Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

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H@n Solo
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Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

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Prologue

Cette nuit-là, la pluie martelait l’asphalte de la rue plongée dans les ténèbres. Une brume laiteuse s’élevait du bitume, et pas une lumière n’éclairait son chemin. Tout le quartier dormait, tandis qu’au-delà, les rumeurs de la ville n’étaient plus qu’un vague murmure indistinct. L’écho de ses pas résonnait dans l’obscurité tranquille, chantante, et la tempête l’environnait, s’immisçant dans chacun de ses gestes et son uniforme impérial, négligé, troué et tâché d’un sang délavé par la pluie. Phoenix Natazeus approchait de son foyer, et, par réflexe, ses mains plongèrent dans ses poches et l’une d’elle devina le contact rassurant de son revolver Nata -l’impersonnalité et l’inconfort des blasters l’avaient toujours incommodé.
Le sempiternel saule corellien, sculpté dans la nuit, l’accueillait à l’entrée de sa demeure, les branches en éventail, esclave du vent et de la tempête. Une odeur confuse de sang s’échappait du logis, nourrissant l’air de terreur et d’angoisse. Il n’en était pas surpris, de la mort et de l’horreur qui régnaient sur cet endroit devenu sinistre, et, serrant les poings jusqu’à ce que ses ongles s’enterrent dans sa peau, il avança lentement, sentant la douleur et la fatalité se répandre dans ses veines comme le venin infâme que le sort lui injectait. Le lourd tribut à payer était pour cette nuit.
Son perron était maculé de sang, et sa porte entrouverte, que le vent dodelinait, laissait entrevoir la mise en scène macabre d’Ex Nox. Sa main tremblante et moite poussa l’entrée et, aussitôt, le choc l’ébranla. Il oscilla, retint un cri et tomba sur le sol.
Le corps de sa femme se balançait dans les airs, un nœud coulant noué à sa gorge. Derrière ses longs cheveux, son regard était éteint. Sous elle, deux enfants s’étreignaient, et la vie semblait avoir quitté leur chair depuis peu.
La colère l’étouffa alors, et son intensité le rongea tout entier. La respiration difficile, n’osant lever les yeux sur les trois cadavres, il resta un long moment allongé, larmoyant, figé dans la pâle lueur d’un feu de cheminée agonisant.
Ce qui lui restait de force s’éloigna alors, et la foudre défigura le ciel brumeux de Coruscant. Tout en lui devint électrique, sauvage et ardent : la haine brûla son corps d’un feu qui lui glaçait les os, et, le souffle perdu, le visage cicatrisé à jamais par la colère et la fatalité, il sortit de la maison. La pluie cinglait toujours la sombre ruelle d’Héliopolis, une longue silhouette se dessina dans la hâve nuit obscure, au milieu des tempêtes. Le visage livide de Phoenix Natazeus s’éclaira d’une macabre lueur de mort, et à nouveau le tonnerre gronda.



16 ans plus tard, An -1

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…

L’Empire Galactique a semé la paix et la tyrannie dans les anciens mondes de la République. L’Empereur Palpatine guide la galaxie d’une main de fer, et son Ordre Nouveau règne en maître absolu pour des siècles et des siècles encore.

Si la Rébellion présente une gêne potentielle pour certains impériaux, un groupe terroriste, les « Légions De La Peur », menées par le terrifiant Ex Nox se manifeste comme une réelle menace pour l’autocratie. Après l’explosion du Sénat, et le meurtre de plusieurs amiraux, le chaos domine les plus hauts rangs militaires. La menace est invisible et semble imperturbable.

De retour des Régions Inconnues, le Capitaine Thrawn est envoyé sur Panoptika, la planète pénitentiaire secrète de l’Empire, afin d’y libérer leur pièce maîtresse : Phoenix Natazeus, le pire ennemi de Nox. L’aventure commence sous des auspices de vengeance et de haine, mais, dans l’ombre, l’intrigue est manœuvrée par un dangereux marionnettiste…


Chapitre I : Prélude Aux Ombres

Coruscant…

- Cette comédie a assez duré ! brama le major Zcel en brandissant sa seule main valide vers le moff Laugh. La paix ramènera le calme dans l’Empire !
- Rasseyez-vous ! Personne ne vous contredit sur ça, major, mais un traité de paix est hors de question (un vive confusion s’éleva de l’assemblée, un amalgame intraduisible d’acclamations et de dédain déchaîné). Nous avons les moyens de neutraliser notre ennemi, une commission étudie en ce moment même notre force d‘arme contre ces « Légions De La Peur« ... Votre paix, amiral, ne serait au mieux qu’un cessez-le-feu angoissant.
C’était un étroit entrepôt bombardé salle de réunion éphémère. Chaque jour, l’heure et l’endroit des débats étaient choisis au dernier moment, pour contrarier tout attentat. La chaude après-midi touchait à sa fin, et ses lueurs pugnaces traversaient le long rideau blindant les vasistas, animant les polémiques prolixes d’une belle lumière feutrée .
Depuis l’explosion du Sénat Impérial et du croiseur Furieux, et de l’assassinat d‘une dizaine d‘amiraux, la tension montait d’un cran chaque jour, dans le chaos et la peur qui se répandaient dans l’Empire à une vitesse inquiétante.
- Je suis d’accord, approuva le général Bast d‘entre le tumulte, nous ne pouvons pas nous abaisser à un tel niveau, des terroristes ne feront pas la loi dans l‘Empire ! Ils ont des bombes et de la bravoure, soit, nous avons des croiseurs, des chars, des cuirassés, et la plus grande armée de la galaxie, ainsi que de la volonté à revendre ! Une tentative de paix ? Pas question ! Cette affaire sera classée dans une semaine !
- Vous disiez pareil le mois dernier, Général, rappela la voix sifflante du moff Abraham Kils. Et le mois d’avant ! Vous sous-estimez l’ennemi ! Ce penchant nombriliste va courir à notre perte ! Vous avez fait croire au peuple que ces terroristes étaient de mèche avec la Rébellion, mais ils sont bien plus puissants que ces chamailleurs grotesques ! Nous ne parlons plus de terrorisme, c’est une révolution.
- N’exagérez pas ! Ils ont bafoué l’Empire ! rugit le moff Disra. Et ont eu de la chance jusqu’à présent de passer entre les mailles du filet… mais la chance est éphémère ! Tandis que notre destinée et notre force, elles, sont éternelles. L’Empire est invincible - nous écraserons cette insecte non pas par la paix, mais par la victoire et leur destruction totale !
A nouveau, des voix approuvèrent et réfutèrent l’intervenant dans une grossière clameur indistincte. Le fringuant capitaine Dorja se leva de l’assemblée et cria à qui voulait l’écouter qu’un traité était la seule solution. Un mois plus tôt, l’idée que l’Empire ait besoin d’une entente avec l’ennemi pour faire régner la paix dans ses terres aurait paru grotesque aux yeux de tous, mais l’arrogance impériale s’était atténue depuis.
- Et à qui l’adresser ? tempêta le Grand Amiral Declann, et toute la salle se tût. Vous avez un nom ? Une adresse ?
- Ex Nox ! fit une voix lointaine mais qui installa un silence plus profond encore.
Le Grand Moff Tarkin était entré dans la salle sans que personne ne s’en aperçoive. Debout, droit comme un i, tapis dans l’ombre, il épiait chaque membre de la réunion de ses deux petits yeux fins, le regard plus aiguisé qu’une lame. Toujours sous le mutisme de l’assemblée, il avança vers Declann et lui adressa un sourire poli.
- Nox a été tué par les Troupes de Choc il y a plus vingt ans !
- A priori, précisa Tarkin avec un sourire en coin. Nous avons trouvé sa trace sur Corulag - il l’a quitté depuis, hélas. D‘après nos renseignements, il est même venu sur Coruscant.
- Vos renseignements ? Vous ne jouez pas franc jeu, Tarkin… siffla l’amiral Gabbles. Les renseignements et le Bureau des Opérations ont eux-même confirmé sa mort !
- C’est un fantôme qui a toujours réussi à nous biaiser, et vingt ans après sa soi-disant mort, il revient et sème le chaos dans l’Empire ! renchérit quelqu’un d’autre. Nox est indomptable !
- A priori, répéta Tarkin. Le Capitaine Thrawn a eu… une idée.
Un vent de suspicion balaya la salle, et une voix s’éleva :
- Il n’est pas dans les Régions Inconnues ?
Les projets cartographiques de Thrawn étaient restés très secrets, mais quelques éléments avaient percé la confidence. Des regards intéressés fixèrent Tarkin, qui resta évasif :
- Ses missions là-bas sont suspendus pour le moment. Il reviendra dans l’Empire dans quelques jours, et ce qu’il amènera devrait être… décisif.
Tandis que des murmures discrets et intrigués conspiraient dans l’assemblée, comme un vent qui balayait l’entrepôt, Declann toussa derrière lui et se pencha sur son épaule :
- Décisif ? Le projet de Lemelisk est terminé ?
- Non, pas encore, fit Tarkin (Declann perçut une note de regret dans son murmure). Natazeus. Phoenix Natazeus. Il pourrait faire pencher la balance en notre faveur, très certainement…
Un frisson parcourut Declann.
- Natazeus ? De retour dans l’Empire ? Est-ce une idée de l’Empereur ?
- Thrawn s’est désigné volontaire pour la mission, mais l’Empereur semble cacher quelque chose… il me tiendra sûrement au courant.
- Je ne pense pas que ce soit très… prudent.
- Il faut battre la glace par le feu, mon cher ami. Nous allons jouer selon nos règles du jeu. Nox devra suivre (il leva les mains et demanda le silence). Messieurs, la séance est levée. L’horaire et le site de notre prochaine réunion vous sera annoncée plus tard.
Il quitta la salle et la réunion se termina dans un brouhaha confus. Chacun y alla de son hypothèse, et la pièce se vida lentement, les discussions et l’agitation persistant alors dans les couloirs…
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H@n Solo
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

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Suite et fin du Chapitre 1 : Ombres et Spectres



Pendant ce temps, quelque part dans l’hyperespace, sur le Vengeance…

Elle passa ses doigts dans ses longs cheveux blonds, et les rejeta en arrière. Ses mains douces caressèrent le blaster ceinturé à ses hanches. Sous une vieille cicatrice cachée par sa crinière fauve, ses deux yeux bleus fixaient l’hologramme d’une planète enfouie dans un profond brouillard, aux allures de nébuleuse. Au-delà des blancheurs du frimas, des ombres et des silhouettes imprécises s’étendaient dans les ténèbres. De fragiles lumières ponctuaient le paysage, traçant à peine les tours et les édifices, mais Shana Dix s’assura qu’elle n’avait jamais vu un endroit plus morbide.
L’hologramme s’éteignit, et la pièce s’éclaira aussitôt, tandis qu’elle sortait sur le pont.
Elle n’avait que vingt-et-un ans, et à peine six semaines passées sous l’uniforme de Sergent, mais elle avait l’assurance et l’élégance des meilleurs amiraux, l’expérience en moins, le charme en plus. Sur le pont, les regards amusés et sournois des lieutenants s’étaient doucement convertis en échanges courtois et déférents, et les fantasmes misogynes de ses homologues masculins en rêve inaccessible : le Sergent Dix n’était pas une femme facile.
Parcourant l’infrastructure du Vengeance, elle se sentait étouffée par ses mûrs gris, sa chaleur malsaine, ses odeurs de neuf et de parfait trop insistées, par les hommes, tous les mêmes, atones et silencieux, presque des fantômes sans âme mais au corps malingre palpable. Pourtant, elle s’y sentait bien, dans cet Empire, car il lui correspondait, du moins de l’extérieur : se rénovant sans cesse dans l’horreur et l’orgueil, avec ce désir vicieux d’effacer toute trace du temps, comme si sa vie n’était qu’une éternelle renaissance, sans passé.
Ce qui restait de la jeune fillette éperdue dans la campagne peu après l’assassinat de ses parents était une cicatrice, et un nom : lourd et amer, il le suivait partout, un boulet dont elle aurait pu se défaire, mais elle n’en avait pas la force. Tout ce qui restait de son père, de son enfance, de son innocence dont elle avait vite oublié le goût et le parfum, était ce nom. Dix. Comme un cri, une souffrance, mais qu’elle s’infligeait elle-même -ne pas oublier qu’elle a un passé, une origine. Elle n’a pas cet odeur de neuf fétide et apocryphe que se donnait l’Empire.
Elle enfouissait chaque fois son passé dans un coin de sa mémoire, imperméable et docile. Son patrimoine de fillette, présent mais effacé, n’avait aucune valeur. S’en détacher signifiait lui donner de l’importance, or elle ne lui en prêtait pas. Ce qu’elle était aujourd’hui, et à jamais, était la ténébreuse, l’ambiguë, l’efficace Sergent Dix.
Les bras croisés derrière son dos, elle marchait d’un pas assuré devant la longue verrière du pont principal. Ses belles formes féminines semblaient enveloppées dans les lueurs bleutées de l’hyperespace, jetant sa longue ombre noire sur le sol, alors que sa voix puissante et féline résonnait au-dessus des vrombissement des moteurs infraluminiques.
- Officier Larhss, rapport sur les éclaireurs.
Un jeune binoclard craintif au regard inexpressif se pointa devant elle, tout soudain et interdit. Les mots dévalèrent de sa bouche avec empressement, impatient d’en sortir, et lorsqu’il eut fini, il déglutit avec peine et lorgna sa supérieure comme s’il en attendait le Jugement Dernier.
- Bien, alors préparez la navette du Capitaine Thrawn, et déconnectez les moteurs subsidiaires à la sortie de l’hyperespace. Rien d’autre ?
- Heu, et bien si, Sergent. Un message du secteur six : les commandes auxiliaires ont bien été changées, la maintenance teste en ce moment, et prendra sa pause à 14h. Et heu… le Capitaine Thrawn vous demande dans sa cabine.
D’un geste aussi bref que précis, Shana renvoya l’officier de service qui ne se fit pas prier, et balaya du regard le pont du Vengeance: calme, silencieux, arrogé par les reflets bleutés des couloirs de l’hyperespace, il lui rappelait son sauvetage, vingt ans plus tôt, de sa planète envahie par le feu, laissant derrière elle ses deux parents mourrant. Ce jour-là, elle s’était assise, au milieu des ordinateurs et des officiers en alerte, et elle sentait ses larmes couler en abondance sur ses joues, et, à bout de souffle, lasse de ses pleurs mais incapable de les réprimer, elle s’était promise d’être bien plus qu’une fillette sanglotante et grotesque, perdue au milieu d’un superdestroyer de l‘Empire. Peu à peu, elle devint ambitieuse, d’un orgueil vicieux et malsain, qui se révélait tout juste en elle, mais en même temps elle devint une femme, une belle femme téméraire qui fit de l’Empire sa nouvelle maison, sa nouvelle famille. Une maison qui ne pouvait pas brûler comme celle de ses parents, une famille qui ne pouvait ni souffrir ni mourir, car elle n’existait pas réellement -pratique. L’Empire était la réponse. Restait pour elle, si elle le voulait, d’en trouver la question…
Se hâtant sans courir dans les couloirs du Vengeance, elle savait qu’une nouvelle page se tournait dans sa vie. D’abord, un étrange pressentiment, une aventure, une quête qui se divulguait au loin, se dévoilant à peine dans l‘horizon. Puis ce face-à-face avec Thrawn qui s’annonçait…

* * *

Des visages, des corps, du sang, un cri gisant d’entre la mort et la destruction. Les ombres s’étendaient au-dessus de la foule, une main plongée dans les ténèbres caressant les tortueuses illusions des hommes. Tout dans l’abstrait, tout dans le charme fragile de quelques couleurs, sans fioritures, nuancées dans une belle immortalité. Juste la beauté, simple et discrète, qui éveillait toujours en Thrawn d’étranges émotions. L’Œuvre se nommait « La Chimère », et la seule trace qui en subsistait était un hologramme volant dans le bureau du Capitaine. Le peintre et tout son peuple avait été décimés quelques années plus tôt par l’Empire.
La pièce était plongée dans la pénombre, une belle intimité d’où émanaient tranquillement les lueurs bleutées jetées par les hologrammes.
- Capitaine ? Fit une voix grésillante à travers le cordon de communication. Le Sergent Dix est là.
Thrawn laissa glisser ses doigts le long de son bureau, et appuya sur un bouton caché entre deux livres. A l’autre bout de sa cabine, un sas s’ouvrit avec fracas, et un pâle éclat s’installa dans la pièce, enveloppant une fine silhouette, immobile et silencieuse, comme figée dans le rayon des spots.
- Entrez, Sergent, entrez. Aucun problème sur le pont ?
Shana, l’air un peu moins sûr et assuré que devant ses semblables, rectifia les plis de son uniforme et entra dans la danse lumière du bureau. Les hologrammes artistiques volaient toujours librement entre elle et Thrawn, qui n‘était qu‘une silhouette baignée dans la pénombre, et son regard parcourut rapidement les bibliothèques, savant pertinemment que le chiss l’étudiait avec attention. Elle devina son regard scellé sur elle, et ce qu’elle ressentit était un curieux mélange de satisfaction et de gène.
- Non, Capitaine, tout se porte bien. J’ai fait préparer votre navette, nous arriverons sur Panoptika dans dix minutes.
Thrawn hocha la tête, mais Shana discerna avec certitude qu’il était surpris de son assurance. Elle croisa brièvement son regard : ses deux yeux rouges la fixaient, dans la pâle obscurité bleutée. Elle détourna aussitôt la tête, avança vers le cercle de projection, et cloua ses prunelles sur la longue bibliothèque qui tapissait la cabine. Si c’était de l’assurance, elle était bien dissimulée… mais elle se sentit le courage d’affronter le regard poignant et attentif de son supérieur. Dans la continuité et la fluidité de son regard, elle fit face au chiss, droite et sûre, et quelques secondes passèrent. L’impérial, ses doigts caressant son menton, semblait en proie à une longue réflexion, comme plongé lui-même dans son esprit. Il demeura dans son silence, comme une statue de pierre, avant de faire, d’une voix lente et étudiée, désignant une peinture accrochée à l’autre bout de la cabine :
- Connaissez-vous l’art, Sergent Dix ? -et Shana observa la toile, l’étudiant minutieusement dans la pâle lumière bleue qui l’éclairait.
C’était une esquisse de toute beauté, au pinceau précis, libre, une fresque ni trop détaillée ni trop grossière, où se confondaient les formes et les couleurs avec un naturel rare. La paysage était une mer impavide, d‘un bleu azur olympien, silencieuse au milieu d’une vive tempête qui ne troublait en rien son calme plat. Shana crût distinguer dans un coin du tableau un superdestroyer impérial s’engouffrant dans la tourmente.
- Je connais un peu l‘art, oui. Et je l’apprécie, Capitaine. C’est une belle œuvre…
- C’est la seule vraie que je possède dans cette cabine, fit-il d’une voix emplie de déception. Les autres sont des hologrammes, les seuls échos qu’il reste de génies déchus. Les peintres et les sculpteurs sont morts, certes, mais ils laissent derrière eux toute la trace de leur talent. C’est ce qui les rapproche des grands militaires, une empreinte plus ou moins délébile. Ce qui les différencie, c’est la manière, la forme, le fond reste le même : la gloire. Qu’on la trouve dans l’argent, le pouvoir ou la conquête, dans les lauriers ou l’éclat, la gloire reste la gloire : elle perd les hommes. Mais pas tous (un léger sourire se dessina sur son visage, qui effaça son regard grave). Cette peinture est de Lionel Dix, ajouta-t-il.
Et Shana sentit nettement le regard du chiss éplucher sa réaction, l’analyser avec minutie. Elle déglutit avec peine… Lionel Dix. Son père.
Bien sûr, Thrawn était au courant, ce n’était pas un hasard (sa voix calculée et son ton explicite le prouvaient). Son défunt père était un impérial, mais un pacifiste convaincu, loin des idéaux racistes de l’Empire mais contigu dans son désir de rupture avec la corruption de la République (mais il n‘accepta jamais le fait d‘avoir soutenu une dictature …)
- Un bon peintre, n’est-ce pas, fit le Capitaine de la même voix silencieuse, très basse, mais Shana en distingua chaque syllabe avec une aisance surprenante. Savez-vous où nous allons, Sergent ?
Thrawn avait changé de sujet si vite et sans changer de ton que Shana en sursauta.
- Heu, et bien à vrai dire non, s‘empressa-t-elle de répondre. Et je ne suis pas la seule : mis à part le nom et les coordonnées de la planète, je ne suis au courant de rien. Et la databank n‘a pas été très loquace. C’est une planète impériale ?
- Pas tout à fait. Elle est autonome, mais pas indépendante. Une décharge de criminels, d’assassins, de rebelles… la mort n’est pas la pire des sentences pour un bandit. La pire se nomme Panoptika. Asseyez-vous. Un verre ?
Shana déclina l’offre en s’installant sur un fauteuil en face du Capitaine. Seul le bureau, et un épais amas de feuille les séparaient, et Thrawn convenu que c’était une intimité suffisante pour dévoiler son visage dans le pâle éclat du cercle de projection. Ses deux yeux brillaient toujours d’un grenat éclatant.
- Vous avez sans doute vu l’hologramme, je vous l’ai envoyé. Une planète qui baigne dans un éther brumeux, l’œil ne peut à peine discerner les formes de son infrastructure. C’est Panoptika. Une prison. Un pénitencier qui recouvre l’entière surface du globe, et qui depuis des millénaires a été gardé dans le secret par la République, et maintenant, l’Empire. Et sa population n’a cessé de croître depuis vingt ans. La sentence suprême, mais je ne sais au juste quelles horreurs endurent les prisonniers, et je me garde bien de le savoir.
En parlant, le visage de Thrawn était revenu dans la pénombre, et ses deux yeux rouges balayaient la bibliothèque du regard .
Shana se crispa sur son siège -pourquoi toutes ces confidences ? Il n’était en rien obligé de lui divulguer toutes ces informations, personne ne se serait posé de question sur la planète -il n’est pas du ressort des Sergents de se poser des questions, ni de réfléchir, lui avait-on enseigné. Mais c’était une règle dont elle se passait volontiers.
- Depuis deux milles ans, personne n’en ai sorti. Pas même un microbe. C’est un peuple très spécial (Thrawn insista bien sur le mot), qui sert de geôlier. Un peuple détestable, mais très pratique. Vous jugerez par vous-même, le jugement est la meilleure arme des forts, et l’allégeance est celle des faibles, souvenez-vous. Vous savez qu’une organisation terroriste, la « Légion De La Peur », sème le chaos dans l’Empire…
Thrawn attendit que Shana acquiesce avant de continuer sur le même ton :
- Ils ont peut-être un rapport avec la Rébellion, au moins indirectement. Leur chef est un terroriste soi-disant revenu d‘entre les morts - Ex Nox (sans qu’elle ne sache pourquoi, Thrawn attendit une réaction de sa part -mais le nom de Nox ne lui disait absolument rien.) Il a fait parler de lui il y a une vingtaine d’années… L’objectif prioritaire de l’Empereur est de l’isoler et de le neutraliser. Mais rien n’y fait. C’est là que nous entrons en scène, là le pourquoi de notre voyage.
- Excusez-moi, Capitaine, mais quel est le rapport entre ces… Légions De La Peur et Panoptika ?
- Le rapport s’appelle Phoenix Natazeus. Un ancien membre des services secrets impériaux, mais qui s’est… rebellé, fit Thrawn sombrement. Exilé sur Panoptika, il y pourri depuis seize ans exactement. Il est accessoirement, et c’est là tout son intérêt, le grand ennemi d’Ex Nox. La solution. Il sera libéré en échange de son aide. Il ne reculera devant rien pour le tuer.
Une légère secousse cahota la cabine. Le bourdonnement lointain des propulseur indiquèrent que les moteurs subsidiaires se déconnectaient -le voyage en hyperespace cessa alors et, au-dessus d’une planète noyée dans le frimas, le Vengeance se matérialisa dans l‘espace.
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Les « Légions De La Peur », menées par le terrifiant EX NOX, sèment le chaos dans l’Empire. Devant la pression et l’urgence de remédier à une menace qui semble invincible, l’Empereur PALPATINE envoie le Capitaine THRAWN sur Panoptika, la planète pénitentiaire, libérer PHOENIX NATAZEUS, ancien agent impérial, et pire ennemi de Nox. Seize ans plus tôt, NOX aurait assassiné sa femme et ses deux enfants...

