Bon alors, terminé Patterns of Force. Mouais, c'était pas mal. Mais j'ai pas autant accroché que pour les tomes précédents. Sans plus.
Niveau histoire, c'est beaucoup mieux construit que Street of Shadows. Reaves se resserre sur une intrigue unique plutôt que de s'éparpiller sur de intrigues multiples. Du coup, pas de sensation de survol, de coup manqué, d'intrigue sacrifiée, etc, ce qui était le cas pour le second tome. Seulement voilà, cette intrigue ne m'a plus que modérément. Ce n'est pas nécessairement mauvais, mais je n’ai pas vraiment accroché à l'idée de base, du coup les développements qui en découlent m'ont laissé un peu sceptique. Le truc qui, pour moi, est bancal : le personnage de Kaj. Pour faire court, un gamin de 15 ans qui a conscience de la Force depuis 6 semaines et sans aucun entraînement, capable de faire des choses qui feraient passer les plus grands Maîtres pour des pauvres pèlerins. Capable dans un premier temps de foutre une rouste à un Inquisiteur, d'une manière assez improbable... passe encore. La palme revient sans nul doute où il atomise littéralement un autre Inquisiteur. Et ce n'est pas pas qu'une façon de parler! Le type est vaporisé sur place. En un clin d'œil, plus rien. Bien entendu, Kaj ne sait pas vraiment ce qu'il fait et marche à l'instinct. Mais enfin tout de même, j'ai trouvé ces parties très peu crédibles. Même Anakin, pourtant si souvent surpuissant, ne serait pas capable de faire de même. Palpy et Cie passent pour des débutants. Idem pour Yoda, même si bien évidemment lui n’irait pas atomiser quelqu’un sur un coup de tête même en admettant qu’il le puisse. Alors je veux bien, mais euh bon, erf quoi. Le personnage n'est pas mal écrit, ce n'est pas ça. Du coup comme Kaj est plus ou moins le centre de l'intrigue, ça passe mal en ce qui me concerne.
L’autre partie de l’intrigue, l’assassinat de Palpatine, n’est qu’un pétard mouillé en somme. Enfin bon, on s’en doutait. Elle débute assez tôt dans le bouquin, est mise de côté pendant un bon moment, la faute au prodige Kaj, avant de repartir sur la fin. Le dénouement est assez bien trouvé, le pourquoi de la traque de Jax par Vador, tout ça.
Concernant les autres personnages, les habituels sont toujours aussi bien. Jax, Den, I-Five, etc. Et Laranth Tarek, toujours bien, même si comme je le suspectais, on en saura jamais beaucoup plus sur elle. Mais point noir venant entacher le tableau : Dejah Duare, la zeltronne. J'en ai déjà parlé, je ne vais pas tout reprendre. Si ce n'est que donner plus de "temps d'apparition" ne rend pas sa superficialité plus profonde. De toute façon superficialité et profondeur dans la même phrase, c'est un oxymore. Développer du vide, ça reste du vide. C'est comme multiplier 0 par ce qu'on veut, ça fera toujours 0 quoiqu'il arrive. Bref, personnage insupportable au possible. Et la voir plus, la "développer", est loin de la servir, on voudrait ne plus la voir justement. Enfin au final, j'aurai quand même apprécié une chose : que Reaves n'en fasse pas une nouvelle égérie pour tous les amateurs de ce genre de personnage. Jusqu’à la fin, rien n’aura racheté le personnage (jusqu’à sa trahison du groupe sous prétexte que c’est une nymphomane de la Force), mais qu’elle meure fracassée contre un mur par Vador, ça c’est cool. C’est le seul truc que j’aurai apprécié chez ce personnage.
Accessoirement, je trouve que Reaves va parfois un peu trop loin avec I-Five. Certes il est très bien, tout ça, mais de là à lui coller une présence dans la Force… c’est un droïd, aussi évolué qu’il soit. Trouvé ça un peu abusé quand même.
L’ambiance est toujours bien décrite même si on s’éloigne encore une fois du côté détective privé, qui n’aura vraiment été là que pour le deuxième tome. Reaves peut se targuer d’être le maître des bas-fonds de Coruscant.
Et enfin, comme pour Street of Shadows, toujours ces erreurs de dates. Ca en devient un peu ennuyant à
force, surtout pour le dénouement final. L’échantillon de bota porté par I-5 qui est devenu « inactif », enfin qui a perdu ses propriétés initiales à cause du temps passé depuis les évènements de Drongar (cf. les
Medstars)… les 20 ans de Reaves ne valent pas tout à fait la même chose que les 2 ans réellement passés. Bon bien sûr, en deux ans, une molécule à largement le temps de s’altérer, surtout si à la base elle n’est déjà pas très stable. Surtout pour un simple extrait liquide. Mais bon, ça change un peu la perspective de la
chose, 2 ans ou 20. La même chose pour d’autres petits détails. Alors certes ça n’a pas de conséquences dramatiques sur l’histoire en général, mais ça change quand même la vision qu’on peut avoir de certains éléments que Reaves a clairement pensé comme il le dit, avec 20 ans de décalage. Ce n’est pas qu’une simple faute de frappe quoi.
Bref, un peu déçu par ce dernier tome de la trilogie. Je préfère encore le deuxième tome à celui ci, malgré tous ses défauts, et non des moindres, il contenait certaines scènes vraiment très bien et originales. Là
aucune ne se hisse vraiment au dessus du lot je trouve. Le meilleur des trois livres restant au final pour moi le premier, Jedi Twilight.