musculature imposante ne l’en rendait que plus impressionnant. Chef de la sécurité de la mine de Geddino, il prenait un malin plaisir à torturer ses compatriotes, voués à l’extraction de l’épice gélium jusqu’à la mort. Cela ne lui posait pas de problème de conscience : il avait été banni de Rodia des années auparavant, pour des crimes trop horribles, même selon les critères lâches en la matière des Rodiens. Désormais, l’heure de la revanche avait sonné. A vrai dire, même s’il avait eu des scrupules, son salaire exorbitant les aurait vite fait taire.
Il repensa brièvement à ce drôle de petit transporteur qui était venu fourrer son nez dans leurs affaires. Il avait beaucoup ri en voyant avec quelle facilité les chasseurs de la mine s’en était débarrassé, mais il tenait à s’assurer en personne que nul n’avait survécu au crash.

Gargano fit arrêter le camion-speeder quand il vit les débris du transporteur, qui s’étalaient sur des dizaines de mètres.
– Allez, les gars, on se déploie ! lança-t-il à son escouade, composée d’une douzaine de mercenaires. Renmy, Kalidan, vous restez dans le camion.
Montrant l’exemple, il fut le premier à sortir, blaster lourd au poing. Ses hommes le suivirent le près et tous se dirigèrent au petit trot vers les débris enflammés.
Aucun ne vit les deux Sith entrer dans le camion-speeder : enveloppés dans le Côté Obscur de la Force, ils se dérobaient aux regards des gardes. Sabrolaser au poing, les deux envoyés de la Mort eurent tôt fait de déceler la présence des deux hommes laissés en arrière. Les gardes passèrent de vie à trépas sans s’en rendre compte. Ils étaient assis aux commandes du camion quand les deux Sith entrèrent silencieusement. Kuun en décapita un proprement, dont seule la tête dépassait du siège de pilotage. Sabrolaser au poing, Tel’Ay transperça l’autre siège, embrochant le deuxième garde du même coup. Il s’écroula en gargouillant.

Un quart d’heure plus tard, Gargano, perplexe, rassembla ses hommes : leurs senseurs portatifs n’avaient décelé aucune trace de tissus vivants parmi les débris. Qu’était devenu le pilote ? Il finit par conclure que le transporteur devait être piloté par un droïd, ce qui concordait avec la manière pitoyable dont il s’était défendu lors de son interception.
Ils s’en revinrent donc vers leur camion, aussi contents que détendus. Aucun d’eux ne vit les deux silhouettes noires qui se découpaient dans l’encadrement de la porte d’accès, mains pointées vers les gardes. Ce ne fut pas un combat, mais une boucherie.
Des éclairs bleuâtres jaillirent soudainement des mains de Kuun et vinrent s’abattre en sifflant sur les premiers rangs des gardes, qui s’écroulèrent en hurlant de douleur. Tel’Ay renversa les suivants d’une puissante poussée de Force, avant de lancer à son tour des éclairs de Force pour achever ses adversaires.
Ils ne cessèrent qu’après s’être assurés que toute vie avait quitté les corps racornis et brûlés des gardes. Haletants, ils reprirent leur souffle, tandis que l’odeur d’ozone qui allait de pair avec les éclairs se dissipait lentement sous l’effet d’une légère brise.

– Bon, on y va ? demanda Tel’Ay au bout de quelques minutes.
– Je t’attends, vieux, rétorqua Kuun.
– Très bien. J’espère simplement que tu pilotes mieux les camions-speeders que les vaisseaux !
Kuun ne répondit pas au sarcasme, se contenta de hausser dédaigneusement les épaules. Il mit le camion en branle, se brancha sur la balise de la mine et mit les gaz.
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Chapitre 7 : l’assaut

Tel’Ay et Kuun abandonnèrent le camion-speeder peu avant le coucher du soleil, après que Kuun ait affirmé qu’ils ne se trouvaient plus qu’à dix kilomètres de la mine, d’après les senseurs. Tel’Ay fut bien obligé de croire son ami sur parole, le senseur ne révélant à ses yeux que des jolies petites lumières se promenant sur des taches colorées.
Echaudés par leur arrivée en orbite autour de Geddino, ils avaient décidé d’un commun accord de faire une entrée discrète dans la mine, si cela s’avérait possible. Si leurs pouvoirs leur permettaient en effet de se fondre dans les ombres et de se dérober aux regards d’êtres vivants, ils n’avaient en revanche aucune incidence sur les détecteurs, radars et autres senseurs.
Ils commençaient à comprendre ce qu’avait voulu dire leur maître, Maal Gami, quand il avait pointé du doigt les lacunes de la Confrérie en matière de pouvoirs liés à la technologie. Comme d’habitude, il avait raison : les Sith devaient s’adapter pour survivre.

Ils s’approchèrent lentement, aux aguets. Sous leurs pieds, le sol montait tranquillement en pente douce, jusqu’à ce qu’au détour d’une saillie rocheuse, ils se retrouvent au pied d’un cratère mauve, escarpé et déchiqueté, et dont le sommet était coiffé par une coupole immatérielle bleuâtre. Ils virent en outre quelques tourelles cylindriques disséminées à intervalles réguliers sur la crête, toutes équipées d’un canon-blaster de taille assez respectable pour tenir la dragée haute à des croiseurs d’assaut.
– Il y a un champ de force, grimaça Kuun.
– Je vois cela. Tu as une idée de comment le désactiver ou le rendre momentanément inopérant, le temps qu’on le franchisse ? demanda Tel’Ay.
– Pas la moindre, reconnut le Corellien. On pourrait peut-être creuser un passage dessous ?
– Trop long, décréta Tel’Ay, pensif.
Il claqua soudain des doigts et dit :
– Nous sommes des imbéciles ! Jamais un camion-speeder ne pourrait franchir une telle crête, il y a forcément une entrée au niveau du sol ! Et il doit y avoir quelque chose comme une piste devant.
Ils mirent plus de deux heures à la trouver. Ce n’était pas tant l’obscurité qui les en avait empêché, car leurs pouvoirs leur permettaient d’adapter leur vision à différentes luminosités, mais elle était tout simplement très bien dissimulée.
A vrai dire, ce fut la Force qui la leur désigna. Tendus dans la recherche de leur objectif, ils avaient senti la Force les titiller à un endroit précis. A force de concentration, ils parvinrent à ressentir la présence d’une porte métallique dissimulée derrière un pan de mur rocheux. Ils réussirent même à en voir les contours, pourtant quasiment invisibles à l’œil nu.

La trouver fut le signal de la fin de cette interminable journée. Ils avaient énormément tiré sur leurs réserves et sauté deux repas : l’épuisement n’était pas loin. Ils devaient impérativement reprendre quelques forces, car ils allaient en avoir grand besoin d’ici peu.
Ils se mirent rapidement d’accord sur la marche à suivre : chacun se posta d’un côté de la porte, et Tel’Ay se roula en boule dans un coin. Il se plongea aussitôt dans une transe qui allait faussement – car sa fatigue ne serait que masquée – lui rendre l’intégralité de ses forces à son réveil, et pour quelques heures seulement. Kuun prit le premier tour de garde. Il réveillerait Tel’Ay au milieu de la nuit pour qu’ils inversent les rôles, sauf si les choses bougeaient avant.
L’attente commença.

Tel’Ay prit son tour de garde quatre heures plus tard, et Kuun put enfin goûter à quelque repos. Deux heures passèrent encore, et alors que les premières lueurs de l’aube se profilaient à l’horizon, l’instinct et l’ouïe de Tel’Ay perçurent du mouvement venant du cratère.
Il effleura l’esprit de Kuun d’une caresse mentale et eut la satisfaction de voir le Corellien bondir sur ses pieds en un éclair, pleinement réveillé et sabrolaser à la main, aux aguets.
– Tâchons d’entrer discrètement, murmura Tel’Ay.

La porte monumentale commença à s’ouvrir dans un bourdonnement diffus : bâti sur le principe d’une herse, ce grand carré de dix mètres de côté s’abaissa lentement. Les deux Sith se collèrent à la roche quand cinq camions-speeders en sortirent à allure réduite. Ils se faufilèrent à l’intérieur du couloir sombre ainsi révélé dès que la porte commença à se relever.
Ils arpentèrent prudemment le long corridor sombre, qui semblait taillé à même la roche, et au bout duquel un petit point lumineux était visible. Ils ne firent que quelques pas que des gyrophares rouges sang s’allumèrent tout autour d’eux, accompagnés par une alarme stridente et un avertissement sortant de haut-parleurs invisibles : « alerte, intrus, alerte, intrus, alerte… »
– Ça, c’est pour nous, murmura inutilement Kuun.
Devant eux, la lumière aperçue décrut rapidement : une paroi métallique se mit à descendre lentement, obstruant l’ouverture.
– Ils nous enferment ! siffla Tel’Ay. C’est maintenant que les choses sérieuses commencent !

Ils eurent à peine le temps d’arriver à la porte close qu’un sifflement s’ajouta à la cacophonie ambiante. Une épaisse fumée blanchâtre jaillit d’interstices voilés et se mit à envahir le sombre tunnel.
– Du gaz, souffla Tel’Ay après avoir humé brièvement l’atmosphère.
– Non mais pour qui est-ce qu’ils nous prennent, ces ânes ? Ils n’espèrent quand même pas nous arrêter avec du gaz ?
– Bah, en même temps, ils ne savent pas à qui ils ont affaire. En tout cas, il faut sortir d’ici et vite, conclut le Skelor.
Ils agirent sur leur métabolisme, par le truchement de la Force, afin de filtrer les vapeurs toxiques.
Kuun activa son sabrolaser et asséna un coup puissant sur la porte massive. Une simple éraflure apparut. Tel’Ay lui tapota l’épaule et lui montra le haut. Kuun comprit et, mobilisant la Force, sauta d’une dizaine de mètres pour se retrouver en équilibre précaire sur un surplomb rocheux au-dessus de la porte. Quelques coups de sabrolaser suffirent pour dévoiler l’espace vide qui la contenait quand elle était relevée.
Il fit signe à Tel’Ay de le rejoindre dès qu’il eut repéré une trappe de maintenance, tout en haut de l’espace vide. D’une simple pensée, il arracha le panneau grillagé qui en condamnait l’accès, et sauta pour atteindre cette nouvelle position. Il pénétra sans mal dans le tunnel de maintenance, conduit cylindrique d’un mètre de diamètre. Avant de s’y engager plus avant, il se retourna et tendit la main vers Tel’Ay, le Skelor n’ayant qu’un bras pour s’accrocher.
Ils rampèrent dans le conduit obscur une bonne demi-heure, guidés par Tel’Ay, qui indiquait à son compagnon quelle route suivre quand ils arrivaient à un embranchement. Le Skelor avait toujours eu un don certain pour l’orientation. Ils s’arrêtèrent finalement devant une grille et scrutèrent les lieux par-delà.
Les sirènes s’étaient tues, mais les gyrophares continuaient à projeter leurs flashs lumineux. De leur position, ils surplombaient une petite place carrée à ciel ouvert. Sur leur gauche, il y avait un hangar massif en permabéton, dont la grande porte était ouverte. Des wagonnets automatisés et posés sur des rails y entraient, emplis d’une sorte de poudre violette. D’autres en ressortaient, vides, et repartaient vers la droite, en direction d’un gouffre béant. Un bras métallique muni d’une grosse pince se chargeait d’accrocher les wagonnets vides à une grande roue qui tournait paresseusement au bord du gouffre, tandis qu’un autre décrochait les wagonnets pleins pour les installer sur les rails conduisant au hangar.

L’épice gélium. Elle avait fait son apparition une vingtaine d’années auparavant, découverte par un Hutt du nom de Varruka. Les Hutt étaient capables de voir dans l’infrarouge, mais Varruka, servi par une mutation génétique, distinguait l’aspect du spectre lumineux dans lequel l’épice gélium était visible. Il s’était beaucoup intéressé à cette substance d’origine minérale, et des tests en laboratoire avaient révélé qu’il s’agissait d’une substance à caractère psychotrope.
Les Hutt étaient des trafiquants dans l’âme, aussi Varruka avait-il vite mis sur pied l’extraction de la substance, après avoir découvert que les Rodiens aussi, grâce à leurs yeux à facettes, pouvaient la voir.
Geddino était la seule source d’approvisionnement connue, et son exploitation fut vite rendue rentable. Le seul inconvénient résidait dans la fragilité même de l’épice : sans que quiconque ait pu l’expliquer, elle avait à plusieurs reprises perdu ses qualités psychotropes sur les différents sites d’exploitation.

Tel’Ay et Kuun étaient sur le qui-vive. De leur position, ils ne distinguaient personne, ni humanoïde ni droïd, ce qui ne manquait pas de les interpeller vu l’état d’alerte qui régnait. Ils perçurent confusément quelques formes de vie à l’intérieur du bâtiment, et en sentirent beaucoup d’autres dans le gouffre.
Ils détachèrent le panneau grillagé et sautèrent en bas de la place, prêts à tout. Ils avaient à peine touché terre qu’un sifflement métallique diffus se fit entendre, ainsi que des bruits de pas, comme lors d’une parade militaire.
Ils ne tardèrent pas à voir des droïds surgir du hangar. Longiliformes, avec de minces membres cylindriques, ils étaient équipés d’articulations en forme de boules protubérantes. Leur tête, qui se terminait en pointe, était équipée d’yeux ronds et rouges, et un mini fusil-blaster était intégré à chaque bras.
Les premiers arrivés se mirent à tirer sur les deux intrus, qui n’eurent aucun mal à parer grâce à leurs sabrolasers. Mais d’autres survinrent, encore et encore, et les tirs se multiplièrent. Bien à l’abri derrière les droïds assassins, deux Weequays pointèrent bientôt le bout de leur nez difforme.
– Les droïds ont des photorécepteurs à infrarouge, beugla Kuun pour se faire entendre, il faut qu’on fasse baisser la température de nos corps !
Il bénéficiait d’une grande maîtrise de son corps et n’eut pas de mal à agir rapidement sur son métabolisme. Comme il l’avait prévu, ses assaillants se désintéressèrent vite de lui. Les capacités de Tel’Ay en la matière étaient bien moindres, aussi se retrouva-t-il bientôt acculé près du gouffre. De plus en plus de tirs s’abattirent sur lui. Kuun se jeta sur les droïds, sabrolaser en avant, mais ils étaient trop nombreux : à chaque fois qu’il en abattait un, deux ou trois prenaient aussitôt la relève. Et ce qui devait arriver arriva. Tel’Ay fut touché.
Un tir carbonisa son épaule, un autre sa cuisse gauche, et un troisième vint lui déchirer les entrailles. Il bascula dans le gouffre sans piper mot.