Chapitre II : Seconde Chance

Planète inconnue…

Le jour se levait timidement et, dans son indolent réveil, il souleva un épais brouillard qui avait bordé la nuit d’une clarté blafarde. Les derniers vestiges de l’obscurité restèrent planer au-dessus d’un amas de rocher, formant grossièrement une colline rocailleuse que la forêt encerclait d’une étincelante couleur émeraude.
C’était ce cadre sylvestre et enchanteur (et surtout assez éloigné de l’Empire pour qu’il s’y désintéresse, mais assez proche pour en saisir les grandes lignes) qu’avait choisi Darde Rosso presque vingt ans auparavant, pour y mener la vie inquiète et traquée d’un Jedi.
Quand il sortit de sa tanière, par un petit trou à peine visible creusé dans la pierre, le soleil était déjà bien haut, répandant une pâle lueur ambrée sur la forêt, et une traînée de nuage serpentait les cieux. Un lointain crachin s’y échouait, dompté par un vent suave qui caressait la cime des arbres avec douceur. La rumeur de la forêt devint plus précise quand Rosso s’y aventura, expert des lieux, et son corps tout entier s’adonna aux ténèbres des bois.
Debout au milieu des arbres et de la mélodie du vent qui chantait dans un grincement de feuilles et de branches, il avait l’air d’un fauve à l’affût du moindre bruit. Sa peau noire et son crâne chauve luisaient sous les rares rayons qui ébréchaient le lourd branchage des chênes, et ses deux yeux d’un bleu pâle, presque oubliés dans leur pupille, éclairaient son regard d’une profonde tristesse, d’une amertume plus manifeste encore que les cicatrices qui sillonnaient son visage. Vingt ans de traque et de peur y étaient imprimés, pourtant, Darde Rosso n’était pas le genre d’homme que la peur pouvait prétendre asservir.
Son pas tranquille, silencieux, s’enfonça plus encore dans la forêt, et l’éclat du soleil se dissipa sous la coque solide des ramures épaisses. Une soudaine obscurité l’aborda, et, plus par réflexe que par véritable intention, sa main empoigna son sabre-laser qui s’illumina d’une flamboyante lueur verte, qui éclaira sobrement la pénombre. Il se concentra dans la Force et jugea : vingt, trente mètres… oui, c’est ça, il n’est pas bien loin.
Son cœur n’avait pas changé de tempo, gardant un rythme serein, et ses mains restaient fermes sur le manche de son sabre, et quand il se retourna, d’un geste leste et propre, sa lame trancha la chaire d’un modrol adulte, tous crocs dehors. Une longue lésion nette et charbonneuse visitant sa poitrine, la bête s’effondra sur le sol, et, agonisant dans un dernier souffle, son râle déchira le silence de la forêt -le monstre succomba alors, et la paix revint dans les bois. L’éclat de son sabre s’étouffa dans son manche.
Vingt ans plus tôt, quelques jours avaient suffi pour que toute la forêt le craigne, mais encore aujourd’hui, des téméraires se risquaient à le défier -dans le dos. Mais un Jedi voué, offert, à la Force reste à jamais un Jedi, même si l’Empire en est fait des criminels, des hors-la-loi ou des truands. Du grand Général de Géonosis, d’Aargonar ou de Kamino, du pilote émérite et du traqueur impitoyable de la République, rien n’avait changé : il demeurait toujours le même homme solitaire et glacial. Toujours la même détermination à ne trouver de répit que dans la mort ou la victoire. Et, enfin, la même puissance, dans l’âme et les muscles, qu’il puise dans la Force. La Force qui l’accompagne dans sa solitude pérenne, et qui traverse, pénètre, vit et agit dans chacun de ses membres, dans son souffle et dans sa chair. Et il savait, savait plus que tout, qu’un jour viendrait où il prendrait sa revanche sur l’Empire.
Une bourrasque agita la cime des arbres, et il comprit aussitôt que ce jour était venu : une navette Lambda survolait la forêt, réduisant sa vitesse dans un miaulement de moteur. Dans la Force, Darde la sentit atterrir près de sa tanière, et garda ses mains fixées sur le manche de son sabre-laser, sans l’allumer. Il enjamba la carcasse du modrol déjà sollicitée par les mouches, et s’avança d’un pas rapide, auscultant tous les sons qui lui parvenaient. Les moteurs étaient éteints, des voix s’élevaient, et une fois apparu à l’issue de la forêt, il aperçut son visiteur, qui lui-même semblait l’épier avec satisfaction.
Vêtu d’une longue toge indissociable des roches noires et immaculées de la colline, son visage était entièrement caché par l’ombre jetée par sa capuche, mais quelques formes en perçaient le secret : deux yeux blancs luisaient dans l’obscurité, et de fines lèvres dessinaient un rictus satisfait.
- Darde Rosso, je présume ?
Sa voix était étrangement silencieuse, à peine audible sous le vent calme, et chaque mot naissait et succombait dans un étrange murmure. Darde s’avança vers son visiteur, le sabre toujours solidement empoigné, et ne put mieux discerner son visage. Même dans la Force, il eût été difficile de clairement étudier le personnage tant son ambiguïté était difficile à percer. Mais il en devina l’essentiel : c’était un être taciturne, insondable, abyssal, avec de grandes connaissances de la Force. Quand à savoir de quel côté…
- Cela dépend de qui le demande, répondit Darde d’une voix forte et rauque, aussi froide que le métal (sa gorge douloureuse, après vingt ans de quasi-mutisme, tremblait sous ses cordes). Vous êtes qui, vous ?
L’homme resta immobile, et une pluie drue s’abattit alors sur la colline, et les lumières s’éclipsèrent, rongées sous l’ombre jetée par de lourds nuages menaçants.
- Ex Nox…
Et à son nom, un éclair lacéra le ciel incertain.
- Leader des Légions De La Peur, annonça-t-il, toujours immobile dans l’obscurité tenace. Et Grand Chef des Omnimanti. Je suis là en paix.
- Je l’espère, prévint Rosso en dévoilant le manche de son sabre d’entre les plis de sa toge. Pourquoi êtes-vous là ?
Un nouvel éclair illumina brièvement la colline, et Darde, sentant la pluie s’immiscer lentement dans sa vieille toge de Jedi, sale et percée, laissa quelques secondes s’écouler dans la pluie fine qui s’abattait sur la forêt.
- Vous l’avez senti tout aussi bien que moi : il y a un trouble dans la Force. Je suis ici pour une demande.
Darde Rosso étudia le peu d’informations que la Force lui divulguait : l’homme n’était ni un Jedi, ni un Sith, mais un nuage de secret l’environnait, impénétrable et imperméable. Nox excellait dans l’art de tout cacher de lui, l’âme aussi étanche qu’inaccessible.
- Une demande ? Ou une aide ? Fit Rosso, la voix posée, rude.
- Disons plutôt une opportunité, corrigea Nox dans un souffle. Pour vous et pour moi, Jedi.
- Je ne cherche rien et je ne suis pas plus Jedi qu’intéressé.
- Vous le serez bientôt, pourtant. Car l’occasion constitue pour vous la dernière, la seule chance de vous venger de l’Empereur.
Sa voix s’était à peine levée, et ses deux yeux blancs, luisant dans l’ombre de sa capuche, l’observaient sans cligner. En fait, Rosso était convaincu qu’il n’avait pas de paupières…
- Me venger de l’Empire ? Répéta-t-il, le visage impassible dont la façade ne révélait rien de ses émotions (pourtant, dans ses yeux se dessina alors un furtif éclat d’espoir). Pourquoi le voudrais-je ?
Il parvenait à rester parfaitement calme, serein et irascible, mais tout bouillonnait en lui dans un espoir ardent : la Force se troublait aussi, mais, l’écoutant, indécise, elle lui conseilla de suivre son instinct.
- Vous êtes un Jedi. Ce qui fait de vous un allié potentiel. Nous y trouverons chacun nos avantages, dans cette Quête qui trouvera sa conclusion dans la ruine éternelle, inéluctable, et sans précédente de l’Empire Galactique.


* * *
A l’autre bout de la galaxie, au-dessus de Panoptika…

La navette personnelle du Capitaine Thrawn fila au-dessus du solide brouillard qui enrobait Panoptika d‘une épaisse toison blanche, tandis qu’une voix rauque et rouillée braillait dans les émetteurs :
- Hangarr 2 - rrrrrrrrr… Hangarrrr 2, données transférées.
Seuls dans le cockpit avec les deux aérostiers, Thrawn et Shana observaient la vue à travers la longue verrière qui les ceinturait, et le chiss analysa à voix haute l’architecture panoptikienne.
- De bas immeubles sans relief. Une couleur pauvre, unie… Ne s’adapte pas à la surface… vous voyez, Sergent Dix, un peuple ne s’apprend pas, il se comprend. Leur art, leurs charpentes ou leur Histoire, est une bien meilleure trace de leur caractère qu’un préjugé ou qu’une idée reçue. Les à prioris, les prénotions, ne sont absolument rien. Vous voyez ces pointes qui oscillent entre la longue structure métalliques et la barrière de fer ? Elles reflètent bien plus que leur faute de goût. C’est un peuple fourbe, taciturne et luxurieux, sans aucun intellect. Et ces cylindres élancés entre les tours en confirment le vice. C’est une architecture assez proche des O’y’ri, un peu plus carré, moins travaillée peut-être.
Shana écoutait avec conviction, n’éprouvant pas la nécessité d’étudier savamment les constructions : l’horreur qu’elle éprouvait en jetant un œil sur la planète lui suffisait pour en justifier son aversion. Panoptika était d’une lugubre laideur qui glaçait sang et os -cette vieille couleur grise délavée se répandait partout, presque odorante de saleté. La planète était plus grande qu’une lune, et elle doutait un peu de la véracité des propos de Thrawn : était-elle entièrement recouverte par le pénitencier ? C’était impensable…
La navette inclina légèrement sa course et plongea dans une ombre froide que rien ne perturbait. Elle entendit les moteurs crachoter et écouta avec appréhension le murmure de l’espace s’évanouir peu à peu, alors que sous elle défilait le métal et le fer sans pouvoir distinguer nettement les bâtiments. Elle pensait planer au-dessus d’un océan gris et terne, où s’animaient l’effroi et l’obscène, embrassant le ciel brumeux dans des éclats d’argent.
- Capitaine ? Serons-nous bien accueilli par ces gens-là ?
- Pour le moment, oui, car ils croient que nous leur amenons d’autres prisonniers à torturer, mais une fois l’euphorie déçue, il en sera tout autre. Reste que, même si libérer un détenu est une incontestable déchéance pour eux, j’ai l’autorité nécessaire pour le faire sans anicroche.
- Ils nous laisseront partir avec Natazeus sans opposer de résistance ?
- Ils sont forts, mais très lâches : ils savent sot et inutile de nous contrarier. N’attendez pas à voir une civilisation digne d’intérêt. Même le notable ethnologue que je suis en a fait le tour en quelques minutes. J’espère que leurs méthodes n’ont pas ôté de notre sujet toute efficacité.
- Ce serait possible ?
- Tout à fait. Mais il faut bien plus que seize ans de torture et de souffrance pour achever un homme tel que Natazeus. Si il est à la hauteur de sa légende, néanmoins.
- Vous disiez qu’il était l’ultime recours contre les Légions De La Peur… Si cet homme est si bien considéré par l’Empire, je vois mal pourquoi il est écroué sur Panoptika.
Au rugissement des moteurs subsidiaires, le cockpit s’incurva légèrement et la navette s’engouffra dans un brouillard plus épais, plus danse, et les lumières se pâmèrent peu à peu, s’épuisant et rongeant la navette dans une irascible obscurité.
Enfin, tout s’éteignit et ils demeurèrent un long moment dans les ténèbres. La température baissa aussitôt et un frisson parcourût Shana. Elle sentait le souffle glacé de Thrawn caresser sa nuque, et devina que la navette inclinait à nouveau sa course. Les cloisons frémirent, comme grelottants au milieu du froid, et ils entrèrent dans ce qu’elle imagina être un long corridor étroit. Un grondement sourd ébranla le vaisseau puis le silence se fit : l’obscurité demeura ferme tandis que les moteurs s’éteignait avec douceur.
- Nous y voilà, fit Thrawn en se retournant. Je ne saurai que vous conseiller de ne pas vous risquez à une excursion solitaire, mais je doute que l’envie vous prenne.
Le sas du cockpit s’ouvrit dans un claquement sec. Une aveuglante lumière jaune s’y invita aussitôt, entourant dans une lueur vaporeuse une courte silhouette, jetant sur eux son ombre disproportionnée.
La créature qui leur faisait face était sans nul doute la plus hideuse, la plus étrange et terrifiante qui soit. Sous une peau verte putréfiée, de fines lèvres de dessinaient, laissant entrevoir une longue mâchoire aiguisée, et les bouts de chairs humaines coincés entre ses dents ne laissaient pas planer le doute sur leur usage… Une étrange lueur émanait de sous ses deux paupières vides, éclairant brièvement son regard d’une très, très lointaine trace de réflexion. Le reste du corps était recouvert de ce que Shana aurait difficilement pu appelé épiderme : sa peau était recouverte d’un eczéma sanguinolent,
- Prrrre…nez… fit-il difficilement, la voix corrodée, et un long filet de bave coulait un peu plus à chaque phonème sur son hideux corps nu.
Il leur présenta des masques à gaz millénaires. Thrawn et Shana en prirent un, puant une désagréable odeur de viande putride, et ils suivirent le panoptikien qui descendit la passerelle, laissant la traînée de mucus qu’elle secrétait la talonner.
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Planète inconnue…

Simple était le meilleur mot pour décrire le logis de Darde Rosso. Une fine couverture tapissait un coin de la grotte, près d’un amas de manioc pourrissant à la faveur des mouches, et une petite place taillée dans la roche, assez confortable pourtant, faisait face à une mince cavité d’où s’écoulait abondamment la petite pluie fine qui tombait sur la colline. Sous les parois rocheuses et humides, le grondement de la tempête qui sévissait dehors était étouffé dans un apaisant murmure, cependant, quand Rosso et Nox s’assirent, elle semblait avoir redoublé de violence.
- Il y a une brèche dans l’Empire. Une faille qu’il faut jouer rapidement : le Sénat est détruit, les grandes figures meurent les unes après les autres et personne ne sait, ou ne peut, contrer les Légions De La Peur. J’ai tout l’Empire sous la main et, bientôt, très bientôt, il n’y aura plus rien pour le sauver.
- J’ai déjà entendu ce discours, fit Rosso d’un air sombre. Trop de fois pour en croire le moindre mot.
- La différence, dit Nox en joignant ses mains, est que nous avons quelque chose en plus. Quelque chose que la Rébellion n’a pas. Une arme dont personne n’a disposé jusqu’à maintenant.
Alors que, dehors, un violent orage grognait dans les cieux sombres, Nox dévêtit son visage. Au même moment, la lueur de la foudre s’immisça par la cavité rocheuse de la colline, et éclaira brièvement la grotte, illuminant son regard d’une sinistre clarté.
Sa peau était aussi blanche que ses yeux, et de longs trais sillonnaient son visage, de fin tracé rouge évoquant des tirs de blaster, et un minuscule orifice lui servait de bouche, comme percé dans la peau. Son crâne chauve portait lui aussi d’évidentes balafres.
Sa bouche fine aux lèvres presque inexistantes dessina un sourire inquiétant, et Rosso sentait sur lui le poids de son regard l‘analyser avec minutie.
- Une arme, répéta-t-il, hochant la tête. Écoutez, Nox, que les choses soient claires : je ne suis pas un pantin. Ni un assistant. Quelle est cette arme ?
Il avait bien du mal à cacher son intérêt. Les deux yeux d’Ex Nox devinrent deux feintes d’où émergeait un étincelant éclat blanc.
- Justement, vous êtes le seul à pouvoir l’obtenir. Il faut le pouvoir des Jedi -c’est pourquoi j’ai besoin… du plus de Jedi possible.
Nox tendit vers lui un regard avide de rapace et ses deux yeux sans paupières épièrent sa réaction, suspendus à ses lèvres.
- Il n’y a plus de Jedi, je suis le dernier. Le seul.
Nox parût déçu -mais d’une déception étrange, imprécise dans la Force, et son regard retrouva rapidement sa raideur normale.
- Raison de plus de ne pas porter l’Empire dans mon cœur, ajouta Rosso en se levant. J’accepte.

* * *

Panoptika…

- Pourrrrquoi fous cetes là ?
La voix du Panoptikien avait un timbre corrodé, sourd, et on aurait dit que chaque syllabe étaient pour lui une difficulté insoutenable. Les muscles de sa mâchoires tremblaient, et un long filet de bave verte coulait de ses lèvres putréfiées, et, de sa démarche claudicante, il les mena à la seule issue du hangar.
Une ombre passa sur le visage de Thrawn.
- Sachez que le protocole, dit-il alors, ou simplement la politesse, veut que dans une rencontre -et j’espère que la nôtre sera brève et unique, l’usage préconise des présentations, plutôt de baver dans un basic incompréhensible. Je suis le Capitaine Thrawn, du super destroyer Vengeance.
Les yeux globuleux du panoptikien s’ouvrirent sous l’effet de l’irritation, et son visage resta figé dans une expression d’incrédulité qui lui donna -si possible- l’air encore plus idiot. Sa langue visqueuse joua entre ses dents de carnassier et il sembla cracher deux mots que Shana interpréta comme « Gouverneur Krrourrk ».
- Croyez bien que ma venue ici n’est que pure nécessité, fit Thrawn. Elle est justifiée par la libération (le simple mot ébranla tout entier le Gouverneur, qui exécra un lourd caillot de bave sur son menton acnéique) dans des délais immédiats de Phoenix Natazeus. Emmenez-nous à sa cellule.
Le panoptikien fût secoué d’étranges spasmes et une colère noire se lisait dans ses yeux, qui fixaient Thrawn avec scepticisme.
- Che… bava-t-il difficilement. Che… ne… suis… pas… d’acccccorrrrrrd.
- Je ne me souviens pas avoir sollicité votre approbation, répliqua Thrawn avec calme. Seulement vous avoir ordonné de nous mener à sa cellule.
Le Gouverneur se tût, son corps glutineux toujours harcelé de convulsions. Ils passèrent la porte.
Le long corridor qui serpentait Panoptika et débouchait sur toutes les cellules, baignait dans une abjecte fumée verdâtre, un gaz dont même les masques métalliques et blindés de plusieurs couches de plastiques ne parvenaient à préserver de ses relents méphitiques. Inhalant avec difficulté le peu d’oxygène que son masque lui offrait, Shana emboîtait le pas sur Thrawn, qui lui-même suivait le panoptikien à bonne distance pour ne pas avoir à engager une nouvelle et fastidieuse discussion avec l’hybride.
Des cris étouffés, de terreur et de souffrance, retentissaient tout autour d’eux, se noyant dans une clameur macabre, et ils passèrent les secteurs sans qu’un silence l’emporte sur le chœur de râles. Des traînées de sang noires séchées bordaient leur marche, validant l’atmosphère funèbre du peu de macabre qu’elle pouvait encore allouer. Parfois, les goulets des cellules entrouvertes laissaient deviner des scènes de torture sanglantes et sauvages, jetant leurs ombres effrayantes à la pâle lueur du corridor, mais Shana n’était pas le genre de femme à se laisser effrayer, et elle ne prêta pas attention aux hurlements déchaînés des martyres.
Elle ne sut combien de temps s’était écoulé -plus d’une heure, sûrement, quand le Panoptikien se figea dans le couloir, devant une porte sans numéro, semblable à toutes les autres, sauf qu’aucun cri étouffé ne s’y échappait.
- C’est… ici… grogna-t-il.
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

THRAWN et SHANA arrivent sur Panoptika afin d’y libérer PHOENIX NATAZEUS, écroué depuis seize ans sur la planète pénitentiaire. Une occasion pour lui de se venger d’Ex Nox, l’assassin de sa famille, et pour l’Empire, de triompher du chef des Légions…

Chapitre III : De Retour De L’Obscurité

La cellule était vide. Du sang revêtait les murs et une pâle lumière tannait l’obscurité quand le Capitaine Thrawn jeta un œil dédaigneux dans la geôle. Aucune surprise ne tamisa alors son expression, et Shana s’en étonna… avant de comprendre.
Les yeux globuleux du Panoptikien roulèrent dans leurs orbites, entre le cachot vide et puant et le regard hautain de Thrawn. Sa langue pansue joua entre ses dents de carnassier et ses lèvres putréfiées et il lâcha un bredouillement angoissé.
- Qu’est-ce que… che… che ne comprend pas… Il a du mourrrrrir en…
- Conduisez-moi à sa véritable cellule, fit Thrawn d’un ton sans réplique, ses deux yeux rouges se posant lentement sur la face déconfite du Panoptikien. J’avais prévu un tel artifice et le contraire m’aurait étonné… Conduisez-moi à sa cellule, répéta Thrawn.
Une larme perla sur le menton eczémateux du Gouverneur. Il tenta en vain de trouver réconfort ou assistance auprès de Shana, qui lui répondit par le regard glacial et ténébreux qui était le sien.
- D’accorrrrrrd.

* * *

Il se rappelait une lueur furtive, aussi vive qu’un éclair mais qui s’estompa aussitôt, une fois les portes closes. Des voix s’élevaient autour de lui dans une clameur indistincte : des pleurs, des hurlements, des râles rauques s’étouffant entre les murs de son cachot. Phoenix Natazeus mit sa tête dans ses mains, et ses doigts palpèrent ses traits tirés, dolents de fatigue. Sentant l’obscurité grandissante le profaner peu à peu, il tenta de chasser de son esprit l’image figée dans sa haine : le visage exsangue d’Ex Nox épiait sa colère, ses yeux sans paupières emplis de vice et de satisfaction.
Plus encore que les séances quotidiennes de torture qu’exerçaient les sentinelles avec un plaisir pervers et bestial, l’obscurité étroite et sinueuse, qui ne pardonne rien, allait devenir son geôlier le plus barbare pendant seize ans. Depuis la mort de sa femme et de ses enfants, il s’était passé tant de choses…
Les heures passent, muettes. Les hurlements rauques des autres captifs deviennent un bourdonnement coutumier. Une vapeur verdâtre sans odeur s’est insinuée dans sa cellule glacée -contraint de la respirer- et l’obscurité se fait plus cruelle, plus définitive, plus fatale -forcé de l’accepter. Les heures deviennent des jours, sans lumière pour les dessiner, et la nuit le ronge et l’entoure. Son ventre se vide, ses poumons s‘épuisent, il devine l’éclat de son regard disparaître peu à peu dans le noir. Peut-il certifier qu‘il est encore en vie ? Mais l‘Enfer où il aurait atterri alors ne pouvait être si macabre… Recroquevillé dans l’étroite geôle sombre qui semble se rétrécir dans sa rage occulte, il attend, il goûte et il sent le temps passer, très lentement, d’une pesanteur vicieuse, et croit presque entendre son rire lézarder les murs de ses pensées. Il est nu, et l’air qu’il inspire le maintient en vie dans une souffrance obscène.
Les jours deviennent des mois, et, rétracté dans l’ombre, les deux yeux grands ouverts comme devinant les secrets de l’obscurité, il hume avec douleur de longues heures brutales, vipérines, ces heures infâmes qui s’écoulent goulûment en trouvant un plaisir obscène dans l’ennui et la perversion du fatum. Les tortures deviennent une habitude, et il devient insensible à la douleur. Le poison qui coule dans ses veines s’y dilue aussitôt, la flamme chancelante au bout du chalumeau, qui lui lèche la peau, assoiffée, le chatouille à peine, il ne sent ni les pinces, ni les seringues, ni les viols, ni le poids des jours et reste, immobile, figé dans les ténèbres, à s’offrir aux supplices comme s‘ils apaisaient sa haine dans un masochisme pénitent.
Les mois, avec un sadisme abject, se chevauchent en silence et dans la fade obscurité, se fondent dans sa peau et sa haine, et les années passent, rien ne change. Les sens s’oublient en même temps que la sensation de vivre, comme si la vie pouvait s‘évaporer dans l‘air fétide de Panoptika. Oui, dans la douleur et le vice, des années passent…

Et, soudain, des pas. Et des voix. Un murmure de pied et de voix se précisait entre les mur garrottant l’obscurité dans la luxure de son acier. Le bruit chatouille son oreille et sous la porte blindée de sa cellule, une lumière blafarde, presque inexistante, l’aveugle.
Et, soudain, tout s’ouvre, et son corps tout entier s’ébranle. Une pâle lueur l’entoure, et ses yeux gonflés brûlent et se ferment sous la souffrance. La douleur est intense, rapide, et le doute aussi : alors que pas une clarté n’a filtré dans sa geôle depuis un, deux, trente ou mille ans peut-être, brusquement, la porte s’ouvre, et dans une éclatante lumière baignée dans un frimas secret, deux yeux rouges l’observent en silence.
Il avait perdu toute notion du temps, mais il lui sembla que plusieurs minutes s’étaient écoulées avant qu’un Chiss entre dans la cellule, et que sa voix ne résonne dans le trou :
- Phoenix Natazeus ?
Son sang se glace. Quelques battements de cœur plus tard, son esprit tout engourdi, comme sortant d’un profond coma, un éclair traverse son cerveau et des mots lointains y vagabondent et s’impriment dans sa mémoire : Phoenix. Natazeus. Moi.
- Qui êtes-vous ?
A chaque mot, sa gorge brûle, et crache un terrifiant son guttural.
- Je suis Thrawn, capitaine du Vengeance. Levez-vous. Au nom de l’Empire Galactique, vous êtes libre.
Les mots lui glacèrent le sang, et les yeux clos, les lèvres putréfiées, maigre et malade, son regard s’éclaira d’un furtif éclat.
Il avait rêvé ce mot. Et tout ce qui l’entourait. Libre. Liberté. Sa revanche.
- A moins que vous ne préférrrrerrrriez rrrester ici… fit une autre voix (un de ces répugnants panoptikiens, estima Phoenix)
Le Chiss lui jeta un regard noir.
- Ce sont peut-êtrrrrre pas mes affairrrres, continua le panoptikien avec un once d’ironie dans sa voix, mais je pense que quitter Panoptika serrrrrait… fataaaaaal pourrrr lui…
- Aucunement, rétorqua le Chiss d’une ton cinglant. Nous avons tout prévu pour le remettre d’aplomb en peu de temps. Mais vous avez raison sur un point, Gouverneur : ce ne sont pas vos affaires.
Le panoptikia pesta un sermon dans sa langue, et avait le regard éploré d‘un jeune rejeton privé de dessert. La cellule était saturée de son haleine putride.
- Capitaine, fit une voix froide et féminine qui suscita en Phoenix une étrange sensation de chaleur, n’est-il pas dangereux de le confronter à la lumière ?
- Aucunement, répéta Thrawn d’une voix beaucoup plus courtoise. Mais des précautions s’imposent…
Le Chiss tourna vers la jeune femme un regard galant, ôta de sa poche une capsule dans laquelle baignait un liquide blanc vaporeux, et il s’approcha de Phoenix.
- Attendez… larmoya le Panoptikien en empoignant de sa main graisseuse le bras de Thrawn. Aussitôt, son visage raviné et couvert d’eczéma se figea dans une éloquente expression de peur. Le regret anima ses yeux ébahis, et il recula de trois pas.
- S’il… vous… plaît, pria-t-il, recroquevillé dans un coin obtus de la minuscule cellule. C’est… un… merrrrrveilleux sujet… Che fous donne trrrrois autrrrres en… échanche… en bon état…
Le Capitaine Thrawn le toisa avec dédain, et se tourna vers Natazeus, la fiole jouant entre ses doigts. Alors que la lumière triomphait sciemment de l’ombre, une lueur glissa sur le visage de Phoenix. Shana sentit son ventre se nouer, en discernant son visage crispée, ses deux yeux ingurgités de sang grands ouverts, figé dans sa torpeur. Son crâne dodelinait de droite à gauche, des convulsions suppliciaient son corps malingre, et des mélanomes noirâtres gagnaient sa peau fébrile et grêlée. Des parasites erraient sous sa longue barbe crasseuse.
Thrawn approcha sa main de ses lèvres putréfiées… Le Panoptikien sembla au bord du suicide…
Phoenix perçut à peine la chaleur ardente du fluide lui caresser la langue. Il sentit ses paupières s’alourdir, ses membres se raidir, et son esprit s’interdit alors toute pensée, vagabondant entre l’euphorie et la quiétude, avant de se fermer en un instant. Le sommeil. Enfin.

* * *

Du sang. Beaucoup de sang. Celui de sa femme, et de ses deux enfants. Le temps semble figé dans la pâle lueur d’un feu de cheminée agonisant : le vent berce le corps de Mia dans une irascible obscurité. Les flammes qui chancellent dans l’âtre devine son regard mort, encore saisi des spasmes de la douleur, blême, et le trépas anime ses deux yeux grands ouverts d‘une livide couleur fantôme. La corde qui la pend grince doucement.
Sous elle, la belle et jeune Dorothy s’étend, et un long filet de sang suinte son regard endormi. Dans la nuit, elle paraît paisible, en paix, et Phoenix pose alors une main sur elle : il sent sa peau froide et son corps raide… il sent une monstrueuse odeur de souffrance planer au-dessus d’elle, et sait que seulement quelques minutes plus tôt, la vie l’éveillait de force et d’innocence. Dans la mort, ses huit ans semblent lointain… si loin…
La main glacée de Dorothy tient celle de Tionn, son frère aîné, et les yeux embués de larmes de Phoenix se posent alors sur le corps criblée de son fils. Ses yeux ingurgités de sang le fixent, éteints de l’éclat de ses seize ans…
Phoenix le savait, et sa fierté grandissant en même que sa haine et sa souffrance… des éclats de passé se déposaient devant ses yeux : Tionn consolant sa sœur larmoyante, lui promettant que « Papa va arriver… il va arriver… et nous sauver. » en observant le corps tanguant de sa mère…
Depuis ce jour, où il avait tout perdu, un seul nom l’obsédait, l’envoûtait de haine et d’une souffrance proche de l’agonie (mais qui , en fait , était l’exact contraire). Ex Nox… Ex…

Il se réveilla dans une cuve à bacta, et sa renaissance fût d’une lenteur inconfortable, mais sentir ses muscles se ranimer de leur énergie d’antan et ses forces ressusciter lui procura une intense ivresse.
La cuve se vida peu à peu, en même temps que ses membres se dérouillaient et que son souffle inspirait à son corps une agréable fraîcheur. Il avait l’impression d’avoir des glaçons à la place des yeux, et malgré ces seize ans d’obscurité, ils s’accoutumèrent très vite à la lumière tamisée du centre médical.
Un assistant médical FX-7 s’approcha de lui et sa voix synthétisée bourdonna dans son oreille :
- Veuillez passer votre main. Dans le pyrograveur. Nous étudions. Votre jauge d’énergie. Vous êtes opérationnel. A 99,4 % et pouvez sortir. De la cuve.
Un autre droid médical tendait vers lui deux yeux émeraudes qui brillaient dans l’atmosphère glacée et vaporeuse de la pièce.
En sortant de la cuve, un frisson parcourût son corps, et il sentit qu’il avait retrouvé ses sens.
Ses narines palpaient le parfum propre et insensible du croiseur, l’haleine des officiers qui débattaient des courses de podracers de Malastare quelques couloirs plus loin, et l’effluve déplaisante des combinateurs d’énergies du croiseur, six étages plus bas.
Mille sons chatouillaient ses oreilles : le vrombissement stressé des ordinateurs, sur le pont principal, la démarche légère et chaloupée d’un capitaine du secteur 6, sirotant un brandi, le cassement sec des os d’un poulet succulent, entre les mâchoires d’un officier quelques étages plus haut…
Sa vision traversait les murs et la chair, l’acier et le fer, et percevait même les ondes magnétiques oscillant dans l’atmosphère froide du super destroyer. Tout au-delà n’était qu’ombre et silhouette, mais assez net pour en saisir le crucial.
Tout dans le croiseur lui était offert : odeurs, fragiles ou fortes, les formes et les mouvances, proches ou lointaines, les voix et les bruits qui animaient le super destroyer. Seize ans de nuit avaient perfectionné ses sens, et il ne doutait pas que ses réflexes avaient connu le même bonheur.
- Selon les directives du Capitaine Thrawn…
Une voix robotique le réveilla de ses pensées.
- Voici votre équipement, continua le droid médical en désignant une petite table pendue aux solives, près d’une glace. Il vous est possible dès maintenant…
Phoenix vit, un peu trop tôt pour être prêt, le miroir refléter son corps malingre. La cuve bacta l’avait lavé, mais n’avait en rien parvenu à effacer les traces de seize ans d’enfer sur Panoptika. Plus que des rides, des sillons parcouraient son visage livide, et ses deux yeux blancs semblaient comme morts dans leurs orbites. Une longue chevelure brune et graisseuse descendait jusqu’à ses hanches creusées par la faim. Un droid fourra de longs sécateurs dans sa barbe épaisse.
- Il est également plausible que vos sens et automatismes aient subi une expansion plus ou moins conséquente, ainsi, dans les…
Les yeux de Phoenix se posèrent sur la petite table, à sa gauche, et il sentit un frisson parcourir son échine : son Revolver Nata et son Sabre étaient soigneusement posés, et ils éveillaient en lui les souvenirs de sa jeunesse. Il caressa sa lame étincelante et discerna en lui un étrange sentiment qu’il n’aurait su décrire… Phoenix venait de renaître…
- Le Capitaine Thrawn vous informe aussi que votre Nata-Jet est opérationnel et se trouve dans le hangar 9. Avec les réparations et changements qui s’imposaient.
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Quelques heures plus tard, on le mena à la cabine du Capitaine Thrawn, non loin de la cellule médicale. On avait vêtu le détenu (ancien détenu, se rappela avec extase le vieil homme) d’un impeccable dolman noir, et le droid avait exercé ses talents mécaniques de coiffeur sur lui. Propre, lavé, d’une forme sans limite, il n’avait plus rien du prisonnier muet de Panoptika, dont il avait seulement gardé sa mine affreuse, celle qui le marquait depuis la vue de sa famille mutilée…
Le chiss était assis dans une chaise confortable, plongé dans une profonde réflexion qui le figeait au milieu de ses hologrammes artistiques. Lorsqu’il entra, ses deux yeux se clouèrent sur Phoenix et il eût un léger sourire dans l’obscurité que ce dernier n’eût aucun mal à percevoir.
- Vous voilà enfin, Phoenix. Le bacta a confirmé chez vous ses vertus et ses prouesses. Vous souvenez-vous de notre brève entrevue sur Panoptika ? Je suis le Capitaine Thrawn, et votre supérieur immédiat.
- Je n’ai pas de supérieur. Vous devez avoir peu de renseignements sur moi pour prétendre me soumettre à votre autorité. M’avoir libéré ne vous en donne aucune sur moi.
Un sourire s’attarda sur les lèvres de Thrawn, ses doigts caressèrent son menton, et ses yeux restèrent fixés sur lui.
- Tant que vous êtes à bord du Vengeance, vous m’êtes inférieur. Vous n’êtes pas homme à vous attacher aux principes hiérarchiques, encore moins quand il s’agit de ceux de l’Empire, je sais, dans ce cas je ne m’en accommoderai pas.
- Considérez ce que vous voulez, Thrawn. Vous ne m’avez pas libéré pour entretenir avec moi ces papotages stériles.
- J’espère bien. Asseyez-vous, fit Thrawn d’une voix plus ferme en désignant un siège aussi confortable que le sien. Un brandi ? Un alcoruscant ? Une Vodka-Shyyyk ?
- Rien, fit Phoenix sombrement (seize ans de jeûne forcé lui avait passé tout envie d’alcool. La technique Panoptikienne de le maintenir en vie sans nutrition était un bel exemple de leur vice…) Je ne m’attarderai pas longtemps sur votre vaisseau, j’ai des choses à régler… mais je serai curieux de savoir la cause de ma libération…
- Et il se peut que ces « choses à régler » ne soient pas si éloignées de cette cause, estima Thrawn.
Il pointa le stylet qu’il tenait dans la main sur un écran et aussitôt, une voix s’en éleva :
- Oui, Capitaine ?
- Le Sergent Dix dans ma cabine. Tout de suite, ajouta Thrawn alors que ses yeux revenaient sur Phoenix.
- Pourquoi m’avez-vous libéré, Thrawn ? Fit la voix voilée de Phoenix Natazeus, sous regard scellé.
Le capitaine joignit ses mains et recula un peu plus sur son siège, dans un bruissement de cuir. Il était revenu à l’ombre d’un coin obtus de sa cabine, et ses deux yeux trahissaient l’obscurité d’une couleur rouge scintillante. Au bout de quelques secondes, le Chiss rompit le silence et sa voix froide et lente plongea la pièce dans un climat étrange.
- D’abord, vous vous doutez bien que l’annonce de votre libération n’a pas été accueillie avec vivat. Vos déboires au sein de l’Empire il y a seize ans ont laissé des traces… Mais avant de vous éclaircir sur la cause de votre affranchissement, il tient de vous expliquer l’ambiance qui règne dans l’Empire.
Les lumières se tamisèrent un peu. Phoenix oublia les alentours et se concentra sur la voix du Chiss, étudiée et détachée, à ses deux yeux qui le fixaient sans cligner, à l’odeur de renfermé qui irriguait la cabine…
- Depuis deux mois, l’Empire a un nouvel ennemi, un groupe terroriste qui s’est baptisé les « Légions De La Peur ». En plus d’une forte insatisfaction de la population, c’est à un ennemi invisible qu’il fait faire face. Mais pas infaillible. Des sénateurs sont morts, des amiraux aussi, et le Sénat Impérial a été détruit…
- Le Sénat existe toujours ? S’étonna Phoenix avec un sourire. Rien n’a changé depuis mon… départ ?
- Tout va changer en tout cas. Les bâtiments peuvent se rénover, l’opinion publique est d’autant plus malléable. L’Empire se trouve dans la situation délicate du régime neuf mais bancal. L’Empereur accuse de cette ébranlement les institutions et la corruption qui dominent les hauts-rangs. Il ne peut se fier qu’à des personnes de confiance (Phoenix s’attendit à entendre dans sa voix un mélange de satisfaction et de fierté, mais celle de Thrawn resta monocorde).
- Et vous en êtes une ? Un non-humain peut difficilement faire valoir ses talents au sein de l’Empire, je crois. Ou bien des choses ont changé depuis seize ans, je crois.
- Le cerveau est seul jugement. Regardez les No’h’lilk : des millénaires d’esclavage mais un art des plus passionnants. Quoiqu’il en soit, l’Empire est à un tournant décisif… (Thrawn revint à la lumière bleutée des hologrammes et fixa Phoenix d’un regard grave) Son chef est invisible et discret, mais il a un nom. Et ce nom motive votre libération, ce nom... Nous unit. Vous le connaissez, ce nom (il revint à l’obscurité).

* * *

Les lèvres de Phoenix Natazeus dessinèrent un étrange rictus, et ses deux yeux noirs s’emplirent d’un éclat de haine qui vida son regard de toute expression. Ex Nox. Alors que Thrawn, avec une satisfaction bien dissimulée, prononçait ce nom maudit, son esprit s’ébranla et une seule image s’afficha en lui, la même qu’il portait dans ses yeux depuis seize ans, la même qui l’avait plongé dans l’enfer et la rancœur, et, enfin, la même qui le maintenait en vie, dans le plus trouble et le plus humain des sentiments : le désir ardent de la Vengeance.
Il revoyait avec douleur son visage, chaque ligne de sa face hideuse, chaque contour de sa personnalité, chacun de ses vices, et les moindres détails de du regard qu‘il haïssait. Seize ans s’étaient écoulés depuis qu’il avait tué sa femme et ses enfants, et la haine qu’il couvait maladivement dans l’obscurité sur Panoptika s’était intensifiée depuis, jusqu‘à ses os et sa chair. Il savait que les vapeurs verdâtres de la prison maintenaient les hommes en vie sans sommeil ni nourriture, mais il était persuadé que c’était sa rage qui l’avait entretenu dans un état proche de la mort, et son esprit restait animé de sa fureur indomptable.

Ses ongles avaient pénétré sa peau et son regard (minutieusement analysé par les yeux perçants de Thrawn) restait livide et inexpressif.
- Nox ne peut être le leader d’un mouvement de rébellion. C’est un terroriste free-lance, pas un idéaliste.
- Beaucoup de choses changent, et là n’est pas la question. Nous vous donnons l’occasion de vous venger au frais de l’Empire. Une occasion en or. L’Empire se souviendra de votre aide et de votre bonne volonté. C’est non seulement un moyen de vous promettre une prospérité financière inespérée, mais c’est aussi votre unique opportunité de vous venger de la mort de votre femme et de vos enfants.
- Je ne suis pas un pantin, Thrawn, ni une de ces vulgaires marionnettes sous vos ordres et à vos pieds. Mais chacun y trouvera son avantage. Gardez votre argent souillé. Tout ce que je veux, c’est qu’après avoir flingué ce bâtard, c’est une vie tranquille loin de votre… « Ordre Nouveau ». Et j’exige d’être seul.
Phoenix se leva et resta fixer Thrawn, toujours tapi dans l’obscurité. L’air semblait bien glacial, tout à coup…
- Accordé. La question est plutôt si oui ou non, vous aurez les compétences nécessaires pour appréhender Nox.
- Il estdéjà mort, dit Phoenix, quittant la cabine sous la lueur bleutée des hologrammes.

Thrawn resta un long moment, figé dans les ténèbres cobalts, observer ses toiles holographiques avec sérieux. Il semblait loin, très loin de son super destroyer, et son regard balaya la cabine, espérant y détacher une réponse, un détail qui lui aurait échappé…
Il se sentait au bord d’un précipice, dont la profondeur se dévoilait en même temps que les rôles se distribuaient, en même temps que les chapitres amenaient leur lot de désillusions et de mystères…

* * *

- Sergent Dix, un message du Capitaine : il vous demande dans sa cabine.
Shana acquiesça mais resta immobile devant la baie vitrée du Pont. Une pâle couleur bleutée régnait sur le silence tranquille, que les gazouillements des ordinateurs ne parvenaient à couvrir. Les mains derrière son dos, elle observa de ses deux yeux bleus le couloir de l’hyperespace, et, seule devant le verre, elle se sentait comme au bord d’un gouffre, sans rien pour la retenir…
Moins de vingt années plus tôt, elle s’était retrouvé sur un pont semblable, seule et larmoyante au milieu des officiers qui s’affairaient. Orphelines depuis peu, elle palpait du bout de la langue son sang séché qui coulait sur ses lèvres. Sans le savoir, elle avait cessé de pleurer. Sans le savoir, l’enfant qu’elle était mourrait doucement, sans adieux ni cérémonie, aussi simplement que le sang se lave, que les larmes se sèchent.
Le regard fermé, son enfance chassée, elle se leva et se raidit au milieu d’un monde qui allait devenir le sien, l’exact opposé de celui qu’elle quittait. Au lieu des baisers de sa mère, sur son front caché par sa crinière fauve, elle embrassait une carrière militaire au sein de l’Empire. Les rapports et les expertises remplaceraient les contes de fée, et, les batailles, celle où l’ont ne peut tricher la Mort, succédaient aux jeux puérils et innocents de l’enfance.
En même temps que l’Empire froid et insalubre, exorcisait sa solitude dans son artifice et son faux, dans son simulacre d’humanité, son âme se vidait de souvenir, de pensées et d’émotions. Celle qu’elle voulait être, par masochisme ou par son désir d’oublier sa jeunesse, était ce qu’elle haïssait enfant : la froide, la ténébreuse Shana Dix.
Et la froide, la ténébreuse Sergent Dix n’a qu’une seule peur : celui de revoir la douce, l’innocente Shana qui grimpait aux arbres et qui tremblait sous l’épouvante et bondissait de joie. Celle qui se levait le matin, aux aurores pour sentir le soleil s’éveiller sur sa peau et rougir en escaladant le ciel, dissipant d’une belle lumière feutrée le brouillard craintif de l’aube. Celle qui s’étendait sur la prairie, écoutait le chant des oiseau et qui ne connaissait pas d’autre plaisir plus intense que l’arôme de herbe léchant son visage.
- Sergent Dix heu… le Capitaine…
- J’ai entendu, fit le Sergent Dix d’une voix si basse et si glaciale que l’homme en bondit.

* * *

Le Capitaine Thrawn était debout dans son bureau, observant d’un regard famélique un magnifique hologramme que Shana connaissait : c’était le tableau de son père. Quand Thrawn la vit dans l’embrasure du sas de sa cabine, il s’installa derrière son bureau, invita son sergent à lui faire face, et joignit ses deux mains sur ses lèvres.
Il laissa un silence apaisant passer dans la lumière dansante des hologrammes, le regard marqué par la réflexion, et scruta Shana de ses deux yeux observateurs qu’elle commençait à connaître.
- Vous n’avez pas rencontré Natazeus ?
- Non, Capitaine. Mais on m’a prévenu qu’il était sorti de cuve.
- Il était encore là quand je vous ai appelé, mais il n’est pas nécessaire à notre entretien ; il m’a quitté trop prématurément pour que mon analyse soit conforme à ce que je prévoyais. Il va nous quitter une fois sur Coruscant, mais nos chemins se recroiseront.
- S’il nous révèle la position de Nox, nous pourrons trouver le QG des Légions De La Peur…
- Mais nous n’irons pas tête baisée sur eux sans savoir à quoi nous en tenir. Nous ne savons pas qui il emploie dans son œuvre : une espèce intelligente ou des machines… Dans le deuxième cas, seules la puissance d’arme et une excellente stratégie tenant en compte la capacité de réaction de l’ennemi nous seront utiles. Si Nox emploie une espèce intelligente, que nous ne connaissons pas, il s’agira de connaître l’adversaire. Son art, en particulier - il est le reflet le plus sincère et le plus honnête de son caractère. L’écho de son intellect.
- Le vaincre de l’intérieur, en quelque sorte.
Thrawn acquiesça.
- Explorer puis conquérir, ajouta-t-il. Des terres, des thèses ou des batailles. Et pour cela, vous me serez d’une grande aide, si vous ne me décevez pas. Si les espoirs que je porte en vous ne sont pas illusions, votre place dans l’Empire n’en sera que plus certaine (un éclair passa sur le visage du Sergent Dix). Je vous donne ma confiance, et j’attend votre loyauté.
- Vous l’avez… assura le Sergent Dix.
* * *
La cabine de Phoenix, bercée par le lointain murmure des réflecteurs, vibra violemment, et à travers un hublot réduit, Natazeus observa la course du super destroyer fléchir et les couloirs de l’hyperespace se dénuder de ses cloisons céruléennes. Au lieu des reflets bleutés qui jetaient leurs ombres dans sa cabine, une pâle lueur rouge s’installait en elle, et il reconnut, un étau serrant sa poitrine, la planète Coruscant se dresser devant lui.
- Te revoilà, dit-il.
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Ex Nox, le leader des « Légions De La Peur », sort le Jedi Darde Rosso d’une retraite traquée et lui promet de se venger de l’Empire Galactique, aux moyens d’une mystérieuse « Arme ».

CHAPITRE IV : La Justice Masquée

Dès que la navette sortit de l’hyperespace dans un sifflement mécanique, Darde Rosso jeta un œil intrigué au-dessus du panneau de contrôle : le radar certifiait la présence d’Omnimantis, mais au-delà du solide plexiglas de la verrière, il ne vit rien. Ils étaient au milieu de nulle part, comme si l’obscurité rejetait les galaxies qui scintillaient tout autour d’eux. L’équipage s’affairait, apparemment peu inquiet de l’absence de planète. Rosso se fia à la Force, et comprit : il y avait bien une planète, caressée par le Côté Obscur, mais elle était bien dissimulée.
La voix silencieuse, froide et monocorde d’Ex Nox s’éleva des enceintes :
- Désactivez le bouclier.
Une intense lumière émeraude éclata sur le Pont, devinant une courte distance entre la navette et une étincelante planète rongée par le mystère. Un pâle reflet olivâtre s’invita dans le regard de Darde, et s’installa sur le pont, balayant aussitôt la sombre atmosphère qu’il couvait depuis l’hyperespace. Le vaisseau chancela, tressaillit au-dessus d’un ciel opaque percée de couleurs incertaines et de cimes enneigées qui dominaient les nuées sous un blizzard lunatique.
La silhouette fine épousa la courbe parfaite des cieux imberbes et s’y engouffra, mourrant sous un épais frimas lactescent. Sur le Pont Principal, les cloisons étouffantes s’habillèrent des mêmes couleurs, et une pluie fine caressa la verrière, et les paysages se précisèrent soudain sous le regard ébahi de Rosso…
La navette venait d’émerger de l’atmosphère, la poupe cachée sous un crachin pâteux, et elle survolait une longue vallée sinueuse, serpentant une sylve drue et abyssale. Un vent vigoureux câlinait la faîte des pinèdes dont les branchages épineux valsaient sous les rayons perçants d’un soleil grenat. Le vaisseau jetait son ombre nette sur l’arrête torturée et caillouteuse d’une des plus hautes montagnes, et Darde supposa au loin la silhouette du QG des Légions De La Peur, de droites tourelles blanches gagnées par la végétation, mais ce qu’elles cernaient attiraient immédiatement l’œil : c’était un dôme de cristal irisé par la frivole lumière du Soleil, et dont la saine couleur stérile s’étalait sur la forêt. Le QG d’une organisation terroriste pourchassée sans relâche par l’Empire Galactique était à peu près aussi discret qu’un gungan saoul dans un magasin de porcelaine.
- Monsieur Rosso ? Héla une voix électronique derrière lui.
- Oui ?
Il faisait face à un droid -un modèle protocolaire et assez ancien d’après Rosso- de la taille d’un humain et voyait nettement son visage fatigué se refléter dans son métal beige et astiqué. Le parfait droid ordinaire -qui n‘intéresse personne mais qui trouve de l‘intérêt à tout le monde.
- Présentation : ED38, relations protocolaires et négociation. A votre service et à vos moindres demandes. Veuillez me suivre, s’il vous plaît.
En lui emboîtant le pas, Darde chercha Nox dans la Force mais sentit sa présence dans une perception primitive et ne distingua rien de ses émotions. Comme toujours, Nox restait impénétrable et un nuage d‘obscurité l’enclavait dans la Force.
Un vent frais lui caressa le visage, et une chaleur agréable l’aborda : la navette avait atterri, et la passerelle abaissée, il foula le sol d’Omnimantis. Ils étaient près du dôme et il voyait la coupole se dessiner sous l’éclat du soleil qui léchait sa peau noire. L’odeur des arbres dansant sous le crachin se mêla à celle, moins nette, de la touffeur calmée de la navette. Il supposa que l’après-midi touchait à sa fin : la lumière éclatante se dégradait lentement en une nébulosité grisâtre dominant la forêt environnante.
Alors qu’ils longeaient le dôme, talonnés par quelques hommes d’équipages, le vent porta la rumeur de la forêt sur leur promenade. Son murmure s’évanouit bientôt, étouffé par les cloisons du corridor dans lequel ils venaient d’entrer. Darde n’accorda qu’un vague intérêt à la voix monocorde d’ED38, au timbre intime d’ennui, des fragments de phrases se noyant dans son attention limitée :
- Les Légions De La Peur n’occupent que la moitié des bâtiments, le dôme a été construit en l’an 4 après la Proclamation de l’Empire, par l’architecte… une grande consistance due aux… mais pourquoi me direz-vous ?… mais la date reste floue, sans doute à cause… l’Empire l’a laissé à l’abandon, et le Grand Chef Des Omnimanti…
- Le QG a appartenu à l’Empire ?
La tête du droid se braqua et se pencha sur lui avec une expression béate de surprise :
- Oui, je vous l’ai expliqué - c’était un centre d’éducation impériale. Mais l’Empire ne l’occupe plus depuis 1344 jours standards. Près de 1350 d‘ailleurs si notre calcul compte les…
- L’ennemi Numéro 1 de l’Empire loge dans un de ses locaux, l‘interrompit Darde… Vous jouez de prudence… Pourquoi l’Empire a quitté Omnimantis ?
- Sans raison apparente. Mais selon les statistiques et les comptes-rendus de l’Agence Immobilière des…
- Où est Nox ?
- Le Grand Chef des Omnimanti vous rejoindra dans son bureau. Pour l’anecdote, cette pièce fût la première dotée d’un système d’aération de classe 2. Par une chance incroyable, j’en ai trouvé la notice il y a deux jours dans…
- Intéressant, fit Darde en sentant un sourire lui étirer les joues. Nox n’a pas trouvé la cachette idéale, à moins qu’il y a d’autres raisons qu’un droid ne pourrait pas comprendre (« Oh… ») mais je suppose qu’il a les moyens de se protéger en cas d’attaque impériale.
- Le Grand Chef Des Omnimanti à pris toutes les précautions. Mais il n’est pas de mon devoir de les divulguer - je suis au courant de bien des choses, vous savez. Mon circuit de mémoire est d’ailleurs un des plus élaborés qui soit : un prototype fut à l’époque…
- Où est son bureau ?
- Juste là, répondit ED en désignant une petit sas étroit qui s’ouvrit dans un claquement sec. Vous désirez peut-être une boisson quelconque ?
- Non. Juste d’un peu de calme, ajouta Darde en notant que le droid allait prendre place à ses côté. J’attendrai Nox seul.
- A votre guise, Monsieur Rosso. Je suis à votre service. Si vous me permettez de rendre une visite au centre informatique, je pourrai vous faire un bilan détaillé des matériaux utilisés pour le système d‘aération…
- Faites donc ça, mais gardez-le pour vous, dit le Jedi d‘un air entendu.
Le droid ne parût pas offensé : il sortit du bureau de sa démarche saccadée et le sas se verrouilla, délaissant la pièce des lumières du corridor.