Kuun vit cela du coin de l’œil, et une rage froide l’envahit. Il sentit la colère et la haine se répandre dans toutes les cellules de son corps, mais parvint à garder le contrôle. La force des membres de la Confrérie venait de leur maîtrise du Côté Obscur. Le plus grand danger qu’il leur fallait craindre était que ce soit lui qui se mette à les diriger : c’est ce qui avait perdu les anciens Sith.
L’entraînement de toute une vie prit le dessus, et le Côté Obscur redevint le fidèle serviteur de Kuun. Il reprit son ballet de mort, conscient des mouvements à venir de chaque droïd et des deux Weequays. Nul ne pouvait s’opposer à lui. Il était à la fois partout et nulle part. Il lui fallut moins de dix minutes pour être le dernier debout. Autour de lui, des dizaines de carcasses de droïds fumaient. Les Weequays n’avaient même pas eu le temps d’avoir l’air surpris avant qu’il ne les fauche.
L’inquiétude et une grande lassitude s’emparèrent de lui tandis qu’il se rapprochait du bord du gouffre. Il allait devoir récupérer la dépouille de son frère d’armes, de son ami.
Déconcentré par ses pensées et subissant le contrecoup de ses efforts, Kuun n’entendit pas le Nikto s’approcher de lui. Caché derrière le hangar, il portait un fusil-blaster avec lunette. Il mit Kuun en joue, et dès qu’il eut sa tête en ligne de mire, il tira.
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Re: Tel'Ay Mi-Nag (by Minos)

Message par H@n Solo »

suite et fin du chapitre 7.

Quand les droïds se mirent à s’acharner sur lui, Tel’Ay Mi-Nag comprit qu’il ne réussirait pas à s’en sortir. Nul défaitisme dans cette pensée, juste une constatation amère mâtinée d’un immense regret : il avait échoué. Déçu son maître, trahi ses amis et sa propre famille.

Etrangement, il ne ressentit aucune douleur quand son épaule fut brûlée, même s’il lâcha son sabrolaser sous le choc. La plaie béante qui déchira sa cuisse aussitôt après ne lui fit également que peu d’effet, tandis qu’il titubait vers le bord du gouffre.
Ce fut le troisième tir, celui qui le cueillit en plein ventre, qui ouvrit la porte à des souffrances terribles. Ce fut comme si elles avaient été libérées soudainement, comme si une digue avait cédé. Même les rochers qui l’avaient enterré vivant sur Velinia III, après lui avoir broyé le bras, n’avaient été qu’un amuse-gueule en matière de douleur, comparé à ce tir de blaster. Une sensation d’exploser de l’intérieur. Littéralement.

Le choc fut tel qu’il fut projeté en arrière, et il chut dans le gouffre, vers sa mort, inéluctable. Il sentit que sous lui, dans les ténèbres, les Portes des Huit Enfers Skelors s’ouvraient pour l’accueillir. Il se relâcha complètement, s’ouvrit pleinement aux dernières sensations qu’il éprouverait jamais dans cette vie.
Il ne toucha jamais le sol pierreux de la mine. Son corps s’enfonça dans une substance douce et tendre, dans une étreinte presque amoureuse. Comme un lit de plumes, ou la neige la plus poudreuse de Hoth. Plus prosaïquement, l’immense cuve où les wagons, remontant des tunnels creusés par les esclaves Rodiens, venaient déverser leur précieux chargement. L’épice gélium.
Les dix minutes qui suivirent furent une éternité, ou un clin d’œil peut-être. Un picotement doré – comment un picotement pouvait-il avoir une couleur ? Tel’Ay l’ignorait – parcourut son corps agonisant, usé par trop d’épreuves traumatisantes. Quelque chose se fraya un chemin en lui. Non. Pas en lui. A travers lui. A la recherche d’entités qu’elle savait trouver là. Elle se rua sur elles et entra en contact avec. L’épice gélium fusionna avec les midi-chloriens présents en masse dans le Skelor connu sous le nom de Tel’Ay Mi-Nag.
Il vit, dans un kaléidoscope délirant, des images s’entremêler devant ses yeux. Toutes distinctes et confuses à la fois. Passé, présent et avenir, peut-être. Ou autre chose, qu’il n’était pas capable d’appréhender…

…un minuscule gnome à grandes oreilles pointues, aussi vert que le sabrolaser qu’il portait à la main, vêtu d’une tunique de Jedi, se ruer sur lui et le désarmer avec une facilité déconcertante…
…la compréhension d’un concept jusque-là abstrait pour lui, et qui portait le nom de « amour », quand son regard avait croisé celui de Dibidel pour la première fois….
…son sabrolaser déchirer la tunique et la poitrine de Kuun Hadgard, son seul véritable ami, son frère…
…toutes les plaies de son corps se refermer, se réparer sous ses yeux, et son bras invalide et racorni se regonfler jusqu’à redevenir intact…
…les corps noircis, calcinés, de sa femme Dibidel et de son fils Ro’Lay, enveloppes corporelles vidées de toute vie…
…Kuun Hadgard regarder, du haut du gouffre, la cuve dans laquelle Tel’Ay était plongé, sans avoir conscience qu’un sniper allait lui faire exploser la boîte crânienne d’ici deux secondes…

C’est avec cette dernière vision qu’un point de rupture fut atteint, quelque part en Tel’Ay. Il ne fut que spectateur de la scène qui suivit, tout en en étant l’acteur. Tel un missile, il jaillit des particules d’épice qui le recouvraient, et son saut d’une vingtaine de mètres l’amena au-dessus de Kuun, qui semblait se mouvoir au ralenti.
Le sabrolaser de Tel’Ay se souleva du sol, s’alluma et sa lame vint à la rencontre du tir du blaster du Nikto. Le trait rouge repartit d’où il était venu et vint carboniser le haut du crâne du sniper.
Tandis que Tel’Ay lévitait pour atterrir doucement aux côtés de son condisciple, son sabrolaser vint se nicher dans sa main tendue.
Il n’eut jamais, durant cet instant, l’impression d’avoir agi sciemment. Quand il en parlerait, bien plus tard, on lui répondrait que sa connexion à la Force avait été telle qu’il l’avait laissée le guider, inconsciemment. Mais au fond, il savait que ce n’était pas la vérité. Il n’avait été qu’un instrument dans les mains de quelque chose qui le dépasserait toujours, bien au-delà de sa compréhension d’insignifiant être mortel et soi-disant pensant.

Dès qu’il eut repris son contrôle, il fit ce qui lui parut être le plus logique arrivé à ce stade. Il s’écroula aux pieds de Kuun et s’évanouit.
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Message par H@n Solo »

Chapitre 8 : la libération des Rodiens

Sur Meros V, le maître Sith Maal Gami était inquiet. Aucune raison rationnelle, pourtant. Il s’agissait plutôt d’un malaise lancinant et récurrent. L’action de la Force, à n’en pas douter. Quelque chose était en train d’arriver. Hors de portée, hors de contrôle du maître.
Son intuition lui soufflait que des changements majeurs se profilaient. Mais de quel genre ? Verraient-ils la fin de la Confrérie ou au contraire sa pérennité ? Des pans entiers de la Force restaient cachés, même à lui, et il interprétait cela comme une lacune, voire même un affront personnel.
D’un autre côté, il était soulagé d’avoir envoyé Tel’Ay et Kuun en quête d’holocrons. Si jamais les choses devaient mal se passer pour ses élèves et lui, ici, sur Meros V, nul doute que ses deux meilleurs apprentis sauraient relever la Confrérie de ses cendres. Il leur faisait entièrement confiance pour s’acquitter de la mission qu’il leur avait confié.

Il se faisait ces réflexions en arpentant des sentiers torturés, qui serpentaient entre des coulées de lave bouillonnantes. Le magma qui s’écoulait sous forme de flots furieux avait toujours eu un effet apaisant sur son esprit.
Malgré ses cent vingt-trois ans, il s’obligeait à accomplir cette promenade quotidienne, afin de se souvenir qu’il était encore un être « physique ». C’était la dernière forme d’activité physique qu’il permettait à son corps épuisé par une si longue vie.
Ce fut parvenu à un coude derrière un pan rocheux qu’une étrange intuition l’assaillit. La sensation que quelque chose clochait, ou n’était pas à sa place, ou manquait, là, tout près de lui. Mais il eut beau se concentrer, il ne parvint pas à mettre le doigt dessus. Il finit par reprendre sa marche, toujours taraudé par l’inquiétude.
Un indéfinissable danger rôdait, nul doute là-dessus.

Il ne m’a ni vu ni même perçu, s’extasia in petto Séis en regardant son maître se mettre à marcher, après s’être arrêté quelque temps à moins de deux mètres de lui. Mes nouveaux pouvoirs me permettent de me cacher de Maal Gami !
A vrai dire, il avait mis beaucoup de temps à se décider à faire ce test, tellement certain qu’il n’y arriverait pas. Désormais, il était pleinement rassuré : il avait dépassé son maître et ses maudits chouchous, Tel’Ay Mi-Nag et Kuun Hadgard.
De tout temps, Séis le Devaronien avait nourri un complexe d’infériorité vis-à-vis de ses deux condisciples, plus puissants que lui. La rancœur qui s’était nichée en lui ne l’avait jamais quittée. Mais très vite, il avait découvert une nouvelle voie.
A force de méditation et de recherches personnelles, il était parvenu à trouver un endroit, à l’intérieur de lui, où il pouvait enfin être seul, où même son maître ne pouvait pas parvenir, malgré ses pouvoirs emphatiques impressionnants.
Et un jour, lors de l’une de ses méditations, l’événement majeur avait eu lieu, celui qui allait décider de son destin. Il avait senti un contact s’établir, sous la forme d’une petite voix qui lui murmurait des paroles insidieuses. Mais cette voix respirait la puissance, une autre puissance, et elle l’avait guidé sur un nouveau chemin dans son apprentissage des arcanes de la Force. Un chemin hors de la portée de son maître. Le chemin de l’ombre dans l’ombre, que ne percevait pas Maal Gami.
C’était grâce aux enseignements de cette voix qu’il avait pu tuer en toute impunité les successeurs désignés par son maître. Et aujourd’hui venait d’avoir lieu le test décisif : Séis pouvait devenir totalement invisible aux yeux des Tanietiens ! Sa soif de revanche et de pouvoir allaient enfin pouvoir être étanchées…

***

Au départ, Kuun n’avait pas tout compris à ce qui s’était passé. Tout avait été trop vite, et il était épuisé : pas assez de repos, et connexion trop longue et trop profonde dans la Force. Tel’Ay gisait évanoui à ses pieds, alors que le danger pouvait encore surgir : du gouffre sombre de la mine, où se trouvaient les esclaves, et sans nul doute leurs gardiens. Du hangar non loin de là, où Kuun percevait quelques traces de vie. Ou tout simplement de l’extérieur du complexe : les cinq camions-speeders qui étaient sortis ne seraient pas éternellement absents.

Il ne pouvait pas se permettre d’abandonner Tel’Ay derrière lui, aussi entreprit-il de le réveiller. Ni les paroles ni des gifles de plus en plus violentes n’y parvinrent, et Kuun commença à perdre patience : le temps jouait contre eux.
Il empoigna le sabrolaser de Tel’Ay et le jeta au loin, pour prévenir un réflexe instinctif de violence, et alluma le sien. Il approcha la lame orange vif du bras de son ami et s’arrêta soudainement, frappé par un détail qu’il n’avait pas remarqué jusque-là : le bras gauche de Tel’Ay n’était plus une masse inerte et brisée ! Il semblait guéri !
Incroyable ! s’exclama-t-il intérieurement. Comment a-t-il réussi un tel tour de force ?
Il se reprit rapidement, écarta le bras gauche de Tel’Ay de son corps, posa son pied sur son biceps en y faisant passer tout son poids, et apposa lentement sa lame contre le bras, prenant bien garde à ne provoquer qu’une brûlure superficielle.
La réaction du Skelor ne se fit pas attendre, alors que la blessure se mettait à siffler, brûler et cautériser en même temps. Tel’Ay se débattit comme un diable et projeta violemment Kuun en arrière, par le truchement de la Force. Moins d’une seconde plus tard, il était debout, une lueur de mauvais augure dans les yeux, main tendue vers son sabrolaser qui filait déjà vers lui, allumé.

Une expression perplexe apparut ensuite sur le visage de Tel’Ay, vite remplacé par de la détermination.
– Nous devons détruire la mine, Kuun, pas seulement sauver les prisonniers !
– Mais…pourquoi ? On s’en fiche, de cette mine !
– Non, elle représente le Mal absolu. L’épice gélium m’a brièvement immergé dans la Force à un niveau que je n’aurais même pas imaginé possible. Non, pire, je me suis en quelque sorte fondu dans la Force, et nos rôles respectifs se sont inversés : elle était le maître et moi le serviteur.
– Et dans toute l’histoire des Sith, murmura Kuun, à chaque fois que nos prédécesseurs se sont laissés diriger par la Force, cela les a immanquablement détruit. Je commence à comprendre ce que tu veux dire : l’épice gélium t’a transformé en marionnette, ce qui est l’exact opposé du précepte premier de notre confrérie. C’est cela, Tel’Ay ?
– Exactement, acquiesça le Skelor. Ce que j’ai accomplis et vécu sous l’emprise de l’épice gélium, jamais je n’aurais pu le réaliser consciemment. Mon niveau normal est peut-être bien plus faible, mais au moins, j’en conserve la maîtrise.

Tel’Ay raffermit sa prise sur son sabrolaser et scruta longuement son bras miraculeusement guéri. Lui et Kuun pensèrent alors la même chose : certes, le Côté Obscur de la Force permettait de se jouer de l’ordre naturel des choses, dans certains cas. Mais la guérison de son bras allait bien au-delà…trop, même. C’était quelque chose de tout simplement inimaginable, et il était hors de question de se laisser griser par les possibilités offertes par l’épice…trop dangereux. Dans leur philosophie, le centre de leur existence n’était pas la Force mais bien eux-mêmes.

Ils s’immergèrent dans le Côté Obscur, comme s’ils enfilaient des vêtements sur mesure, depuis le temps qu’il le pratiquaient. Tel’Ay sut, sans pouvoir l’expliquer, que les effets de la drogue étaient d’ores et déjà dissipés. Ils lièrent leurs esprits, ce qui leur permettaient d’être bien plus efficace dans une action commune. Et ils coururent vers le hangar, où ils percevaient clairement dix formes de vie intelligentes.