Dans la Force et autour de lui, tout était calme, silencieux, apaisant. La nuit l’environnait, et la solitude, cette alliée qu’il connaissait si bien, l’aborda et lui fit faire le bilan des trois dernières journées. Il s’en remémora les évènements…
D’abord, il y avait eu Nox, ce vieil homme sinistre à l’allure de fantôme, qui l’avait sorti de sa retraite avec des mots racoleurs et des discours qui sonnaient faux, mais qu’il avait cru plus par envie que par foi…Puis trois jours d’hyperespace dans sa cabine, vouant au mutisme et à la solitude un appétit de réponses… Peut-être une bonne transition entre vingt ans d’isolement et une nouvelle guerre contre l’Empire…
La situation paraissait claire, limpide : il était de retour dans une bataille qu’il rêvait de mener encore, et une seconde chance de se venger de l’Empire lui était offerte… le scénario qu’il avait convoité dans un désir ardent de pouvoir et de vendetta. L’obsession du dernier des Jedi…
Et pourtant…
Cette tentative maintes fois espérée de vaincre l’Empire lui semblait plus proche d’un simulacre de résistance qu’une véritable rébellion… et la Force ne lui était d’aucun secours, pour la première fois, aussi traître que lors de l’Ordre 66. Un trou noir dont rien ne se détachait, ni réponses ni soupçons.
Devant une large verrière qui dominait la forêt immobile dans l’obscurité tranquille, il sentait le vent soupirer et s’hasarder au-dessus d’Omnimantis, la pluie drue caresser le dôme… et son corps goûter la saveur de la nuit silencieuse…
Ses doigts saisirent le manche de son sabre et il devina en lui une excitation puérile de bataille, de combats… tout ce qu’il haïssait au temps de la Guerre des Clones mais qu’il se sentait prêt à retrouver… Au diable les préceptes Jedi qui avaient prouvé leur inefficacité : la Vengeance était tout ce qu’il lui restait, sa seule raison de vivre. La Vengeance pour laquelle il avait souffert, lutté… et tué.
- Bonsoir, Rosso, fit une voix froide et basse derrière lui.
Il ne s’était même aperçu de sa présence -pourtant, Nox semblait là depuis longtemps.
- Bonsoir…
Il ne savait pas quoi dire, mais Nox prit la parole. Ses yeux blancs le fixaient et une étrange satisfaction s’attardait sur son visage exsangue.
- Nous avons à parler, bien sûr -prenez place, fit Nox, d’une voix si basse que le vent la couvrait par moments. Je ne pense pas que vous soyez client des grands discours alors je serai bref.
Darde resta debout, immobile dans l’obscurité. Seuls les deux yeux blancs de Nox luisaient dans la noirceur impalpable de la nuit.
- Mon plan arrive à sa dernière étape : l’Empire va bientôt se disloquer et il ne reste qu’un coup à porter pour l’écraser. C’est là votre intérêt pour moi, et celui que je porte pour vous : nous n’avons pas choisi Omnimantis par hasard.
- Une ancienne colonie de l’Empire, c’est ça ? Toisa Darde. Je pense que vous avez de bonnes raisons pour justifier une telle imprudence.
- L’Empire se désintéresse de cette planète - ce qui n’était pas le cas il y a quinze ans. Ce qu’elle regorge lui est inaccessible, pas pour nous. C’est disons… la pièce maîtresse, l’apogée de cette guerre, et c’est à vous qu’il convient de la décider. A vrai dire, vous êtes la seule personne a en être capable. C’est vous-même qui l’avait dit : vous êtes le dernier des Jedi.
Rosso hocha la tête.
- L’arme ? C’est ça ?
- Oui, fit Nox dans un râle souffreteux. Oui, l’arme. Seul un Jedi peut l’obtenir, et l’Empire n’en a pas beaucoup sous la main -à plus forte raison, elle en a eu trop sous le pied.
- Et quelle est cette arme ? Vous ne tournerez pas autour du pot longtemps, Nox…
Ex baissa la tête mais ses deux yeux restèrent cloués sur lui.
- Avant de savoir ce qu’elle est, il importe de connaître sa position. Et j’en ai une vague idée : elle est proche, très proche même si j’en crois les relevés de l’Empire. A moins d’un jour de marche, un peu plus peut-être. Nous partirons bientôt, mais j’ai quelques affaires à régler avant…
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Un bruit sourd l’interrompit : le sas s’ouvrit avec un fracas sourd, et une pâle clarté passa comme un coup de vent dans la pièce. Se retournant, Darde Rosso fit face à une petite silhouette, courbée, recroquevillée qui s‘avançait vers le bureau de Nox. Il lui fallut quelques instants pour deviner le tracé d’un homme, vêtu entièrement de cuir -de la tête au pied, sans accrocs pour ses lèvres ou ses yeux. Il paraissait plus sombre que l’obscurité grandissante, et, approchant Nox, il jetait de petits cris aigus, des miaulements rauques, et semblait en proie à des spasmes douloureux.
A peu de chose près, on aurait dit un chien courant vers son maître avec l’extase toute animale de le retrouver après une longue absence. A peu de chose près, cependant, car un détail divergeait : c’était un homme.
- C’est… qui est-ce ? Interrogea Rosso, tandis que l’homme s’allongeait aux pieds de Nox.
Un odieux rire sarcastique en guise de réponse résonna dans le bureau.
- Qui est-ce ? Fit Nox (Rosso devina un large sourire sous l’ombre jetée par sa capuche.) Dites plutôt qu’est-ce que c’est. Disons que c’est un molosse très utile, qui m’obéit au doigt et à l’œil.
- C’est… un homme ? Fit Darde en pointant l’individu de cuir.
- C’était, pour être exact, précisa Nox. Maintenant, il est à mon service jusqu’à sa mort, ajouta-il en gloussant.
- Et, il n’a pas besoin de voir. Ni de manger ?
- Pourquoi ça ? Demanda Nox en paraissant réellement surpris. Moins il verra, moins il pensera. Et tout est bien comme ça. Son vœux le plus cher est de mourir pour moi, et il semble très porté sur le masochisme.
Le « molosse » leva la tête et sembla écouter le rire odieux de son maître. Il lâcha un petit cri surexcité et Rosso remarqua que son cou était recouvert d’épine qui lui pénétrait la peau. N’osant plus lever les yeux sur Nox, il resta observer longuement l’horreur de latex et en devina les souffrances.
- Il a un nom ? Fit-il à mi-voix.
- Non, non, dit Nox sur le ton de la conversation. En général, on l’appelle « Sans-Nom », mais il n’a pas besoin d’être appelé, il n’obéit qu’à moi. Oh, et puis, arrêtons de parler de ça, il va croire qu’il a de l’importance…
A nouveau, le sas s’ouvrit et deux fines silhouettes se griffonnèrent dans la pénombre du bureau, et une lumière flétrie s’y invita, précisant les visiteurs.
- Papa !
Un jeune garçon adressait un large sourire à Nox, et derrière lui, une fille suçait son pouce en dévisageant Rosso de ses deux yeux ronds et bleus. Ses cheveux blonds décorés d’une fleur tombaient sur ses hanches, et la peluche qu’elle tenait fermement dans sa main traînait sur le sol.
- Qui c’est… murmura-t-elle d’une voix aussi basse que son père, mais aussi chaude que la sienne était froide.
- Un ami, Lo, un ami.
Il était difficile de reconnaître Nox à cet instant précis. Ses deux yeux blancs brillaient d’un éclat qu’il ne lui connaissait pas, et sa bouche sans lèvres dessinaient un sourire sincère. Sans-Nom aboyant d’une voix humaine à ses pieds, il fit signe à son fils d’approcher.
- Qu’avez-vous fait pendant que Papa n’était pas là ?
Le teint sucré et doucereux que sa voix prenait ne correspondait en rien à l’image que Darde avait de lui… Du miel couvé par un serpent…
- On a obéi à ED... Mais c’était pas drôle, ajouta le fils en se lovant sur les genoux de son père. Il racontait pleins de choses et on s’est ennuyé…
- Désolé Wie, Papa ne s’absentera plus aussi longtemps. Je te le promet, je vous le promet à tous les deux. Lo, n’ai as peur, notre ami ne va pas te manger…
La jeune fille s’approcha de son père, ses deux yeux braqués sur Darde, son visage caressé par la lueur de la lune, dans l’expression posée et secrète qui était celle de son père.
- J’ai des choses à régler avec ce monsieur. Vous voulez bien attendre Papa dehors quelques instants ? Ce ne sera pas long, après je vous emmènerez aux dortoirs.
Les deux enfants sortirent, et une fois la porte close, un silence pesant envahit la pièce, un silence tendu, timidement violé par les ronronnements gutturaux de Sans-Nom.
Le sourire d’Ex Nox s’était effacé de ses lèvres, et ses yeux blancs jetaient sur Darde Rosso un regard interrogateur.
- Je ne vous avais pas imaginé homme à avoir des enfants. Où est leur mère ?
- Morte, fit Nox d’un ton décidé, puis concevant son imprécision , il ajouta : disons que je n’aime pas partager.
- Vous partagez votre pouvoir avec moi, je crois.
- A court terme, bien entendu. Je ne le coupe pas en deux : je vous en offre un nouveau.
- Je suis bien placé pour savoir qu’il n’existe qu’un seul pouvoir. Et je sens…
Un hululement électronique retentit sur son bureau, et une pâle lueur bleutée, dessinant dans l’obscurité le visage de ED38, éclaira le visage crispé de Nox. Darde sentit brièvement dans la Force que le cœur de Nox adhérait à un rythme plus soutenu. Lui-même devina que quelque chose ne tournait pas rond…
- Cher Monsieur Nox, vous aviez demandé les dernières nouvelles impériales, fit la voix calme et soporifique d’ED38. Il est de mon ressort de vous déranger alors car une certaine information devrait vous…
- Plus vite, droid, fit la voix traînante de Nox.
Darde perçut un tremblement dans sa voix, et devina dans les yeux blancs de Nox une terreur froide qui s’hasardait dans son regard livide.
- Il semble que le Capitaine Thrawn, dont j’ai pris la liberté d’imprimer la fiche documentaire, a été envoyé par l’Empereur sur Panoptika. J’ai aussi pris mes aises concernant…
- Il… il est libéré ?
Darde sursauta. La voix chancelante, terrifiée qu’il entendait ne collait pas du tout à l’être froid et machiavélique qui était sensé se trouver devant l’hologramme. Sans-Nom leva la tête d’un air curieux.
- Phoenix Jude Livensheid Natazeus a été affranchi officiellement à 34h17, le 16, heure d’Omnimantis. Il devrait arriver sur Coruscant dans le courant de la journée. D’autres demandes, Monsieur Nox ?
Pas de réponse. L’air se glaça, le vent qui harcelait Omnimantis murmura sa vigueur autour du dôme, et la nuit n’avait jamais paru si froide, si profonde, endormie dans l’obscurité placide de son âme tourmentée. L’hologramme bleutée et immobile d’ED38 s’éteignit, et le bureau revint dans le mystère. Aussi transie qu’était la nuit, rien n’avait paru aussi chaud : dans la Force, Darde sentait le corps de Nox se consumer de haine, une colère presque palpable et brûlante d’aversion.
- Sans-Nom. Emmène les enfants, fit une voix chancelante, chavirée, humide. Emmène-les loin, cache-les et donne ta vie pour les protéger. Tout de suite.
Sans-Nom se leva et, à quatre patte, sortit du bureau. Darde entendit des sons étouffés derrière les murs, noyés dans la rumeur du vent vigoureux. Une heure sembla passer dans un froid immobile et muet. Tout à coup, Nox activa à nouveau l’intercom et un hologramme vide s’afficha devant lui.
- Vous désirez, Monsieur Nox ?
- Votre meilleur chasseur. La cible est Phoenix Natazeus, sur Coruscant, Haakim Valley. Dans les plus brefs délais.
Il mit aussitôt fin à la liaison et se tourna vers Darde. Son visage était d’une blancheur terrifiante, et ses yeux se noyaient dans l’inquiétude.
- Tout s’accélère maintenant. Nous partons chercher l’arme.

* * *
Message Urgent De Mission Prioritaire (MP)
[Planète : Coruscant
Lieu : Ghetto de Nirvis
Races : Twi’lek (56%), Chagrien (38%), Autre (6%)
Statut des races : strictement inférieur
Mission de type : 3
A titre de : Exemple
Ordre Spécial : Aucun survivant]

Le vent fouettait la tempête avec véhémence, et la longue avenue, plongée dans une nuit glaciale, s’animait d’hurlements et de terreur. L’horreur se répandait dans le ghetto, des formes s’agitaient dans l’obscurité, des cris s’élevaient au-dessus des immeubles délabrés, tandis que des salves de blasters zébraient les ténèbres.
Un commando de stormtroopers avançaient lentement dans la rue, tirant sur le moindre mouvement qu’ils percevaient dans la noirceur. De jeunes enfants aux pas trop lents pour éviter leur précision tombèrent sur l’asphalte, et le sang se mêla à la pluie ruisselant sur les pavés, serpentant l’avenue en pente sous l’allure rapide de la foule. Une mère twi’lek tentait en vain de ranimer son nouveau-né, le corps criblé, avant de se faire descendre à son tour d’une rafale insensible. Un vieillard, les trais tirés, crachait sang et boyaux sur le trottoir, observant d’un regard implorant un blaster le viser tranquillement.
- Ils se cachent dans les immeubles. Grenades !
Peu après, les fenêtres des bâtiments crasseux vomirent de longues flammes chatouillées par la tempête, et peu à peu, un silence pesant s’abattit sur l’avenue, et la pluie sembla se calmer, comme effrayée par le génocide.
- Là !
Une silhouette menue, celle d’un jeune twi’lek se redressant derrière un tas fumant (une forte odeur de viande brûlée ficelait la ruelle). Des tirs strièrent à nouveau l’obscurité, et le silence ramena sa pesanteur planer au-dessus de Nirvis.
Les storms inspectèrent les lieux minutieusement, et leurs blasters tâtaient le moindre mouvement de la nuit. Des centaines de survivants se dissimulaient dans le secret d’endroits improbables, et les impériaux pénétrèrent dans une obscurité plus profonde. Ils s’apprêtèrent à finir le travail dans le feu en préparant de nouvelles grenades, mais l’un d’eux leva le bras et tous se figèrent.
- On nettoie d’abord l’avenue, fit sa voix indifférente en désignant une ombre qui se glissait sous l’éclat chancelant des flammes.


Laecia sentit une main glacée sur sa nuque -et dès que les cris abrégèrent sa courte nuit, elle comprit aussitôt que Nirvis brûlait. De longues flammes tortueuses en léchaient les murs et des cris proches s’hasardaient dans les tollés du vent. Sa chambre baignait dans une fumée laiteuse qu’enjambait une forte odeur de brûlé. Elle resta immobile, les yeux fermés, le souffle court, et sentit les doigts de sa mère caresser sa peau moite… La voix de son père s’éleva de la cuisine : un râle rauque, qui implorait la pitié de ses assassins…
- Il faut que tu te caches, Lae, que tu te caches… et ne viens pas nous chercher.
Des ombres difformes s’élançaient dans l’ouverture de sa porte : quelqu’un brûlait dans la salle à manger. Une froide torpeur parcourut son corps, et, se levant, du haut de ses sept ans, elle sentit un frisson appuyer son réveil brutal. Elle resta immobile, jeta un œil à sa fenêtre frappée par la tempête, et ses yeux ébahis devinèrent dans l’obscurité les formes imprécises qui s’agitaient sous une pluie drue qui fouettait ses pauvres vêtements. Des traits de lumières zébraient les cieux sombres, et sa gorge enrouée étouffa un cri quand elle découvrit que sous elle, des corps brûlaient et mourraient sous les tirs des stormtroppers.
Des cris. Partout ! Dans la rue, chez elle… Son père ?
Elle était dans la cuisine. Un corps calciné à ses pieds. Sa mère agonisante, dans un bain de sang. Et eux.
Des impériaux ! Des impériaux !
- Joli, siffla la voix d’un des leurs (elle en compta cinq, le souffle coupé, les yeux grands ouverts dans la violente obscurité de la nuit). Dire qu’on allait tout brûler, on a failli oublier « P’tite gueule d’ange ».
Quelque uns rirent sous leur casque, et d’autres restèrent impassible. Le premier se dévêtit de son uniforme et ne quitta des yeux la petite Laecia, tremblante, épouvantée, qui ne trouvait ni la force de pleurer, ni celle de crier et de s’enfuir.
Quelque chose brûlait en elle. Non…
- Prem’s, fit l’impérial, finissant de se déshabiller et s’approchant d’elle.
Un éclair argenté s’abattit sur la pièce.

Le crâne de l’impérial ricocha sur le sol, dans une expression de torpeur froide et figé.
Lae ouvrit de nouveau les yeux : Vêtue d’une toge noire et stérile, une cagoule ébène épousant les formes précises de son visage, la silhouette s’éleva dans l’obscurité, son sabre laser éclatant d’une lame blanche patientant dans sa main. Lae voulût croiser son regard, mais la cagoule dérobait son visage et ses yeux. La chose leva sa lame blanche vibrante et Lae sentit sa chaleur envahir la pièce : la lame dansa autour de son sauveur et trancha des têtes, des mains, des jambes… et le calme revint sur Nirvis.
De courts instants coulèrent dans l’obscurité, avant qu’une voix robotique, rauque et silencieuse retentissent devant elle :
- Viens avec moi.
L’Ombre lui tendit une main gantée qu’elle prit aussitôt. L’odeur de chair brûlée devenait insupportable de vérité, mais l’esprit de Laecia restait bloqué, sauvegardant les dernières minutes d’enfance et d’innocence qui lui restaient.
L’être empoigna sa main tremblante et aussitôt, Lae sentit le zéphyr fouetter ses lekkus. Elle volait. Et observait le monde passer sous eux, Nirvis brûlante d‘horreur. Elle descendit vers la ruelle sombre… la lame blanche s’éleva à nouveau, fendant la nuit et attirant tous les regards…

Les stormtroopers continuaient leur avancée sanguinaire à coups de blasters et de lance-flammes. Des corps calcinés jonchaient les rues, laissant planer l’odeur de leur chair brûlée dans le souffle furieux de tempête.
Le long du caniveau, un épais ruisseau de sang serpentait la ruelle, tandis que sur les hauteurs de Nirvis, de longues flammes rougeoyantes carbonisaient une famille de chagrien. Une mère ravagée venait de perdre son bras, et ses lèvres touchèrent la peau moite de son fils. Un trou net et fumant à son front ne laissait planer aucun doute sur son sort.
- Sale race, cracha un impérial, visant avec minutie un nouveau-né dans les bras de son père agonisant.
Mais alors que son doigt palpait la gâchette, il sentit une chaleur ardente embraser sa gorge mais n’eût pas le temps d’en sentir la douleur.
Son crâne casqué ricocha sur l’asphalte, et une longue lame blanche éclaira l’obscurité d’une lueur étincelante.
Dans la nuit éventée, une longue forme s’insinua dans les ténèbres. Elle faisait face au commando, et une flamme blanche éclatante prolongeait son bras puissant.
- Soyez sage et vous n’aurez pas mal.
Sa voix était froide, robotique, et résonnait dans l’obscurité de l’avenue. Des regards affluèrent des fenêtres, certains sortaient de leur retraite, intrigués par le calme impassible qui habitait la nuit.
L’ombre masquée s’agita à nouveau dans l’obscurité, si vite qu’aucun impérial n’eût le temps de brandir son blaster. Des crânes, des bras, des jambes, volaient au-dessus du commando, et quelques instants plus tard, un silence religieux s’installa sur le ghetto.
L’Ombre n’avait épargné qu’un seul storm : son corps tremblait tellement dans son uniforme que ses membres cognaient le plastique avec violence. L’Ombre tourna sa tête vers lui et laissa quelques instants planer dans le doute et la peur. Tous les regards se fixèrent sur la scène. Lae, par terre à quelques pas, se mordit les lèvres.
La lame blanche approcha le cou de l’impérial (il tressaillit et bredouilla quelque chose… « S’ilvousplaît jevousdemandepardon laissezmoipartir ») mais la voix forte et robotique de l’Ombre l’interrompit.
- Je te laisse en vie, car j’ai besoin d’un messager. Dis à ton Empire qu’il a trouvé un ennemi digne de sa cruauté. Tout va changer, à présent. Va-t-en.
L’Ombre prit la main de Lae, et disparut dans la nuit noire… La pluie se tût. Le calme revint. Et la Force trembla.
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Phoenix est libéré, et retrouve ses anciens frères d’arme : son revolver, son sabre et son Nata-jet. Une longue et difficile quête s’engage alors pour lui : vaincre Nox, leader terroriste, l’assassin de sa famille.
A l’autre bout de la galaxie, sur Omnimantis, la planète QG du mouvement terroriste des « Légion De La Peur», Darde Rosso, un Jedi sorti de sa retraite, et Nox discutent des moyens de l’éliminer. Nox envoie un tueur à gage sur ce qu’il se doute être la première destination de Natazeus : Haakim Valley, l’Avenue du Vice, sur Coruscant…


Chapitre V : Haakim Valley, cité du diable

Sur le Vengeance, au-dessus de Coruscant…

La secousse réveilla Shana d’un sommeil trouble et les deux lueurs bleues que renfermaient ses yeux froids semblèrent éclore dans la pâle lueur grisâtre de sa cabine. Sur sa couchette, ses draps humides de sueur se mêlaient aux couvertures torturées et témoignaient des cauchemars qui l’avaient agité. Elle se prit la tête dans ses mains tremblantes, caressa ses longs cheveux blonds, écrasa quelques larmes qu’elle ne soupçonnait pas, et se leva devant son reflet : en un instant, elle redevint la froide, la ténébreuse Sergent Dix et les rêves tourmentées de petite fille vinrent s’isoler dans un coin retiré de son esprit.
Elle s’habilla et fit une toilette rapide avant de prendre le chemin du Pont, suivant les directives de Thrawn. Son pas rapide traversa les couloirs, les passerelles, et son regard clos fixait sa route sans s’y détacher un instant. Elle distinguait parfois l’éclat feutré de Coruscant au hasard des hublots, et lorsqu’elle pénétra sur le Pont, Thrawn, droit devant la large baie vitrée au panorama saisissant, lui céda un sourire accueillant. Coruscant derrière lui s’imprégnait d’un ferme brouillard, dont la couleur pourpre étincelante en précisait les courbes.
Le Pont Principal était plongé dans une quiétude fade, sale et nébuleuse, d’un silence effleuré par les gazouillements électroniques des ordinateurs stressés. Sentant les regards intrigués des officiers la fixer, elle s’approcha de Thrawn et se mit au garde-à-vous.
- Sergent, fit-il d’un signe de tête. Bien dormi ?
- Très bien, Capitaine. La sortie de l’hyperespace m’a réveillé. Pourquoi restons-nous en orbite de Coruscant ? La procédure Vigipirate n’est pas terminée ?
- Tout se passe comme prévu. Un de nos récents locataires va poursuivre sa route seul.
- Natazeus ?
- Oui. Je compte sur vous pour le mener au hangar 9 où il trouvera le dernier élément de sa… Renaissance, fit Thrawn en souriant. Peut-être pourrez-vous lui glisser qu’aucune de ses actions ne doit m’être inconnu. Aucune. Nos droids médical lui ont administré un mouchard qui nous mettra au courant en temps réel de sa position. Pas un mot de tout ceci, bien entendu. Et vous comprendrez que nous devrons sans cesse contrôler son obédience -il devra nous informer de tous ses faits et gestes.
- Bien, Capitaine. Capitaine…
L’image d’un homme figé dans la haine, cloué dans l’ombre de son passé, sur Panoptika, lui revint à l’esprit.
- De ce que j’en sais, Phoenix n’est pas le genre d’homme à se soumettre à l’autorité. Il se voue uniquement à sa Vendetta - l’Empire lui a fait perdre seize ans de sa vie. Il ne coopérera pas.
- Vous n’avez qu’une vision très réduite des choses, Sergent. En tout cas, bien trop réduite pour tabler sur une véritable connaissance de la situation. N’oubliez pas : la rapidité est l’allié de la faute. Pour le moment, contentez-vous des ordres, Shana : hangar 9. Natazeus.

Phoenix Natazeus n’était plus le cadavre méphitique pétrifié dans sa torpeur, le prisonnier aux seize ans d’agonie, mais ses traits tirés renfermaient encore leur temps de torture, de viol et de faim. Rasé, lavé, coiffé et habillé d’un impeccable dolman de jais, il paraissait presque fringuant. Mais son corps était raidi par la glace de sa haine et son regard placide taisait ses moindres émotions.
Au détour des couloirs et des passerelles, un silence tendu dominait leur marche, et à mesure qu’ils avançaient, les mots prenaient un sens désuet, trop propre et trop insolite pour rompre l’aphasie. Ce fut en entrant dans le hangar 9, une remise trahie d’ombres et de gazouillements stridents d’astromécanos à l’ouvrage, qu’une émotion déchira enfin la face impassible de Natazeus : au milieu des pièces, des ailerons et des moteurs brillait un éclat écarlate qui éveilla en lui… il ne savait pas trop.
C’était un Jet fin, d’une couleur rouge sombre mais éclatante, comme si l’appareil était rongé par les flammes. Il avait l’odeur du vent, des tempêtes, de l’aventure, comme des sensations matérielles soudées à son métal. Son nettoyage récent n’avait suffi à effacer les traces de décennies d’oubli et de solitude d’acier. Shana comprit qu’elle avait sous les yeux un autre emblème de la Légende de Phoenix Natazeus : le Natajet.
Le Jet lâcha un pépiement stupéfait.
Un halo de lumière l’enveloppa et souleva un mince tapis de poussière. A nouveau, le Jet miaula sa surprise.
- C’est votre vaisseau ? Demanda Shana en suivant Phoenix.
Elle ne reçu, pour toute réponse, qu’un rapide acquiescement. Phoenix s’installa sur son Natajet, et ses mains gantées caressèrent doucement le métal de la carrosserie. Il avait l’impression de retrouver un vieil ami, et de renouer avec des émotions qu’ils pensaient confinées à tout jamais dans le passé… quand il activa le Natajet, il avait repris la couleur fauve, le regard pétillant de ses vingt ans. Le moteur ronronna et le vaisseau plana à dix centimètres du sol. Au-dessus des commandes, une silhouette bleutée apparût et la voix grésillante de Thrawn s‘éleva dans le hangar.
- Vous reconnaîtrez sans mal votre ancien véhicule, Phoenix. Je suppose qu’avec votre sabre et vos revolvers, rien ne manque à votre arsenal.
Les yeux de Phoenix se noyaient dans le rouge écarlate de son Jet, et ses doigts en effleuraient la carrosserie, lentement…
- Quand je l’ai quitté, il était en piteux état.
- En effet, nos techniciens ont dû changer à peu près tout. Mais l’encéphale interne est restée intact. L’hyperdrive approche la classe 0,5, et les canons blasters et ioniques ont doublé d’efficacité.
- Vous m’impressionnez, Thrawn, fit Phoenix sombrement. Une charmante attention de votre part.
Derrière son timbre marbré, sa voix était humide, tremblante…
- Et j’espère que vous saurez être reconnaissant, acheva le chiss. Vous avez carte blanche, Phoenix. Bonne…
Mais ses paroles furent voilées dans le grincement métallique des sas. L’éclat brillant de Coruscant s’invita dans le hangar, et le réacteur du Jet rugit un râle de fumerolle noiraude.
Une fine aura violette cerna son vaisseau (elle maintenait l’oxygène entre ses mailles) et ses moteurs vrombirent d’impatience.
- Fonce, camarade, on est reparti comme au bon vieux temps, marmonna Phoenix.
Le jet approuva d’un sifflement.
Ses mains se posèrent brutalement sur les commandes, et, sans jeter un seul et dernier regard derrière lui, le Natajet fila dans l’air, propulsé dans l’atmosphère de Coruscant, balayant la cime des nuages dans un long filet de poussières argentées…
Le Natajet fendait de nouveau les airs…
Phoenix Natazeus était bel et bien de retour.

* * *
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Malgré l’aura protectrice du NataJet, un vent frais et sauvage ébouriffait ses cheveux, et les formes timorée de Coruscant, baignée dans la clarté du Soleil Artificiel, se précisèrent brusquement quand les vapeurs laiteuses du ciel s’épuisèrent dans les lueurs dorées.
Il reconnut aussitôt cette odeur infâme qu’il vomissait déjà seize années plus tôt. Coruscant était souillée, souillée jusqu’à l’os et puait la corruption. Le Mal qui se répandait comme un venin dans la Galaxie avait trouvé son noyau dans les hauts gratte-ciels sans âmes surplombant l’étendue urbaine.
L’aquarelle lumineuse brossée par l’éclat levant du soleil se couchait sur les dunes urbaines, caressant les hauts buildings aux cimes rivales. La circulation serpentait la métropole, tout avait le goût du neuf, de l’ennui, la plaine citadine flairait la merde, cette nouvelle couleur de gris, d’un Empire sur le déclin, ondulait comme une vague sur ce que la dictature pouvait encore sauver…
Une fourmilière. C’était ça, Coruscant. Une fourmilière pleine d’illusions.
Le NataJet fila la courbe étroite du Palais Impérial, et bondit vers la silhouette déchirée du Sénat, dont la coupole s’étirait dans un trou béant. Les cendres jonchaient le cadavre de métal, mais Phoenix n’y porta pas attention : il augmenta sa vitesse vers les brumes opalines qui s’étendaient lointaines. Les lumières se tamisèrent, comme éteintes par le silence, et il s’engagea dans une obscurité grise. Alors, les rumeurs de la ville s’éteignirent et une pluie drue caressa l’aura lumineuse du NataJet.
Devant lui s’étendait l’ombre, le noir et l’effroi - il quittait une fourmilière pour la tanière d’un fauve.
Il venait d’entrer dans le territoire de la peur, du vice et du crime : Haakim Valley, cité du diable.

* * *

Depuis seize ans, rien n’avait changé. Haakim Valley s’était figée dans sa misère, dans sa terreur malsaine, dans la même odeur de cadavre et de sang, que rien ne pouvait abolir. Aucune lumière ne résistait à l’obscurité sur l’immense étendue sombre et vaporeuse, d’où s’élevaient les effluves fétides de l’alcool et du sang, et tout n’était que chaos et fracas. Une épaisse fumée ondoyait au-dessus des bars et des maisons closes, un oblong canal d’immondices s’écoulait sur les pavés marécageux, sur les rixes bombées d’alcool animant l’avenue de clameurs vulgaires, tout le fatras du vice sévissait dans les ténèbres de la vallée. C’était le boulevard des assassins, des dealers, prostituées, contrebandiers, pillards et escrocs. Le carrefour de la perversion. Ce que l’humanité avait engendré de plus sale, de plus vil et odieux était une longue avenue plongée dans les ténèbres et la puanteur : Haakim Valley.
Lorsque le NataJet toucha terre, un râle de poussière se souleva autour et s’évanouit aussitôt. La rue était bondée et la foule s’agitait près de lui : une empoignade peu platonique entre deux twi’leks annonçait un peu de sang frais à couler sur les pavés. Une vieille prostituée twi’lek agonisait sur le bitume, atrocement mutilée. Deux jeunes filles vendaient leur corps au plus offrant pendant que leur père se languissait d’un peu de datari pour sa saoulerie nocturne. Deux zabraks nus dévoraient une humaine au beau milieu d’un bain de sang.
Spectacle ordinaire de la vallée d’Haakim. Et seize ans sur Panoptika en rendait la vision tout à fait tolérable.
Phoenix descendit du Jet, caché dans une ruelle déserte isolée de l’avenue principale, et les enceintes émirent aussitôt un sifflement de crainte.
- Ne t’inquiètes pas, je ne serai pas long. Tu as assez de bombes à protons dans tes réservoirs pour faire sauter Coruscant. Tu n’as pas perdu de ta précision en seize ans, non ?
Le Jet ronronna une réponse et se lova entre un dépotoir et une collection de cadavre frais.
Il s’avança dans la venelle malfamée, pianota sur son NataCom, noué au poignet, et derrière lui, une fine aura bleu électrique encercla le NataJet, apte à faire vite déchanter les intéressés de la bécane. Un rat téméraire s’électrocuta aussitôt, et se consuma en une boule de poils carbonisés.
Au sortir de la ruelle, deux silhouettes lui barrèrent le chemin. Le premier était un chagrien de grande taille, aux yeux menaçants. Il tenait dans sa seule main valide de longues chaînes agressives, humides d’un sang frais. L’autre nettoyait un petit couteau aiguisé et observait Phoenix de deux yeux amoureux, comme le plus beau moyen d’achever une soirée dans un divertissement sanguinolent…
- Tu vas où ? Fis le premier en cajolant ses chaînes.
Pas de réponse. Phoenix se raidit devant eux et tapota le fourreau de son sabre -pas encore…
- C’est… un Jet Corelli6 derrière ce fils de pute… Mikey, on a gagné notre soirée.
- Fais un pas vers ce Jet et t’auras pas assez de doigt pour compter les membres que je vais te couper. Dégage.
- Tu le prends comme ça mec ? Tu veux savoir qui on est ?
- J’aime bien savoir qui je vais tuer.
- Mikey l’Éventreur et Ricardo La Fine Lame. Tes bourreaux. Tu vas connaître l’Enfer.
- Après vous.
La lame perça l’air et trancha des mains, des jambes, pénétra la chair et décima des os. Le souffle rageur du vent étouffa les râles et balada le sang sur l’avenue.
- Bonne nuit.

Il lui sembla pénétrer sous une épaisse couverture de brouillard, et son goût abject, mélange de vapeurs d’alcool et de luxure sanglante, caressait la nuit et son uniforme ébène. Ses deux yeux noirs brillaient d’une lueur qu’il avait gardé enfouie pendant seize ans : la détermination signait son regard d’une rage impénétrable -et revoir Haakim Valley faisait remonter des souvenirs tout aussi vieux à la surface . Il ne laissait pas ses yeux s’égarer dans la ruelle où tout n’était que viol, meurtre, rixes et débauches saignantes. Il retrouvait la Cité du Diable comme il l’avait quitté : l’obscénité de béton, de marbre et de pierre qui empestait le mort et l’exécration.
Dans la rue bondée où se jouaient les enseignes des échoppes et des bars, son pas rapide et sûr se fraya sur une route abrupte et il franchit la colline de Haaklust vers la Plaine de Haakdar, celle foulé par les téméraires, et la nuit se fit plus imprécise, plus froide, plus étrange, car il venait de pénétrer dans le plus morbide de l’obscène, dans le plus terrifiant de l’horreur, dans le cœur du mal…
Les rues étaient désertes, et la nuit trahissait quelques silhouettes au hasard des avenues. Des cadavres putréfiées, les yeux grands ouverts dans l’obscurité, accueillait le visiteur de leur regard figé dans la mort. De ce qui était brume ou nuit, rien n’était certain. Même la pluie et la lumière n’osaient s’aventurer sur ce territoire… Haakdar transpirait la perversité.
Ses pas cognaient le bitume, violant le calme traître de la nuit, un vent félon striait la ruelle, et devant lui se dressa bientôt la première étape de sa Renaissance : la Shad Box.

* * *
Il frappa.
Tout est calme, endormi. En apparence.
Le grincement sec du loquet s’ouvrant brusquement.
Deux yeux gris apparurent au-delà du loquet, dévisageant avec soupçon le visiteur trempée, ancrée dans la hâve nuit obscure.
Un grognement.
- Je suis Phoenix Natazeus. Je viens voir Joe.
Un nouveau grognement amusé accueillit sa demande, étouffé par la porte. Des rumeurs de fêtes et de rixes devinaient les habituelles activités de la Shad Box ; vue l’heure, Phoenix flairait que les sectes, les prostitués et les pédophiles n’en étaient qu’aux amuse-gueules.
Le loquet se verrouilla.
Toc toc. A nouveau.
Grognement.
- Laissez-moi entrer. C’est un ordre. Et un conseil.
Une fois encore, le loquet se ferma sur sa demande et Phoenix laissa planer quelques instants s’écouler dans le creux de la nuit.
Ses mains empoignèrent ses revolvers et il mitrailla l’entrée - un corps tombe lourdement, quelqu’un crie.
D’un violent coup de pied, Phoenix défonça la porte et entrée dans un mince vestibule, où un wookie saignée agonisait. Il apaisa ses souffrances d’un seul tir et entra dans un monde qu’il avait quitté seize ans plus tôt…
La Shad Box était le lieu de rencontre hebdomadaire des factions sectaires, des fanatiques de tous les vices, aux penchants sexuels douteux, désireux de s’adonner à la folie de leur âme dans les normes d’Haakim Valley. Des moffs, des amiraux, des bourgeois, des sénateurs ou des magnats de l’économie galactique s’y retrouvaient pour affaires (de pulsions et d’argent).
Les cris du wookie avait alarmé les regards et tous étaient posés vers le nouveau visiteur. Phoenix Natazeus, dans son impeccable dolman noir, traversa le long hall tamisé vers le bar où une vieille connaissance le dévisageait.
- Qu’est-ce… Phoenix ?
- C’est moi, Tom, fit-il en s’immobilisant devant le bar. Où est Joe ?
- Tu prendras un verre ? T’avais pas besoin de tuer ce pauvre Lowee, c’était sa dernière nuit de garde avant sa retraite.
- Je n’ai pas le temps de faire dans le détail. Une autre fois pour le verre. Où est Joe ?
- Il est ici mais il ne prend que sur rendez-vous, tu sais bien qu’il…
- Il fera une exception, qu’il le veuille ou non.
- Ok, admit Tom en posant le verre qu’il nettoyait (il s’approcha de Phoenix). Évite les scènes s’il te plaît, c’est le genre de trucs qui plaisent à Haaklust mais pas ici à Haakdar.
Deux gardes à l’uniforme arborant les armoiries de ‘Dar se présentèrent derrière lui, hésitant à empoigner leur blaster.
- C’est bon les mecs, il a un rendez-vous avec Joe. Et débarrassez le plancher du cadavre.
- Merci, Tom, dit Phoenix ponctuant d‘un signe de tête.
- Ça te coûtera un verre.

* * *
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

L’office de « Joe » était une petite pièce rustique aux lumières tamisées, et rien n’avait changé en seize ans : même tapisserie à l’effigie de la mégalomanie de Joe, même bibelots horribles témoins de son mauvais goût, même gigantesque fauteuil entouré par trois charmantes filles de joie qui assouvissait chaque désir d’une petite boule de graisse rieuse, aux petits yeux fins mais qui accueillirent Phoenix avec un étonnement simulé.
Joe, en plus d’être le plus gros trafiquant de tout Coruscant (et le plus petit), tenait une réputation solide d’excellent informateur. Du haut de son mètre dix, il jeta un regard impérieux sur Phoenix.
- Tu savais très bien que j’allais venir, dit Phoenix, inutile de feindre ta surprise - qui t’as mis au courant ?
Le nain corpulent lové sur le cuir de son fauteuil fit signe à ses employées de s’éloigner un peu et joignit ses mains potelées.
- Tu crois bien que je connaissais la nouvelle de ta libération avant même que t’entendes le cliquetis dans la serrure ! J‘avais bien mis mon garde wookie au courant. J’ai l’impression que je peux annuler son pot de retraite…
- Tu peux. Beaucoup de gens sont au courant ? Moi qui comptais jouer sur l’effet de surprise…
- Bah va falloir trouver un plan B, Phoen’. Le prend pas mal, mais permet-moi de te demander de déguerpir vite fait bien fait, illico presto, de facto !
- Je m’attendais à plus de coopération de ta part, Joe. Seize ans ont fait passer ta mémoire pour aussi petite que tu es.
- Ouais bah laisse ma taille où elle est, tu veux. Je pourrais te dire des trucs sur ce que j’ai fait pendant ces seize ans qui te ferais regretter d’être sorti de Panoptika ! D’ailleurs, c’était comment là-bas ?
- A peu près aussi accueillant qu‘ici, décrit Phoenix. Manquait tes bibelots pour que l‘atmosphère soit aussi sinistre.
- J’espère que t’es pas venu pour te foutre de la gueule de mes bibelots, menaça Big Joe. Mes gardes connaissent des techniques de combat que même le nom te ferait peur, baby.
- Je suis ici pour des informations. Je ne sortirai pas d’ici avant de les avoir, le temps qu’il me faudra pour les obtenir dépend du degré de souffrance que tu supporteras.
- Cher ami, fit Joe avec un large sourire. Regarde un peu autour de toi : Big Joe, myself, est l’homme le plus protégé de tout Coruscant. Tu as à peu près autant de chance d’approcher ton sabre de ma gorge que de chier un œuf en or sur le crâne de Palpatine. Alors mesure ton langage mon p’tit ou le trou que mes hommes feront dans ton crâne sera assez grand pour y loger un destroyer.
- On verra ça. Dis-moi tout ce que tu sais sur Nox.
- Hmmm… Nox, hein ? Tsss laisse tomber mon gars. Nox est un de mes plus gros clients et même si je t’aime bien, ou tout au plus te tolère, même pas ma mère me ferait lâcher le morceau. Va prendre un verre, et prend-toi une maison en bord de mer… Bye bye !
- Joe, c’est la dernière fois que je te le demande. Où est Nox.
Joe éclata d’un petit rire nerveux et tenta sans succès de dissimuler sa crainte.
- Heu… fais le calcul, Phoen’ : t’es seul et y’a deux gardes armés jusqu’aux dents derrière toi. Tu tentes de me faire une seule égratignure et mes chiens auront de la purée rouge à bouffer demain matin.
D’un seul geste, que seize ans sur Panoptika n’avait réussi à effacer l’efficacité, le revolver de Phoenix pointa la tempe d’une des filles.
- Tu tiens à tes employés, Joe ?
- Gardes !
La danse véloce et agile du sabre de Phoenix Natazeus s’agita autour des deux gardes, et deux nouveaux morts s’ajoutèrent à la liste des interventions musclées de sa nuit.
Le silence s’installa, contemplant ébahi un Phoenix Natazeus droit comme un i, le regard clos, ses deux yeux griffés de haine et de détermination.
- Ok, concéda Joe en fixant les cadavres encore chaud de ses gardes. On peut discuter.
- Joe, ta grandeur d’âme me touche. A défaut de…
- Laisse ma taille tranquille, je te le dirai pas une troisième fois ! T’es un chieur, Phoen’, t’es un vrai chieur, et j’espère que Nox te cassera la gueule.
- Tu es trop gentil, Joe. Où est Nox ?
- Cassez-vous les filles (elles exécutèrent sans broncher, prenant leur distance avec les deux sabres saignants d’où coulait encore la sang noir des gardes). Reste pas debout, Phoen’, assied-toi, ajouta Joe en désignant une petite chaise devant son trône de cuir.
- Tu me prends vraiment pour un con, Joe. Seize ans sur Panoptika n’ont pas abruti mon cerveau. Il y a une trappe juste sous cette chaise. Merci, je préfère rester debout.
- Ok, comme tu veux, mais tu as peut-être soif. Sers-toi y’a de la vodkamino derrière toi. Et les glaçons à droite.
- La Vodka est toujours noyé dans le cyanure, chez toi.
Le poing de Joe heurta la table. Le front plissé, la boule de graisse le fixa avec haine :
- Putain décidément seize ans de prison t’ont pas lavé la mémoire. Soit, mais tu vas être déçu, je ne sais presque rien sur Nox.
- Vas-y quand même. Je te rappelle que tu mens très mal, Joe. Si je le vois, tu te retrouveras avec un membre en moins. Et celui qui te sert le plus, si tu vois ce que je veux dire.
- Tu me prends pour un sournois ? Mes infos sont plus fiables que les bâtons de la mort de Dex. Nox est sur une planète reculée, un ancien centre impérial, le « Q16 ».
- Rien d’autre ?
- Non.
- Rien d’autre ? Répéta Phoenix en le fixant.
- Non ! Et là s’arrête ta p’tite enquête, mon mignon : pas si facile d’avoir des infos sur le Q16. Je ne sais ni ce qu’on y faisait, ni sur quelle planète il se trouve. Et crois-moi, si Big Joe Levinscrass ne sait pas quelque chose, c’est que n’importe quel gungan ne peut mettre le doigt dessus.
- J’ai des relations. Tu le fréquentes toujours ?
- On peut dire ça comme ça, admit Joe en s’enfonçant dans son fauteuil. Des relations de travail, assez discrètes si tu vois ce que je veux dire. Je suis pas particulièrement fan de l’idée de traîner avec l’ennemi numéro 1 de l’Empire. Pas bon pour le business…
- Quand l’as-tu vu pour la dernière fois ?
- Tu veux te cacher derrière un buisson et l’avoir par surprise à notre prochain rendez-vous ? Laisse tomber, je l’ai pas vu depuis six mois, et on pas eu de contact depuis. C’est un leader terroriste, maintenant… il préfère flirter avec la rébellion qu’avec mes filles, si tu vois ce que je veux dire…
- A ce propos, tu trouves pas ça étrange que Nox ait soudain pris goût à la Résistance ? Je le connaissais mieux que quiconque : c’est un opportuniste, pas un leader.
- Un sacré fils de pute, en tout cas. Mais bon en affaire. Ma femme disait qu’il marchandait mieux qu’un Hutt.
- Ta femme ? Surpris que votre couple ait résiste à… toi.
- On est dans un phase de « pause ».
- Pause ?
- Depuis huit ans. Elle est avec son amant sur Naboo à se la couler douce au bord des lacs. Que veux-tu, l’idée de se faire tromper une dizaine de fois par jour l’enchantait plus au bout d’un temps.
- Tu n’as pas essayé de faire un effort, Joe ?
- Tu crois qu’être le baron de la prostitution galactique et faire vœux de chasteté sont compatible, toi ? Lâcha Joe avec un large sourire.
Phoenix rangea ses sabres et ses revolvers.
- Merci, Joe. Merci…
Sortant du bureau, la voix caillouteuse de Joe s’éleva derrière lui :
- Tu nages en eaux troubles, Phoenix. et Nox est un gros poisson. Bonne chance quand même…
- Je suis bon pêcheur. A plus.

* * *

La même nuit calme et trompeuse, toujours cajolée dans une froide couverture brumeuse, s’étendait sur Haakim Valley, et quelques silhouettes furtives trahissaient l’obscurité. Au loin se devinaient les hauts buildings de Galactic City, comme éteints dans la tempête.
Phoenix avança dans la pénombre des échoppes. A quelques kilomètres de là, sa vie avait basculé, seize ans plus tôt, quand trois cadavres signés de la main de Nox se figeaient dans la pâle lueur d’un feu agonisant… Il lui semblait que la même nuit humide et glaciale veillait sur lui : revoir les mêmes couleurs de son passé, sentir les mêmes odeurs et toucher la même colère qui l’animait cette nuit-là accentuait son sentiment…
Cette nuit-là, son cœur s’était arrêté de battre. Son cœur déchiré pourrissait dans sa poitrine. Une seule chose l’animait. Une seule.
Et c’était bien suffisant.
La haine. La Haine.

- …
Sa respiration est coupée nette. Ses yeux s’ouvrent sous la douleur. La lame pénètre sa chair. Du sang coule sur les pavés. Un homme abat sa dague sur son dos. Son sang se glace, ses yeux se ferment, son crâne va exploser…
Souffrances.
Puis plus rien.
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Un justicier masqué semble déterminé à combattre l’Empire pour une cause encore inconnue…
De son côté, Phoenix tente de connaître la position d’Ex Nox, l‘assassin de sa famille et l‘ennemi numéro 1 de l‘Empire. Une de ses anciennes connaissances lui apprend que lui et ses « Légions de la Peur », son groupe terroriste, se trouvent dans un ancien centre de combat impérial… Mais alors que sa quête de vengeance semble être amorcée, un chasseur de prime envoyé par Nox le poignarde…

Chapitre VI : Lames Impitoyables

Le feu crépite, chancelle, agonise, et ses éclats d’argents ondulent sur les plafonds revêtus de hauts lustres poussiéreux, de diamants souillés et de perles incolores, qui dominent la longue pièce froide et nue. Au bout d’un interminable étal de fragiles porcelaines, de saucières en cristal et de plats flairant le luxe déchu, un vieil homme esseulé, le regard éteint, les mains tremblantes sur les couverts corrodés par le temps et l’opprobre , goûte aux dernières minutes de sa vie.
Étranges que ces derniers instants d’existence, qui s’écoulent paisiblement dans ses veines, leur douceur obscène qui l’éprend de peur muette, et l’attente semble plus insupportable, plus pesante encore, que le supplice inhumain qui tarde à venir… La soirée touchait à sa fin, et son esprit se tourmentait encore des infamies de sa mémoire, fraîchement déterrées.
Salocin Nepel avait passé seize ans de sa vie à inhumer quelques mois d’erreurs et d’écarts, mais son égarement allait se payer cher. A l’époque, il s’était senti cuirassé par le robuste blindage de son uniforme de ministre. Sa poitrine collectionnait les médailles et ses yeux plein d’arrogance se levaient vers la Gloire qui caressait timidement mais sûrement sa carrière. Il était déjà vieux, mais il s’était convaincu que les lauriers avaient un pouvoir caché de jouvence, comme si les succès effaçaient une ride à chaque fois… en quoi il se trompait.
Palpatine l’avait sous son aile, le tout Empire clamait son nom accompagné d’un respect appuyé de mérite. Il avait tout réussi : le dynamisme économique de Zevrata, l’ouverture d’un nouveau et vaste marché aux portes des Galaxies Rouges, l’efficacité du budget impérial… puis les batailles : Velvat, Numeran Isis, Tolem… une escalade en puissance sur les échelons impériaux qui trouvait son zénith dans la mission secrète censée concrétiser sa convoitise de Pouvoir Éternel.
Aux prémisses de son élaboration, le « Projet Nine » semblait être le parfait moyen d’asseoir un certain respect sur Palpatine. Si l’objectif s’avérait atteint, tout allait lui être offert : de la place de parking à son nom dans les quartiers privés de l’Opéra Impérial jusqu’à un siège confortable au côté du Trône de l’Empereur. Le Projet Nine était une porte avec vue sur la Gloire, restait pour lui d’en trouver la clé.
Le cobaye idéal, le sujet parfait. Un plan infaillible doublé d’une détermination digne de ses ambitions. Mais rien ne se passa comme prévu…

Stop. Ne pense pas au Projet Nine… surtout pas… c’est du passé…
Du passé qu’il allait payer cher. Il s’était presque convaincu que le Projet Nine n’avait jamais existé, que ce cauchemar était un rêve, quand il reçut ce message : simple, futile, mais qui éveilla la peur et la honte qu’il s’était juré d’effacer. C’était une seringue, et dans sa fiole logeait un mot, tout aussi simple et futile : Ce soir…
Et il avait décidé de ne pas partir. Il allait payer pour ses erreurs.
Ses mains moites et tremblantes empoignèrent le fruit de son crime, il caressa du bout des doigts l’aiguille aussi aiguisée qu’une lame, tandis que dans le couloir résonna le pas lent, déterminé, et vengeur, de son bourreau. Sa poitrine était en feu…
La porte s’ouvre, grince et se ferme. Quelqu’un est entré. Dans la pâle lueur du feu crépitant, une silhouette se dessine : grande, droite, immobile et silencieuse, ses deux yeux blancs l’épient dans l’ombre.
A l’autre bout de la table, Nepel est figé sur sa chaise, ses membres se raidissent et des larmes coulent doucement sur son visage transi :
- Vous… vous pouvez vous asseoir…
- Je reste debout, fait une voix froide, métallique, unie dans un ton glacial et déterminé.
- Êtes-vous…
Chuuuuuuttt…
- Je peux tout vous expliquer…
Chuuuuutt…
L’Ombre avance vers lui et se révèle à la lumière : son cauchemar de cuir s’approche, doucement, et dans ses deux yeux blancs crépitent des éclairs.
- Je vous ai laisser en vie pendant seize ans, c’est déjà trop de chance pour le misérable que vous êtes. J’ai attendu seize longues années avant de prendre ma revanche sur chacun de vous, et vous êtes le premier sur ma liste.
Sur ces mots, sa main gantée empoigna son sabre laser et une longue flamme blanche chancela dans les airs, tournoya autour de lui, et stoppa nette à quelques millimètres de la nuque de l‘ancien ministre. Il sentit la chaleur ardente lui caresser la peau, et soutint la haine du regard de son tortionnaire :
- Voyez à quoi le Projet Nine m’a réduit : je ne suis qu’une ombre, qu’un simulacre de vie humaine, continue sa voix rauque et robotique… et seule la vengeance peut me donner la paix dont j’ai besoin… Vous n’êtes qu’une merde, Nepel, qu’une sombre merde puant la déchéance et le mépris. Je vous plains, d’où ma clémence : votre sort ne sera pas aussi Terrible que celui qui je réserve à l’Empereur.
- S’il vous plaît… Je ne voulais pas vous faire de mal…
- C’était très bien imité…
- Par pitié…
L’ombre masqué prit une profonde respiration, rauque et profonde, témoin de ses poumons calcinés, et ses deux yeux blancs grésillant de foudre corrosive se scellèrent sous leurs paupières.
- Pitié ? Vous connaissez ce mot ?
Le Masqué leva son sabre vengeur, et sa lame blanche éclaira brièvement son regard fou : elle s’abattit sur Nepel.
Et son crâne se fendit en deux, mais la Peur l’avait déjà terrassé avant…

* * *

Vêtue de ses couleurs les plus sombres, arborant un lourd froid d’hiver, la nuit planait au-dessus de lui, ses mille yeux étoilés l’observant en silence. Le temps se figeait dans un étroit mutisme religieux et de rares secondes s’écoulaient dans ses veines, glaçant son sang dans un corps brûlant de souffrances.
Les pas de son agresseur résonnaient dans la nuit, de plus en plus timides, étouffées, lointains, comme les battements de son cœur suffocant dans sa poitrine. Coruscant tournait autour de lui, ses lumières aveuglantes étincelaient dans ses yeux entrouverts, ses poumons se vidaient doucement, avec la douleur inéluctable de l’agonie se précisant en lui comme d’une évidence indomptable.
Tout est noir. Froid. De la mort et de la vie rien ne se suppose, rien ne se comprend. Il attend.
Une main glacée l’éprend et le relève. Il est debout, oscillant comme flasque devant la Mort. Devant lui, deux yeux bleus l’observent en silence, deux lueurs dans la nuit froide qui clignotent, humides et tristes, et un regard se révèle autour d’elles : même la Mort n’a effacé la tendresse du sourire de sa femme, Mia.
Devant lui s’étale un long tunnel sombre, tartiné de mille nuances de noir. Une lumière en annonce la sortie, mais il reste immobile. Ses deux pieds cloués au sol, Haakim Valley se précise soudain : ses couleurs sombres, son infâme odeur, ses teintes de désolation lovées dans les ténèbres…
Du bout des doigts, il palpa la blessure où se logeait encore la dague assassine. D’un coup sec, il la retira de son dos, le visage crispé par une haine insubmersible humiliant toute douleur. Il serra la dague fiévreuse de son sang chaud, et se promit de l’enfoncer dans le crâne de son agresseur, de le faire souffrir jusqu‘à son dernier gémissement…