Wakkyl’Vesyrek, Twi’lek de naissance et porc immonde – aussi bien physiquement que mentalement – par choix personnel, se prélassait dans son luxueux fauteuil, qui n’aurait pas dépareillé dans le bureau d’un Chancelier de la République. Il pianotait distraitement une console, et les données qui s’affichaient, faisant état de sa fortune qui ne cessait de s’agrandir, le remplissaient d’aise.
Ah, quelle riche idée il avait eu de se joindre aux Hutts pour exploiter cette fange immonde qu’était Geddino! Grâce à l’épice gélium, il pourrait bientôt faire une rentrée triomphale sur Ryloth, et devenir un seigneur puissant et respecté. Toutes ces maudites femelles, si arrogantes et méprisantes envers lui avant son départ de la planète, allaient se battre pour daigne lui jeter un simple coup d’œil.
Il les imaginait souvent, avec délectation et concupiscence, battre des cils et faire frétiller leurs lekkus convulsivement. Bientôt, ce rêve serait réalité.
Wakkyl faisait office de directeur de la mine d’épice gélium sur Geddino. Financé par Varruka la Hutt, il n’avait pas croulé longtemps sous les taux exorbitants de remboursement qu’elle lui avait imposé. Il était parvenu à rentabiliser l’affaire en un temps record, et même si l’immense majorité des gains allaient directement dans les poches de son employeur, son infime pourcentage lui assurerait de figurer à coup sûr dans les dix, voire les cinq plus grandes fortunes twi’leks à son retour.
Il croisa ses mains boudinées sur sa vaste bedaine, et un sourire béat s’afficha sur ses lèvres adipeuses, tandis qu’il pensait aux misérables Rodiens qui trimaient au fond de la mine, comme la sous-espèce intelligente qu’ils étaient. Rien ne pouvait entacher son bonheur présent. Il adorait autant l’argent qu’il abhorrait les Rodiens. C’est à ce moment qu’une alarme discrète émana de son poste de contrôle.
Intrigué, il se relia aux systèmes de sécurité : allons bon, que se passait-il, encore ? Déjà qu’une demi-heure auparavant, les droïds assassins s’étaient mis en branle, leurs systèmes ayant détecté des intrus. Depuis, le calme était revenu, aussi avait-il supposé que tout était rentré dans l’ordre, même si nul n’avait daigné lui faire de rapport.
La vue de quinze caméras de surveillance s’afficha simultanément sur son grand écran, et ses yeux s’arrondirent de surprise en découvrant les images. Dans le hangar où s’entreposait l’épice, tous les râteliers collés aux murs étaient vides des droïds de sécurité qu’ils abritaient en temps normal. Ils les vit, au plutôt ce qu’il en restait, sur la petite place carrée qui menait à la mine. Amas tordus de métal, disloqués ou grillés : on aurait dit une décharge todayrienne.
Il parcourut rapidement les caméras suivantes. Le hangar menait au reste de la base : quartiers des gardes-chiourmes, laboratoires de raffinage, aile médicale, salles de réunion et de repos. Partout, la même vision de destruction. Il trouva enfin la cause de cette catastrophe : deux ombres encapuchonnées, sabrolasers à la main. Elles se trouvaient au poste de contrôle de la base, occupé par sept de ses hommes, à à peine cent mètres de son bureau. Mercenaires aguerris et armés jusqu’aux dents, ils furent pourtant balayés sous ses yeux comme des fétus de paille.
Un tremblement violent parcourut le corps de Wakkyl : les Jedi étaient là pour lui, pas de doute ! Il bondit hors de son fauteuil. Son salut passait par la fuite. Il avait un peu d’avance sur eux et devait en profiter. Le hangar à vaisseaux se trouvait non loin de son bureau, précaution qu’il avait lui-même décrété lors de l’édification de la base.
Il courut à perdre haleine, ce qui arriva très vite. Quand il s’installa aux commandes de son yacht, un point de côté lui déchirait les entrailles et une abondante transpiration l’aveuglait presque. Mais il était sauvé ! Il enclencha fébrilement le navire et le fit s’envoler, encore sous le choc.

Dans le poste de contrôle, Tel’Ay et Kuun éteignirent leurs sabrolasers dès que le deernier morceau de mercenaire eut cessé de bouger. A ce niveau, leurs ennemis étaient tous morts, ils le sentaient. Kuun parcourut rapidement quelques consoles, à la recherche d’un système d’auto-destruction. Il crut le repérer mais n’avait pas la compétence informatique nécessaire pour l’enclencher, et Tel’Ay encore moins.
– Il y avait quelques experts informatiques parmi les Rodiens qui étaient avec moi sur Velinia III, fit Tel’Ay. Il nous suffit de les libérer pour anéantir le complexe.
– OK, allons-y, alors. Cette partie du complexe est nettoyée, il ne reste plus que la mine en elle-même. Le plus dur…
Tel’Ay ne répondit pas. Ils tiraient trop sur la corde, tous deux, et seule l’adrénaline leur permettait de tenir. Mais pour combien de temps ? Ils devaient en finir le plus vite possible. Avant qu’ils n’aient plus la lucidité nécessaire pour se connecter à la Force. Le bras guéri de Tel’Ay le lançait atrocement : il n’avait pas servi depuis longtemps et le Skelor en payait le prix.
Ils rejoignirent la petite place et se postèrent devant le gouffre qui menait à la mine. Après avoir rassemblé leurs forces défaillantes pour la dernière ligne droite, ils sautèrent.
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Re: Tel'Ay Mi-Nag (by Minos)

Message par H@n Solo »

Suite et fin du chapitre 8.

Ce fut une fois l’orbite de Geddino atteinte que Wakkyl’Vesirek se calma enfin, et qu’il se remit à penser clairement. Maintenant qu’il était sauvé, il pouvait penser à reprendre la main. Il sut bientôt ce qu’il avait à faire. Gargano, son chef de la sécurité, était parti explorer les restes du vaisseau qui s’était écrasé, avec deux camions-speeders. Quand il n’était pas reparu, Wakkyl avait envoyé cinq camions-speeders supplémentaires, bourrés de mercenaires, pour savoir ce qui se passait. Il devait absolument les contacter et les renvoyer immédiatement à la mine. Il activa les systèmes de communication.

Les deux Sith atterrirent en douceur au fond du gouffre, ombres parmi les ombres. Quelques néons verdâtres éclairaient des tunnels vaguement cylindriques, où des gouttelettes suintaient des parois. Des wagons remplis d’épice gélium et posés sur des rails faisaient automatiquement la navette entre les méandres des boyaux miniers et la grande roue qui allait les amener à l’air libre, sur la place carrée.
Kuun grimpa sur les montants de la roue et rejoignit l’essieu qui maintenait l’immense roue à ses supports de duracier. Un seul coup de sabrolaser, judicieusement placé, suffit pour arrêter la machine. Le brouhaha infernal qui régnait jusque-là s’arrêta d’un seul coup, emplissant les lieux d’un silence sépulcral.
Tel’Ay, de son côté, vint prendre place face à la grande cuve emplie d’épice, dans laquelle il était précédemment tombé. Quelques moulinets de sabrolaser suffirent à affaiblir la structure, et un coup violent porté via la Force acheva de pratiquer une brèche, par laquelle l’épice minérale ne tarda pas à s’épandre dans un fort grondement qui devait résonner à travers tous le réseau de tunnels.
Il ne leur restait dès lors plus qu’à avancer et attendre les réaction inévitables qui allaient suivre, après s’être fondus dans l’obscurité.

La suite fut beaucoup plus simple qu’ils ne l’auraient imaginé. Les esclavagistes, Twi’leks pour la plupart, avaient beau être surarmés, ils furent éliminés facilement par les deux Sith. Manquant singulièrement de vigilance et se déplaçant par groupes de trois ou quatre, ils passaient sans les voir devant Tel’Ay et Kuun, quasiment invisibles grâce à la Force. Ceux-ci n’avaient alors plus qu’à surgir au beau milieu des groupes en jouant du sabrolaser. Quelques allers-retours de lames flamboyantes et tout était terminé.
Il y eut bien quelques vagues tirs de blaster dans leur direction, mais ils étaient plus le fruit de la peur et de la panique. Kuun s’offrit un petit plaisir après avoir rendu manchot l’un des gardes : il prit la tête du Twi’lek entre ses mains et serra l’âme à l’intérieur du crâne. La visualisation de sa dissolution le requinqua quelque peu.

Ils débouchèrent sur une caverne si immense qu’ils n’en voyaient pas le bout. Un lac miroitait paresseusement en contrebas, et la température était glaciale. Partout, des groupes de six à huit Rodiens, enchaînés les uns aux autres, creusaient la roche avec des outils rudimentaires. Dès qu’ils trouvaient de l’épice gélium, à la teinte invisible à l’œil humain, ils le déposaient dans le wagon le plus proche. Ça et là, les gardes les surveillaient et leur aboyait dessus.
Une fourmillière, pensa Tel’Ay. Il est temps de donner un grand coup de pied dedans…
– Kuun, on y va, annonça Tel’Ay. Nul ne doit me reconnaître, aussi c’est toi qui parlera quand tout sera fini.
– Pas de problème, vieux, répondit Kuun, avant d’ajouter : pas question d’utiliser d’éclairs de Force ni de pouvoirs destructeurs visibles, seulement les sabrolasers. Personne ne doit pouvoir nous identifier comme étant des Sith.
Ils allumèrent leurs sabrolasers et s’avancèrent avec détermination. Dès que les gardes les eurent repéré, ils ouvrirent le feu. Les deux Sith ne ralentirent pas avant de se retrouver au beau milieu de la caverne. Ils renvoyèrent chaque trait de blaster sur les tireurs, mais ne se permirent aucune satisfaction en les voyant tomber les uns après les autres. Pas question de se laisser distraire.
Ils furent déçus et soulagés en même temps. Déçus parce que leurs adversaires étaient des imbéciles sans imagination, qui se contentèrent de leur tirer dessus jusqu’à tomber à leur tour, sans avoir la présence d’esprit de changer de stratégie. Soulagés parce que la fatigue aidant, leurs réflexes et leur connexion à la Force s’amenuisaient de plus en plus : Kuun récolta quelques égratignures et Tel’Ay eut l’épaule brûlée par un tir.
Le garde qui resta debout le dernier aurait pu leur procurer quelque amusement, dans d’autres circonstances. Mais là, comme ils n’avaient pas le temps, Tel’Ay l’expédia sans fioritures. Le garde crut avoir une bonne idée en prenant un esclave en otage, et se fit un rempart de son corps.
– N’avancez plus ou je le tue ! beugla-t-il, paniqué.
– Pauvre crétin ! répliqua Tel’Ay en lançant son sabrolaser dans sa direction.
Le sabrolaser transperça le Rodien au niveau de l’épaule et atteignit le garde twi’lek en plein poumon. Il bascula en arrière en émettant un gargouillis inintelligible, une expression stupide sur le visage.

Ils n’eurent pas le droit à des démonstrations très expressives de joie quand ils passèrent entre les rangs des esclaves pour les libérer de leurs chaînes. Les Rodiens étaient morts de fatigue et beaucoup ne semblaient pas encore bien saisir ce qui leur arrivait.
Comme convenu, ce fut surtout Kuun qui prit les choses en main. Il organisa rapidement les choses, faisant en sorte que les premiers libérés s’occupent des autres. L’un des Rodiens, du nom de Seperno, plus alerte que les autres, se mit à donner des ordres. Tel’Ay le connaissait bien : sur Velinia III, il avait été le chef tacite de leur communauté. Il fit comprendre à Kuun que Seperno représentait un interlocuteur aussi légitime que valable.
Le plus dur fut de leur faire quitter le gouffre. A leur arrivée, ils avaient été descendus dans la mine grâce aux wagonnets, et ils ressortaient par le même chemin, une fois morts d’épuisement ou de mauvais traitements. Comme Kuun avait détruit la roue aux wagonnets, ils durent aller chercher de longues cordes et fabriquer des brancards de fortune pour les plus affaiblis.
Le cœur de Tel’Ay se serra en voyant ses anciens compagnons. Il ne pouvait pas se dévoiler à eux, malgré tout le désir qu’il en eut, et se contenta de les aider silencieusement. Kuun leur avait raconté que son compagnon était muet à cause de ses croyances religieuses.

Les Rodiens les plus en forme se joignirent aux Sith dans une exploration plus approfondie du complexe qu’ils avaient dévasté. Ils mirent la main sur les réserves de nourriture et de médicaments, vidèrent l’armurerie de son contenu et trouvèrent un navire de transport intact dans le hangar à vaisseaux. Dans la salle de contrôle, Seperno vit sur une console de sécurité que les cinq camions-speeders seraient bientôt aux portes de la mine. Ils s’empressèrent de mettre en place un comité d’accueil.

Quand Fissil’Olarep, commandant du détachement des cinq camions-speeders, arriva devant la mine, il était très inquiet. Lui et ses hommes avaient trouvé les restes de leurs camarades, et la tension était encore montée d’un cran quand Wakkyl’Vesirek leur avait appris que la base était attaquée.
Il avait eu beau s’escrimer sur la console de communication, il n’y avait eu aucune réponse de la mine. Si la porte de la mine ne s’ouvrait pas à leur arrivée, ils ne pourraient pas l’investir, et seraient coincés à l’extérieur.
Il fut donc surpris et soulagé quand elle commença à s’ouvrir lentement…jusqu’à ce qu’un Rodien en sorte tranquillement, lance-roquettes à l’épaule et sourire carnassier aux lèvres. La dernière chose que vit Fissil’Olarep en ce bas-monde fut la roquette qui frappa son camion presque à bout portant.
D’autres Rodiens, pareillement armés, firent leur apparition et s’empressèrent de réduire en miettes les mercenaires, qui ne purent se dégager à temps. Leurs véhicules étaient trop peu maniables.

Tout danger désormais écarté, Kuun supervisa l’évacuation de la mine. Seperno ne comprenait pas pourquoi il voulait à tout prix la détruire, mais lui obéit après avoir reçu l’assurance que les secours étaient en route. Le soleil était bien bas dans le ciel quand le dernier Rodien fut mis en sécurité, à quelques centaines de mètres de la mine. Ils allaient camper là pour quelques jours, ce qui ne leur faisait pas peur, avec leur expérience de colons et tout le matériel récupéré dans le complexe.
Le vaisseau servit à transporter les blessés les plus faibles, et Kuun et Tel’Ay allaient repartir avec. L’un des Rodiens, expert en astrogation, entra dans le navordinateur les coordonnées de Nal Hutta.
Ne restait désormais plus qu’à détruire la mine, ce qui fut assuré par Seperno en personne, ravi. Pendant ces heures, Kuun pressa tout le monde. Lui et Tel’Ay devaient partir le plus vite possible. Ils étaient au bord de l’écroulement et n’avaient plus qu’une hâte : s’envoler de Geddino et restaurer leurs forces. de plus, chaque minute passée là risquait de voir l’un des Rodiens reconnaître Tel’Ay, ce qui serait pour le moins embarrassant.
Enfin, l’auto-destruction fut mise en route. L’explosion fut aussi impressionnante qu’assourdissante, et des volutes de fumée noirâtres vinrent balayer le campement sommaire des Rodiens. Les deux Sith firent des adieux rapides et s’esquivèrent le plus rapidement possible.

Alors qu’ils dirigeaient vers l’orbite de Geddino, ils tombèrent le masque. Tel’Ay s’affala dans un siège et s’endormit sur-le-champ. Kuun obligea ses yeux à rester ouverts, le temps de passer en hyperespace.
Quand quelque chose explosa vers l’arrière du navire, Kuun crut qu’il n’était pas en état de voler, ce dont ils n’avaient même pas pris la peine de s’assurer. Mais un yacht les dépassa dans la foulée, avec ses turbo-lasers bien visibles. Une attaque !
– Tel’Ay, bouge ton cul de Skelor et cours à la tourelle de tir, le couloir sur ta droite ! beugla Kuun, presque au bord de la panique.
– Je suis réveillé, bougonna Tel’Ay en s’extirpant du siège avec toute la peine du monde.
Il suivit les instructions de Kuun d’un pas lourd, quand celui-ci lui cria, après lui avoir jeté un coup d’œil :
– Sur ton autre droite, pauvre demeuré !
Kuun se lança dans une manœuvre d’évasion maladroite. Il avait l’impression d’avoir le cerveau vide, et aucune idée ne lui vint pour venir à bout de ce nouvel ennemi.

– Bande de salauds ! cria Wakkyl’Vesirek en faisant revenir son yacht vers le navire qui cherchait à atteindre l’orbite.
Trop fébrile, il n’avait pas assez assuré son premier tir. Il tira le manche à balai violemment vers lui et lança le yacht à la poursuite du navire des Sith, une main sur la commande de tir.
– Vous allez me payer ça, maudits Jedi !
Des larmes de rage lui coulaient dans les yeux. Tous ses projets d’avenir s’étaient écroulés.

Kuun n’avait plus la force de réfléchir. Dès qu’il eut à peu près assuré son cap, et refusant d’écouter les bruits anormaux qui lui parvenaient de l’arrière du vaisseau, il activa la commande d’hyperdrive. Les étoiles se changèrent aussitôt en traits d’argent. les bruits à l’arrière montèrent d’un octave. Il s’en moquait. Plus rien ne comptait. Il ferma les yeux et sombra dans un sommeil lourd comme une éternité.
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Chapitre 9

Maddeus Oran Lijeril se tourna vers ses pairs, membres comme lui du Conseil Jedi. La sérénité qui régnait d’habitude dans la salle de réunion du Conseil avait laissé place à un certain malaise. Les yeux du Nikto se posèrent à nouveau sur le projecteur holographique. Ils venaient de voir un holo qui leur avait été transmis par les Renseignements de la République. L’enregistrement avait été réalisé quelques jours plus tôt sur une planète nommée TionSee, en bordure des territoires Hutt.
Dessus, deux humanoïdes encapuchonnés anéantissaient un groupe de Togoriens…à l’aide de sabrolasers qu’ils maîtrisaient parfaitement. S’il s’agissait de Jedi, il fallait impérativement leur mettre la main dessus, car le Conseil n’avait autorisé aucune mission sur TionSee. Et s’il s’agissait de non-Jedi, il fallait s’assurer qu’ils ne représentaient pas une menace pour la galaxie.
De plus, à cet holo s’ajoutait désormais le rapport du capitaine du Vaillant : prévenu que des Rodiens, colons de la République, avaient été réduits en esclavage sur Geddino, libérés et attendaient d’être rapatriés, il avait été vérifier ces assertions et en était lui aussi revenu avec des histoires impliquant deux humanoïdes maniant le sabrolaser.
– Il faut envoyer quelqu’un enquêter sur ces événements, annonça Maddeus.
– Je suis d’accord, répondit Tempeï-Liy, maître Caamasi. Mais qui désigner ? La mission est peut-être dangereuse, surtout en-dehors de l’espace républicain.
– Il nous faut un maître confirmé, poursuivit Maddeus. Pourquoi pas vous, maître Yoda ? fit-il en se tournant vers un petit être vert aux grandes oreilles, qui semblait être en méditation.
– Hum, achevée la formation des nouveaux éducateurs Jedi étant, possible il est à nouveau que je m’absente du Temple.
– Cela fait bien longtemps que vous n’avez pas été sur le terrain, maître Yoda, renchérit Tempeï-Liy, il serait bon pour l’Ordre qu’on entende à nouveau parler de vous, malgré vos exploits déjà légendaires !
– Exploits ? Poudre aux yeux que ses exploits. Ce ne sont pas eux qui font les Jedi mais la Force. Des garants de la paix nous sommes, avant toute autre chose. Mais toujours bon il est de renouer le contact avec la vie hors du Temple. Enfermés dans leur tour d’ivoire les Jedi ne doivent pas rester.
– Alors, c’est entendu, acquiesça Maddeus, maître Yoda ira enquêter sur ces événements !

***
Tel’Ay et Kuun passèrent les premiers jours en hyperespace à récupérer des efforts consentis sur Geddino, et Tel’Ay était très impatient d’arriver sur Nal Hutta. Dibidel et Ro’Lay avaient besoin de lui. Mais au bout de trois jours, à la moitié de leur voyage, l’hyperdrive rendit l’âme.
Il y avait un bruit anormal parmi les ronronnements sourds et discrets des moteurs, mais comme ils étaient incapables d’en déceler la cause et encore moins d’y apporter une solution, ils avaient fait avec, espérant qu’il n’y aurait pas de conséquence.
Vœu pieux. Ils furent brutalement éjectés de l’hyperespace et le navire partit aussitôt en vrille, capté par l’attraction d’une planète aux tons pastels, avec une dominante blanc et vert. Le temps qu’ils viennent s’harnacher sur leurs sièges du poste de pilotage, la planète occupait la majeure partie du panorama au-delà du cockpit.
Aucun mot ne fut échangé, tandis que Kuun se mit à se battre avec les commandes pour redresser la course folle de l’engin endommagé. Dès qu’il y fut parvenu, et alors qu’ils commençaient à respirer, des explosions de bruit et de lumière retentirent autour de la carlingue.
– Mais…on nous prend pour cible, ma parole, dit Kuun, désabusé.
– Ça aurait pu être pire, maugréa Tel’Ay, on a eu le temps de prendre notre petit déjeuner. Si nous sommes pulvérisés, ce sera le ventre plein.
– C’est fou comme ça me remonte le moral. T’as d’autres âneries dans le même genre à me sortir ?
Tel’Ay ne répondit pas et scruta les senseurs, exercice auquel il s’était livré avec beaucoup d’application ces trois derniers jours. Il avait beau détester les joujoux technologiques, il commençait à admettre que leur compréhension était tout vitale.
– Notre assaillant est au-dessus de nous, sur bâbord, reprit-il. Il ne semble pas vouloir quitter les couches supérieures de l’atmosphère.
– Et nous sommes déjà hors de sa portée, ajouta Kuun en constatant que les explosions se faisaient de plus en plus lointaines.
Il reprit tant bien que mal le contrôle de l’appareil, et Tel’Ay le guida de son mieux. Une vaste portion de la planète était recouverte d’un océan nacré, et le Skelor repéra la terre ferme et des signes de vie.
– On risque de tomber de Charybde en Scylla, fit remarquer Kuun en se dirigeant vers le point indiqué par son compagnon.
– En effet. Mais si nous tombons sur les petits copains de ceux qui nous viennent de nous canarder, je préfère me battre au sol, sabrolaser à la main, que dans la mer.
– Ne te plains pas, toi au moins tu es amphibien. Moi, je ne sais même pas nager…

La valse des explosions reprit, en provenance du sol, cette fois-ci. N’ayant aucun dieu à prier pour leur salut, ils serrèrent les dents, et espérèrent pouvoir atterrir avant d’être réduits en miettes. Ils avaient presque réussi quand un coup de blaster vint s’écraser sur leur navire, avec la force d’un coup de marteau géant. La coque résista. Kuun ralentit, pour que les moteurs d’appoint prennent le relais et leur permettent de se poser. Aucun de ces moteurs ne répondit côté tribord, et le vaisseau se retourna brusquement sur lui-même, avant de s’écraser dans les eaux, à quelques dizaines de mètres seulement d’une plage de sable blanc.
Harnachés dans leurs sièges, la tête en bas, ils s’extirpèrent de leurs sièges maladroitement. Tel’Ay voulut déclencher l’ouverture de l’écoutille supérieure et fut arrêté à temps par Kuun.
– Bougre de crétin, réfléchis un peu ! le rabroua-t-il. Le haut du vaisseau est sous nos pieds ! Ouvre la soute !
La rampe de la soute commençait à peine à s’ouvrir paresseusement qu’une voix féminine leur parvint de l’extérieur :
– Vous allez bien, mes frères ? Je suis ravi de vous voir. Je craignais que ma demande de renforts ne soit pas parvenue au Temple ! dit-elle en leur tendant la main pour les aider à s’extraire de la carlingue qui s’enfonçait lentement dans les eaux.
Humaine, musclée, la trentaine. De longs cheveux noirs en bataille, des yeux verts. Des traits avenants, illuminés par un sourire. Des formes opulentes mal dissimulées par une tunique dans les tons ocres. Indubitablement Jedi.

***

La petite créature encapuchonnée traversa la grande place d’un pas pressé. Personne ne faisait attention à elle. Il neigeait beaucoup. La place centrale de Kil’lian, capitale de TionSee, noire de monde comme à l’accoutumée, n’était qu’un vaste bourbier. Personne ne remarqua que les pieds de l’être ne s’enfonçaient pas dans les flaques boueuses, comme s’ils ne faisaient que les effleurer.
Tous les sens en éveil, maître Yoda remontait la piste, en suivant le fil ténu de la trace laissée dans la Force par les deux mystérieux utilisateurs de sabrolasers. Dans la cantina où les deux êtres s’étaient débarrassés des Togoriens, les derniers doutes qui subsistaient se dissipèrent. La Force avait été à l’œuvre ici…le Côté Obscur était presque palpable.
Les craintes formulées sur Coruscant prenaient corps. Tout le conduisait à des êtres formés aux arts Jedi et qui utilisaient le Côté Obscur de la Force. Restait à savoir s’il s’agissait de Jedi dévoyés, ou d’êtres issus du Côté Obscur. A ce stade, Yoda ne pouvait se prononcer. Le souvenir des Sith se perdait peu à peu dans la mémoire de l’Ordre, mais pour lui, qui était né à peine une centaine d’années après la bataille de Ruusan, leur mention était encore monnaie courante par ses professeurs, qui avaient vécu ces sombres événements.
Il lui semblait bien peu probable que des Sith aient survécu. La logique voulait qu’il s’agisse de Jedi. Mais il savait également que la logique ne tenait pas une place énorme dans un univers régi par la Force.
Il regagna son vaisseau, fit son rapport holo au Temple, et décolla. Direction Geddino, où la traque reprendrait.

***

Tel’Ay et Kuun, vêtus de combinaisons et de capes noires, ne ressemblaient pas à des Jedi, au niveau vestimentaire. Durkiga Stilon, la Jedi venue à leur rencontre, n’y prêta pas attention : il existait des exceptions à cette règle, souvent pour raisons culturelles. Quelques écoles Jedi, de moins en moins nombreuses, existaient en-dehors du Temple sur Coruscant. Durkiga pensa que Tel’Ay et Kuun avaient été formés dans l’une d’elle. Ils ne firent rien pour la détromper.
Leur problématique était simple : fuir le plus vite possible. De plus, il était impossible de laisser vivre cette Jedi, leur sécurité en dépendait. Seul hic : leur vaisseau avait achevé de couler et reposait désormais par cinq mètres de fond.
Profitant du quiproquo, ils la convainquirent qu’ils étaient en mission pour l’Ordre et qu’ils devaient repartir sur-le-champ. Malheureusement pour eux, Durkiga menait une guerre ici – Icksimma était le nom de la planète, comme ils ne tardèrent pas l’apprendre – et n’avait pas de petit transporteur à leur fournir. Ils durent se résigner : ils ne pourraient quitter la planète que lorsque leur vaisseau serait réparé. Ils allaient donc devoir jouer leur rôle de Jedi.
– Bon, quel est le problème sur Ekzima ? demanda Tel’Ay, résigné.
– Icksimma, corrigea Durkiga. L’autorité du gouvernement légitime est mise à mal par une rébellion. En gros, disons que les dirigeants sont des urbains et qu’ils dépendent des ruraux. Ces derniers estiment être spoliés et exploités, et ont déclenché une guerre civile.
– Vous n’avez pas tenu une table ronde avec tous les belligérants ? demanda Kuun avec un sourire enjôleur.
– J’ai essayé pendant des semaines, mais les rebelles ne veulent rien entendre. Ils sont décidés à aller au bout, avec tous les dégâts collatéraux qui iront de pair.
– Faites tuer les chefs et votre problème sera résolu, lança Tel’Ay.
– Pardon ?
– Euh, en dernier recours, je veux dire…si vous n’arrivez pas à les capturer. Chaque seconde de conflit supplémentaire envenime la situation. Tant que la guerre subsiste, les rancœurs augmentent.
– Vous parlez d’or, mon frère. Mais cette idée de meurtre ou de capture me répugne assez, je dois l’admettre. J’espère que les rebelles vont se rendre compte de leur erreur et du mal qu’ils font.
– Et si ce n’est pas le cas ? demanda Kuun.
– Franchement, je ne sais pas. Je suis une diplomate, pas une guerrière. Je ne suis pas qualifiée pour mener un conflit de cette manière, d’où ma demande de renfort auprès de l’Ordre.
– Pourtant, vous dites que vous menez la guerre ?
– Si on veut. En fait, je mène les troupes qui protègent la capitale. Même si j’ai conscience que ce n’est qu’un pis-aller. Je n’ai pas la solution du problème…je ne peux qu’essayer de limiter les pertes en vie.
– Pour ma part, je préconise que nous adoptions un profil plus agressif. La défense est certes le premier précepte, pour nous autres Jedi – en prononçant ces mots, Tel’Ay espéra que le ton employé n’était pas trop ironique. Mais nous devons passer au deuxième stade, celui de l’attaque préventive.
– Vous avez déjà eu affaire à ce genre de situation, visiblement. Je vous en prie, prenez la main, je me range volontiers sous vos ordres.
– Très bien, soupira Tel’Ay, voyons ce que nous pouvons faire. Pouvez-vous donner des ordres pour que notre vaisseau soit réparé ?
– Bien sûr, répondit Durkiga en sortant son comlink.
Kuun détourna la tête rapidement – trop – quand Tel’Ay le surprit à déshabiller la Jedi du regard.