La rage fourmillait en lui, une intense colère qui éveillait ses muscles d’une force insoupçonnée. La longue route plongée dans l’ombre menant vers Haakim Valley était semée de cadavres et de débris, mais il n’en vit rien, seul son objectif luisait en surbrillance dans ses yeux.
Il courût. Dévala les ruelles, jusqu’à ce que tout se confonde dans une fumée noire l’environnant, et empoigna le manche de son sabre, qui jaillit de son fourreau, et éclaira la nuit d’une hâve lueur blanche.
- RETOURNE-TOI…
Il était immobile, derrière son agresseur. La tempête éclata, mais se tût soudain devant la scène en suspens.
- Retourne-toi. Lentement, fit Phoenix en analysant chacun des gestes, chaque mouvement superflu.
Seize ans sur Panoptika n’avaient pas suffi à annihiler en lui les réflexes élémentaires de survie… L’homme se retourna, doucement, et sous sa cagoule ses deux yeux pétrifiés cherchèrent un endroit propice à la fuite…
- C’est Nox qui t’envoie ?
Pas de réponse.
- EST-CE QUE CE FILS DE PUTE T’A PAYE POUR ME TUER ?
Pas de réponse. Mais un mouvement superflu : les mains du chasseur de prime saisirent une grenade fumigène qui explosa en plein vol entre lui et Phoenix. Il tenta de réagir mais un fatras de fumée l’en dissuada et le projeta en arrière. Son corps plongea dans un poche d’eau et la pluie s’invita dans ses vêtements comme la nuit s’imprimait autour de lui.
Un instant plus tard, il discerna dans l’ouragan un speeder foncer droit dans les cieux.
- Bâtard…

Un rugissement familier l’apostropha. Derrière lui, le NataJet bipait avec insistance, planant à quelques centimètres du sol humide, ses deux flambeaux dévêtant la nuit de son absconse couleur de ténèbre.
Phoenix s’installa à son bord et activa les déflecteurs, inversa la poussée en combinant les réacteurs arrières, et le NataJet fila dans les airs, plus léger que la pluie qui martelait Coruscant, et Phoenix observa Haakim Valley qui s’éloignait, s’éteignait doucement et le laissait seul dans le noir…
A sa vitesse maximale, la course du NataJet dépassait celle des meilleurs Intercepteurs de l’Empire, caressant les cieux plus qu’il ne les tranchait, comme si le vent seul portait son acier et sa vigueur. Derrière lui ondulait une traînée de poussière rouge comme une longue flamme vagabonde sinuant les airs, au-dessus d’un glèbe cultivé de rutilances : même lorsque la nuit assouvissait ses secrets sur ses terres, Coruscant était une aube permanente, mais Phoenix savait les apparences trompeuses. Elle pouvait briller toutes les lumières sournoises qu’elle recelait, Galactic City ne parvenait pas à cacher ses ténèbres. Rien ne cache l’horreur de l’Empire, mais trop s’en persuadent.
Mais, Ombre ou Lumière, Ange Noir ou Démon Blanc, au beau milieu d’une sombre galaxie dont il exécrait chaque centimètres carré, tout ce qui importait était cette petite lueur au milieu des tous les speeders branle-bas dans la capitale. Un monoplace se confondant dans l’affluence…
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Les réacteurs rugirent lorsque, tout à coup, Phoenix pressa les détentes subsidiaires. Le NataJet fila une trajectoire rectiligne et passa entre deux voies célestes, plus fin et véloce qu’un tir de blaster. Les hauts gratte-ciels ficelèrent sa course dans un afflux de speeders dont chacun allait de sa chance pour éviter le NataJet imposant sa traversée au rythme des moteurs auxiliaires battant la chamade. Mais s’écartant du circuit routier et dérivant sur la zone d’urgence, il vit que…
L’objectif avait disparu de sa ligne de mire. Le NataJet l’alerta : sur le radar, un point rouge annonça que la poursuite n’était pas tout à fait terminée…
Accélérant brusquement, il sentit la tempête redoubler de fougue et cingler son corps avec violence. Le NataJet activa aussitôt son Enveloppe Charnelle, et un cristallin blindage pourpre l’enroba dans une chaleur réconfortante.
Tout deux se rapprochaient de l‘objectif, moins d’un kilomètre les séparait… Phoenix fronça les sourcils : son agresseur était-il au courant qu’il s’était entiché de la plus mortelle des teignes de cette galaxie ?
Il sillonna les avenues, se hasarda sans hasard au travers des hauts immeubles gris, verrouilla sa cible et activa les dérivateurs majors en cas d’atterrissage catastrophe. Le ronronnement des moteurs miaulèrent un tressautement lors d’un virage serré et le NataJet, sphère pourpre brillant parmi les ténèbres brumeux, pénétra dans la Manufacturi, une ancienne zone industrielle délaissé par le renouveau impérial. Un crachin disparate s’élevait des bâtiments grisâtres et humectés de pestilence et d’abandon. Le silence imposa sa retenue et même les moteurs bourdonnant du NataJet se turent tandis que le radar confirmait la présence du chasseur de prime dans les parages.
Sans aucun doute, le professionnel s’était senti suivi. Un face à face à armes égales s’annonçait.
Le NataJet s’immobilisa cent mètres au-dessus des brumes du sol, au milieu des aciéries dépouillées. Phoenix désactiva l’Enveloppe Charnelle, et l’aura pourpre pressa le secret de l’obscurité à envahir la zone.
Phoenix retira son sabre de son fourreau et vérifia que son revolver huit coups ne s’était pas fait la belle. Au contact de l’acier froid de son arme, un sentiment étrange l’envahit…
Silence. Quand soudain…
Répondant à ses instincts, il empoigna le revolver et pressa la détente dans les aléas de l’obscurité : une fine lueur éclaira brièvement la nuit, et un cri en déchira les ténèbres. Un corps tomba et disparût sous l’épaisse écorce du frimas. Un choc sourd retentit alors.
Phoenix longea la courbe des tuyauteries et se posa sur la plaine de béton et des vestiges rouillés des manufactures. Sa lame affûtée épiant le moindre geste entre ses doigts, il avança dans le crachin sibyllin, et lorsqu’il aperçut le chasseur de prime, étendu sur le mortier, tremblant de froid et de peur, immobile sous la souffrance du choc, la voix rauque et traînante de Phonix Natazeus brisa le silence :
- OU EST NOX ? Cthe si Nocs ? Bvi best Nox ?
Une gorge éteinte lui répondit « Je ne peux RIEN… vous dire… »
- Ça ne dépend plus de toi, connard, mais de ta résistance à la douleur…
Phoenix brandit son sabre et sélectionna le premier organe vitale à subir sa foudre… Mais un son électronique, semblant venir de l’estomac du chasseur de prime, l’interrompit.
- Échec de la mission. Autodestruction.
Un cri.
Une barrière de feu balaya la zone et Phoenix fut heurté par les flammes. Il s’échoua sur le sol, son crâne heurtant le béton, les yeux encore ébahis de surprise.
Se relevant, il distingua quelques éclats de cadavres qui jonchaient le sol. Du sang revêtait le béton et une forte odeur de chair consumé s’y étendit.
Derrière lui, une voix claire s’éleva :
- Décidément, Nox tient à garder tous ses secrets.


Phoenix se retourna. Il y avait là un vieil homme taillé dans un impeccable costard noir, imprimé dans la nuit, et sous son chapeau melon brillaient deux yeux espiègles dans le secret d’un regard saigné par le temps. Ses mains tripotaient le manche d’un parapluie qui lui servait d’appui, et quand sa voix s’éleva à nouveau dans le mutisme de la brume, il s’avança vers lui.
- Ce n’est pas avec ce vulgaire chasseur de prime que vous apprendrez grand-chose. Je n’ai pas oser intervenir… je voulais vérifier que Nox était prêt à sacrifier son meilleur homme pour garder un secret.
- Vous êtes qui, au juste ? Fit Phoenix, son regard sombre aux aguets.
- Appelez-moi L, s’il vous plaît. Au moins pour l’instant. Si on vous torture, ça élimine le risque de divulguer des détails que je juge vitaux. Mais avant tout…
D’un geste prompt et d’une énergie que Phoenix n’aurait soupçonné pour un homme d’un âge avancé, L plaqua sa main sur sa nuque. Phoenix la retira vivement; il empoigna aussitôt son revolver et vissa le canon à la tempe du visiteur.
- Mr Natazeus, votre fort taux de nytriglicérol a alarmé l’Empereur de vos suspicions. Par conséquent, il ne va pas tarder à savoir que vous m’avez rencontré et activé le mouchard qui loge dans votre cou. Je dirais qu’il vous reste un peu moins de dix minutes à vivre, et après avoir survécu seize ans à Panoptika, j’attendais de vous un peu plus de détermination. Laissez-vous faire.
Dans sa banque d’instincts qui fourmillaient en lui, Phoenix ne sentit rien d’inquiétant. Il laissa L porter à nouveau sa main à son cou, et ce dernier enfouit un mince scalpel sous son épiderme qui ôta doucement un fin mouchard que L s’empressa de larguer derrière les tubulures.
- Le même sort que ce chasseur de prime vous attendait. Les pouvoirs de l’Empereur lui donnent une longueur d’avance, mais nous allons vite combler notre retard.
- L’Empereur m’importe peu. Je ne travaille ni pour l’Empire ni pour ses opposants, clarifia Phoenix alors qu’ils avançaient le long des combineurs.
- La vision que vous avez de l’affaire ne vous permet pas d’y voir clair. Que vous le vouliez ou non, vous avez mis les pieds dans quelque chose de bien plus grand, et de moins manichéen que la guerre de l’Empire contre le terrorisme intergalactique que l’on vous a décrit.
L’homme avait la voix rude et âpre d’un solitaire, et le ton juste et claironnant de quelqu’un qui en savait plus qu’il n’en disait…
- J’ai été un agent impérial, et comme vous allez l’air de le savoir, j’ai passé seize années sur Panoptika. Ne me parlez pas de manichéisme à l’heure où des pourris m’ont libéré pour en éliminer un autre.
L s‘immobilisa. Un sourire habile éclaira brièvement son regard .
- Pour la légende du Phoenix impitoyable et vengeur que vous incarnez, vous êtes plutôt naïf. Vous n’avez pas pensé une seconde que l’Empire avait besoin de vous, tout de même ? Vous devrez apprendre à différencier vos alliés de vos ennemis, Natazeus.
- Rien de tout ça : j’ai juste un objectif. Que j’atteindrai seul, soutint Phoenix.
- Joe Levinscrass vous a parlé du Q16 ? (L surprit son regard) Oui, Natazeus, je sais beaucoup de choses. Raison de plus pour me faire confiance. Le Q16 est la seule piste que vous avez et vous n’obtiendrez aucuns renseignements sur ce centre impérial que chez les impériaux. Même par les moyens qui vous sembleront les plus appropriés, ajouta-t-il en jetant un œil rusé sur l‘arsenal de Phoenix.
- Je ne vous pas attendu pour savoir ce que j’avais à faire. Je sais où et comment trouvez l’info fiable. Nox est seul dans mon collimateur. Je ne porte pas l’Empire dans mon cœur mais il reste mon unique priorité. Sur ce, adieu.
Il pianota sur son natacom et manda le NataJet dont les moteurs rugirent quelque part dans le frimas de la Manufacturi. Il apparut un instant plus tard entre Phoenix et L.
- Omnimantis, ça ne vous dit rien ?
- Non, et ça n’empêche pas de dormir.
- C’est la clé, Phoenix, fit L en désactivant le NataJet. L’unique clé. Nos deux objectifs se confondent. Je veux combattre l’Empire et vous les Légions de la Peur.
- Je me fous des Légions. Je le répète : c’est Nox que je veux.
- Quelle différence ?! Une fois les Légions à terre, vous pourrez l’atteindre. Et le seul moyen de le tuer, c’est d’aider la Rébellion à venir à bout des Légions.
- Nous y voilà. Les rebelles et l’Empire font ennemi commun, à présent ? Ricana Phoenix en prenant place à bord du NataJet.
- L’Empire et les Légions ne font qu’un. Une seule et même horde qui prétend pouvoir laminer l’Alliance Rebelle. Les Légions sont un leurre pour que l’Empire mette la main sur des sympathisants à la résistance. L’appât idéal, en somme.
- Ça n’explique pas ma présence, dit Phoenix. Au contraire, pourquoi l’Empire délivrerait le pire ennemi d’un connard à leur botte ?
L s’arrêta au mitan d’un carrefour. Un moment, Phoenix avait cru venir à bout de ses plaidoyers, mais quand L prit son feutre entre ses mains, dévoilant son crâne dégarni, il aperçut dans son regard une parfaite clairvoyance.
- C’est là qu’entre en scène le projet « Nine ». Là qu’une autre personne entre dans l’arène aux lions. Un justicier masqué qui ne fait pas les gros titres dans la Tribune Impériale, mais les colonnes dans tous les journaux clandestins. Un vengeur sans nom qui vient d’assassiner un des grands noms du Projet Nine.
Un bref regard s’échangea entre eux. Le NataJet bipa son intérêt à Phoenix. Un vague souvenir traînait dans sa mémoire : des bruits de couloir, un dossier top secret, une affaire concernant directement l’Empereur… mais son exil sur Panoptika était intervenu avant son paroxysme.
- Ce justicier vient d’assassiner Nepel, qui servait d’intermédiaire entre l’Empereur et un certain « Xzar », l’homme qui investigué le Projet Nine. De quoi il s’agissait, ce n’est pas encore la question. Tout ce que vous devez savoir, c’est qu’Omnimantis est non seulement la planète où Nox et ses légions ont élu domicile, mais c’est aussi là que les événements de Nine se sont déroulés. Ce ne peut être un hasard.
Phoenix prit place à bord du NataJet, qui émit un bip de curiosité.
- Et vous ne voulez pas me dire en quoi consistait le projet Nine ? Hmm… ce n’est pas avec des hameçons de gungan qu’on pêche le Firaxan.
- Sans doute. Mais tout est encore trop confus et je dois encore tirer au clair quelques éléments récents… Quoiqu’il en soit, vous avez ce que vous vouliez : la position de Nox. Nous nous reverrons là-bas, si d’ici là je survis à l’Empereur !
- Vous vous prétendez digne de son intérêt ? Railla Phoenix en activant les propulseurs de son speeder.
- Non seulement je mérite son attention, mais il faudra aussi qu’il surveille ses arrières. A bientôt, Phoenix, et bonne chance !
Sa silhouette s’engouffra aussitôt dans le frimas des brumisateurs, comme une ombre happée par l’éclat blanchâtre du crachin.
Phoenix plana un moment au-dessus de la Manufacturi avant de prendre de la hauteur.
Toute ces histoires de justicier masqué, de projet mystérieux et de complot impérial était à cent lieux de ses occupations. Une seule chose occupait son esprit. Elle avait le visage exsangue, les yeux sans paupières luisant de peur, la voix lancinante et le nom de son seul ennemi : Exilion Nox…
Le NataJet disparut dans les cieux, et pénétra dans l’espace, là où la guerre des étoiles n’était qu’une lueur furtive dans un champ de lumière scintillantes…
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Ex Nox et le Jedi Darde Rosso, installés sur Omnimantis avec le groupe terroriste des Légions De La Peur (en fait affilié à l’Empire), partent à la recherche de « l’Arme » encore mystérieuse.
Shana Dix, jeune sergent à bord du Vengeance, continue de se distinguer de l’équipage et profite d’une place de choix aux côtés du Capitaine Thrawn…

CHAPITRE VII : THIGARUS

Ce que le Capitaine Thrawn trouvait d’irréductible à l’art, c’était cette façon qu’il avait de subjuguer son regard d’une nouvelle manière à chaque fois. Dans sa cabine, où les Brandt, les Szikah et autres Nevzch se côtoyaient dans une clarté céruléenne, chaque vision était une nouvelle découverte, chaque instant avait sa saveur et son parfum, et c’était bien là qu’il trouvait un plus grand intérêt à l’art qu’aux guerres et à la politique.
Ce qui change dans la guerre, c’est l’arsenal, les moyens, mais la besogne est la même, pensa-t-il, les mains jointes sur son bureau dans une expression de quiétude ferme. La politique est une perpétuelle répétition faussée par les discours, l’exercice change plus que le dessein . Mais l’art… l’art est universel et singulier en même temps. Les couleurs sont là, ont toujours été là, mais chaque coup de pinceau diverge de son voisin. On oublie les hommes et leur grand discours, leur tactique et leur prouesse, mais la beauté est indélébile pour quiconque s’y intéresse, et sa seule faiblesse réside dans son existence exclusivement portée sur l‘intérêt qu‘on lui porte.
Ses pensées vagabondaient loin devant lui, s’éternisant dans des controverses intérieures, quand l’hologramme de la fine silhouette élégante du Sergent Dix se présenta devant lui, et sa voix grésillante condensa en deux phrases ce que les abouliques officiers d’étages bredouillaient en une heure.
- Capitaine, nous allons quitté l’hyperespace dans moins de cinq minutes et j’ai pris la liberté d’activer les silos ioniques en cas d‘embuscade déliée. Désirez-vous superviser vous-même les opérations ?
- Bonne initiative, redoublez de vigilance. Dépêchez les canons quart-sud et tiers-nord, et un escadron de patrouille. Je vous attend dans ma cabine.
En entrant, une secousse cahota le Vengeance et Shana Dix devina qu’ils avaient quitté l’hyperespace. Thrawn l’invita à prendre place sans quitter des yeux ses hologrammes, et dans un geste aussi vif que précis, il troqua sa cabine parée d’art en passerelle de commandement, mais la pièce garda ses teintes bleutées et son austérité étudiée. Pareillement, le passionné d’art était devenu le tacticien posé et perspicace que sa légende décrivait.
- Lieutenant, faites-moi le tracé de la zone avec analyse thermique, dit-il.
Aussitôt, la voix flageolante du Lieutenant Starks crépita dans les enceintes coms :
- Désolé monseigneur, mais il semble y avoir eu un léger problème dans les coordonnées.
- Ce n’est pas le cas. Dépêchez-vous. (Il se tourna vers Shana, les deux mains jointes devant ses lèvres) Vous allez voir les travers de l’équipage impérial en flagrant délit.
Un instant s’écoula dans le silence bercé par le ronronnement des holorécepteurs. Devant Thrawn se présenta alors le tracé holographique du secteur. Shana s’y reprit à deux fois : outre quelques aérolithes en perdition, et le Vengeance lui-même, il n’y a avait strictement rien dans la zone. Un parfait désert qu’elle savait trompeur, et lorsque l’analyse thermique s’exposa, perçant les secrets de la physique, un monde se révéla devant eux, et les yeux de Thrawn se rétrécirent en deux fentes brillant de la clarté de son esprit, scannant le tracé comme s’il découvrait une science en chaque forme.
- Là est le problème de l’Empire : les rangs intermédiaires ne s’appuient que sur la surface des choses, et, plus encore, justifient leur désintérêt total pour l’imperceptible substantiel par la substitution des efficiences virtuelles aux encéphales. Par leur immobilisme séduit, ils se rendent inutiles. Restent leur obédience aveugle et leur servitude béate pour leur assurer un fragile intérêt. J’aime l’initiative, Sergent Dix, elle est la pierre angulaire du pouvoir et de la réussite.
Shana l’écoutait avec attention, pistant le moindre sens caché. L’initiative, elle connaissait, et si la témérité avait eu un visage, elle aurait eu de longs cheveux blonds et des yeux bleus qui brasilleraient d’autant d’audace que de mystères.
- Vous allez être mes yeux et mes oreilles. Le prolongement de mon bras, et légataire de mon autorité.
Ses deux mains étaient jointes devant l’hologramme thermique d’Omnimantis.
- Sur cette planète se trame quelque chose. Voyez-vous, n’importe quel autre amiral ou capitaine aurait foncé tête baissée sur le QG des Légions De La Peur, trop confiant de leur artillerie, mais l’expérience et la logique prédominent la promptitude. Connaissez-vous le Thigarus, Sergent Dix ?
Shana se souvint de vieux récits poussiéreux et hocha la tête nébuleusement.
- Au-delà de sa force et de son énergie, la clé du succès n’est pas dans ses muscles. Le Thigarus attend sa proie entre les feuillages, l’observe et étudit chacun de ses gestes, et au moment où rien ne se doute dans son esprit, où la victoire ne peut être un hasard, où sa proie s’enferme dans ses filets, il assaille sa victime… Avec pareil jugement, un rat aurait la même fortune sur sa proie. Je vous donne ma confiance : allouez-moi vos talents.
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Le soleil incarnat imbibait la cime des arbres d’un beau pourpre feutré, et le vent faisait danser les feuillages dans la douceur de son souffle frais. L’après-midi touchait à sa fin, et à la lueur d’une timide éclaircie, la proue d’un croiseur impérial pointait dans les cieux.
L’ombre sournoise d’Ex Nox sillonnait la jungle sylvestre, et le sabre de Rosso improvisait un chemin rectiligne, et chaque bruit suspect attisait son esprit à la clairvoyance de la Force. Depuis leur départ, les mots s’étaient fait rares et Darde n’avait qu’une vague idée de leur destination. L’Arme restait un parfait mystère enrobé de doute, et la forêt ne cessait d’être plus profonde, plus angoissante, à chacun de ses pas : que pouvaient-ils chercher dans un labyrinthe de terreur et de secret ?
Il sentait peu à peu la fatigue alanguir ses muscles et chaque kilomètre devenait plus long et plus ardu, le pied de l’homme semblait être un lointain souvenir dans ce fracas bucolique. Sa gourde se vidait voracement, et sous la chaleur assommante et étouffée dans la futaie, chaque goutte indemne était une bénédiction.
Cavalant les pentes et filant les côtes laborieuses, la silhouette de Nox appréciait les premiers instants de nuit, son souffle rauque et éraillé s’étouffant au creux du crépuscule. Ils arrivèrent, à l’agonie du soleil, au milieu d’un bosquet au sommet d’une colline, et la dernière étape se précisa alors.
Le frisson de la lune et les dernières faveurs du soleil éclairèrent un instant le reste de leur périple : c’était un chemin précisé dans la jungle, qui menait à une haute montagne faite de cendres et d’oubli. La voix de Nox se manifesta alors.
- C’est ici. L’Arme. Préparez votre sabre.

Le chuintement du ruisseau sifflait sur leur chemin, et la montagne s’élevait devant eux, droite et silencieuse, immobile dans la pâle clarté de la lune. Les mains de Darde Rosso empoignèrent le manche de son sabre, au contact froid et rassurant, et ses pas s’engouffrèrent dans la nuit, suivant ceux de Nox, courbé sous la cime des bosquets.
Le temps de quelques battements de cœur, l’obscurité étouffa leur silhouette, et Rosso comprit qu’ils étaient entrés dans la montagne : des bourdonnements et des clapotis se noyaient dans les secrets du mont, des voix reculées résonnaient dans les ténèbres, et Rosso sentit son regard et son ouie s’aiguiser dans la Force.
Il activa son sabre, et l’obscurité sembla lui répondre : elle devint plus dense, plus diffuse, plus malsaine encore, et si elle avait eu une voix et une âme, elle aurait pouffer d’un rire moqueur.
Darde entendit, à quelques pas de lui, le cimeterre de Nox jaillir de son fourreau. De longues minutes s’écoulèrent, sans que rien ne bouge. Même son cœur s’était tut dans sa poitrine, et ses mains tenaient fermement son sabre : la lame émeraude hasardait son éclat dans la nuit, étouffée, assiégée par la noirceur.
Un bruit.
Un grincement, un bref éclat argentée, et soudain l’impression de ne plus être seuls dans les ténèbres. Un grognement rauque derrière lui, il se retourne. Un grondement âpre à sa droite, il plonge dans la Force et risque sa main dans la nuit.
Il y voit une peau rugueuse, suante, puis deux yeux qui découvrent la lumière. Un cri de détresse, puis de haine, retentit dans la grotte, et l’écho se perd dans sa peur et dans sa crainte.
Des milliers d’années qu’il n’avait pas combattu… et les doctrines Jedi étaient aussi lointaines que proche était la créature…

Nox avança et asséna un premier coup de cimeterre, avec violence et précision, avant de se rabattre dans un coin de la grotte, en garde Tsin Vorr. Darde heurta la peau moite du monstre, d’un heurt aussi blessant qu’une caresse, et une patte, une corne, il ne savait guère, le projeta sur la roche de son antre. Il s’en releva aussitôt, et pointa son sabre laser dans une sommaire charge Jin Vazyn, sentant la Force courber son poignet en direction de la créature. Il palpa sa lame s’engouffrer dans la créature, et un cri macabre lui perça les tympans, en même temps qu’une désagréable odeur de chair brûlée lui forait les narines. A nouveau, un membre de la créature le largua dans les airs, et une griffe prompte déchira sa toge.
Ex Nox, à l’arrière de la créature, plus transparent qu’un fantôme, étudiait toujours le Tsin Vor pour inhiber sa tactique des moindres impulsions de la créature. Son cimeterre racla sa queue, et dans une marre de sang, il frappa à nouveau, et un choc sourd confirma que la bête avait succombé, dans un dernier grognement de douleur.
Comme par le sort d’une quête initiatique, une lumière anonyme dorlota l’antre d’une clarté bienveillante. Nox et Rosso se dévisagèrent.
- C’était… une sécurité pour l’Arme ou juste un avant-goût de la sentinelle ?
- Disons un gardien à mille lieux de la puissance de l‘Arme, fit la voix froide et insensible de Nox, immobile dans son calme marmoréen qui semblait l’avoir habité toute sa vie. A partir de maintenant, je vais avoir besoin de votre aide.
- Vous n’avez pas vaincu ce monstre titanesque tout seul, lança Rosso en jetant un œil au cadavre du reptile.
Ex Nox s’engouffra à nouveau dans le silence qui était devenu sa tenue de voyage. D’un pas sûr, il se dirigea vers une entrée impromptue (Darde le soupçonna d’être en parfaite connaissance de territoire). Ce dernier le suivit en neutralisant son sabre, tout en gardant le manche de son arme fermement serré entre ses doigts suintants.
Ils traversèrent un long corridor rocailleux, et un souffle glacé gonflait sa toge lacérée. Le trajet fut de courte durée : ils pénétrèrent vite dans une antichambre caillouteuse, et le chemin cessa devant un mur ébauché de signes et d’écritures. Darde compta plusieurs alphabets, mais n’en reconnut aucun. Nox s’était arrêté et ses deux yeux blancs épiaient le Jedi de leur précision hostile.
- C’est ici. L’Arme est derrière ce mur et vous entrez en scène.
- Je ne suis pas un traducteur, toisa Rosso.
- Ce dont j’ai besoin, c’est d’un Jedi, fit la voix sifflante de Nox. Vous êtes la clé…
Il s’avança et désigna une petite cavité, sans inscriptions, et Darde distingua quelques voix lointaines derrière le rempart cuirassée d’écritures.
Avisé par la Force, Rosso posa ses mains sur le rebord. Aussitôt -il n’en fut pas surpris- un choc sourd retentit non loin, et le mur disparut soudain.