Elle les fit monter à bord de son landspeeder et les mena vers les anciens faubourgs de la ville, spectacle de ruines, parfois encore fumantes. Quelques pans de mur avaient résisté aux assauts violents. Partout la même vision de désolation et de destructions. Une odeur persistante de brûlé leur attaqua la gorge, tandis qu’elle les mena dans la ville même, ceinte d’antiques remparts de pierre.
Ils rejoignirent le quartier général, pièce chiche et tout en longueur à l’intérieur même du rempart. Une dizaine d’hommes, un hologramme de la vallée avoisinante en temps réel, et de petites silhouettes holographiques qui donnaient et recevaient des ordres : tel fut le tableau qu’ils découvrirent en arrivant.
Après avoir été brièvement saluée par ses hommes épuisés, qui ne firent que hocher la tête en direction des nouveaux venus, elle leur présenta la situation icksimati.
– Les forces des Loyalistes et des Sécessionnistes se valent : il y a quelques milliers de combattants de chaque côté. Niveau armement, il n’y a rien de plus lourd que quelques lance-missiles et surtout des tanks. Quasiment tous les combattants ont des blasters. Les Loyalistes ont un croiseur en orbite, mais les Sécessionnistes se sont emparé du canon-blaster, situé de l’autre côté des collines, ce qui leur permet de tenir le croiseur à distance.
– Nous avons rencontré les deux, ma chère, précisa Kuun en arborant un sourire éblouissant.
Tel’Ay n’était pas un spécialiste des expressions faciales humaines, mais il connaissait bien son ami : s’il n’y mettait pas bon ordre rapidement, les choses risquaient de dégénérer. Selon lui, Kuun était d’autant plus ridicule que la Jedi s’en tenait à un formalisme strict : elle ne semblait avoir en tête que la résolution du conflit en cours.
– Mon général, j’ai des nouvelles, annonça un soldat dépareillé, arrivé en courant vers eux. Les nouvelles se confirment : les forces des Sécessionnistes se mettent en branle. D’après nos espions, ils veulent en finir.
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Message par H@n Solo »

suite du chapitre 9

***

Meros V. Officiellement, Séis méditait, dans un cratère bouillonnant de lave, comme de juste. Une fois de plus, il avait subi une remontrance de la part de Maal Gami, qui l’avait « accusé » de ne pas prendre ses devoirs de Sith suffisamment au sérieux. De ne pas chercher à affiner sa connexion à la Force.
Séis avait présenté une expression contrite, alors qu’il jubilait intérieurement. Grâce aux enseignements de la voix dans sa tête, il explorait des voies de la Force qui resteraient à jamais fermées au Maître de la Confrérie. Depuis peu, cette voix avait d’ailleurs un nom : la personne qui le contactait lui avait dit s’appeler Dark Omberius, et revendiquait le titre de seul véritable Maître Sith.
Séis l’avait cru, car ses conseils s’étaient toujours avérés judicieux jusque-là, et son aide précieuse lorsqu’il avait éliminé les successeurs désignés de Maal Gami. Ce jour-là, alors qu’il était assis en position du lotus dans son cratère, Dark Omberius lui donna la clé de la suprématie sur Maal Gami, lors d’une conversation « mentale ».
– Mes recherches sur ton Ordre et ton maître ont porté leurs fruits, jeune Séis. Je suis parvenu à reconstituer l’histoire de Maal Taniet, le fondateur de la Confrérie à laquelle tu appartiens. Tu as beaucoup de chance, car ce que je vais t’apprendre va définitivement asseoir ta supériorité sur tes soi-disant pairs.
– Je suis tout ouïe, mon maître.
– Maal Taniet a vécu aux temps de la création de la Confrérie des Ténèbres par le seigneur Kaan, il y a six cent ans environ. Il en a même fait partie un moment, avant de la quitter, dégoûté par le fait que l’organisation était chaotique, avec sa pléthore de Sith portant le titre de Seigneurs Noirs. Ce qui va t’intéresser, c’est qu’il n’est parti les mains vides : en plus d’avoir emmené deux autres Sith avec lui comme élèves, il possédait un artefact Sith. Le Gant de Vèntorqis.
– Vous en êtes sûr, mon maître ? Je n’ai jamais entendu parler de cela.
– Douterais-tu déjà de moi, après tout ce que tu as appris grâce à moi ?
– Non, bien sûr, mon maître ! Qu’en est-il de ce Gant ?
– C’est un de ces nombreux artefacts Sith qui ont été créés à travers les siècles. Maal Taniet en était le gardien. La légende veut que celui qui le porte devienne invincible.
– Et quelle est la part de vérité contenue dans cette légende, mon maître ?
– Petite, une fois les affabulations et exagérations mises de côté. Mes informations sont fiables et indiquent que le Gant de Vèntorqis permet de canaliser la Force dans une certaine mesure. La puissance ainsi récoltée peut être utilisée par son détenteur comme bon lui semble. Es-tu prêt à t’affranchir enfin de la tutelle de ton vieux maître ?
– Je n’attends que cela depuis des années, mon maître ! Ordonnez et j’obéirais !
– Bien. dans ce cas, écoute-moi attentivement : les pouvoirs que je t’ai enseigné te permettent de te rendre invisible dans la Force. Grâce à eux, tu vas pouvoir t’emparer du Gant sans que quiconque s’en aperçoive. Il te donnera une puissance suffisante pour vaincre Maal Gami, et anéantir tous ses pitoyables élèves. Je te l’ai déjà dit et je te le répète, tu vaux beaucoup mieux qu’eux : le simple fait que nous avons réussi à établir une communication à travers la Force le prouve. Une fois que tu les aura tous exterminés, tu me rejoindras et je commencerais à te former dans la vraie voie des Sith, dans laquelle tu me succéderas le moment venu.
– Merci, mon maître. Je suis votre serviteur zélé.
– Et maintenant, va, mon apprenti. Va leur montrer à tous la vraie nature du Côté Obscur !
– Avec joie, mon maître.

***

Tel’Ay et Kuun tinrent un rapide conseil de guerre avec Durkiga Stilon et ses généraux. Ils eurent vite la confirmation qu’elle n’y connaissait pas grand-chose en matière de guerre. Ses aides, bien que vétérans, n’avaient pas l’air de s’y connaître beaucoup plus, sauf en logistique. Tel’Ay, comme tout Tanietien qui se respectait, craignait les Jedi : ils étaient puissants et intelligents, et il en avait un exemple type sous les yeux. Cette Stilon, bien que novice en stratégie, avait su s’entourer de personnes qui palliaient à ses propres carences. Le fait qu’elle reconnaisse ses limites et soit capable de les surmonter par d’autres moyens faisait qu’il ne fallait pas la sous-estimer.
Tel’Ay était par contre très déçu par Kuun, qui semblait avoir radicalement changé depuis qu’ils avaient rencontré la Jedi : c’était comme s’il ne pensait plus qu’avec ses hormones. De graves ennuis pouvant éventuellement en découler, il lui faudrait le tenir sérieusement à l’œil.

Lors de ce conseil de guerre, les stratégies décrites furent tout à fait classiques : les mieux armés allaient l’emporter, d’après ce que les deux Sith entendirent. Le problème étant que d’après Stilon et ses généraux, les forces en présence s’équilibraient.
Bien que l’ennemi fut en route, Tel’Ay prit le temps de redéfinir le rôle des soldats et élabora une nouvelle stratégie, malheureusement grossière car il ne pouvait se permettre de faire durer cette réunion plus d’une demi-heure. Quand les Sécessionnistes apparurent, deux heures plus tard, et avancèrent vers la ville, ils étaient prêts à les recevoir.

A première vue, la position des Loyalistes était précaire, car la capitale qu’ils défendaient se trouvait au fond d’une vallée cernée de hautes collines, par laquelle l’ennemi arrivait. Derrière la ville se trouvait l’embouchure d’un vaste estuaire, qui débouchait sur l’océan, mais Stilon et ses généraux affirmèrent que les Sécessionnistes ne disposaient pas de flotte de guerre. La précarité venait du fait que les Loyalistes n’avaient pas de quoi faire évacuer la ville si celle-ci se retrouvait investie. Ils n’avaient qu’une option : vaincre ou mourir.
Les faubourgs de la capitale, dont Tel’Ay n’avait même pas demandé le nom, avaient été ravagés par les batailles précédentes. Y cacher des hommes avait été la première idée de Tel’Ay, mais ils auraient été trop vulnérables. Ils auraient pu retarder l’avancée ennemie, ce qui aurait pu s’avérer précieux, mais y seraient certainement tous restés. A vrai dire, cela n’aurait pas dérangé Tel’Ay, qui se moquait éperdument du conflit en cours, mais il lui fallait donner le change à Durkiga Stilon et jouer son rôle de Jedi, le temps que leur transporteur soit remis en état. Sa stratégie devait donc être dévastatrice pour l’ennemi, mais devait épargner le plus de vies loyalistes.
Une rangée de tanks était disposée au pied des remparts, à l’abri derrière le champ de force qui protégeait la ville. Ce dernier monopolisait toutes les ressources énergétiques disponibles, et fut activé dès que le premier ennemi fut en vue. D’après les estimations de Durkiga Stilon, il ne tiendrait qu’une demi-heure au grand maximum : trop de relais et de centrales énergétiques avaient été détruits lors des affrontements précédents. Les tanks pouvaient tirer à travers, leur système d’armement étant réglé sur sa fréquence.

Les tanks ennemis, qui composaient la première ligne de bataille, descendirent les hautes collines en ravageant les restes chaotiques de l’enchevêtrement végétal. Tel’Ay et Kuun étaient en embuscade en haut d’une colline, avec deux éclaireurs, cachés sous une couverture de camouflage.
Les tanks commencèrent à tirer, et leur défilement dura plus de cinq minutes : il y en avait des centaines. Derrière eux s’avançait une cavalerie hétéroclite, montée sur des véhicules à répulseurs et même de rares montures animales ressemblant vaguement à des Tauntauns, à la fourrure ocre. Enfin, la dernière ligne de front se composait de milliers de fantassins.
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Message par H@n Solo »

Fin du chapitre, et désolé d'avoir du poster en trois fois (je dépassais la limite autorisée à chaque fois)

Tel’Ay et Kuun entrèrent en action alors que les derniers tanks franchissaient la crête. Chacun d’eux posa une main sur la tête de l’éclaireur qui l’accompagnait et le plongea en catatonie. Puis ils absorbèrent leur âme, qu’ils reconvertirent en puissance brute. Désormais au-delà de leur meilleure forme, ils pouvaient entrer en guerre.
Durkina Stilon défaillit quand les deux éclaireurs moururent. Luttant pour rester debout, malgré ses jambes qui s’étaient mises à trembler, elle sentit son cœur se serrer. Reprends-toi, ma fille, ce n’est pas le moment de craquer, se sermonna-t-elle in petto. Elle mit cette défaillance momentanée sur le compte du stress de l’assaut.

Tel’Ay bondit de sa cachette et se jeta vers le tank le plus proche, sabrolaser allumé à la main. Un nouveau saut et il surplomba l’écoutille du tank. Sa lame balaya horizontalement l’écoutille, qui se détacha dans un grésillement d’agonie. il se laissa tomber à l’intérieur et fit face aux rebelles éberlués. Les tuer fut un jeu d’enfant, quelques moulinets de sabre suffirent.
Il écarta les cadavres, s’installa aux commandes et fit faire demi-tour au massif engin de mort. Logiquement, Kuun devait en être au même stade. Sitôt la réunion terminée, tous deux avaient subi une très rapide formation au maniement des tanks.
Ils franchirent à nouveau la crête et se mirent à ouvrir le feu sur la cavalerie légère. Elle s’égailla rapidement, paniquée. Tandis qu’ils faisaient des ravages dans leurs rangs, la désorganisation s’accentua. Certains des landspeeders firent demi-tour et tentèrent de fuir, écrasant pour le compte les fantassins, qui ne savaient de leur côté plus quoi faire.
Les comlinks dont Durkiga Stilon les avait pourvu et qu’ils portaient épinglés à l’épaule bipèrent, et la voix de la Jedi retentit :
– Faites attention, certains ont compris. Des tanks font demi-tour pour vous intercepter.
– Reçu, répondirent presque simultanément les Sith, qui retournèrent à leur tour leur engin pour faire face à la crête. Ils mirent les canons en position et attendirent que les tanks surgissent, prêts à les désintégrer et espérant en surprendre quelques-uns.
Le tank de Tel’Ay trembla sous le coup d’une explosion. A la deuxième, une console explosa derrière lui et un câble tranché cracha de la fumée en sifflant.
Lance-missiles, pensa-t-il. Il va falloir faire vite…
Quand un tank apparut enfin, Tel’Ay avait déjà verrouillé ses armes dessus : grâce à la Force, il connaissait à l’avance l’endroit précis où il allait surgir. Il décocha plusieurs tirs d’affilée. Mais quand un troisième missile s’abattit sur son engin, ses armes furent rendues inopérantes. Il sortit rapidement du tank inutilisable et courut se cacher dans les broussailles enchevêtrées. Le tank qu’il avait visé n’avait pas explosé, mais il vit que son équipage en sortait, accompagnés de volutes de fumées noires s’échappant de l’écoutille. Un de moins.
Il cria dans son comlink pour se faire entendre :
– C’est le moment, Durkiga ! Faites avancer vos tanks pour les appâter ! Il faut qu’ils continuent à descendre vers la ville.
– Bien reçu, Abron, répondit-elle en utilisant le faux nom qu’il lui avait donné.
Un autre coup d’œil lui apprit que Kuun avait eu plus de chance que lui : les restes d’un tank fumaient et un deuxième n’allait pas tarder à ne pas valoir mieux. Mais ce serait le dernier que pourrait abattre Kuun, car une dizaine de nouveaux tanks apparurent.
Le laissant à son sort, Tel’Ay repéra le tireur de missiles, qui s’apprêtait à tirer sur la position de Kuun. Le lance-missiles s’arracha de lui-même des mains du tireur et vint s’arrêter dans celles de Tel’Ay. Il fit également léviter vers lui la caisse de missiles posée près du tireur. Il en restait une douzaine, et il les utilisa tous. Un missile devant lui, sur les tanks, le suivant derrière, sur la cavalerie, puis à nouveau devant, etc.
Une minute plus tard, après avoir utilisé toutes ses munitions, il se mit à nouveau à l’abri.
– Kuun ? reprit-il dans son comlink.
– Je te vois, Tel’Ay, je suis caché non loin.
– Parfait. Stilon, vous êtes toujours là ?
– Je vous reçois haut et clair, Abron !
– Bien. Le moment est venu : enclenchez la surprise !
– Bien reçu, c’est parti.
Ils n’avaient plus qu’à attendre, et Tel’Ay espéra que l’idée qu’il avait émise lors de la réunion allait fonctionner. Sinon, la ville serait perdue, et eux ne vaudraient pas beaucoup mieux.

Les tanks sécessionnistes dévalaient les pentes des collines, refermant l’étau sur la capitale. Ceux des loyalistes s’avançaient lentement, s’offrant en cibles.
Les collines s’embrasèrent, dans un maelström d’explosions assourdissantes. Des morceaux de tanks jaillirent, boules de métal en fusion, et s’éparpillèrent partout, provoquant des débuts d’incendie dans les broussailles sèches.
Macrojumelles aux yeux, Durkiga Stilon soupira de soulagement : ils avaient gagné ! la majeure partie des tanks ennemis n’atient plus que des carcasses métalliques, noirâtres et fumantes. Elle donna ordre à ses propres tanks « d’escorter » les survivants, sans leur tirer dessus. Juste pour s’assurer qu’ils fuient. Ce qu’ils firent.
Le plan que le Skelor avait élaboré lui avait paru extrêmement dangereux quand il l’avait expliqué : c’était un quitte ou double, et personne ne savait si il fonctionnerait. Il avait ordonné de fabriquer des bombes artisanales avec les cellules énergétiques des blasters à leur disposition. Les spécialistes qu’ils avaient pu dégotter pour les faire n’étaient pas certains que les bombes suffiraient à éventrer les tanks, mais c’était la meilleure idée que Tel’Ay ait eu, dans l’optique de préserver la vie des Loyalistes. Si le plan fonctionnait, l’ennemi perdrait la guerre car n’aurait plus de véhicules lourds. Si les bombes ne s’avéraient pas assez puissantes, en revanche, les Sécessionnistes n’auraient plus qu’à attendre que le champ de force s’abaisse, faute d’énergie, après avoir détruit les tanks qui gardaient la ville. Les remparts franchis, ils auraient fait face à des Loyalistes désarmés, dont bien peu auraient eu une arme en état de fonctionner.