Devant eux se dressaient ombres, silhouettes, et puissance. Une véritable armée de l’ombre aux contours indécis, et quand la lumière approcha, Darde comprit pourquoi l’Arme allait permettre de changer le destin de la galaxie.
Des monstres de fer de quatre mètres de hauts, au longs pilons d’acier, aux griffes acérées, au ronronnement strident et sinistrement humain. Ce qu’il y avait de plus effrayant encore, outre l’imposant armada de métal, c’était que les organes moteurs, cœur, encéphales et moelle épinière, étaient humanoïdes mais fortement modifiés par la science ou la Force. Le cœur battait dans une poitrine de fer et des muscles, humains mais convertis en turbines de guerre, parcouraient la cuirasse du monstre d’une couleur cramoisi rougissante sous la lumière de la caverne.
Nox resta un long moment immobile, un léger sourire plissant sa bouche sans lèvres, et ses deux yeux laiteux se posèrent sur Rosso, le regard perdu, ébahi devant l’armée figée dans une vérité de fer et de chair. A vue d‘œil, des milliers de créatures patientaient dans la grotte. Chacun de leurs membres, de leurs organes humains ou métalliques, le moindre boulon ou cardan semblaient invincible et inviolable. Dans les sommaires perceptions qu’une Force lâche lui offrait, Rosso devinait le foisonnement des midichloriens qui confirmaient l’invulnérabilité de l’escadre.
- Je vous présente les Enfants de Babylone, fruit du Projet Nine, l’œuvre de l’Empire au berceau de sa puissance, fit Nox de sa voix froide et âpre, à peine audible sous le ronronnement des monstres d‘acier.
Le regard de Rosso se posa alors sur un petit globe transparent posé devant l’armée. Une fine aura lumineuse l’enrobait de mystère et de secret, et il s’en approcha, comme happé par la promesse d’un pouvoir nouveau.
- N’approchez pas, s’exclama Nox, d’une voix plus ferme et absolue. Là s’arrête, je le crains, votre rôle dans cette mascarade…
Darde Rosso se retourna et ses deux yeux se fendirent sous la surprise… puis la souffrance.
La Force l’avait quitté dans un profond goût de trahison. A jamais. Le cimeterre de Nox s’enfonçait voracement dans son épigastre, et il étouffa un cri sous la suffocation. Le cimeterre se délogea de la plaie sanguinolente, et il chercha en vain de l’oxygène…
A nouveau, le cimeterre pénétra son abdomen…
- Il me semble tout à fait juste de vous remercier une dernière fois… fit une voix silencieuse qu’il n’eût pas le temps de haïr…
Depuis toujours, il avait été un instrument, un outils… et il avait rêvé la conquête et la puissance… La Haine et la Rancœur l’avaient terrassé bien avant la souffrance.

* * *

Nox innocenta sa lame avec la toge de sa victime. Il saisit son holoémetteur et aussitôt la silhouette bleutée de l’Empereur se présenta à lui, et sa voix décharnée et grésillante s’éleva des enceintes :
- Vous avez réussi ?
- Trop facilement pour que ça devienne amusant. Tout va pour le mieux, cependant j’avoue avoir été très déçu par votre décision de libérer Natazeus.
La respiration rauque de l’Empereur crépita, et malgrès la liaison difficile, Nox perçut un léger sourire s’esquisser sur son visage flétri :
- J’en suis satisfait, au contraire, répondit l’Empereur. Les affaires traînaient trop et avec Natazeus dans la nature, vous avez accélérer le rythme. Il n’est plus d’aucune utilité aujourd’hui…
- Alors ne traînez pas trop pour le détruire, si vous ne voulez pas accueillir les rescapés du Projet Nine dans vos rangs à titre posthume…
- Sachez que rien au monde ne saurait me supprimer. Phoenix mourra dans quelques minutes, nous avons incéré une puce meurtrière sur son corps. Il ne sera plus qu’un lointain souvenir, et je serai bientôt plus puissant que personne ne saurait imaginer…
- Et moi le retraité le plus riche de la galaxie, jaugea Nox. Mais tant que je n’aurais pas de preuve de sa mort, l’échange sera compromis. A plus tard…

Il s’approcha lentement du globe et de ses mains spectrales, il le caressa et l’empoigna. La sphère argentine s’illumina alors, d’une vaste lumière diffuse, et les milliers d’Enfants de Babylone se réveillèrent, dans un frisson de métal.
Le premier d’entre eux s’agenouilla devant Nox.
- Que désirez-vous, Porteur de l’Orbe ? Quémanda sa voix métallique, caressant de lointains soupçons de gorge humaine.
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Message par H@n Solo »

Se sentant menacer par la libération de Natazeus, Nox a finalement accéder à l’objectif de sa mission inculquée par Palpatine lui-même : retrouver une armée secrète. Nox attend la preuve de la mort de Natazeus afin de l’échanger avec l’Empereur. Mais l’ancien détenu est en route vers Omnimantis pour éliminer l‘assassin de sa famille…
A l’autre bout de la Galaxie, sur Coruscant, un justicier masqué sème le trouble dans les rangs impériaux.

CHAPITRE VIII : L’échiquier en place

La soirée s’écoulait tranquillement dans la campagne et le chuintement de la tempête cinglait la campagne sereine. Un vieux domaine résistait à l’abandon, mais s’était autant ancré dans les terres isolées que les saules centenaires solidement enracinés. Mais si le propriétaire avait choisi cet endroit écarté de tout regard, ce n’était pas pour les soirées mondaines qu’ils y espéraient : c’était une paisible retraite, doublé d’une cachette improbable. Une antique affaire d’arnaque boursière, au temps de la République, rien de bien palpitant mais qui justifiait aux yeux de ses ennemis de lui avoir collé la Mort aux basques…
Personne ne l’avait trouvé. Il paraîtrait même qu’un trandoshan hargneux et qu’un fameux mandalorien s’étaient mis sur l’affaire, sans effet. O’Brian pouvait être fier de sa tanière, mais ce qu’il avait fini par ne plus redouter venait tout juste d’atterrir tranquillement dans son verger.
La Mort.
Reve Randcyde, pour les intimes. Ses cheveux bruns coupés mi-courts ficelaient proprement un visage latino qui avait su faire son succès auprès d’une certaine gente dont il s’était fait l’expert. Ses deux yeux noirs se noyaient dans les thermes de son mysticisme étudié et de sa verve aiguisée, et ses lèvres traçaient un furtif sourire frivole, alignant dans ses traits la puérilité virile du chasseur de prime. Un corps musculeux précisait, un rien pédant et prétentieux, son impeccable uniforme ébène.
Il contrôla brièvement son blaster -tout était correct, vérifia avec attention sa chevelure laquée et frappa à la porte. Quelques instants plus tard, elle s’ouvrit timidement et deux yeux ébahis apparurent à l’embrassure. Poliment, avec un petit sourire courtois, Reve Randcyde força un peu plus la porte et resta observer le petit homme chétif, fébrile, reculer dans la peur et l’effroi.
- Sois tranquille, O’Brian, t’as du café ? Demanda Randcyde avec une voix détachée, en vérifiant la canon de son blaster.
- Heu… oui, oui bien sûr monsieur, dans la cuisine, si vous voulez…
- C’est bon, je le ferai moi-même.
Il pressa la détente, et aussitôt, le crâne d’O’Brian s’orna d’un trou béant, se figeant dans une expression de transe muette, et le corps tomba sur le bois poussiéreux.
Reve Rancyde pénétra dans la cuisine et brigua le café, qu’il trouva entre une pile de casseroles et de vieilles photos d’enfants souriants.
- ’Connais pas cette marque. Le vieux O’Brian pouvait sans doute pas faire son difficile dans un endroit comme celui-là…
Il se servit un verre et le sirota sur la terrasse, un œil sur son vaisseau, le flamboyant Hercule Rouge, et la campagne tranquille qui étalaient ses couleurs loin dans l’horizon bleutée.
Il laissa la journée s’écouler tendrement dans l’éclat sagace de la glèbe chatoyante, sifflotant quelques airs du moment, et savourant les meilleurs alcools que sa victime entretenait dans sa cave. Le brandi était un peu râpeux, mais il avait du corps -et Reve Randcyde savait reconnaître un digestif vivace d’une eau-de-vie trompeuse. Il apprécia particulièrement un vieux kir jalousé par l’âge et qui éveilla ses papilles autant que les hydromels maisons de Maman Randcyde.
Au plus loin que remontaient ses souvenirs, le combat et l’aventure étaient seuls convoitises d’une destinée qu’il avait entrepris à bout de bras. La profession de chasseur de prime était venue un peu par hasard entre le chaos du neuf impérial et les derniers vestiges d’une époque révolue. A cette époque, les contrats fourmillaient partout : Jedi, opposants, les cibles étaient nombreuses et les mercenaires, les aventuriers et les professionnels vivaient l’âge d’or des chasseurs de prime.
Et lui avait réussi un tour de force considérable : son premier contrat était une vieille doctoresse Jedi qui attendait que le vent tourne sur Dantoine. Une mission sans grande difficulté, mais la chance avait fait que l’objectif n’était pas seul dans le collimateur : trois autres chevaliers Jedi avaient trouvé la mort dans le savoir-faire et la maîtrise d’un Reve Randyce adolescent. Auréolé de la sympathie de l’Empereur, il n’avait jamais été au chômage depuis - et l’Empire était le genre de client au potentiel énorme en matière d’ennemi gênant à éliminer.
Quelque part, cette vie sans attache mûre de risque, d’action et d’aventure, était devenue lassante. Loin de lui l’idée de se caser dans un foyer banlieusard tranquille, avec une ribambelle de gosse et avec la messe du dimanche comme seul distraction… mais un peu d’excitation inédite ne pouvait être refusée par Reve Randcyde.
Il ne le savait pas encore, mais le dernier contrat impérial lui réservait le lot de chaos et de trouble qu’il convoitait : un vieux barbon armé sur Omnimantis, un certain « Phoenix Natazeus », un contrat aux apparences banales qui allait changer le cours de sa vie…

* * *

La lumière artificielle perçaient la voussure éthérée de Coruscant d’un pudique halo carmin, caressant la planète d’un baume pourpre et l’habillant de ses douces couleurs matutinales. La planète se réveillait dans un frisson de clameur et de fracas, et des millions d’anonymes se pressaient dans son labyrinthe d’acier et de verre avec la certitude que le changement, la réforme, était une lointaine illusion, fruit d’une naïveté toute enfantine qu’ils avaient cessé d’accrocher. Ils continuaient leur ballade innocente dans ce monde insaisissable, accoutumés à son odeur de souffre et de cadavre, et s’enfermaient dans le confort d’une vie sans perspective.
Mais, ce matin-là, un soubresaut d’honneur et de vertu frémit comme un embrassement universel. Les journaux clandestins se distribuaient à des tirages insolites, si bien que le « Libre Papier » eut à imprimé trois fois plus son édition. Sur sa première page, outre les credo de résistance et de liberté auxquels aspiraient la gazette frauduleuse, s’exhibait le portrait robot d’une longue silhouette élancée, à la toge ébène et empoignant la lame blanche de sa justice. L’article s’enflammait pour l’ « Espoir du Messie » et « La promesse de la délivrance », et très vite la nouvelle avait le tour de Galactic City : quelqu’un, un justicier masqué, se soulevait contre l’Empire et avait décimé une armée à la seule force de son bras. Étrangement, la Tribune Impériale parlait promptement d’un vulgaire terroriste vite maté par l’héroïsme des stormtroopers.
Les enfants avaient trouvé leur nouvel effigie de bravoure et de grandeur, et de vives rumeurs couraient les rues et les dîners mondains. « Maske » était devenu le porte-drapeau d’une nation en péril, et à ce vent d’espérance naïve et de premières hypothèses de sédition, l’armée impériale avait redoublé de violence et d‘austérité.
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Il s’était d’abord agenouillé, puis avait levé ses yeux sur son bourreau, son cauchemar, sa hantise, et finalement, son seul ami. Dark Vador était au rapport dans la salle du trône, qui s’était alors vidée de tous les conseillers dès son arrivée. La voix du Sith résonnait dans le marbre imberbe de la pièce, et le moindre de ses mots semblait être une douleur vocale, une souffrance gutturale…
- Natazeus sera facile à abattre. J’ai mis les meilleurs chasseurs de prime sur son assassinat. Cette affaire sera très vite réglée, mon maître.
A son tour, Palpatine se leva et fit quelques pas alanguis sous la lumière de Coruscant, que les hauts vitraux de son palais corrigeaient en ombres sales et néfastes.
- Je l’espère, Seigneur Vador. Je l’espère pour vous : vous aviez promis votre plan comme infaillible.
- Il le sera, mon maître.
- Vous avez perdu l’efficacité de vos débuts, Vador. Libérer Natazeus était une stupidité, et vous vous en êtes porté garant à plusieurs reprises…
- Je pensais que cela accélérerait les choses… Nox ne se serait jamais pressé aussi vite s’il ne s’était pas senti en danger, justifia Vador.
Un rictus déchira la face flétrie de l’Empereur :
- Natazeus était un bon appât, à condition qu’il reste sous contrôle. Or, vous l’avez laissé filer…
- Je m’en excuse, mon maître. Il ne sera bientôt qu’un souvenir, je vous le promet, mon maître…
- Je l’espère, Seigneur Vador. Dans votre intérêt.
Le tourment de chair et d’acier se prosterna à nouveau, et quitta la salle du trône. Une pluie fine battait les vitrines, et la nuit tomba sur Coruscant en même temps que l’Empereur immobile s’enfermait dans ses songes et les derniers ressors de sa fourberie.
Tout se passait très bien. Comme il l’avait prévu.

* * *

Quand le NataJet émergea de l’hyperespace, le Vengeance planait déjà devant lui, auréolé de l’éclat fade et verdâtre d’Omnimantis. Quelques chasseurs Ties satellisés se mirent instinctivement en position de combat, et Phoenix empoigna instinctivement les commandes de tir, mais les impériaux stoppèrent illico leurs manœuvres. Par ordre de Thrawn, sans doute.
- Jet, calcule leur fréquence et sécurise le canal.
Le Jet étudia les ondes et un bip enthousiaste avisa qu’une fréquence était libre. Aussitôt, la voix d’un officier grésilla dans les enceintes :
- Déclinez votre identité.
- Natazeus. Je veux parler à Thrawn.
- Avez-vous un code d’admission ?
- Oui : deux canons à protons et un putain de collimateur.
Peu après, la voix du Capitaine Thrawn le salua avec froideur.
- Ici Phoenix. La planète est-elle protégée d’un bouclier ?
- Seulement thermale, mais nous l’avons disloquer il y a peu. Un escadron avec le Sergent Dix à son bord s’apprête à atterrir.
- Inutile de continuer cette comédie, Thrawn. Je sais que l’Empire et les Légions de la Peur ne font qu’un. A croire que e ne suis pas le stupide pantin que vous imaginez, Thrawn.
Un court silence accompagner son ton glacial. La voix du Chiss lui parût plus basse et pédante :
- Vos informations sont erronées. Votre rôle est d’abattre Nox, et je peux vous aider à le faire.
- Mon rôle était de le presser à vous donner l’accès au Projet Nine. Rien ne m’intéresse dans vos affaires : je tuerai Nox seul…
- Je suis avec vous depuis le début, Phoenix, lança Thrawn. Mes hommes sont les vôtres. Seul, vous n’aurez pas la tâche facile. Avec un escadron, atterrir sur Omnimantis qui grouille des Légions De La Peur est déjà plus plausible.
Il ne pouvait refuser. Ses talents de pilote avaient perdu de leur superbe, et face à des Légions De La Peur surentraînées, une aide impériale était la bienvenue. Mais au premier faux pas qu‘il percevrait, pensa Phoenix… les croquemorts impériaux devront creuser de nouvelles tombes.
- Je veux être seul à commander. Une fois sur Omnimantis, je ne veux personne dans mes pattes.
- Entendu. Gardez cette fréquence.
Il pianota sur les commandes de bord et le NataJet calcula les fréquences de l’escadron. Phoenix fit un rapide inventaire de ses hommes d’un soir : quatre chasseurs primaires, et l’oppressor de Shana Dix le rejoignirent. Les six vaisseaux s’engouffrèrent dans le frimas d’Omnimantis.

Il n’avait pas dirigé d’opération depuis une lointaine offensive sur des rebelles Mon Cal, mais ses instincts de commandeur étaient moins rouillés que prévu. Le NataJet fila la cime des nuées au blanc nacré imberbe, et son radar analysa brièvement la situation. D’un bip craintif, le Jet supposa que les ennuis allaient vite commencer.
- Fox 1, tout est paré.
Une autre voix grésilla dans les enceintes.
- Fox 2, tout est paré.
Les canons du NataJet frissonnèrent dans leurs acrotères, et les blasters latéraux rugirent leur impatience.
- Fox 3, idem.
Les silhouette de la cohorte disparurent sous les nuages. Une vive couleur verte les enivra alors : peu à peu, la surface forestière d’Omnimantis se précisa à leur vision.
- Fox 4, tout est paré.
- Ici Sergent Dix, formation trigozonale. Fox 4, prenez de l’altitude.
Les pilotes s’exécutèrent dans une vive impulsion d’obédience, et Phoenix empoigna son NataCom :
- C’est moi qui donne les ordres. C’est mon escadron.
- Vous traînez à prendre des initiatives, Natazeus. Tenez-vous à mon jugement, c’est un conseil…
Le NataJet émit un bip moqueur.
- Toi, ta gueule, grogna Phoenix. Si elle croit que je suis du genre à me laisser faire…
Il jeta un œil sur les détecteurs : trois armada en approche. Il demanda une analyse des ennemis : neuf skiffs de type Delta. Le genre teigneux et bagarreur, du bourrinage imprécis.
- Ce sont des Delta. Une formation en triangle est totalement inadaptée : une division alternato est plus adéquat.
- Ils sont en surnombre, nous perdrions vite l’avantage. Gardez la formation trigo - Fox 1, virez à tribord dès qu’ils seront à portée de tir. Natazeus, vous les prendrez à revers.
- Ne me donnez pas d’ordre ! Jura Phoenix, les poings serrés. Sergent ou non, vous avez moins d’expérience qu’un caniveau en matière de combat…
Ce qui le rongeait davantage, c’était que la stratégie de Dix était bien plus habile que la sienne… Renfrogné, il fixa son collimateur sur le premier skiff, un éclaireur dont il devinait la silhouette. Il avait à peine verrouillé sa cible que l’ennemi explosa sous des feux plus véloces.
- J’ai eu le premier, fit Dix. Ils vont tenter une approche en binôme. A mon signal, on scinde le groupe. Fox 2, occupez-vous des cibles 4 et 9.
Son analyse de la situation était parfaite (un coup de chance, avisa Phoenix) : lorsqu’elle lança le signal, l’escadron Fox avait pris un double avantage. Les Légions furent d’abord surpris par une telle formation, et Fox 1 et 2 avait décimé la moitié de leurs effectifs.
Le NataJet éclata deux autres skiffs et se partagea un troisième avec l’Oppressor de Dix. Les cieux se constellaient de pétarades crépitantes, et Shana finit le travail avec une rare dextérité. Elle et son Oppressor ne faisaient qu’un dans la bataille, fusionnant dans une célérité fauve. Sa voix vibra à nouveau dans les récepteurs :
- Il y en a d’autres. 6 alphazars. Formation en Marg Sabl. Fox 3, fermez la marche.
Phoenix entendait déjà le ronronnements stridents des alphazars : ceux-là allaient être bien plus difficile… une formation classique en Marg Sabl était bien trop prévisible.
- Pas de Marg. Fox 2, avancez à 9.6.1 et prenez le premier à revers. Fox 3, virez à tribord dès qu’ils seront en ligne de mire. Dix, suivez-moi sur le flanc gauche -Nata, tu peux brouiller au max notre signal ?
Le Jet émit un bip enthousiaste. Et, à nouveau, des crépitations émaillèrent l’atmosphère d’intenses éclats pourpres. Shana talonnait Phoenix et verrouilla la première cible. Des tirs zébrèrent l’horizon au-delà des nuées, et une explosion creva les cirrus à cent mètres d’eux. Ne pouvant l’esquiver, Phoenix pénétra dans le bain de flammes et quand il en sortit, le radar ne donnait plus signe de vie des Fox 3 et 4.
- On les a perdu, fit Dix, d‘une voix sèche. Natazeus, deux ennemis sont juste derrière vous…
Le NataJet virevolta et dans une manœuvre habile, il se trouva aux talons des alphazars. Deux pressions sur les commandes de tirs plus tard, les cieux d’Omnimantis étaient débarrassés des Légions De La Peur.
- Jet, scanne-moi les environs.
- On peut atterrir. Fox 1, votre flanc droit est touché.
- Ici Fox 2. Mon scan indique la présence de trois individus à six kilomètres.
Phoenix détailla son scanner. Trois tâches rouges clignotaient sur l’écran. D’instinct, il combina les rétro-déflecteurs, et fila la cime des pinèdes.
- Je ne veux personne avec moi. Chacun ses affaires.
- Fox, suivez-moi, fit Shana de sa voix sèche et hermétique.
Shana et les deux Fox restants s’éloignèrent et l’horizon vaporeux plongea leur silhouette dans son secret.
Phoenix atterrit dans une clairière, vérifia ses sabres et son revolver, et disparut dans les ombres tranquilles de la forêt.
Il était à deux pas de son objectif.
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H@n Solo
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Le groupe terroriste des Légions De La Peur, mené par le terrible Ex Nox, menace l’équilibre impérial. Le capitaine Thrawn, secondé par la charmante Shana Dix, libère leur seul espoir de prison : Phoenix Natazeus. Ce dernier fait le serment d’assassiner Nox par tous les moyens, pour venger sa femme et ses deux enfants qu’il a tué seize ans plus tôt.
Mais Phoenix se rendra vite compte que tout ceci n’est qu’une mascarade, grâce à l’aide du mystérieux « L » : Nox est le pantin de l’Empereur, qui désire obtenir la mystérieuse armée des « Enfants de Babylone », fruit de l’étrange « Projet Nine ». La libération de Phoenix n’était qu’une motivation de plus pour accélérer les choses. Ex Nox trouve les Enfants de Babylone, demande à l’Empereur d’éliminer Phoenix, mais il est déjà hors de contrôle… Palpatine appelle le terrible chasseur de prime Reve Randcyde pour effacer Natazeus de son plan démoniaque.
Pendant ce temps, un mystérieux héros, Maske, sème le trouble et le chaos sur Coruscant : qui est ce justicier masqué ?
Arrivé sur Omnimantis, le repère de Nox, Phoenix marche vers la première étape de sa vendetta : les deux enfants de Nox, protégés par son masochiste homme-cerbère, Sans-Nom…


Chapitre IX
Une sombre histoire de vengeance

Aucune route n’est droite et monotone. Elles se croisent, se suivent, s’éloignent et se recroisent sans cesse, dans ce que l’athée appelle le hasard et ce que l’adepte nomme la providence. La galaxie est faite de routes, de petits sentiers sans importance, la longue toile fragile qui se tisse entre les planètes, et des grandes voies du destin, celle que foulent les Grands. La moindre proximité entre elles engendre un grand trouble dans la Force : c’est le signe, que, dans une galaxie lointaine, très lointaine… l’Histoire est en marche.

Omnimantis, planète fantôme.

Quand l’Hercule Rouge de Reve Randcyde émergea de l’Hyperespace, l’émeraude intense d’Omnimantis pénétra son cockpit, et quand le vaisseau corellien franchit l’atmosphère de la tranquille planète forestière, son radar scanna les deux tiers du territoire. La région grouillait d’impériaux, mais son code était reconnu par tous les destroyers -pas d’attaque en vue. La forêt s’étendait à perte de vue : au-delà des brumes, le jour s’élevait timidement sous un orage menaçant.
- Scan large : je cherche un homme, soixante ans environ, 1m90. Et des glaçons. Met-moi un peu de musique, aussi : un bon vieux Flipp fera l‘affaire.
Il sirotait un brandi de sa composition tandis que l’Hercule Rouge auscultait la zone à la recherche de sa cible. Pas de problème à priori, songea Reve : un vieux briscard ramolli par vingt ans de tôle ne semblait relever d’un défi majeur. Le genre de mission qu’il aura oublié le lendemain.
Orlando-Flipp n’eut pas le temps d’entamer son solo de clochette que le tableau de bord émit un bip victorieux : une petite tâche sombre se déplaçait sur le radar, à proximité de sa route. Il scanna à nouveau les environs : trois points clignotaient à moins d’un kilomètre de sa cible (« Calcule-moi ces tâches au point 23.4. ») et Hercule y soupçonna deux enfants et un homme d’âge mûr.
- On dirait que lui aussi est à la recherche de quelque chose… Hercule, bascule-moi sur les commandes manuelles, on atterrit.

Les éclats du matin planaient au-dessus de la forêt, mais pas une lueur ne pénétrait l’épaisse muraille de branches et de feuilles, et Phoenix ne devinait rien du jour : il avançait au hasard de la Force, dégageant son chemin de prompts horions de sabre. Le murmure de la forêt l’environnait comme une agréable compagnie, et une savoureuse fragrance de tilleul serpentait les terres, mais son esprit se fermait à toute pensée. La Force guidait sa marche : il s’y fiait à chaque nouveaux pas
Il martelait les herbes hautes de son sabre, improvisant un passage, quand il écarta une branche : elle révéla une vieille longère isolée, peinte au milieu des panaches de gouaches sinistres et blafardes, un combat sans vainqueur entre l’ombre et la lumière. Tout s’était soudain tût : la nature attendait que la Vendetta s’exécute, silencieuse et spectatrice. Aux premières loges, elle balança sur la scène une rude pluie subite, et envenima l’atmosphère de quelques éclairs.
Il resta un instant transi dans le froid et l’orage, sentant l’eau serpenter sa nuque et son échine, puis il brandit son sabre en position Shen Ih, en phase avec ses instincts et la Force. Son regard était sombre, fou d’une rage lucide, prêt à savourer le premier acte de sa vengeance : les enfants de Nox constituaient, en cela, une aubaine fabuleuse. Son pied dégonda la porte, et…

Ancien domaine des Osll Kay, sur Omnimantis.