Tel’Ay retrouva Kuun. Il leur fallut deux heures pour se frayer un chemin jusqu’à la ville. Ils le firent en silence. Pas de réjouissances ni de félicitations. Ils n’avaient pas que cela à faire : leur but était toujours le même, quitter cette planète le plus vite possible. Ils n’avaient rien à y faire, et toute seconde passée en présence de la Jedi augmentait le danger pour eux.

En arrivant à la ville, ils furent portés en triomphe par leurs hommes, et amenés auprès d’une Durkiga Stilon rayonnante. Elle prit Tel’Ay dans ses bras et échangea un furtif baiser avec Kuun, surpris et ravi sur le coup. Cela n’échappa pas à Tel’Ay.
La bonne nouvelle fut que leur navire avait été fini de réparer pendant la bataille. C’était la première question que Tel’Ay lui avait posé en la retrouvant, et la réponse le remplit d’aise. Sur son insistance, elle les escorta jusqu’à l’atelier de maintenance où il se trouvait, lentement car ils devaient se frayer un chemin parmi la foule en liesse et qui ne cessait de les féliciter et de leur taper dans le dos. Ils étaient des héros, ce qui ne leur faisait ni chaud ni froid. Tel’Ay et Kuun parce qu’ils avaient une mission à accomplir, et Durkiga parce que son équanimité Jedi avait vite repris le dessus sur l’enthousiasme spontané qu’elle avait d’abord manifesté.

Arrivés à l’atelier, les deux Sith remercièrent brièvement les ingénieurs et demandèrent à être seuls avec la Jedi. La porte refermée, ils s’imprégnèrent du silence bienfaisant qui régnait.
Tel’Ay et Kuun s’avancèrent Durkiga. Ils souriaient. Elle aussi. Ils tendirent les mains vers elle, comme pour la prendre dans leurs bras. Des éclairs blancs et bleus jaillirent de leurs mains et s’abattirent sur la Jedi, qui n’avait rien vu venir. Une expression d’horreur déforma son visage, tandis que les deux Sith, impitoyables, continuaient à bombarder son corps. Elle s’écroula à genoux. Du sang se mit à couler de son nez. Ses yeux exprimaient une seule question : pourquoi ?
Elle n’eut jamais la réponse. Quelques secondes plus tard, les restes noircis et fumants de Durkiga Stilon gisaient sur le sol de l’atelier. la dernière vision qu’elle emporta avec elle fut le sourire narquois de Kuun Hadgard.
Ils embarquèrent le corps à bord : ils s’en débarrasserait en orbite. Ainsi, personne ne saurait comment elle était morte. Ils enclenchèrent les moteurs et décollèrent. Cette fois, leur prochain arrêt, si la Force le voulait, serait Nal Hutta. Ils avaient la famille de Tel’Ay a retrouver, avant de partir à la recherche des holocrons pour le compte de Maal Gami.
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Chapitre 10 : le Maître Jedi

Yoda revenait d’un pas pressé vers son chasseur. Il était préoccupé : sur Geddino, il avait trouvé les mêmes empreintes dans la Force que sur TionSee.
Il s’installait aux commandes quand sa console de communication bipa. Il enclencha l’holo intégré au tableau de bord depuis peu, et l’image du maître Jedi Maddeus Oran Lijeril, l’air aussi préoccupé que lui, apparut devant ses yeux.
– Yoda, mon ami, où en êtes-vous ?
– Hum…Geddino je m’apprête à quitter. Toujours bonne est la piste que je remonte. La Force va me guider pour retrouver la trace de ses deux mystérieux individus.
– Ne vous donnez pas cette peine. D’après un rapport que je viens de recevoir, ils ont quitté Icksimma il y a quelques heures.
– Non loin de Geddino se trouve Icksimma, observa Yoda.
– Oui, c’est la raison de mon appel. En fait, nous avons reçu hier une demande d’aide de la Jedi Durkiga Stilon. Nous aurions du recevoir son message il y a une semaine, mais des impondérables ont retardé sa réception.
– Envenimée était la situation politique quand nous l’avons envoyé là-bas, il y a un mois.
– En effet, et son message d’hier indiquait qu’elle devait face à une véritable guerre, désormais.
– Hum…sur-le-champ je vais m’y rendre, dans ce cas.
– Ce n’est pas tout. Je viens enfin d’avoir une communication directe avec le gouverneur d’Icksimma : il affirme que deux Jedi, un humain et un être reptilien, tous deux armés de sabrolasers d’un orange flamboyant, se sont portés à leur secours et ont mené la bataille qui a vu la victoire des Loyalistes. Mais sitôt après, il ont décollé à bord de leur navire, avec Durkiga, sans un mot.
– Très étrange cela est, en effet. De visu je vais m’assurer de ce qui s’est passé. Et ajouter à mon enquête le sort de Durkiga Stilon je vais.
– Puissiez-vous retrouver mon ancienne padawan, maître Yoda.
– Seul l’avenir nous le dira. Que la Force soit avec vous, maître Lijeril. Yoda, terminé.
– Qu’elle vous accompagne aussi, maître Yoda…ainsi que Durkiga, murmura-t-il dans le vide, Yoda ayant déjà coupé la communication.
Yoda ne perdit pas de temps. Tandis qu’il filait vers les étoiles, il eut le pressentiment qu’il devait se presser. La piste était de plus en plus chaude : il ne faisait aucun doute qu’il se rapprochait de son but. Il décida de ne pas faire confiance aux caps préétablis dans son navordinateur et de le calculer lui-même.
Il irait au plus court, mais aussi au plus dangereux, en frôlant une supernova. Cela ne l’inquiéta pas une seconde : la Force était avec lui, elle lui indiquerait le chemin le plus rapide. Il comptait être sur Icksimma dès le lendemain. A ce rythme, il avait des chances de pouvoir intercepter ses cibles à leur escale suivante.

***

– Nous arrivons, murmura Kuun. Nal Hutta, le Glorieux Joyau, et sa lune, Nal Shaddaa, la lune des contrebandiers. Tu perçois ta famille, Tel’Ay ?
L’intéressé ne répondit pas. Il était assis à même le sol du poste de pilotage, en demi-lotus, les yeux clos. Plongé dans la Force, il lança des vrilles à travers elle, à la recherche des deux êtres les plus importants de son univers.
– Ils sont bien sur Nal Hutta, soupira-t-il, soulagé. Vas-y, on fonce !
– Impossible, vieux, rétorqua Kuun, penché sur la console de communications. Je reçois un message automatique disant que nous devons suivre un vecteur d’approche vers Nal Shaddaa. Apparemment, Nal Hutta est un territoire interdit. Si on n’obéit pas, tu peux être sûr qu’on va se retrouver avec une flotte au cul, et tu connais aussi bien que moi mes talents de pilote. On ne tiendrait pas une minute.
Tel’Ay ne répondit rien et lui lança un long regard assassin. Il finit par hocher la tête. Kuun marmonna un « désolé » et mit le cap sur la lune des contrebandiers.

***

Dès qu’il sortit de l’hyperespace, au large d’Icksimma, Yoda fut assailli par une sensation désagréable. Il prit contact avec les autorités et obtint aussitôt l’autorisation de se poser. Il rencontra un responsable local, qui ne lui apprit rien de plus que ce qu’il savait déjà. Tout s’éclaira pour lui quand il fut, sur son insistance, conduit au hangar où Durkiga était censée avoir embarquée avec les deux « Jedi ».
Sitôt entré, il sentit distinctement que le Côté Obscur avait œuvré là. Il s’immergea dans la Force intemporelle, à la recherche d’informations sur ce qui s’était passé. Il vit. Il vit Durkiga se faire massacrer à coups d’éclairs bleus jaillissant des doigts des deux êtres. Un humain, grand et rouquin, et un Skelor aux écailles blanchâtres. En voyant cette scène, les récits tenus par ses maîtres remontèrent à sa mémoire. Aucun doute n’était plus permis. Un mot, qu’il pensait appartenir au passé, jaillit dans son esprit et s’y imprima au fer rouge. Sith.
Il prit rapidement congé, après avoir informé son hôte du destin funeste de la Jedi Durkiga Stilon. Dès le début de cette mission, il savait qu’il finirait par rencontrer les deux êtres. Maintenant qu’il savait à qui il avait affaire, il n’avait plus une seconde à perdre : cette confrontation devait se faire le plus rapidement possible. Le terme de Sith avait toujours été synonyme de troubles à l’échelle galactique, par le passé. Au nom du bien commun, il devait éradiquer cette menace avant qu’elle ne se propage.
Yoda fit un bref rapport à l’Ordre, décolla et sonda la Force. Oui…la trace des deux Sith était très claire. Il remonta la piste jusqu’à la sentir disparaître, signe qu’ils étaient passés en hyperespace. Il étudia leur cap initial et le confronta à une carte du secteur. Tout laissait penser qu’ils se dirigeaient vers Nal Hutta.
En temps normal, il fallait trois jours pour aller d’Icksimma à Nal Hutta. Grâce à la Force, il pourrait diviser cette durée par deux. Et comme il n’avait que quelques heures de retard sur eux, il serait largement dans les temps pour les accueillir.

***

Kuun et Tel’Ay atterrirent sur l’astroport de Nal Shaddaa. Il se composait de plusieurs tours effilées munies d’aires d’envol, structures métalliques circulaires. Dès qu’un navire se posait, l’aire d’envol se rétractait à l’intérieur de la tour, dans un hangar.
Dès qu’ils eurent posé le pied à l’extérieur de leur vaisseau, ils furent accueillis par un petit contingent de gardes dépareillés, qui leur extorqua une taxe d’amarrage qui s’apparentait plus à une extorsion de fonds. Ils payèrent. Tel’Ay voulait se la jouer profil bas, le temps de savoir comment ils iraient sur Nal Hutta.
Ils empruntèrent un vaste ascenseur, qui les amena en bas de la tour. Celle-ci, construite sur une large plate-forme de duracier, surplombait le sol de quelques centaines de mètres, et le niveau sur lequel elle se trouvait était largement urbanisé. Ce n’était pas pour rien que certains surnommaient Nal Shaddaa la « petite Coruscant ».
Ils observèrent leur environnement. Les gratte-ciels semblaient engagés dans une course entre eux, dans une logique de démesure. Les sommets des plus hauts étaient cachés par une épaisse couche nuageuse. De larges avenues se dessinaient et se croisaient, sans la moindre courbe pour adoucir la rigueur du tracé urbain. Le gris métallisé semblait être la couleur de rigueur partout où leurs yeux se posèrent. La circulation était très dense, évoquant une infatigable fourmilière.
Ce fut Tel’Ay qui remarqua la créature le premier. Elle se tenait de l’autre côté de l’avenue, minuscule silhouette encapuchonnée dans une robe de bure qui lui fit instantanément penser à un Jedi. Il tenta de la sonder, mais ne perçut qu’une vague présence fuyante. L’être se cachait dans la Force. S’il en était capable, c’était qu’il la maîtrisait.

Yoda avait longuement réfléchi à cet affrontement. Ici, en plein espace Hutt, il n’avait théoriquement aucune autorité légitime pour traquer des criminels. Le simple fait qu’il soit reconnu risquait de déclencher une vive polémique, voire une crise diplomatique, entre les clans Hutts et la République. Et cela ne pouvait manquer de se produire : ses cinq cent années passées au service de l’Ordre avaient fait de lui le plus connu des Jedi.
Il avait vite balayé ces arguties diplomatiques et politiques : lutter contre les Sith était plus important que tout, sans aucune hésitation. La survie de la République était mise en balance, ainsi que le bien-être de tous les êtres pensants de la galaxie. Le reste n’était que futilités et querelles d’enfants.

Kuun repéra à son tour la créature. Lui et Tel’Ay restèrent figés, les yeux plantés sur elle. Une sensation étrange leur parcourut le corps…le calme avant la tempête, peut-être. Entre eux et la créature, l’avenue était bondée de landspeeders passant à pleine vitesse. Quand Yoda releva sa capuche, comme pour présenter ses traits à ses ennemis, les deux Sith surent aussitôt à qui ils avaient affaire.
Depuis bien des décennies, les exploits de ce Jedi quasi légendaire s’affichaient régulièrement à la une de tous les médias. Pour certains, il n’était rien moins que la personnification de l’Ordre Jedi : il ne fallait surtout pas se fier à ses soixante-six centimètres. Son visage lisse et ferme était empreint d’un mélange déroutant de détermination et de sérénité. Ses longs cheveux noirs peignés en arrière voletaient jusqu’à ses épaules. Ses yeux perçants brillaient de compassion et de force.
Pour Tel’Ay et Kuun, il représentait la mort. Ils avaient échoué. A partir du moment où l’Ordre Jedi était au courant de leur existence, il était évident qu’il mettrait tout en œuvre pour éradiquer la Confrérie Tanietienne. Ils avaient trahi la confiance de leur maître et de leurs condisciples.
Les deux Sith le virent empoigner lentement son sabrolaser, sans les quitter des yeux. Il activa la lame et sauta sur l’avenue.
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fin du chapitre 10

Ils crurent qu’il allait se faire emporter par le flot furieux des landspeeders, et déchantèrent trois secondes plus tard. Presque trop vite pour que l’œil le suive, il bondit de landspeeder en landspeeder, et son dernier saut le précipita sur eux, sabrolaser prêt à frapper.
Oubliant tous leurs préceptes de prudence et de discrétion, ils obéirent tous deux au même réflexe et foudroyèrent Yoda d’éclairs de Force. Son sabrolaser en intercepta quelques-uns mais le gros de l’attaque l’atteignit. Il fut violemment projeté en arrière, vers le ballet mortel de la folle circulation routière.
Si Tel’Ay et Kuun crurent un instant qu’il allait y disparaître, ils en furent pour leurs frais. Il stoppa très vite son envol et atterrit doucement sur le sol, les pieds fermement ancrés au sol et les deux mains posées sur la poignée de son sabre vert.
Kuun se fendit de nouveaux éclairs, en s’ouvrant avec une rare intensité au Côté Obscur de la Force. Parfaitement prêt à les accueillir, cette fois-ci, le maître Jedi les dévia avec précision vers le ciel, à l’aide de mouvements si gracieux qu’il en parut nonchalant.
Tel’Ay attaqua à son tour : il projeta de la Force à l’état brut, tel un coup de marteau invisible. Cette fois, Yoda fut décollé du sol, percuta violemment la carrosserie d’un landspeeder et tomba à terre, face contre terre.
– Par la Force ! En voilà un qui est à la hauteur de sa réputation ! fit Kuun en haletant. Il a bien failli nous vaincre !
– Oui, il est….non, c’est impossible ! s’exclama Tel’Ay.
Devant leurs yeux incrédules, Yoda se releva, apparemment indemne.

– Cours ! cria Tel’Ay à Kuun en tournant les talons.
Kuun lui emboîta machinalement le pas. Il crut d’abord que Tel’Ay cédait à la panique, mais une sonde mentale discrète lui apprit que son compagnon avait un plan.
D’abord, Kuun crut que Tel’Ay voulait atteindre la tour de l’astroport, mais il en fit le tour. Jetant un coup d’œil derrière lui, le Corellien vit que le Jedi s’était lancé à leur poursuite…et se rapprochait, grâce à une vieille technique Jedi qui permettait de s’affranchir des limites physiques habituelles. Technique très gourmande en énergie, certes, mais efficace sur le court terme.
Quand Tel’Ay arriva au bord du niveau sur lequel ils se trouvaient, il ne ralentit pas et sauta dans le vide, vers les strates inférieures de la cité. Kuun pesta intérieurement contre la folie du Skelor mais franchit le parapet à sa suite.
Il s’ouvrit à la Force tout en regardant en bas, et vit qu’ils tombaient vers un couloir de circulation aérien réservé aux vaisseaux de grand tonnage. Ces mastodontes se mouvaient lentement. Il eut juste de temps d’en conclure que ce type de vaisseaux devait avoir son propre astroport à un niveau inférieur de la cité, avant d’aviser Tel’Ay qui incurvait légèrement sa trajectoire, tout en la freinant. Ils posèrent le pied sur un navire d’une centaine de long, aux formes arrondies, peut-être calamarien.
Tel’Ay reprit aussitôt sa course et Kuun entreprit de refaire son retard sur lui, quand il entendit le vrombissement caractéristique d’un sabrolaser dans son dos. Proche…trop proche. Il se retourna en empoignant son propre sabre…pour voir le petit sabre vert de Yoda voler vers lui à une vitesse impressionnante. Kuun fit un roulé-boulé pour l’éviter, mais trop tard. Le sabrolaser lui entailla le front dans toute sa largeur et le Sith poussa un grognement, plus de surprise que de douleur : la blessure était superficielle. Une odeur d’ozone et de chair grillée agressa ses narines.
Il se remit sur pied juste à temps pour faire face au Jedi, qui avait déjà récupéré son sabre. Leurs sabrolasers se heurtèrent avec violence et dans un grésillement suraigu. Aucun des deux adversaires ne semblait prêt à céder le moindre pouce de terrain, leurs pieds semblaient ancrés à la coque du croiseur.
Kuun s’aperçut vite que le maître Jedi était plus vif que lui, aussi mit-il toute sa force dans leurs premiers échanges de coups. Il dut vire déchanter : Yoda para toutes les attaques avec une force au moins égale à la sienne. Au contraire, ses propres bras se firent très vite lourds et tremblants. Une sueur froide l’envahit : il n’avait aucune chance face à un tel monstre !
Ils croisèrent le fer une dernière fois, et Yoda, d’un mouvement presque désinvolte, enroula sa lame autour de celle de Kuun. Celui-ci vit son sabrolaser voler dans les airs, et n’eut pas le temps de se remettre de la surprise d’être aussi facilement désarmé. Le maître Jedi bondit sur Kuun et lui asséna un coup violent à la tempe avec la garde de son arme. Le mouvement fut trop rapide pour que le Sith puisse le suivre des yeux. Il ne put rien faire pour l’esquiver. Il sombra dans l’inconscience avant même de chuter lourdement au « sol ».

Yoda posait à peine le pied sur la coque du vaisseau que des éclairs de Force s’abattirent sur lui, menaçant de déchiqueter son corps. Mais il n’était pas un maître Jedi pour rien. Tout en affrontant Kuun, il avait pris soin de laisser ses perceptions en éveil, sachant que le Corellien n’était pas le seul danger. Il fit rapidement fi de l’atroce douleur qui lui taraudait le corps et érigea un bouclier de Force autour de lui, afin d’atténuer les dégâts.
Il se retourna vers le Skelor, visiblement revenu pour sauver son compagnon. Une langue de feu bleue, plus précise que les autres, le priva de son sabrolaser, et il n’eut dès lors que ses mains pour se défendre. Il fit passer la Force dedans, instinctivement, et s’aperçut que les attaques du Sith rebondissaient dessus. La douleur était toujours là, mais à un niveau plus acceptable. Restait juste à savoir qui serait le plus endurant. Ce fut Tel’Ay qui baissa pavillon le premier.
Ils restèrent se dévisager de longues secondes, pendant lesquelles le sabrolaser de Yoda vint prendre place dans sa main tendue. Yoda ne sentit que de la détermination chez le Skelor. Pas une once de peur. Le Sith prit la parole.
– Pourquoi ne l’as-tu pas tué ?
– Un problème à court terme votre mort résoudrait. Mais les implications je dois appréhender, pour être certain qu’éradiquée soit la menace que vous représentez. Et pour cela, vivants toi et ton compagnon devez être quand je vous ramènerais au Temple Jedi.
– Je suis désolé pour toi, mais une telle option n’est pas envisageable. Kuun et moi mourrons plutôt que d’être capturés par un Jedi.
– Si tel est votre destin…
– Tu es impressionnant, Yoda. Je te connaissais par ouï-dire, mais n’imaginais pas que la réalité reflétait si fidèlement la légende. Il est clair que tu es plus fort que je ne le serais jamais, je serais fou de ne pas le voir.
– Quand cinq cent ans tu auras comme moi, au sommet de ta forme tu seras. Et si plus fort que toi je suis, l’issue de ce combat tu connais déjà. Pourquoi ne pas te rendre ?
– Parce que je ne peux pas me le permettre. J’ai une mission et je l’accomplirais, ou mourrais en tentant de la mener à bien. C’est ainsi et ni toi ni moi n’y pouvons rien. T’affronter fut un honneur, conclut Tel’Ay avant de se remettre en garde, sabrolaser allumé.
Yoda était perplexe, bien que serein quand à l’issue du combat. Ses adversaires ne ressemblaient guère à l’image des anciens Sith, telle qu’elle lui avait été décrite par ses professeurs. Ces deux-là utilisaient le Côté Obscur de la Force, pas le moindre doute là-dessus, mais sans y ajouter les émotions exacerbées et négatives qui allaient traditionnellement de pair avec. Il ne comprenait pas leurs buts et méthodes, et cela constituait une raison importante pour les livrer vivants au Temple Jedi.

Tel’Ay passa à l’attaque sans fioritures, frappant fort et juste, et utilisa toute l’étendue de sa vaste technique du combat au sabrolaser. Il le fit sans illusions. Il allait certainement perdre. Mais il allait jouer sa chance à fond, se donner toutes les chances de gagner, afin de n’avoir aucun remords, même en cas d’échec. Perdre contre plus fort que soi n’était pas une honte, au contraire : c’était le meilleur moyen de connaître ses limites. Et seuls ceux qui les connaissaient pouvaient espérer les dépasser.
Yoda para les trois premières attaques, avant de changer de tactique. Se déplaçant à une vitesse surnaturelle, il passa sous la garde de Tel’Ay et posa une main sur le ventre du Skelor. Il lança une décharge de Force qui désorganisa tout le corps de Tel’Ay. Celui-ci lâcha son sabrolaser et se mit à trembler de tous ses membres. Ses jambes refusèrent de le porter plus longtemps et il s’écroula, conscient mais paralysé.

Yoda éteignit son sabrolaser, soulagé : tout s’était bien passé, en fin de compte. Il n’avait plus qu’à placer ses deux adversaires – il avait du mal à penser à eux en terme d’ennemis – en transe Jedi pour être tranquille jusqu’à l’arrivée sur Coruscant. Ne lui restait plus qu’à résoudre le problème de les y emmener, souci ridicule au regard de ce qu’il avait fait jusque-là.
C’est à ce moment que d’étranges sensations l’envahirent, surgissant de nulle part : émanations de la Force, sans équivoque. Rédemption, souffrances et mort. Cette triptyque planait au-dessus des deux Sith, il la voyait presque. C’était comme un aperçu de leur destin, s’il les laissait continuer leur propre route.
En tant que Jedi, il servait le bien commun et défendait la paix. A ce titre, son devoir était clair, il devait ramener ces Sith sur Coruscant. Mais si la Force elle-même lui montrait un autre chemin pour eux, avait-il le droit de l’ignorer ?
Ce qui fit pencher la balance fut que Yoda perçut, d’une manière confuse mais certaine, que les deux autres ne représentaient pas un danger pour la galaxie. L’un est d’ores et déjà mort et l’autre errera longtemps dans les brumes de l’incertitude, se surprit-il à penser. Leur destin n’est pas de me suivre…
Comme allait-il pouvoir expliquer l’inexplicable à ses pairs Jedi ? Il l’ignorait. Interprétait-il correctement ce qu’il ressentait ? De cela, il était plus sûr, même si un des problèmes primordiaux, avec la Force, était d’interpréter justement ce qu’elle montrait parfois.
Sa décision prise, il soupira longuement. Il avait réussi, et échoué dans le même temps. Après un dernier regard pour ses victimes, il tourna les talons. Il devait retourner au Temple : de longues méditations l’attendaient pour comprendre ce qui s’était passé ce jour.
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chapitre 11 : les retrouvailles

Une fois paralysé, Tel’Ay s’était attendu à ce que le maître Jedi s’empare de Kuun et de lui-même, comme il l’avait annoncé. Mais non…il avait ressenti un trouble dans la Force, et Yoda était resté un long moment immobile, comme en méditation.
Tel’Ay avait été stupéfait de le voir s’en aller après leur avoir lancé un dernier regard, dans lequel se disputaient du regret, de l’incertitude…de la compassion envers des condamnés, aussi, lui avait-il semblé. Cette dernière sensation avait glacé le Skelor, car il ne voyait pas comment leur aurait pu être pu être pire que de tomber entre les mains des Jedi.
Kuun revint à la conscience à peu près au moment où Tel’Ay s’aperçut qu’il pouvait à nouveau peu à peu se mouvoir. Le Corellien passa sa main sur son front, désormais barré d’une cicatrice qui courait horizontalement dessus. Deux centimètres plus profond…commença-t-il à penser. Il abandonna ces réflexions et vint aider Tel’Ay à se remettre debout.
Le Jedi n’était visible nulle part et Kuun sentait qu’il était en vie. Tel’Ay avait du réussir à s’en débarrasser d’une manière ou d’une autre. En attendant de faire le point avec son camarade, il décida de le ramener à leur vaisseau.

Quelques heures de repos et un long débat plus tard, ils n’avaient toujours pas de réponse à leur question. Qu’était devenu ce maudit Jedi ? Ils avaient unis leurs forces afin de détecter sa présence, mais cela n’avait rien donné.
La seule chose qui était certaine était que Maal Gami serait pour le moins furieux, car à cause d’eux, le secret de l’existence de la Confrérie était désormais éventé, après six cent ans de vie dans l’ombre. Ils devraient être très prudents à l’avenir, et accomplir le plus rapidement possible leurs missions. Ensuite, ils retourneraient auprès de leur maître et subiraient le châtiment qu’il ne manquerait pas de leur infliger pour leur imprudence. Il était même probable qu’il les élimine pour cette faute impardonnable. Ils n’avaient pas peur pour eux-mêmes, mais pour la pérennité de la Confrérie. Leur propre sort importait peu tant qu’elle survivait.

Une chose après l’autre. Leur priorité à court terme était de sauver Dibidel et Ro’Lay, la famille de Tel’Ay. Pour cela, ils devaient se rendre sur Nal Hutta.
Ils mirent rapidement un plan d’action au point, et passèrent à son exécution. Le Togorien qu’ils avaient interrogé sur TionSee avait affirmé que Arbella la Hutt avait gardé à son usage personnel les non-Rodiens de la colonie de Velinia III. Il leur fallait donc trouver où se trouvait son palais, sur Nal Hutta, et trouver un moyen de s’y rendre.
Tout astroport qui se respectait possédait sa cantina, point de rendez-vous des pilotes, contrebandiers et convoyeurs en tous genres. Il fallait qu’ils mettent la main sur un pilote chargé d’acheminer de la marchandise au palais d’Arbella.
Mais quoi qu’ils fassent, cette fois-ci, ils devraient le faire le plus discrètement du monde. Ils s’étaient déjà trop dévoilés et devaient rectifier le tir de toute urgence.

La suite fut aisée. Ils se postèrent en embuscade à la sortie de l’astroport et suivirent les premiers pilotes dépenaillés qui en sortirent. Kuun était toujours amusé de constater que les contrebandiers avaient tous le même look un peu débraillé. Ils véhiculaient une image qui tenait du cliché, et son amusement redoubla quand leur filature les conduisit à une cantina minable surmontée d’une enseigne crasseuse dont seul le pourtour était illuminé.
L’endroit était calme. Une odeur aussi nauséabonde qu’indéfinissable flottait dans l’air, saturé de volutes de fumée. Au comptoir, un humain de grande taille amusait la galerie en racontant ses improbables exploits, entouré par quelques admirateurs. Dans un coin sombre était attablé un Rodien, seul. Sur un signe de Tel’Ay, ils allèrent jusqu’à sa table, où le Skelor s’assit sans cérémonie. Kuun resta debout derrière lui.
– Bien le bonjour, l’ami, dit Tel’Ay en rodien, après avoir pris soin de propager des ondes amicales dans la Force.
– Qu’est-ce que vous voulez ?
– Nous cherchons un pilote susceptible de nous conduire au palais d’Arbella la Hutt.
– Cette vieille chouette ? ricana-t-il. Mauvaise idée !
– Et pourquoi donc ?
– Parce que cette limace a la folie des grandeurs. Elle essaie par tous les moyens de développer son empire criminel, et du coup elle a attiré l’attention d’Aruk.
– Aruk Besadii Aora…c’est le chef du clan Besadii, non ?
– Ouais, lui-même. Autant dire que face au plus puissant des Hutts, sa carrière risque fort de tourner court.
– J’en prends bonne note, dit Tel’Ay. Seriez-vous en mesure de nous conduire à elle ?
– Ça dépend pour quelle raison…et pour combien ?
– La raison ne vous regarde pas. Pour la somme, disons…cinq mille.
– Cinq mille ! Juste pour vous conduire là-bas ?
– Oui. Il est très important que…
– Ça me va, le coupa abruptement le Rodien, visiblement inquiet à l’idée que Tel’Ay ne change d’avis. Jouer au taxi lui déplaisait souverainement, mais vu la somme, il ferait une croix sur son amour-propre de pilote émérite.
– On part quand ? reprit-il, l’œil brillant de convoitise.
– Maintenant, si vous êtes prêt, répondit Tel’Ay.
– On est parti ! lança le Rodien en se levant précipitamment.
Tel’Ay sourit intérieurement. La manipulation des esprits faibles était tellement facile…

Le palais d’Arbella la Hutt correspondait en tous points au standard habituel des forteresses Hutt. Un bâtiment esthétiquement contestable, mais massif, car conçu pour résister à des attaques aériennes de faible envergure. Une vaste portion du palais était enterrée, à l’abri.
En bonne Hutt égocentrique nombriliste, Arbella disposait d’une vaste salle pour tenir Cour. Son vaste trône surélevé lui permettait de surplomber ses séides et inférieurs. Cette pièce longue et basse ne voyait jamais la lumière du jour, et était éclairée par d’antiques torches enflammées et de larges lustres garnis de bougies noires.
Un peu partout sur le sol gisaient des coussins crasseux, et de longues tables en bois rouges étaient collées aux murs en attendant de servir pour un banquet.
Nul tapis au sol, mais un grillage très résistant qui courait tout le long de la salle d’audience. Qui jetait un œil à travers pouvait voir les prisonniers d’Arbella, jetés là sans autre forme de procès.
Anciens adversaires, serviteurs déchus…ils gisaient tous dans les bas-fonds du palais, cinq mètres sous la salle. La Hutt adorait cette disposition du lieu, car tout traître potentiel voyait ce à quoi il s’exposait en cas de coup tordu…ou de saute d’humeur, plus prosaïquement.
Ces prisonniers n’étaient pas nourris. Ils étaient abandonnés là, tout simplement. Leur seule nourriture était les restes qui tombaient de la salle d’audience, à travers les mailles du grillage, lors des nombreux banquets donnés par Arbella. De temps à autre, lorsque l’odeur qui venait d’en bas devenait par trop nauséabonde, même pour une Hutt, la cellule géante était passée au jet d’eau, à haute pression. Et ceux « d’en haut » riaient à se faire mal aux côtes en voyant les prisonniers se jeter sur le sol pour lécher avidement les flaques d’eau.
D’une nature « facétieuse », Arbella poussait parfois le vice plus loin, en faisant asperger la prison non pas d’eau potable mais d’eau salée. Les grimaces et cris de dépit des prisonniers lui arrachaient alors de longues crises de rires, immanquablement partagées par sa Cour, qui n’en menait pourtant pas large. Servir Arbella pouvait rapporter gros, mais la décevoir était la promesse d’une mort lente et douloureuse, dans l’humiliation.