Les deux enfants étaient là, tapis dans l’éclat blafard d’un feu de cheminée agonisant. Le même regard que celui imprimé de mort et de souffrances que lui portaient Dorothy et Tionn quelques minutes après leur trépas: un mélange indistinct de peur et d’innocence, les yeux humides et les lèvres sèches. La fille était blonde et pâle, elle suçait son pouce. Le pissenlit qui ornait sa chevelure glissait sous ses tremblements. Le garçon avait le regard téméraire de son père, sans en assumer l’épouvante. Un futur guerrier, sans doute… ou du moins l’aurait-il été…
Les enfants n’étaient pas seuls. L’homme -c’était un homme?- qui les surveillait était un monstre de muscles sous un cuir épais qui le recouvrait de la tête : des épines lui pénétraient la peau, il grognait d’une voix rauque et canine, et se balançait les hanches, comme un loup prêt à l’attaque.
- Tu peux soit te casser d’ici, soit y rester, et mourir. C’est ces deux pauvres gosses que je suis venu tué, pas toi.
Sans-nom resta, résigné. Ses mouvements crissaient son armure de cuir, il révéla le long de ses mains d’impressionnantes griffes aiguisées.
- Alors meurs, fit Phoenix.
Il brandit son sabre en position As Ard, tandis que Sans-Nom bondissait sur lui, tous crocs dehors. Il le repoussa par un bref horion, et braqua son sabre derechef. Il avança, stratégiquement, à mi-chemin, au centre de la pièce, et Sans-Nom s’élança à nouveau sur lui avec la vélocité d’un tigre. Phoenix hacha l’air, mais manqua de justesse la nuque de son assaillant, et tous deux s’effondrèrent sur le sol. Dans la chute, ses revolvers se perdirent sous les tapis.
L’haleine puante de Sans-Nom lui effleurait les narines, et ses griffes affilées se promenait sur son corps, pénétrant sa peau dans une intense souffrance incisive. Il hurla, chassa promptement le molosse, et jeta un œil aux enfants : ils restaient transis de peur, sous une table basse, devant le spectacle qui allait décider de leurs vies.
Phoenix se releva, calma ses battements de cœur, mit de côté sa douleur, et opta pour le Chihito -une vieille technique Jedi, dans laquelle il avait excellé. Sans-Nom grogna à nouveau, d’une rage indicible, et bondit sur lui, véloce et irascible. Rapidement, il orienta sa lame à bonne hauteur et la braqua sur son ennemi : le sabre pénétra le cuir, l’os et la chair, et quelques secondes plus tard, Sans-Nom gisait sur le tapis en sang, gémissant comme un molosse abattu.
Phoenix pointa sa lame sur la gorge du malheureux, l’acheva, et le silence revint.

Trois battements de cœur retentissaient dans le salon : deux étaient alertes, deux cœurs frêles dans deux poitrines tremblantes. Le troisième était sûr, maîtrisé : le corps tout entier s’unissait dans une inébranlable forteresse de muscles et de vengeance. Seize ans sur Panoptika défilèrent dans ses yeux : la souffrance des tortures, l’odeur fétide serpentant son être, la solitude destructrice de la cellule plongée dans l’ombre éternelle… la sensation d’être enchaîné sans chaînes, celle d’être verrouillé dans la quête d’une vendetta impossible…désormais prête à être rendu.
Les deux enfants fixaient Phoenix sous la table basse : leurs deux yeux humides brillaient dans l’éclat chancelant de la cheminée, et lorsque Phoenix leur murmura « Levez-vous… », ils s’exécutèrent.
La pièce si chaude était devenu un glacier silencieux. Seul le feu crépitant osait briser le silence stupéfait.
- Je veux que vous sachiez, avant toute chose, pourquoi je suis là et pourquoi je vais faire ce que j’ai à faire.
La jeune fille blonde dévisageait Phoenix et sa voix tremblotante s’éleva timidement des ténèbres :
- Qu’allez-vous faire, monsieur…
- Asseyez-vous. (Dans la cheminée, le feu crépita violemment) Ex Nox est votre père, c’est ça ?
Les deux enfants acquiescèrent et Phoenix continua d’une voix monocorde, rouée, maîtrisée dans une intense rage contenue.
- Je ne sais pas ce que vous connaissez de lui, mais quoiqu’il en soit, vous devez avoir connaissance de ce qu’il m’a fait, il y a seize ans. D’abord, quels sont vos noms ?
Deux chuchotements craintifs comme réponse.
- Wie et Lo, c’est ça ? Je sais qu’il aimait bien ces noms… nous étions amis, il y a longtemps, enfin je crois que nous étions amis. Moi aussi j’avais des enfants : Tionn et Dorothy avaient vos âges quand votre père les a assassiné. Ils n’avaient rien pour se protéger, ils n’avaient rien à voir avec la raison pour laquelle votre père a cru bon de me détruire. Comme vous, à ce moment précis. Ma femme est morte aussi : votre père est un tueur, et il m’a pris la seule chose qui avait donné un sens à ma vie. Et cette vie a trouvé un autre sens depuis cette nuit : la vengeance. Vous êtes trop jeunes, pour comprendre la vengeance, vous ne comprenez pas le monde et comment il roule, mais ce sentiment vous détruit de l’intérieur, et je veux que votre père connaisse cette émotion avant de mourir.
Wie et Lo écoutaient en silence. Ils regardaient tantôt le sabre aiguisé et sanglant que Phoenix empoignait dans une main, et le revolver chargé qu’il tenait dans l’autre.
- Avez-vous un moyen de lui parler ? Fit ce dernier après s’être éclairci la voix.
Lo désigna un holocom au-dessus de la cheminée, et Phoenix l’activa : une intense lumière bleue pénétra le salon, et une voix féminine se déclara rapidement :
- Que désirez-vous ?
- Nox. Je veux Nox. Tout de suite.
- Avez-vous un rendez-vous avec lui ?
- Dites-lui que c’est Natazeus.
- Je suis désolée, il faut un rendez-vous pour lui parler. Qu’en serez-vous disponible ?
- Je vais tuer ses deux gosses dans quelques minutes, je veux l’avoir devant moi quand je les exécuterai.
A ces mots, Wie et Lo eurent le souffle coupé : ils allaient s’enfuir quand ils croisèrent le regard du revolver : le canon épiaient leurs moindres gestes et ils s’immobilisèrent au milieu du salon, tellement glacés qu’ils ne pouvaient plus trembler.
Un instant plus tard, la silhouette bleutée de Nox apparut dans la pièce, et lorsqu’il vit ses deux enfants transis de peur devant le revolver de Natazeus, sa voix chancelante était à peine audible :
- Phoenix… tu ne peux pas… attends, je suis sûr qu’on peut parler.
Phoenix fixa son ennemi. Les traits de son visage s’étaient tendus dans une rage froide et calculée. Le silence s’installait dans le salon, l’hologramme vacillant et l’homme inébranlable se faisaient face.
- As-tu eu pitié de mes enfants, Ex ? Leur as-tu donné une chance ?
- C’était il y a seize ans… je t’en supplie, Phoenix, j’ai changé. Je peux tout te donner, de l’argent, du pouvoir… ce que tu veux. J’ai une armée dans mes mains, tu peux tout avoir… Tu ne veux pas faire ça, tu ne peux pas venger Tionn et Dorothy de cette façon !
Un éclair passa sur le visage noir de haine de Phoenix Natazeus. Ses deux yeux grands ouverts dans l’obscurité s’animèrent d’une violence bestiale.
- COMMENT OSES-TU PRONONCER LEURS NOMS ? Regarde une dernière fois tes gosses, Ex, une toute dernière fois.
- Non… non…
Un doigt sur la détente, Phoenix visa le crâne de Lo. La petite fille se cachait les yeux avec ses mains, de longues larmes coulaient de ses doigts.
- Je t’en prie… tue-moi à leur place, Phoenix… regarde-les… ce sont des enfants…
- Je veux que tu éprouves ça, Ex, je veux que tu connaisses cette souffrance… tu seras bientôt mort. J’ai attendu seize ans ce moment. Regarde bien, Ex -regarde. Wie, Lo, voyez ce qu’a fais votre père.
- NON !
Deux coups de feu. Deux balles. Deux corps qui tombent. Quelque chose qui se termine, et quelque chose qui commence…

Aucune route n’est droite et monotone. Elles se croisent, se suivent, s’éloignent et se recroisent sans cesse. La Guerre des Étoiles est une toile d’araignée : elle y tisse ses routes dans la souffrance et le chaos. Dans l’une des innombrables histoires qui composent ses filets, deux chemins se croisent pour la deuxième fois : Phoenix Natazeus et Exilion Nox. Au-delà des souvenirs, au-delà des vengeances et des folies destructrices, la galaxie trouve à nouveau le chaos dans ce qui constituera son chapitre le plus sombre et le plus absolu…
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Phoenix assassine les enfants d’Ex Nox. Ce dernier détient l’Orbe, seul capable de gouverner la terrible armée de Babylone, promise à l’Empereur. Reve Randcyde, le ténébreux chasseur de prime, approche de sa cible, Phoenix. A bord du Vengeance, Thrawn se lie d’amitié avec le sergent Shana Dix, orpheline.

Chapitre X : La guerre de Babylone

De tous temps, l’orage fit peur aux hommes : du brusque éclat mordoré à l’éclair terrassant les ténèbres, mille hypothèses ponctuèrent son mystère. Partout dans la galaxie, le ciel se détraque d’une foudre pernicieuse, annonçant avec fracas que la Guerre des Étoiles est à jamais amorcée. Une curieuse sensation de chaleur, une étrange clarté céleste… et une tempête houleuse s’abat sur la galaxie. De la haine de deux hommes, naît une guerre qui mettra à feu et à sang la galaxie toute entière. L’orage tonne, gronde et condamne, tandis que sur la scène, l’acte deux se manigance…

Coruscant, capitale de l’Empire.
Le déluge cinglait les hauts vitraux noirs du palais, avec la sauvagerie d’une lionne. Dehors, tout n’était que chaos humide et tourment imprégnée de la tempête soudaine. Mais il fallait bien plus d’une tornade pour faire trembler l’inébranlable forteresse de l’Empereur : là où l’acier et le fer écrasait la nature d’une imposante fermeté métallique, l’eau transpirait sur la citadelle qu’elle ne pouvait imbiber.
Il y faisait tellement sombre que la salle du trône ne semblait pas avoir de voûte. Tout y paraissait froid, malsain, distant de l’humain, et chaque pas, chaque battements de cœur, y résonnaient dans un infâme silence pervers. L’Empereur était là, seul, installé sur son trône, et sa silhouette arquée dominait la salle en y allongeant ses ombres et ses contours imprécis.
Tellement de plans s’étaient échafaudés dans cette pièce : de l’élaboration d’un assaut surprise à l’assassinat d’un sénateur trop curieux, la moindre entreprise était planifiée dans une précision mathématique. Les Enfants de Babylone étaient, à ce titre, un ouvrage des plus laborieux. Le projet Nine, seize ans plus tôt, fut mené au désastre par une bande de Jedi -heureusement, grâce à Darde Rosso, Babylone fut rouverte.
Natazeus était une idée de Vador. Encore une tentative malheureuse de recouvrer son talent d’antan. La libération de Phoenix aurait dû motiver davantage Nox d’accélérer les choses, mais Natazeus n’était pas le genre d’homme que l’on peut prétendre asservir, ni même garder sous contrôle. Reve Randcyde allait l’éliminer : il attendait d’une minute à l’autre l’annonce de sa victoire sur l’ancien détenu, et la promesse de Nox de lui céder l’Orbe, seul moyen de domination des Enfants de Babylone.
L’holocom émit un bip. Un instant plus tard, la silhouette bleutée d’Ex Nox vacillait dans la pénombre -la Force retint son souffle. Dans le cerveau de Palpatine, les neurones électrisèrent les encéphales, et la machine de guerre cérébrale se mit en marche.
- Nox, Reve Randcyde a déjà dû tuer votre ennemi, broda-t-il. Je vous serai gré de bien vouloir tenir votre promesse dans les plus brefs délais -donnez-moi l’Orbe.
Silence. L’hologramme se brouilla, puis redevint net. La voix tremblante et humide de Nox s’éleva dans les ténèbres :
- Il les a tué. Mes enfants… Wie, Lo… il les a tué.
Sa voix se tût dans un murmure inaudible - L’Empereur s’était toujours délecté de la souffrance des autres, mais chaque larme qui coulait des joues de son pantin invalidait un peu plus son plan bien huilé.
- Palpatine, c’est Votre faute… Vous avez libéré Phoenix…
- Le seul moyen de vous venger est de me donner les pouvoirs de le faire, Nox…
- PAS MOI ! JE NE SUIS PAS UN DE VOS JOUETS !
- Je peux sauver vos enfants, moi seul peut le faire, affirma l’Empereur d’une fausse voix tendre, à condition de…
- NE JOUEZ PAS AVEC MOI ! Vous allez regretter, Palpatine, vous allez bientôt regretter… J’ai l’Orbe, j’ai tout le pouvoir…
Sa voix prenait de l’assurance. D’humide, elle passait rauque et grave -plus sauvage, plus précise. D’homme, il était passé bête.
- Vous ne pouvez guider une armée. Vous devez faire votre deuil… tenta l’Empereur.
Son plan… Tout partait en miette…
- Je vais vous tuer… j’aurai l’Empire dans les mains, et vous à mes pieds… susurra Nox, d’une voix froide et calculée.
- Ce sont des menaces ?
C’était une déclaration de guerre. L’hologramme s’éteint et l’ombre envahit soudainement la pièce. A nouveau, le tonnerre gronda.



Omnimantis, planète damnée.
Reve Randcyde acheva son brandi, demanda à l’Hercule Rouge de réchauffer le cassoulet de Mama Randcyde, puis vérifia ses blasters et ses lames.
Omnimantis était d’un calme plat : le silence de la forêt l’environnait d’une étrange compagnie familière : il avait sillonné tant de planètes, de territoires inconnus, fouiner dans tant de grottes, forêts et marécages, qu’aucun endroit ne lui paraissait inédit à présent. Son ombre furtive s’imprégna dans les jeux d’ombres de la forêt, et il suivit les traces de sa proie.
Une heure s’écoula dans le secret de la nuit naissante, à la traque de branches brisées, d’un sillage se distinguant dans les hautes herbes humides. Ses pas le conduisirent à une vieille longère isolée, et sur le chemin de terre battue, une longue silhouette se dressait dans l’ombre primitive de l’obscurité - sa mission.

L’écho des coups de feu résonna longtemps dans l’atmosphère, planant dans l’air dans un écho sourd, et le silence revint. Les corps gisaient sur le sol, immobiles, comme sculptés dans l’obscurité. Il se passa trente secondes, cinq minutes, une heure, un an… le temps n’avait plus cours sur les lieux, mais quand Phoenix se tourna vers l’hologramme d’Ex Nox, il en savourait chaque millième avec une intense satisfaction. Ce qu’il resta d’humain en lui, les deux balles de son revolver l’avait réduit en miette.
Les deux hommes se fixèrent longtemps, d’un regard qui rendit le moindre mot désuet et scabreux : les yeux emplis de haine, les visages crispés, les expressions de terreur et de résolution, tout se parlait sans mots.
- Et maintenant, que va-t-il se passer ?
- C’est toi et moi, maintenant.
L’hologramme disparut, rétablissant les ténèbres en maîtres des lieux. Phoenix enjamba les cadavres, et quitta la longère. Il s’engouffra à nouveau dans la forêt, se rendit tout entier à l’ombre, sentant la migraine éclore lentement dans sa tête, et de vieux flashs saturaient son cerveau : Tionn et Dorothy l’observaient de l’intérieur, et leur jugement le rongeait peu à peu.
De ce qui était fait, il ne pouvait rien regretter : il avait tué des centaines d’innocents dans sa vie, la mort des deux enfants de son pire ennemi avait juste un goût plus amer… et il s’en contentait. Il avait trop ressassé le passé pendant seize ans pour prêter attention aux détails de sa vendetta.
Il se figea soudain au beau milieu de nulle part : ses sens scannèrent à dix kilomètres à la ronde…
L’air était froid, venteux, la nuit coulait lentement sur la forêt.
Le contact rassurant de ses revolvers, la détente à portée de doigt.
Des pas qui se rapprochent, écrasant discrètement les branchages secs.
L’ombre sans secret, sans excès. Clair de lune : l’endroit parfait pour une rencontre sanglante.
Une vague odeur de brandi, les relents d’une cigarette, du parfum pour plaire aux dames.
- Pas la peine de la jouer surprise-party avec moi : tu te montres comme un homme et tout de suite, s’écria-t-il -et sa voix plana longtemps autour d’eux.
Une voix assurée lui répondit aussitôt :
- Si c’est ta dernière volonté…
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Re: Phoenix : Renaissance (by Kamocato007)

Message par H@n Solo »

Reve Randcyde se montra, un blaster à chaque main, il croisa le regard de Phoenix et dressa rapidement l’état des lieux : son adversaire avait des sabres, des revolvers, des muscles rouillées, un regard plutôt perçant, et des réflexes qu’il devinait affûtés. Il avait eu affaire à d’autres balourds bien plus costaud, le brandi qu’il venait de boire lui avait mis un peu de baume au cœur… l’affaire Natazeus serait bouclée dans quelques minutes.
- C’est Palpatine qui t’envoie au casse-pipe, c’est ça ? C’est quoi ton nom ? Demanda Phoenix en allumant une cigarette.
Un trait de fumée ondulait au-dessus de lui et le bout incandescent s’embrasait puis se calmait à chaque nouvelle bouffée. Reve Randcyde détailla l’état des lieux : une cigarette à la main droite. Pense-bête : ne pas la prendre dans l’œil.
- T’es pas dans les petits papiers de l’Empereur, Natazeus. Allez, fais pas le malin, et je tuerai sans souffrances…
- Je viens de tuer deux gosses de moins de dix ans - je suis plutôt du genre à jouer les baroudeurs…
- Alors, baroude bien…

Phoenix fut le premier à dégainer : le doigt bien fixé sur la détente, il visa Reve du coin de l’œil. Il disparut sous les hautes herbes, avant que la balle fusent dans les branchages. La vague sensation de se retrouver au bon vieux temps des rixes rurales laissa sa place à la sensation d’avoir vieilli d’un siècle entre temps : quand Phoenix bondit derrière un vieil arbre calciné, il sentit ses os lui rappeler qu’ils n’étaient plus de première jeunesse.
- Te bile pas, Papy, fit une voix à vingt mètres de lui. J’entends tes os craquer d’ici, sors de ta cachette et tu sentiras juste une petite brûlure sur le front…
Phoenix calma ses battements de cœur, estima ses chargeurs -à peine trente balles calibres 6, face à deux blasters classe 9, il n’allait pas faire le poids longtemps. Il s’accroupit (putain de dos…) sous la cime des herbes humides, les tympans aussi aiguisés que ses lames. Randcyde devait être quinze, peut-être dix mètres…il jugea qu’il avait adopté la même stratégie. Il pointa le canon de ses revolvers en direction de sa position présumée…
L’idée de tirer à l’aveuglette, avec un arsenal limitée, face à des blasters, était sans doute discutable : pour la première depuis l’assaut sur Vanirion (une vieille mission aux balbutiements de l‘Empire), il regretta de ne pas s’être modernisé.
Le déluge de balles et de lasers commença : les tirs de blasters fusaient de toutes parts, calcinant la flore, et ses revolvers mitraillèrent au hasard de ses instincts. Aussitôt, il sentit une salve lui traverser la jambe et l’épaule, et il plia sous la douleur. Son hurlement lui racla la gorge. Il resta cloué sur le sol, privé du moindre geste, et vit le crâne de Randcyde se risquer au-dessus des herbages.
- Je pensais pas que t’allais risquer le coup, grand-père : t’inquiète, je vais abréger tes souffrances.

Je vais abréger tes souffrances…
Randcyde avait dit ça tellement de fois (la phrase culte de tout bon chasseur de primes ironique qui se respecte) et viser le crâne d’un homme était aussi monnaie courante. Il chuchota un « Bye Bye » courtois et pressa la détente…
Mais chuta lourdement sur le sol. Ce vieux bougre avait encore des jambes d’acier.
Il sentit un pied lui déjouer la mâchoire, mais remit aussitôt la situation à son avantage : il prit appui sur son bras et dans un geste ne relevant aucun doute sur son agilité, répondit promptement à la tentative de Phoenix.
Natazeus était à terre. Et il allait y rester.
- Bien joué, fit Randcyde en prenant prudemment ses distances. Je te le redis, pour la bonne et dernière fois : Bye, Bye…
En joue.

Son PDA émit un bip. Dieu avait vraiment envie de retarder l’instant funèbre.
- Oui ?
- Je vous met en liaison avec l’Empereur, Mr Randcyde.
Un instant s’écoula, Randcyde gardait Phoenix à portée de blaster.
- Randcyde ? L’avez-vous fait ?
- Tuer Natazeus, vous voulez dire ? Non, mais il est à mes pieds, une pression sur la détente et il s’en ira au paradis des grands-pères.
- Mission annulée, Randcyde. Mission annulée. J’espère qu’il gardera toute sa validité…
- Deux bobos sans gravité, Palpy, il est à ma merci. Mais j’ai peur de ne pas vous suivre. Vous voulez le tuer, puis qu’il soit en pleine forme.
- La situation galactique a changé. J’ai donné le signalement d’un nouvel ennemi à tous les chasseurs de prime de la galaxie. Exilion Nox doit mourir.
- Quant à mes honoraires ? C’est satisfait ou remboursé, chez moi…
- La mort de Nox représente dix fois plus à mes yeux que celle de Natazeus. La compensation financière est proportionnelle à mon intérêt.
A ces mots, les yeux de Randcyde s’illuminèrent de satisfaction. Il se tourna vers l’objet du contrat obsolète : Phoenix était plutôt mal en point.
- T’as de la chance, Natazeus - ta tête n’est plus à l’ordre du jour. J’ai du brandi corellien sur mon vaisseau, et quelques pétards… T’as l’air d’avoir passé une sale journée…

Ils levèrent tous les deux la tête, surpris par un bourdonnement sourd : de longues ombres s’étendaient sur Omnimantis, et lorsqu’un énorme croiseur plana au-dessus d’eux, la pluie cessa de couler sur la clairière.
- C’est pas un croiseur impérial… devina Randcyde, vérifiant toujours que Natazeus était à terre.
- Non, c’est une autre armée. Celle du Projet Nine, devina Phoenix. La guerre a commencé.



Épilogue

Au dessus d’Omnimantis…

Le capitaine Thrawn scrutait avec intérêt l’hologramme d’un vieux chef d’œuvre antisardd, scannant le moindre détail d’une peinture dont il connaissait chaque coup de pinceau. Le sergent Dix lui faisait face, terminant le compte-rendu de sa visite d’Omnimantis.
- A votre rappel, nous venions tout juste de découvrir leur base, et j’avais dans l’idée une tactique Say Jin, diversion en tenaille type 2 : nous étions à flanc de montagne, l‘ennemi avançait sur un faux plat.
- C’était une excellente idée, sergent Dix. La plupart des sergents auraient négligé une stratégie en Ban Sziv, et aurait de suite fait face à l’ennemi. Vous négociez déjà votre promotion…
- Loin de moi cette idée, Capitaine. Servir à vos rangs est la seul promotion que je visais.
- S’il vous plaît… fit Thrawn avec un sourire. Nous savons tous deux…
Il se tût quand le signal du pont B émergea de son holocom.
- Ici Thrawn, que se passe-t-il ?
- Neuf croiseurs de taille Omega viennent d’entrer en hyperespace, Capitaine, ils ne répondent pas au type impérial et…
- Vous les avez laissé filé ? Soupçonna Thrawn d’un ton agacé.
- C’est-à-dire qu’ils étaient rapides et…
- Calculez leur trajectoire de par la dernière position connue, officier, et je veux votre rapport dans l’heure.
Il mit fin à la conversation et son regard vagua longtemps dans l’air. Il supprima les hologrammes d’arts et demanda à Shana d’ordonner le pont C. Elle quitta la cabine, et Thrawn pianota sur son holocom.
La silhouette bleutée de l’Empereur Palpatine peu après apparut devant lui.
- Nox nous a déclaré la guerre, fit-il. Les Enfants De Babylone sont une armée à prendre très au sérieux.
- Votre plan a trouvé une faille, Empereur. Je peux mener cette guerre, suggéra Thrawn. Il me faut juste connaître leur dossier…
- Ce n’est pas un de ces peuples primitifs dont les peintures et les sculptures vous permettent d’élaborer un plan d’attaque ! Siffla Palpatine. Ce sont des machines de guerre, n’obéissant qu’à un seul homme qui veut voir le chaos régner sur l’Empire !
- Les machines sont des ennemis plus faciles que des êtres vivants : elles sont rationnels, elles calculent, et nous connaissons les tactiques qu’elles peuvent utilisé contre nous, ce qui nous donne un avantage.
- Le projet Nine n’était pas le simple projet d’une armée faite de clou et d’acier… les Enfants de Babylone ont justement été crée pour être invincible…
- Nous avons un atout de taille. Lionel Dix. J’ai sa fille sous mon commandement, elle le croit mort. Lionel Dix est notre meilleure carte…

* * *

Debout à l’avant de la passerelle 138, Nox observait le couloir de l’hyperespace l’étouffer lentement. A ses pieds gisaient un hologramme de ses enfants que son pied écrasait. Sa bouche sans lèvres se plissa dans un rictus quand il dessina en lui le visage qui n’allait pas quitter son regard : Phoenix Natazeus allait payer, cher, horriblement cher…
Autour de lui, les millions d’Enfants de Babylone s’affairaient à parfaire leur arsenal. Au bout de leur quatre mètre de hauteur, au bout de leurs muscles de fer, de leurs organes humains scientifiquement changés en turbines de guerre, leur regard s’illuminaient de leurs dernières traces d’humanité : mais de l’être humain, il n’avait gardé que la fourberie, la violence et le vice. Et, surtout, la soumission.
Il portait l’Orbe. La clé de tous les pouvoirs. L’Orbe, un minuscule globe cristallin, brillait dans sa paume, et bientôt, très bientôt, l’heure de la vengeance sonnerait. C’était une guerre galactique.
Plus encore, c’était une Vendetta.
Réalisateur à ses heures perdues...
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