Rrrww était un vieux Togorien, autrefois membre important d’un clan de guerrier. Après de longues années au service d’Arbella, il était devenu l’intendant du palais. Poste de tout repos s’il en était, car bien peu nombreux étaient ceux qui auraient osé s’en prendre à la Hutt. Il avait néanmoins bien présent à l’esprit le fait qu’Aruk commençait à s’offusquer de l’importance grandissante d’Arbella, et de ce fait était encore plus aux aguets que d’habitude.
Quand un de ses subordonnés vint lui annoncer qu’un pilote rodien demandait à atterrir, pour « faire des affaires », il ne put s’empêcher d’être contrarié. Cette visite n’était pas prévue et il détestait les surprises. Une recherche rapide dans ses fichiers lui avait appris que le pilote en question, Derango, était un contrebandier sans grand talent, mais qui trafiquait de temps en temps pour le compte des Deraliik, le clan d’Arbella. Il donna donc son accord à l’atterrissage et alla lui-même à la rencontre de l’importun, escorté par une escouade de solides Gamorréens. Au cas où…

– Ils sont bien là, Kuun, je peux les sentir ! s’exclama Tel’Ay, exalté. Mon premier-né souffre de malnutrition, je sens son malaise, mais Dibidel…ah, ma Dibidel est fidèle à elle-même ! Fière et orgueilleuse, dans le sens le plus noble du terme ! Je perçois que sa situation est précaire, mais la force de sa volonté est intacte ! C’est une survivante, une force de la nature ! Elle m’a toujours tiré vers le haut, et ça va recommencer, enfin !
– Du calme, Tel’Ay, fit Kuun en coulant un regard méfiant vers son ami. N’oublie pas que nous avons une double mission à accomplir après avoir libéré les tiens. Les holocrons…
– Je ne l’oublie pas, mais je savoure à l’avance ces retrouvailles, si tu le permets.
– On ferait mieux de se mettre au boulot, maugréa Kuun.
Tel’Ay arbora un masque de calme et acquiesça d’un hochement de tête. Ils sortirent du petit salon du transporteur du Rodien et entrèrent dans le poste de pilotage. Derango tourna la tête vers eux et leur annonça :
– Tout va bien, nous venons d’atterrir. Rrrww, l’adjoint d’Arbella, va venir vous accueillir. Vue la somme que vous m’avez versé, je peux vous attendre, si vous voulez ? demanda-t-il avec espoir.
– Oui, tu vas nous attendre, fit Tel’Ay en posant la main sur l’épaule du Rodien.
Derango s’écroula aussitôt sur le poste de pilotage, inconscient.
– On y va en douceur, Tel’Ay ? demanda Kuun, impassible.
– Face à un Hutt ? Et puis quoi encore, tu veux lui offrir des fleurs ? Non, on massacre tout le monde, on libère ma famille et on s’en va.
– Ça me va, sourit le Corellien.
Rrrww commençait à s’impatienter, en bas de la rampe, quand celle-ci s’abaissa. Les quatre Gamorréens qui l’accompagnaient mirent l’entrée de la soute en joue, au cas où. Tel’Ay et Kuun sortirent, leurs traits dissimulés sous leur capuche.
Rrrww au milieu, deux Gamorréens à sa droite, les deux autres à sa gauche. Tel’Ay lança violemment la Force sur les deux gardes de gauche, qui allèrent s’écraser contre le mur derrière eux avant de tomber au sol, inanimés. Dans le même temps, Kuun faisait de même pour ceux de droite.
Les réflexes de Rrrww n’étaient plus aussi aiguisés que du temps de sa jeunesse, et la scène se passa trop vite. Avant qu’il ne puisse réagir, il se retrouva sous l’emprise mentale des deux Sith.
– Conduis-nous à Arbella sur-le-champ, dit Tel’Ay.
Je vous conduis à Arbella sur-le-champ, répéta mécaniquement le Togrorien.
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Re: Tel'Ay Mi-Nag (by Minos)

Message par H@n Solo »

suite et fin du chapitre 11

L’ambiance était bien calme dans la salle d’audience d’Arbella. Ces derniers temps, elle avait tendance à agir sur beaucoup de fronts différents afin de faire prospérer ses affaires : esclavage, trafic des épices, racket, chantages. En conséquence, le palais était très peu peuplé, à l’exception des gardes Gamorréens omniprésents. La pléthore de chasseurs de primes qui rôdaient en temps normal dans le palais étaient presque tous en mission, occupés à affermir la position de leur employeur dans le secteur galactique.
Sur les talons de Rrww, Tel’Ay et Kuun remarquèrent trois chasseurs de primes en entrant dans la salle d’audience, dont un vautré à même le sol qui ronflait d’une manière impressionnante. Il avisèrent en outre une douzaine de gardes Gamorréens.
Dans la tête de Tel’Ay résonnait comme jamais la présence de Dibidel et Ro’Lay. Ils étaient tous proches. Il allait très bientôt pouvoir les serrer dans ses bras, nul doute là-dessus !

Rrrww fut le premier à mourir, transpercé par le sabrolaser de Tel’Ay. Le Skelor se fit un rempart de son corps pour protéger ses arrières et entreprit de renvoyer les traits de blaster que lui décochèrent certains des gardes. A chaque tir renvoyé, un Gamorréen tombait. Kuun, de son côté, s’était assez rapproché des deux chasseurs de primes pour les faucher par surprise d’un revers de lame.
Contrairement à ses prévisions, il n’eut pas le temps de s’occuper du troisième, qui cuvait à ses pieds, car les autres gardes ouvrirent le feu sur lui. Il para comme il put la pluie de traits de feu qui s’abattit sur lui, avant que Tel’Ay n’allie ses efforts aux siens en envoyant les cadavres des êtres déjà tombés sur leurs adversaires, par le biais de la Force.

Dès le début de l’attaque, Arbella s’était mise à crier des paroles indistinctes en huttese, mais personne n’avait eu le temps d’y prendre garde. Quand le dernier de ses séides s’écroula mort sur le grillage du sol, elle se tut.
Tel’Ay s’approcha d’elle, sabrolaser à la main : il ne lui en fallut pas plus pour savoir quel sort lui était réservé. Sa dernière action prit Tel’Ay complètement au dépourvu. Avec l’énergie du désespoir, elle se ramassa sur elle-même et se projeta dans les airs, droit sur le Skelor. Il ne put se dégager à temps, juste invoquer un bouclier de Force et pointer son sabrolaser vers la tonne et demi de Hutt qui s’écrasa sur lui. Elle s’y empala mais Tel’Ay disparut sous elle.
Kuun bondit à son tour et transperça la tête de la Hutt de la pointe de son sabre, en y mettant toutes ses forces. Sa lame s’y enfonça comme dans du beurre et la Hutt mourut, yeux ouverts et langue ballante.
Kuun se précipita au secours de son ami, en déplaçant lentement les replis de graisse de la Hutt via la Force. Tel’Ay faisant de même de son côté, le Skelor réussit bientôt à s’extirper de la masse inerte. Il avait le souffle coupé mais son bouclier de Force improvisé lui avait évité de subir une blessure sérieuse.
Dès qu’il fut debout, les jambes encore flageolantes, il fit sauter la porte grillagée qui le séparait de Dibidel et Ro’Lay et sauta sans plus de manières dans la prison. Kuun le suivit comme son ombre, sans un mot.

Ils restèrent se regarder longtemps. Des larmes de bonheur perlaient au coin des yeux de Tel’Ay, tandis qu’il contemplait Dibidel, sa fière compagne, qui tenait dans ses bras protecteurs Ro’Lay, leur premier-né.
Enfin, pensa le Sith.
Il s’avança vers eux, incertain. Une lueur de mauvaise augure, qu’il ne s’expliquait pas, brillait dans les yeux de sa compagne.
Deux pas de plus et Dibidel lui lança :
– N’avance plus !
– Qu’y a-t-il, mon ange ? fit Tel’Ay sans tenir compte de la demande.
– Ne t’approche pas de moi, traître ! siffla-t-elle.
– Mais que…que veux-tu dire ? souffla Tel’Ay, médusé.
Elle désigna le sabrolaser pendant à sa ceinture.
– Tu m’avais donné ta parole d’honneur que tu ne te servirais plus de cela.
– Oui, c’est vrai, je l’avoue, je me suis servi de la Force à nouveau, répliqua Tel’Ay, énervé de devoir s’expliquer alors qu’il venait la sauver. Mais si je ne l’avais pas fait, je ne t’aurais jamais retrouvé.
– Je me moque de tes excuses. Le compagnon que je m’étais choisie chérissait l’honneur, et tenait ses promesses. Je n’ai que faire d’une girouette.
– Es-tu donc devenue folle, femme ? s’emporta Tel’Ay. N’écoutes-tu pas ce que je te dis ? C’était le prix à payer pour que nous soyons réunis !
– Le prix ? Combien de cadavres as-tu laissé sur ta route pour pouvoir arriver ici, fit-elle d’un ton méprisant ? Je ne suis et ne serais jamais la compagne d’un tueur ! Puisque visiblement tu es redevenu un Sith, retourne donc auprès de ton maître répandre la mort et la terreur ! Mais tu n’approcheras plus jamais ni de moi ni de mon fils !
– C’est aussi mon fils, maudite femelle ! tonna Tel’Ay, hors de lui. J’ai fait ce que j’avais à faire ! Sans mes pouvoirs, je serais mort à l’heure qu’il est, et toi et Ro’Lay seriez toujours des esclaves.
– La fin ne justifie jamais les moyens, Tel’Ay, fit Dibidel d’une voix redevenue douce. Tu étais d’accord avec cela.
– Les circonstances ont changé depuis. Pour survivre, il faut parfois oublier ses idéaux.
– Où s’y accrocher davantage, répliqua-t-elle.
Il inspira profondément pour calmer les battements de son cœur, qui cognaient dans sa poitrine à lui faire mal, et tendit la main vers Dibidel :
– Viens, mon aimée. Oublions tout cela et repartons vivre notre vie, loin de la folie qui gangrène la galaxie.
– Je ne serais pas la compagne d’un Sith, rétorqua fièrement Dibidel. Je ne te connais plus, Skelor sans honneur.
Elle tourna les talons et s’éloigna, Ro’Lay somnolant dans ses bras.

La tempête qui menaçait sous le crâne de Tel’Ay éclata. Quelque chose craqua en lui. Il repensa à tout ce qu’il avait sacrifié, à tout ce qu’il avait accompli pour se retrouver là, tout cela pour se faire rejeter comme le dernier des moins que rien. La haine monta du tréfonds de son être et il ne fit rien pour la retenir.
Au contraire.
Il l’alimenta de toute sa rancœur, de toute sa colère, du souvenir de toutes ses souffrances passées.
Il viola l’interdit fondamental de la Confrérie de Maal Taniet, et se laissa sombrer dans le Côté Obscur. Il devint une marionnette investie par le Mal à l’état pur…
…qui jaillit par ses doigts, incarné sous la forme d’éclairs bleus crépitants.
Dibidel et Ro’Lay furent piégés dans cette énergie mortelle.
Elle cria, il pleura.
Tel’Ay ne les entendit même pas.
Personne ne me repousse, maudite femelle, personne ! beugla-t-il en augmentant la puissance de ses éclairs.

Sous les yeux horrifiés de Kuun, les corps de Dibidel et Ro’Lay se mirent à fumer, leur peau se racornit. La Skelor finit par tomber à terre, pauvre dépouille dépourvue de vie, intégralement noircie, tout comme son fils qu’elle tenait encore dans ses bras.
Tel’Ay lança encore ses éclairs pendant un long moment, avant de s’arrêter, hébété et tremblant de toute part. Il regarda autour de lui, comme s’il se demandait où il était, et Kuun, croisant son regard, y vit de l’épuisement et une indicible tristesse. Il se rapprocha lentement des corps, titubant, puis tomba à genoux devant eux, en gémissant et en sanglotant.

Quand la main de Kuun Hadgard se posa sur son épaule, il ne réagit pas. Mais quand il entendit le son caractéristique d’un sabrolaser se mettre en route, ses yeux hagards se posèrent sur ceux de son ami. Celui-ci avait les yeux embués de larmes.
– Tel’Ay Mi-Nag, mon ami, mon frère. Vois où t’a conduit ta folie. Tu as trahi le secret de tes pairs, en dévoilant notre existence à ta femme. Plus grave encore, tu as transgressé le plus grand des interdits de la Confrérie : tu t’es laissé corrompre par le Côté Obscur de la Force. Il est à notre service, or quand nous nous laissons posséder par lui, nous en perdons immanquablement le contrôle. C’est ce qui a perdu les anciens Sith, et cette interdiction est à la base de notre enseignement. Tu n’es plus un Tanietien, Tel’Ay. Tu es un monstre. Et au nom de notre Confrérie, je dois t’abattre.

Tel’Ay se releva lentement. La folie avait déserté ses traits. Lui aussi empoigna son sabrolaser, l’alluma et se mit en garde.
– Qu’il en soit ainsi, Kuun, mon frère.
– Adieu, Tel’Ay, mon ami.

Kuun chargea.
Réalisateur à ses heures perdues...
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